Le Coin
de l´Enigme :
Les
multiples lectures du Jardin des
Délices de J.Bosch
Le Marchand Ambulant,
Le Voyageur ou Le Fils prodigue, de H.Bosch
Le Fou du Tarot, l´Initié. Ou homo
viator, homme cheminant sur le sentier de la vie.
« la
différence entre les œuvres de ce peintre et celles des autres consiste en ce
que les autres cherchent à peindre les hommes tels qu'ils apparaissent vus du
dehors,
tandis que lui a les peindre tels qu'ils sont dedans, à l'intérieur… (...) Les tableaux du Bosch ne sont pas absurdes,
mais plutôt des livres d'une grande prudence et artifice, et si
absurdes sont les nôtres, les
siens ne le sont point, et,
pour le dire une bonne fois pour toute,
il s´agit d´une satire peinte des péchés et de la folie
des hommes "
Père José de Sigüenza (1605),
historien, poète et théologien espagnol,
prieur de l´ Ordre des Ermites de
Saint-Jérôme ou Ordre des Hiéronymites du monastère du Parral ( Ségovie),
puis conseillé et bibliothécaire de Philippe II
à l´ Escorial.
C´est à lui que l´on doit le programme iconographique qui décore la
bibliothèque royale du palais-monastère qui représente :
la philosophie, la théologie et les
sept arts libéraux.
Cliquez sur l´image
pour une haute définition et pour voir le détail morcelé, ici.
1 - Lecture conventionnelle
Triptyque
fermé
Commençons par le
triptyque fermé. On a un PHI majuscule dessiné la jointure des battants et la
sphère.
Φ
La vingt-et-unième lettre de l´alphabet grec, le XXI du Tarot correspond au
Monde.
On désigne par elle le nombre d´or : 1, 618…le numéro de la perfection.
En physique, phi est souvent utilisé pour noter les flux, comme le flux
thermique ou le flux magnétique.
Pour calculer l´humidité relative de
l’air ou degré d’hygrométrie, correspond au rapport de la pression partielle
de vapeur d’eau contenue dans l’air.
Elle est souvent utilisée comme abréviation pour physique, philosophie
On peut lire sur les deux volets
fermés :
Le gauche porte l´ inscription :
Ipse dixit et
facta sunt, et le
droit : Ipse mandavit et creata sunt.
Ce qui se traduit littéralement par : « Lui parle, ceci
est. Lui commande, ceci existe ».
Ce qui rapporte au Verbe, celui du Dieu de la première Genèse en contraste
avec la seconde création quand l´Eternel-Dieu fait ;
forme l´homme « pour cultiver le sol » Gen 2-5 ; plante un jardin… bref un
Dieu plus actif, plus manuel.
Les tons noirs et gris d´un monde sans luminaires encore, donc sans couleur,
rapportent au troisième jour de la Genèse.
Le chiffre trois était alors considéré comme complet, parfait enfermant Début
et Fin. Symbole de la divinité (triade) une fois fermé le triptyque devient
Un.
Un Cercle, perfection absolue, soulignée par le Phy.
Cette semi- obscurité contraste avec les vives couleurs de deux des tableaux
intérieurs.
On y voit Dieu avec triade, Bible en main, regardant la fragile terre où les
nuages se formant rendent visibles la terre et l´herbe qui y pousse.
C´est le troisième jour de la Création selon la première Genèse.
Avant qu´Il dise… Gen 1-14 : « Dieu dit: Qu'il y ait des
luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit;
que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années… »
Epoques ou âges de l´humanité, jours et années, ceci veut dire que tout ce
qui est sur terre est périssable soumis au temps qui passe.
On parle aussi, pour cette frase en latin des volets fermés, des Psaumes.
Psaumes 33.14- : « Du lieu de sa demeure il observe Tous les
habitants de la terre »
Effectivement Dieu avec triade et livre ouvert observe la terre enfermée dans
un globe qui rappelle une bulle savonneuse.
Si le livre est la Bible chrétienne, il finit avec l´Apocalypse (Notre
troisième volet ouvert?)
Revenons aux Psaumes : 33 - 1 à
9 :
« Justes,
réjouissez-vous en l'Éternel ! La louange sied aux hommes droits.
Célébrez l'Éternel avec la harpe, Célébrez-le sur le luth
à dix cordes.
Chantez-lui un cantique nouveau !
Faites retentir vos instruments et vos voix !
Car la parole de l'Éternel est droite, Et
toutes ses oeuvres s'accomplissent avec fidélité;
Il aime la justice
et la droiture; La bonté de l'Éternel remplit la terre.
Les cieux ont été faits par la parole de
l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche.
Il amoncelle en un tas les eaux de la
mer, Il met dans des réservoirs les abîmes.
Que toute la terre craigne l'Éternel !
Que tous les habitants du monde tremblent devant lui !
Car il dit, et la chose arrive; Il
ordonne, et elle existe. »
La première partie de cette citation rappelle le troisième volet du triptyque
ouvert que l´on nomme Enfer Musical. Bizarre contradiction !
Malgré donc les louanges musicales de l´homme envers Dieu, il subira les
Enfers.
Ou l´enfer qu´il créera lui-même sur terre, inquisition etc. ...
La partie centrale fait-elle, alors,
allusion au Paradis post mortem, post Apocalypses ?
On verra ceci plus tard, car c´est le quid de la question de cette œuvre
picturale.
Comme le tableau est en « noir et blanc » certains y voient un arc
en ciel ce qui rapporterait à l´Alliance faite à Noé.
Le centre est masqué et Noé aurait eu là son Arche, avant la seconde descente
des eaux et la novelle Alliance.
Pourtant le triptyque une fois ouvert commence par la création d´Eve
Partie
Gauche : Le Paradis
|
Isaïe : 33.14 - « Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un
tremblement saisit les impies: Qui de nous pourra rester auprès d'un feu dévorant?
Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles? »
Procédons par
comparaisons : Le Jugement Dernier, Le Jardin des Délices, la Charrette
de Foin.
Le feu est présent sur les trois tableaux toujours sur la partie haute. Les
humains y sont torturés et même noyés : Eau et Feu, éléments féminins et
masculins.
Remarquons que sur son Jugement Dernier, même la partie centrale est aussi un
Enfer et personne n´est pardonné après l´expulsion du Paradis.
On y retrouve Eve, le Serpent et le Dragon de l´Apocalypse, Alpha et Omega de
la Bible
Le Chariot de Foin représente les plaisirs
de la vie partant du diction : « La vie est comme un chariot de foin,
chacun en prend ce qu'il peut »
Plusieurs expressions flamandes associent le foin à la vanité des biens
terrestres : « Tout est foin »,
proclame par exemple une gravure
moralisante de Bartholomäus de Momper datant de 1559.
Les riches n´ont aucun problème pour accéder aux plaisirs de ce monde, les
pauvres tuent pour les obtenir. Plaisir ou péché pour Dieu.
Sur le foin le troubadour et sa dame sont accompagnés d´un ange suppliant le
Haut et d´un démon au nez de flûte et à queue de paon, symbole, ici,
d´orgueil.
Aux Enfers on ne distingue plus le
riche du pauvre, ils sont tous identiques puisque nus. Ce qui n´est pas le
cas sur le Jardin des Délices.
Jérôme Bosch est toujours moralisant dans ses peintures.
Revenons au Jardin côté Enfer.
Est-ce l´entrée aux Enfers?
On ne voit pas bien si les personnes
habillées sortent ou entrent, sont-ils de simples spectateurs? Il est vrai
que l´on a quelqu´un devant la porte mais les attend -t-il?
Elargissons l´image...
Nous avons une troupe de soldats qui fuient de la ville vers un moulin d´eau,
les personnes se jettent à la rivière à leur passage.
Et puis au centre on a un moulin à vent dont les 4 ailes ne sont plus que du
feu.
Sur les deux moulins on voit devant la porte une silhouette.
Nous avons les 4 éléments : Eaux, Feu, Air, Terre...cet enfer serait-il
terrestre?
Que symbolise le moulin? Un autre peintre un peu postérieur à cette époque
nous donne la solution...
Il s´agit du
tableau Le Portement de Croix de Pieter Bruegel, L´ Ancien( 1564 )
Dont le détail et symbolisme est donné dans le film " Le Moulin et la
Croix" de Lech Majewski.
Pour lui le moulin si haut perché est symbole de la Maison de Dieu qui
triture le Grain pour donner la Farine
qui servira à amasser le Pain, celui de la communion entre Christ et les
humains.
Ce tableau de Bruegel représente les horreurs de la
guerre religieuse entreprise par les catholiques espagnoles et l´Inquisition
contre son peuple.
Du temps du Bosco cette dernière faisait aussi des
dégâts.
Est-ce ceci qu´il voulut dénoncer, cet enfer vécu par
les siens, cette persécution implacable, tenace,
tenant en compte que cette oeuvre termina dans la
chambre du principal coupable: Philippe II de l´empire germain-espagnol?
Triptyque devant lequel ce monarque
voulut méditer en attendant la Faucheuse.
Plus tard on retrouvera le symbole des ailes des moulins
de la Manche chez Miguel de Cervantes Saavedra, qu´il les compare aux membres
de mauvais géants,
mais en fait ce n´est qu´une allusion au pouvoir de la
Croix de l´Eglise romaine.
Si on nomme ce panneau Enfer Musical, ce n´est pas
seulement dû aux instruments bien visibles, mais rappelons-nous de sa
Charrette de Foin et des musiciens en son sommet,
ceci est vu comme un péché capital, mais aux yeux de
qui? Sûrement cet art était mal vu et poursuivi par l´Inquisition, pour être
accompagné de paroles peu catholiques.
Mais nous retrouverons un passage biblique plus bas qui
explique cet Enfer Musical.
Chez le Bosco après les eaux féminines et le feu masculin, nous avons un
énorme couteau soutenu par deux grandes oreilles,
symbole phallique qui fait face menaçant à une cornemuse, symbolisant le
vagin.
Ce dernier instrument se trouve sur le chapeau du monstre central, qui regarde
vers son train arrière.
Corps creux en forme d´œuf couvant une taverne, source de perditions de
toutes sortes.
Ses membres sont en bois et reposent sur des barques d´un lac gelé sur lequel
patine un homme,
tandis qu´un autre est avalé par les eaux
noires après le craquellement de la glace.
Le Moyen Âge associait le froid et le chaud à l´Enfer.
Au même niveau que le monstre nous avons la clef de laquelle pend un humain.
Tandis qu´une cloche en avale un
autre et un monstre tire d´elle. Il se fait sonner les cloches comme dirait
Rabelais.
Le tout entourant une tête squelettique d´animal.
Le nom des Sept Péchés Capitaux,
provient de Caput, Tête.
On y retrouve des moines, l´un à tête d´oiseau mangeur de poisson tenant la
Bible...
De l´autre côté de cet homme arbre, nous avons l´enfer
militaire c´est à dire noble où des chiens de chasse monstrueux dévorent un
soldat.
Là nous retrouvons le couteau, la cruche et la lanterne éteinte. Soit bien
manger, bien boire et cervelle vide ou meurtre, ivrognerie sans réflexion ou
acédie.
Vaine gloire, enflure de l'ego, gourmandise.
L´ oeuf corporel rapporte à un autre œuf mis sur le dos d´un humain qui
sodomise à l´aide d´un bâton un autre, lequel sans yeux fait tourner la
manivelle d´un luth.
Un est crucifié aux cordes d´une harpe et un autre est attaché à une cithare.
Le serpent est présent dans les deux cas. Il s´agit de l´enfer des musiciens.
Plus bas celui des ludopathes, joueurs de cartes, dés, backgammon etc. …
alors qu´une femme tient une autre cruche.
Ici l´on a l´ acédie ou paresse
spirituelle, la luxure et la gourmandise, trois autres des Sept… mais
n´y-a-t- il que ça ?
Les trois Crucifiés ou la Nouvelle Eve, le Nouvel
"Adam" et un certain Pie, antéchrist
(Lecture non conventionnelle)
Est-ce par hasard que l´on a deux crucifiés, l´un regardant le Haut, l´autre
le Bas ; puis un troisième, main percée, lance sur le côté droit, pieds joints,
air impassible.
Il est cloué sur une table de bois sur laquelle le quatre est barré…nos 4
évangiles ? Nos 4 saisons ? On verra la raison de ce 4 plus loin.
A comparer l´aptitude des trois crucifiés avec celle de ce Memling
Le crucifié du sol est accompagné d´une Eve, par la ressemblance avec celle
du premier retable, tenant un récipient et une chandelle allumée.
Derrière on retrouve le cœur percé, symbole
de la Passion christique et nom mariale à sept couteaux ( je n´en compte que
6, graine qui va vers le Haut, pourtant on serait en Enfer, bizarre! ).
Puis la carte la plus proche de cet homme presque en croix est l´As de
Cœur ! Carte symbolisant le foyer, la famille, la vie privée.
Il n´y a que des cœurs et des trèfles. Ce dernier terme peut être un dérivé
de l´ allemand Treff, de l´italien fiore
« fleur », mais aussi de « croix » en allemand Kreuz.
(Nous retrouvons ces treff en forme de fleur sur le panneau central)
Ceci rapporte sûrement à Joachim de Flore (Fiore en italien) que l´on retrouvera
plus loin et dont les visions éclairent bien ce triptyque.
Au sol un récipient pareil à celui tenu par Eve montre son contenu : UNE
GRAPPE DE RAISIN, SYMBOLE CHRISTIQUE DE SON SANG,
mais il rappelle aussi les Fruits Défendus du premier retable (Connaissance
et Vie), transformant ainsi le crucifié en Nouvel Adam.
La nouvelle Eve, "hawwâh", « vivante »,
source de vie et de lumière (enfanter, donner la lumière ou chandeleur)
coiffe un dé au numéro 11, la FORCE du Tarot.
Sur le dos du bourreau la Main de Justice
également transpercée, avec un dé marquant le 9, l´Hermite tarotique.
Les dés rappellent la scène biblique des soldats se partageant les vêtements
de Jésus.
Dommage que l´on ne puisse lire essaiment les trois dès sur le backgammon et
donc le message numérique laissé par l´artiste.
Mais ce sont bien trois soldats qui tiennent cette table de jeu.
Sur les cartes au sol on compte aussi 11 dessins visibles entre cœur et trèfles
Ce 11 : 11 et le 4 barré, ne peut que rappeler Lazare, le troisième
ressuscité, selon la Bible et il le fut le quatrième jour !
Après le fils de la veuve de la ville de Naïn et la fille de Jaïrus (Luc 8:40-56; 7:11-17) C´est Jean qui nous parle de Lazare
Sur le tableau le personnage crucifié ne semble point souffrir.
Voyons ce que nous dit
Jean, puisque nous avons un livre :
11:17
"Jésus, étant arrivé, trouva que
Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre."
( un nombre à retenir pour
les chercheurs de l´énigme de Rennes-le-Château )
Mais aussi Jean :
9:4-5
Il faut que je fasse, tandis qu'il est
JOUR, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la NUIT vient, où personne ne peut
travailler.
Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.( Puis il rend la vue à Siloé »
Envoyé »)
11:9
Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze
heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point,
parce qu'il voit la lumière de ce monde;( Panneau central ?)
11:10
mais, si quelqu'un marche pendant la
nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui. (Troisième panneau, l´Enfer?)
11:11
Après ces paroles, il leur dit: Lazare,
notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
Mais on attribue aussi l´Apocalypse à Jean qui à propos de instrument
musicaux nous dit:
18.21
Alors un ange puissant prit une pierre
semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi
sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus
trouvée.
18.22
Et l'on n'entendra plus chez toi les sons
des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de
trompette,
on ne trouvera plus chez toi aucun
artisan d'un métier quelconque, on n'entendra plus chez toi le bruit de la
meule,
18.23
la lumière de la lampe ne brillera plus
chez toi, et la voix de l'époux et de l'épouse ne sera plus entendue chez
toi, parce que tes marchands étaient les grands de la terre,
parce que toutes les nations ont été
séduites par tes enchantements,
18.24
et parce qu'on a trouvé chez elle le sang
des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.
La nouvelle Eve et le nouvel Adam ou Marie madeleine et Jésus ou Lazare…
Avons-nous soulevé un lièvre ? Animal qui accompagne cette scène et que
l´on retrouve sur les trois parties.
« …le lièvre est lié au sacrifice, à la mort et à la résurrection,
de même que son cousin le lapin, habitant de nos cimetières
et manifestation de la lune qui
féconde la Déesse -Terre dans laquelle nous retournons lorsque nous nous
éteignons. »…
« En temps qu’image liée à la Déesse le lièvre a longtemps
symbolisé le paganisme dans la chrétienté.
Sa capture par un chasseur était
autrefois une métaphore du paganisme vaincu.
Mais parce qu’il est lunaire et donc de nature changeante et ambivalente, il
représente aussi le Fils divin sacrifié et ressuscité, le Christ » ( ou
part le Christ ?)
Lire la page
de Catherine Pierdat.
Ici le côté paganisme semble triomphant, puisque c´est lui qui chasse
l´homme alors que ses deux chiens dévorent leur proie humaine.
Mais ce lapin porte un habit de
moine, une bande qui semble un chemin le relie au monstre assis sur un
trône-W-C
Ce monstre à tête d´oiseau dévore un
homme duquel fuient des hirondelles.
On pensait que celui qui tuait une hirondelle deviendrait victime d'un
malheur (visibles en grand nombre sur la partie Paradis ou Naissance d´Eve,
mais aussi sur la Centrale )
Les hirondelles arrivent pour le jour de l'Annonciation (25 mars), et
quittent le pays le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge
Oui l´hirondelle fait le printemps, mais ici c´est l´hiver éternel, sans
fin... elles fuient.
Cet oiseau pensait-on soignait les YEUX GATES, il existe plusieurs théories à
ce sujet.
Il y a vers ce " Lazare" un homme aux yeux bandés.
Revenons à l´Oiseau assis sur son trône- chiotte.
Sur sa tête un chaudron, dont les pieds rappellent trois cornes, l´animal
chausse des potiches, symboles de gourmandise et de colère pour Bosch.
Comme il le souligne sur Les Sept Péchés capitaux et les Quatre
Dernières Étapes humaines.
Il chie des bulles dans un noir trou où un autre défèque des monnaies en or
et un autre simplement vomit soutenu par une nonne infirmière au visage
verdâtre.
On dirait un sablier humain : le temps est bien synonyme de mort. A
moins que des raisins n´interviennent…
Bulles pontificales, papales ou apostoliques ?
…Document relève habituellement du gouvernement pastoral de l'Église, et
présente un intérêt pour l’ensemble des fidèles ou peut s'adresser aux
païens…
Et cet oiseau monstrueux tient bien un document qui mène jusqu´au
lapin-moine.
Quel pourrait-être ce pape antéchrist, mis devant lui dont le nom
rappellerait un oiseau…Pie ?
De Pius traduit par pieux, qui se
prononce comme pieu !
La sonorité du nom rappelle le chant des oiseaux.
Ce retable est daté de 1503- 1504. En 1503 nous avons sur le Trône de Rome à
Pie III.
Ce neveu de Pie II fut mis là par
acclamation, afin d´éviter des disputes entre le cardinal GEORGES D'AMBOISE
et le cardinal Julien della Rovere, le futur Jules II.
Il ne trôna qu´un mois bien entendu, car déjà faible et très malade, on le
transporta en litière dans la Basilique Saint-Pierre
et c'est allongé qu'il reçut
l'hommage des cardinaux... C´est bien une litière qui est protégée par sa
cape rouge, et assisté par des nonnes infirmières de l´époque.
Ce papier blanc le liant au lapin peut aussi représenter sa robe papale.
Sous le pontificat de Paul II,
celui-ci l’envoya comme légat en Allemagne pour tenter de restaurer l’unité
religieuse au sein du Saint- Empire romain germanique alors divisé suite aux
Réformes protestantes.
Le pape Sixte IV le
chargea de rétablir l’autorité ecclésiastique en Ombrie.
On retrouve la lune sur une des coiffes des religieuses à voiles cornus
Si on a des nonnes derrière l´oiseau dévoreur, on a LES APOTRES DERRIERE LA
TABLE DU CRUCIFIE.
Il y en a plus de 12, Bosch inclut saint Paul une bande sur les yeux et une
épée, non à la main, mais sur le coup, il fut bien décapité.
JEAN EST CELUI QUI CACHANT SON VISAGE NOUS REGARDE, ( comme sur le panneau
central comme nous verrons plus bas ) juste à côté d´Eve- Marie Madeleine
Judas est celui au couteau dans le dos, remplacé par Mathias et Pierre, celui
qui lève les mains au ciel, le soit disant premier pape,
bien que l´église soit pauline en son
enseignement…donc aveugle!
Remarquons que même les apôtres sont poursuivis par les démons-soldats…du
Vatican ?
N´oublions pas que le Bosco ou Bosch était protestant !
Nous verrons l´importance de tout ceci plus tard.
Puis c´est le tour de l´enfer des
écrivains, notaires, prestataires, etc. où une cochonne en habit de nonne
veut embrasser un homme.
Nos Sept sont là, il ne manquerait que la colère, celle des inquisiteurs ou
celle de la nuée divine?
Les inquisiteurs n´aimaient-ils pas la musique ou les paroles qui
l´accompagnent?
Sur le Chariot de Foin la musique est un péché. Ajoutons à cela que le Bosch,
étant jeune vécut l´incendie de sa ville.
Jérôme Bosch, Les Sept Péchés capitaux et les Quatre Dernières Étapes
humaines, au Prado de Madrid
On y lit une citation en latin extraite du Deutéronome 32:28-29 :
« Car c'est une
nation dépourvue de jugement, et il n'y a en eux aucune intelligence. » ;
au-dessous, et « Oh ! s'ils étaient sages! Ils
considéreraient ceci, ils réfléchiraient à ce qui leur arrivera à la fin.»
Au centre Cave Cave Deus Videt soit :Attention, Attention, Dieu vous voit.
Ici la Grâce, le Paradis Céleste est
représentée, au bas à droite.
Il est vrai que depuis 1560, Felipe de Guevara attribue ce tableau à un
« disciple » très doué et non au maître J.Bosch, cet élève imitait
disait-il même sa signature.
On retrouve des cruches sur la Gourmandise et la Colère.
Et la musique ne peut-être qu´angélique !
|
Jusqu´à là pas trop de surprises, si on fait la lecture conventionnelle, mais
sitôt que l´on regarde de plus près…on a du mal à comprendre.
Le problème en général vient de l´interprétation du panneau central, celui
qui donnera nom à cette œuvre de Jérôme Bosch.
Partie Centrale : Le Jardin des
Délices
Conventionnellement cette table est interprétée comme suit : folie,
luxure, gourmandise, paresse,… mais point d´avarice, d´envie et de Colère.
Ce qui mènerait à la perte de Grâce aux yeux de Dieu, malgré l´absence des trois autres péchés.
Donc on est loin d´avoir
là les sept péchés capitaux, pas plus que nos péchés mortels.
Véniels ? comme celui qui, « n’étant pas, lui, contraire à la
charité, ne la fait pas perdre, ni les autres vertus non plus »,
Il se peut car les personnages semblent nager dans l´ignorance et la
faiblesse d´esprit, vus sur l´angle de débauche.
Les paroles oiseuses font partie de ce genre de péchés, par exemple, mais de
quoi parlent ses personnages, tous jeunes et nus ? Impossible de le
savoir.
Mais par la pénitence ce type de
faute peut devenir vénielle, c’est-à-dire obtenir le pardon divin. Pourtant
suit l´Enfer !
Analysons de plus près ce tableau.
Apres avoir mangé le fruit Adam et Eve prennent conscience de leur nudité
honteuse et la cachent avec des feuilles de figuier...pas de figues sur ce
retable !
Un faux paradis où l´humanité a succombé en plein péché, nous disent les
spécialistes. Pourtant il n´y a
pas de déséquilibre sociale, ni d´injustice.
Il y a des fruits pour tous quel que soit leur couleur de peaux ou sexe.
On parle aussi d´espace rendu angoissé, oppressif par la folie. Personnellement je ne perçois pas ceci sur
cette table ainsi, et vous ?
Ils en arrivent même, à travers leurs yeux gâchés, d´ y voir des relations
sexuelles entre animaux et entre végétaux. Mais est-ce un péché ?
La première Genèse ne dit-elle pas ainsi :
1.11 Puis Dieu dit: Que
la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence,
des arbres fruitiers donnant du fruit
selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut
ainsi.
1.12 La terre produisit
de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des
arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce.
Dieu vit que cela était bon.
1.20 Dieu dit: Que les eaux produisent en
abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers
l'étendue du ciel.
1.21 Dieu créa les grands poissons
et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en
abondance selon leur espèce;
il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que
cela était bon.
1.22 Dieu les bénit, en disant: Soyez
féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux
multiplient sur la terre.
1.25 Dieu fit les animaux de la terre
selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la
terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.
1.26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme
à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons
de la mer,
sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les
reptiles qui rampent sur la terre.
1.27 Dieu créa l'homme à son image, il le
créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.
1.28 Dieu les bénit, et Dieu leur
dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez;
et dominez sur les poissons de la
mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
1.29 Et Dieu dit: Voici, je vous donne
toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre,
et TOUT ARBRE ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce
sera votre nourriture.
1.30 Et à tout animal de la terre, à
tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un
souffle de vie,
je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.
1.31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait et
voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce
fut le sixième jour.
Remarquons qu´au
contraire la seconde Genèse part de la création d´Adam puis celle des
végétaux, des animaux avant l´apparition du genre féminin humain.
Cette seconde genèse est celle narrée par Le Bosch sur sa
première table. Pas tout à fait, puisque Adam est bien éveillé.
Rien ne laisse penser qu´Eve vient d´être crée.
De toute façon c´est la Genèse préférée de l´Eglise Romaine qui porte au
péché originel et à l´Enfer !
Après avoir lu la Création selon la
Bible, qui s´adapte au panneau central, je me demande où est le péché, dans
tous cela ?
Pour les dits spécialistes en art, le symbolisme des fruits : cerises,
framboises, fraises et bayes de l´arbousier sont une claire allusion aux
plaisirs charnels,
car au Moyen-âge « recueillir le fruit » équivalait au commerce sexuel. Mais il n´y a point d´enfant.
Au même titre le fruit est un plaisir passager, puisqu´il se pourrit très
vite.
Ni fruit pourri, ni
vieillard ne figurent sur cette peinture.
Les fruits cités sont rouges. Le Rouge équivaut au 2, la dualité, Homme-Femme
qui rapporte au retable premier à la tunique christique et aux fruits des
arbres.
D´autre part les
structures bizarres comme de bulles de savons, des coquillages énormes ou des
fruits emprisonnant des humains dans une ambiance claustrophobe, monteraient
qu´ils sont attrapés par le péché ! J´avoue ne pas voir, ni ressentir cela,
mais plutôt une tranquillité et une ambiance joyeuse et enfantine.
Même l´eau est sale pour eux ! Nid de maux chrétiens.
Le bain également ferait allusion, pour eux à Vénus, la charnelle et non à la naissance immaculée de cette
déesse, que remplacera Marie.
Bien entendu tout le
monde n´aime pas l´eau. Celle du tableau est d´un bleu éclatant. Bleu dont la
valeur est 6, Haut et Bas se rejoignant.
Alors que les quatre
rivières seraient un labyrinthe de volubilité.
Oui, le lac se divise en 4 fleuves
comme il est dit de l´Eden ( seconde Création).
L´étang représente la source de jouvence ou les eaux lustrales qui lavent le
péché, là ou d´autres ne voient que les eaux de l´adultère.
On remarquera qu´hommes et femmes, sans pudeur
bien que nus, sont très peut différenciés.
Et les animaux ne se mangent pas entre eux.
Les personnages tête au
bas représentent le monde inversé, la lecture est peut-être à faire à
l´envers.
2 -
Lecture non conventionnelle
L´Homme
Habillé
Cette table centrale est
fidèle au premier livre de la Genèse, la première Création effectuée par,
disons, les Eloïmes.
Là, l´artiste nous montre le Paradis tel qu´il aurait été sans les arbres de
Vie et de Sciences, sans Eve, sans le fruit défendu, sans péché donc.
Bien différent de celui du dieu- Yahvé, reproduit sur le premier tableau
ouvert de ce triptyque.
Ouvrons l´œil ! Il y a pourtant un personnage habillé, il se trouve dans
un tunnel et montre de son doigt un homme à la bouche bouclée, un fruit blanc
à la main.
C´est le seul personnage de ce panneau qui nous regarde, en habit couleur et
texture attribués traditionnellement à Jean Baptiste,
ce qui contraste avec le tableau gardé au
Lázaro Galdiano de Madrid où il est en rouge, couleur de valeur 2, indicatif
de dualité ( les deux Jean?).
Est-ce bien deux têtes qui sortent de ce
souterrain pour montrer Eve et sa pomme. Eve ?
Ses seins, bien que peu définis sur les autres figures féminines, sont
pratiquement inexistants; son corps semble même poilu !
Il pourrait donc s´agire aussi bien d´ADAM, à la bouche « cousue »,
protégé par un écu de verre à 11 ronds, la FORCE ! ( un corps couvert de
poils est symbole de Force aussi )
Sa chevelure également correspond à celle de l´Adam du premier tableau.
Protégé ou séparé des autres heureux innocents, il vit sous terre de laquelle
il sortit ou fut créé. Séparé des autres dans le second Paradis. Remarquons
que la pomme est encore intacte.
Détail du panneau
central du Jardin des Délices et Méditation de Saint Jean par Boch au Musée
Lázaro Galdiano ( Madrid)
De plus, ce tronc en forme de A majuscule
en orange vif, m´a toujours frappé par sa couleur qui le détache du reste.
A d´Adam ou plutôt Adan comme on dit en castillan et en walon ?
Le D est dessiné par cette caisse orangée de laquelle on sort cet énorme
poisson
Le A et le N sont données par les corps ( on peu aussi dessiner un M pour
avoir le latin )
Le A est la première lettre de notre alphabet alors que le N est la
quatorzième ( N= haine et M= aime )
Jean 1:14-15
« Et la parole a été faite chair, et
elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons
contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Jean lui a rendu témoignage, et s'est
écrié: C'est celui dont j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé, car
il était avant moi »
Bizarrement Jean Baptiste met en relief
Adam et non Eve. On Verra l´importance de ce geste plus loin.
De la Lumière du Retable Centrale et de
Jean 1 :13
Jean est le seul évangéliste qui parle de Parole et de Lumière, claire
allusion à la première Genèse ou « Dieu dit » , pour créer par le
Verbe.
Ce qui est totalement apposée à la seconde Création où le Dieu- Yahvé fait,
forme, souffle, plante etc.…( voir plus haut )
« Au commencement était la
Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Toutes choses ont été faites par elle, et
rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
En elle était la vie, et la vie était la
lumière des hommes.
La lumière luit dans les ténèbres, et les
ténèbres ne l'ont point reçue.
Il y eut un homme envoyé de
Dieu: son nom était JEAN.
Il vint pour servir de témoin, pour
rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
Il n'était pas la lumière, mais il parut
pour rendre témoignage à la lumière.
Cette lumière était la véritable lumière,
qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.
Elle était dans le monde, et le monde a
été fait par elle, et le monde ne l'a point connue.
Elle est venue chez les siens, et les
siens ne l'ont point reçue.
Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux
qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,
lesquels sont nés,
non du sang, ni de la volonté de la chair,
ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. »
De Cep, Sarments et Fruits nombreux Chez
Jean 15 : 1-9
Jean est aussi le seul à parler de ceps,
sarments et de fruits très nombreux
« Je suis le
vrai cep, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi et qui ne
porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il
l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit.
Déjà vous êtes purs, à cause de la Parole
que je vous ai annoncée.
Demeurez en moi, et je demeurerai en
vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure
attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.
Je suis le cep, vous êtes les sarments.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car
sans moi vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il
est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles
demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.
Si vous portez beaucoup de fruit, c'est
ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.
Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi
aimés. Demeurez dans mon amour. »
L´Âge d´Or
Depuis la Grèce antique l´Âge d´Or est celui qui suit la création de l´homme.
Comme ici.
Saturne-Cronos régnait dans le ciel,
c'est un temps d'innocence, de justice, d'abondance et de
bonheur ;
la Terre jouit d'un printemps perpétuel, les champs produisent seuls, les
hommes vivent presque éternellement
et meurent sans souffrance, s'endormant pour toujours.
« En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi
et l’honnêteté y étaient pratiquées. (...)
La Terre elle-même, aussi, libre de toute contrainte, épargnée par la dent du
hoyau, ignorant la blessure du soc, donnait sans être sollicitée tous ses
fruits. »
Il symbolise dans la mythologie, religion
gréco-romaine, un passé prospère et mystique. L'absence de saisons est synonyme d’absence de fuite du temps,
pour le monde romain antique ce fut l'origine de la décadence, Tempus edax
rerum ,« le temps qui dévore les choses ».
Rappelons que la première Création parle du temps qui passe et ceci choque
avec cette peinture.
Pour certaines cultures l´âge d'or de l'humanité reviendra cycliquement.
Les Grecs considéraient 4 âges, 4 étapes : le premier d´or, le second
d´argent, le suivant d´airain et finalement celui du fer.
les matériaux employés pour les désigner annonce déjà une idée de déclin.
Avec l´ âge d´argent ou « règne de Zeus », les vicissitudes des
saisons commencent à apparaître..
L´âge
d´airain qui commença lorsque Cronos eut quitté la terre,
voit comme l'Âge de Fer, la cohabitation du Bien et du Mal, mais le Mal
commence à dominer ;
le sens de la propriété s'établit et
avec lui naissent l'envie, le vol et la guerre.
L'âge d’airain est défini par le débordement des excès et des crimes sur
Terre. (troisième partie du triptyque?)
Pour l´ âge de fer le débordement des crimes et des excès inquiète Astrée
(étoile), déesse de la justice,
dernière des immortelles à vivre parmi les humains depuis l'Âge d'Or.
Quand l'humanité est devenue corrompue à l'Âge du fer, elle quitta la Terre
et Zeus la plaça dans le Ciel sous la forme de la constellation de la Vierge,
ou Stella Maris
tandis que la Balance de la Justice, son principal attribut, devint la
constellation de la Balance.
Dans le christianisme cet objet est porté par saint Michel
au même titre que l´Epée de Justice et souvent une étoile au front.
Memling avec saint
Michel et l´étoile
Thème très prisé au cours des siècles,
l´âge d´or devient au Moyen Âge une promesse, celle d'un futur paradisiaque
et d'un monde de paix.
Est-ce le cas sur ce Jardin des Délices? Aussi appelée Peinture de
l´Arbousier, Arbre à Fraises.
Certains éléments du mythe montrent
la vision qu'avaient les Romains des premiers hommes :
des êtres nomades, sans toit, vivant
de cueillette et méconnaissant l´agriculture.
L'âge d'or et L'Âge d'
Argent selon Lucas Cranach l'Ancien.
|
Peinture
de l´Arbousier, Arbre à Fraises
Premier appellatif de ce
retable.
L´arbousier ou Arbutus unedo, nom
qui se traduit du latin ainsi: Arbuste duquel on ne mange que le fruit,
Le haut contenu alcoolique de ses bayes mûres qui souffrent une fermentation
rapide, enivre vite fait.
Une légende raconte que du sang du géant Géryon, vaincu par Héraclès, naquit
cet arbre qui donne ses fruits sans pépin au moment où se montrent les
Pléiades.
Pour les romains il était sacré et dédié à la nymphe Cardea ou Carna, amante
de Janus,( protagoniste de l´âge d´or avec Saturne) laquelle protégeait le
seuil des maisons.
Elle se servait d´une baguette d'arbousier, paraît-il, pour éloigner les
sorcières. A l´image de nos fées marraines.
L´arbousier est aussi appelé l´ARBRE DE
CAÏN…nom dû sûrement à l´ivresse qu´il procure à celui qui en mange en excès
et les conséquences de cet état.
C'était aussi un symbole d'éternité grâce à son feuillage toujours vert et à
ses fruits naissant en plein hiver.
Ces rameaux jadis furent posés sur les cercueils. Les grecs en faisaient des
flûtes (ceci rapporterait l´Enfer Musical).
Ainsi une branche d´arbousier coupée servait à la décoration des autels
dédiés à l´Immaculé Conception. (lire Les Vierges à Deux Enfant de
Raphaël et Vinci )
Restons dans le monde chrétien :
Lorsqu'il fut vendu par Judas et poursuivi par
les soldats, Jésus fut caché par un arbousier généreux,
mais la
bruyère n'hésita pas à dénoncer son voisin l'arbousier et Jésus fut capturé.
Reconnaissant, Dieu bénît l'arbre charitable en le couvrant de fruits, et
bannît la bruyère qui depuis ce temps-là fleurit sans jamais donner de
fruits.
Pline l'Ancien vanta, entre autres, sa
grande résistance à l'incendie.
Les Espagnols l'honorent aussi puisqu'il
figure en bonne place sur le blason de la ville de Madrid avec l´ours.
Madrid, ville construite par Philippe
II qui possédait le Jardin du Bosch mis dans sa chambre du palais de
l´Escorial
Ce souverain demanda à le voir de près lors de son agonie finale.
Ours qui ne manquent pas dans les deux
Paradis du Jardin du Bosch.
Donc résumons un peu ce symbolisme : fruit qui enivre, rapporte à l’Age
d´Or, à la protection du mal, du feu par sa grande résistance.
Il accompagne vers l´au-delà, vers l´éternité.
Il est immaculé, pur, protecteur divin, béni.
Nous verrons l´importance de tout ceci plus loin…
Ours de Jardin des
Délices nommé jadis arbousier. Ours et arbousier blason de Madrid et Bible de
l´Ours ou OSSA de Casiodoro de Reina
3 -
Double Lecture du Retable ou Bosch et Joachim de Flore
ou le Jardin des Délices et le Règne Millénaire
On a l´habitude de lire les triptyques du dehors au
dedans et de gauche à droite.
Ainsi à la Création première suit le Paradis puis la débauche et enfin le
châtiment, mais nous avons constaté, si vous avez eu la patience de me lire
jusqu´ici,
que ceci ne correspond pas trop avec le
dessin central.
Cette lecture conventionnelle s´appelle le SENTIER DE L´AVERTISSEMENT.
Lisons le à l´envers, comme le suggèrent quelques figures de ce
tableau :
Ouvrons le triptyque côté Enfer qui serait l´époque contemporaine à l´artiste
marquée par trois siècles d´inquisition de christianisme.
Plus de nature visible, que des constructions qui brûlent. Alors que
l´arbousier est résistant au feu, mais pas visible sur cette partie.
Puis un renouveau au centre du retable, annoncé par les prophéties de Joachim de
Flore, un état de pureté d´innocence
spirituelle.
Il dessinerait un état évolutif supérieur pour l´humanité. Le Règne du Saint
Esprit et le retour de Jésus-Christ.
Cette lecture se nomme SENTIER
PROPHETIQUE, puisqu´il annonce les choses qui viendront.
La partie centrale est inséparable (par la lumière et le paysage) de celle de
gauche.
Ceci peut aussi se traduire par un retour au Paradis et la communion par
l´Esprit avec le Divin, sans besoin d´église romaine.
Le sens de lecture vient donner par le fait que la première Genèse soit au
milieu alors que la seconde,
plus prisée à cause de l´idée de
péché par l´Eglise qui oublie volontiers son antécédente, est à notre gauche.
La coexistence des deux sur cette œuvre expliquerait pourquoi Caïn après
avoir commis son crime, connut sa femme, descendante elle des premiers
hommes, libres.
N´avons-nous pas l´arbre de Caïn ?
L´artiste attachait autant d´importance aux deux premiers livres bibliques.
Oui mais la présence de Jean Batiste dans tout ça, me direz-vous ?
Revenons à Joachim de Flore dont la pensée créa un courant appelé Joachimisme
Joachim de Flore visita le Mont TABOR où il eut ses premières visions et révélations prophétiques qu´il
appela Spiritualis Intelligentia,
où il combinait savoir et raison ce
qui lui valut une grande reconnaissance et considération mondiale.
Il échangea correspondance avec trois papes et Richard Cœur de Lion vient
assister à ses prêches en Sicile.
Résumons la division par âges faite par ce moine
apocalyptique et pourtant anticlérical :
1 - L´âge du
Père va de la Création jusqu´à la naissance du Fils.
Age dominé par la peur du châtiment
c´est l´hiver, l´eau et la nuit ( étape des prophètes). Retable fermé.
C´est la Graine qui a besoin d´obscurité et d´eau pour germer.
2 - L´âge du
Fils, qui commence par sa naissance, dominée par la foi, le christianisme
inquisitorial, époque de Joachim (étape sacerdotale).
Le feu et le gel : Enfer.
Destruction, pourriture automnale. Cela sert d´abonnement à la Graine qui
germera en hiver.
3 - L´âge de
l´Esprit Saint, qui débutera avec la Parousie, dominé par la fraternité en
Christ, une époque sans guerre, ni disputes ( étape monacale).
Partie Centrale et gauche : Printemps et Eté…éternels. Soleil, lumière
qui aide le germe à pousser et donner ses fruits.
Nous retrouvons ainsi nos quatre saisons !
Cette nouvelle étape sera celle de l´Evangile Eternel, qui se manifestera par
la substitution de la hiérarchie ecclésiastique corrompue ;
par la Spiritualis Intelligentia ou
l´Eglise de l´Esprit Intelligent.
Se basant sur l´Egalité et l´Utopie monacale, puisque de Flore était moine.
Il attendait l´arrivé de l´Antéchrist durant sa vie.
D´un pape angélique qui aurait en sa seule personne le pouvoir matériel et
spirituel. Après ce pontificat viendrait le Règne Millénaire,
premier nom donné à ce Jardin des Délices, qui lui est le troisième qu´adopta
cette œuvre.
Le dernier âge lui-même a trois
périodes : celle de la lettre de l'Évangile, celle de l'intelligence
spirituelle, celle enfin de la pleine manifestation de Dieu.
Nos trois panneaux intérieurs de droite à gauche ! Apocalypse,
renaissance et rencontre avec le Christ.
Si Joachim croit à l'avenir prochain de l'Évangile Eternel ; il distingue trois sortes
d'écritures divines :
la première était pour le premier âge du monde, c'est l'Ancien
Testament ( Père );
la seconde est encore la nôtre, c'est
le Nouveau Testament ( Fils ); la troisième résulte des deux autres,
elle consiste dans l'intelligence de l'Esprit.
Donc triptyque fermé, Enfer et nos deux Paradis en UN. C´est le livre tenu
par le Père à triade.
Les joachimites avaient la ferme conviction de posséder l´appel personnel à
la mission prophétique.
Joachim de Flore se sentait à la fois Jean Baptiste et Elie « mon nom
est Ya ». Ce dernier vécut dans une grotte sous le mont Carmel.
Cette grotte est connue sous le nom de « l'école des prophètes »
Carmel se traduit comme « celui qui cultive le champ » ou
« celui qui alimente » !
Il y a bien deux personnages dans la grotte, deux ermites et prophètes qui
surveillent Adam et l´empêchent de mordre la pomme.
Bien entendu ces idées furent condamnées par le IV Concile de Latran, puisque
le pont ecclésiastique en Haut et Bas n´était plus nécessaire.
Les joachimites ou Spirituels pensaient que la nouvelle ère été arrivée avec
l´élection papale d´un franciscain nommé : CELESTIN V.
Son renoncement puis sa mort dans les oubliettes du pape suivant, fut pour
eux l´annonce de l´antéchrist, en la figure papale.
L´église était la putain de Babylone et le pape l´Antéchrist, pensée
récupérée par Luther pour sa réforme protestante.
Cette Babylone, c'est la Rome anarchique, l'église charnelle, la grande
marâtre qui nage sur les eaux (I, ch. 3) par opposition à la Jérusalem chanté
par l´E.Eternel.
Jérôme Bosch a bien peint cette Babylone en plein Enfer !
Dante plaça de Flore entre saint Thomas d´Aquin et saint Bonaventure dans son
cantique XII au Paradis.
L´influence des ses écrits, pris pour l´Evangile Eternel, ont laissé des
traces sur bon nombre de futurs saints, d´intellectuels et quelques mouvances
religieuses,
comme les béguines, les fraticelli, les ranters, les flagellants et les
frères du libre esprit ( voir plus bas pour ces derniers )
La Renaissance repris ses idées que l´on retrouve par exemple chez Jérôme
Savonarole, Jean Baptiste Vico, Cola de Rienzo etc. …
Joachim de Flore assimilait les sept corps
planétaires aux sept personnages qui se partagent dans l'Écriture la durée
des temps,
depuis la Création jusqu'à saint
Jean-Baptiste !
Ainsi, Adam fut assimilé à Saturne…et son âge d´ or… le Soleil à Élie et la
Lune à saint Jean-Baptiste.
Tous trois sont souterrains, cachés dans le Jardin des Délices.
4 - Bosch et le Comma Johanneum
« 5:7 Car il y en a trois qui rendent témoignage (dans le ciel : le
Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un.)
5:8 ( Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre) : l’Esprit,
l’eau et le sang ; et ces trois sont d’accord. »
Livre I des épîtres de
Jean avec Comma Johanneum
A présent nous ne lisons
plus que ceci :
« 5.7 Car il y en a trois qui rendent témoignage:
5.8 l'Esprit, l'eau et le sang, et les
trois sont d'accord. »
Cette parenthèse ou
comma, est devenue apocryphe, mais daterait du IV siècle et fut ajoutée à la
Vulgate latine vers l´an 800.
La première mention de la comma grecque se trouve en version latine dans les
actes du IV Concile de Latran en 1215.
A partir du XVI siècle elle
n´apparaîtra plus que dans les bibles grecques.
En 1512 Erasme de Rotterdam commença sa récupération du Nouveau Testament en
latin à partir de toutes les manuscrits de la Vulgate qu´il rencontra.
pour créer un édition critique, bien que le texte fut mis en question
auparavant par l´humaniste Lorenzo Valla.
On retrouve cette Comma Johanneum sur la Bible de
l´Ours ou OSSA de Casiodoro de Reina, traduction en castillan gardée à l´Escorial
avec le Triptyque.
Et Jérôme Bosch dans tout
ça ?
Sur le triptyque fermé nous avons aux Cieux, le Père avec Bible et Triade qui
se sert du Verbe et part lui Crée.
L´Esprit de cette Création ce retrouve dans le jardin au centre où tous
les fruits sont rouges ou bleutés : Esprit, Eau et… Sang… rependu côté Enfer.
5 - Bosch et les Adamites ou Frères
de l´Esprit Libre
Nous avons constaté sur le retable central qu´un homme montrait du doigt Adam
à la bouche clouée, afin de ne pas manger la pomme qu´il tient.
Ils sont dans un souterrain ou grotte et bien dissimulés par ce
bouillonnement de personnages, d´animaux et de fruits.
Pourquoi Adam et non pas Eve qui aux yeux de Rome est la vraie coupable de la
chute ?
Il y eut une hérésie dont les adeptes se faisaient appelé jadis Adamites.
Ceux-ci imitant Adam, fait à image et
ressemblance divine, PRATIQUAIENT LEURS RITUELS NUS, AUTANT LES HOMMES QUE
LES FEMMES.
Ainsi Cachés Dans Des Grottes ou Souterrains ils priaient, lisaient les
Ecritures, recevaient LES SAINTS SACREMENTS
( communion, c´est à dire manger et boire le corps du Christ…sous forme de
raisins géants )
et ILS NOMMAIENT LEUR EGLISE : LE PARADIS !
Ils attendaient la Fin du Monde, le retour du Christ. (tableau de
gauche ?)
« En l'an 1360, sous le règne de Charles II, des
groupes de personnes nues sillonnaient la campagne tarentaise.
Nommés les Turlupins ils s'inspiraient des préceptes de
Perronne Dauban, UNE JEUNE BERGERE de Glussy qui à l'âge de 15 ans voulait
vivre dans la nudité. »
(Jean-Luc Bouland, dans Tout en nu - de A à Z,
1997, p. 209.)
Pour elle la
nudité n´était pas une tentation !
En 1411, un siècle avant que Bosch peignit ce retable furent exécutés, brûlés
vif à Bruxelles :
le carmélite Wilhelm van Hildernissen
et Aegidius Cantor, accusés d´adamites. (tableau de notre droite ? )
L´inquisition commença très tôt leur poursuite dès et peut-être même avant le
XII siècle.
C'est à Jean Scot Erigène ( au IX s) qu'on
attribue en général les idées directrices de ce mouvement dont la première
condamnation papale avérée remonte à 1204.
Les idées de Joachim de Flore
circulaient également parmi les Libres-Esprits, parfois nommés amauriciens ou
béguards, béguines ou TURLUPINS, miniers, bons enfants, pauperes
Christi, picards..
"Libre-esprit" est une expression qui se réfère à la notion d'un
esprit libéré du superflu au point de laisser la place toute entière à Dieu.
Sans aucun intermédiaire ! (lire le
Vitruve)
C'est surtout par les sources inquisitoriales que nous pouvons nous faire une
idée de ce que fut cette doctrine des tenants du Libre-Esprit,
bien qu'il soit communément admis que le
fantasme de l'inquisiteur pouvait orienter les aveux.
Le Libre-Esprit prône un idéal de
pauvreté. Cette pauvreté laverait l'homme de tout péché et ressusciterait le
Christ en lui.
L´homme ne pourrait dès lors mal agir
et c'est en écoutant ses désirs qu'il entrerait dans l'ère de "l'Esprit
libre" où il pourrait connaître la béatitude dès la vie terrestre.
La charité se confond avec l'amour
charnel qui se consomme sans restriction au sein de la communauté. Une femme
enceinte l'est par l'opération du Saint-Esprit.
Il y a bien au moins une femme enceinte sur le Triptyque, panneau central, il
s´agit d´une femme de couleur, comme nos Vierges Noires.
Elle est entourée d´oiseaux symbolisant cet Esprit. On reviendra sur ces
oiseaux plus tard...
Et puis une autre femme, celle qui avec son compagnon est dans cette
bulle-fleur. Une espèce in vitro (celle du Dieu-Yahvé ?) enfermée puis
expulsée du "petit" Paradis.
La croyance adamite, et sa conséquence le monogénisme, ou mono centrisme est
la théorie selon laquelle toutes les races humaines dériveraient d'un type,
d'une population, voire d'un couple unique.
Le monogénisme a été la position des chrétiens, en tant que conséquence des
croyances adamites, selon lesquelles tous les êtres humains descendent du
même couple Adam et Ève.
Eucharistie chez les Adamites de l´Esprit Libre
A propos des grappes de raisins
Lors de la communion on
reçoit le corps et le sang du Christ ( du moins pour ce dernier le curé de
nos jours )
à moins qu´il ne s´agisse de d'intinction pour ainsi donner la communion sous les deux espèces,
le prêtre peut donner la communion, soit en faisant boire le fidèle
directement au calice, soit en trempant l’hostie consacrée dans le calice.
Un troisième geste est possible mais non plus pratiqué en Occident, la
communion à l'aide d'un « chalumeau » eucharistique, petit TUYAU en
métal faisant office de paille.
A propos de la communion Cyrille de Jérusalem (315-386) disait :
« Prends-le
[ le corps sacré ], veille à n'en rien perdre. En effet si tu en perdais une
parcelle, ce serait comme si tu PERDAIS L'UN DE TES MEMBRES ! »
« Sanctifie-toi aussi par la participation au sang du Christ.
Et tandis que tes lèvres sont encore humides, effleure-les de tes doigts et
sanctifie tes yeux, ton front et tes autres sens”.
Dès le Ve siècle, on suppose que la communion
se donnait aussi directement dans la bouche, sans pour autant attester d'une
exclusivité. Les mentions du type "recevoir dans la bouche"
Le 11
Le fait est qu´ici, sur cet
extrait de la partie centrale de ce Bosco, nous avons trois grappes géantes
de raisin, symbole christique, au même titre que le poisson.
Mais le raisin fait appel au vin donc au sang de Jésus-Christ, donc à
l´Eucharistie.
La plus grande est tenue par un homme accompagné d´une femme, dans un fruit
rose, de laquelle mangent 11 personnages, sans user leurs mains.
Le 11 est le nombre de la Force et rapporte
au numéro du tube d´ADAM, vu plus haut , mais aussi :
- Les mots source et Judas sont
employés 11 fois chacun dans le NT, autant pour le mot Création dans l'AT et
11 fois de plus dans le NT.
Le Coran désigne onze fois le Christ comme le Messie.
Les onze apôtres restant du Christ-Jésus suite à la trahison et le suicide de
Judas l'apôtre.
Mais Judas communia-t-il chez Jean ? La réponse est sur le tableau du
Bosco :
Nous avons 11 personnages mangeant de la grappe, puis le couple qui la tient,
c´est à dire 13
Lisons le chapitre 13 :11 de Jean
13 :11
Car il connaissait celui qui le livrait;
c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs.
Il y a un total de 9 grappes de raisins,
l´HERMITE ! Allusion à cette trinité masculine qui se cache sous terre?
13 : 8
Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me
laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n'auras point de
part avec moi.
Mais du fruit rose il y a
une jambe de quelqu´un que l´on ne vous pas.
13 : 9
Simon Pierre lui dit: Seigneur, non
seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.
Allusion au personnage qui fait le poirier
dans l´eau ? Pierre fut cruxifié tête vers le bas.
Durant la Dernière Cène
chez Jean il n´y a pas d´Eucharistie, celle-ci est remplacée par la
multiplication des poissons et des pains
Pour cela sur la Cène de
Vinci il y a des sardines dans les plats et pas de Calice. Ce mural est aussi
inspiré par l´évangile de saint Jean.
Pouvons-nous dire que Judas ne communia pas ?
13 : 26, 27
Jésus répondit: C'est celui à qui je
donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas,
fils de Simon, l'Iscariot.
Dès que le morceau fut donné, Satan entra
dans Judas. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement.
Est-ce cette jambe qui
émerge du lac qui représente Judas ? Et celle de Mathias qui le remplaça
qui entre dans le fruit rose ?
Et la compagne de celui que sujette l´énorme grappe de raisin, s´agit-il du
Christ ? Car alors elle ne serait autre que Marie Madeleine.
Du fruit rose pendent deux petites grappes unies, symbolisent-elles l´union
du couple, la fertilité ?
Ce duo de raisins se retrouve sur la main du personnage noir à notre droite,
mais les couleurs de celles-ci sont différentes,
comme sur l´arbre de Vie de la première partie de ce triptyque.
Lien de sang? Différentes couleurs de peaux ayant la même racine?
"Racimo" est grappe en espagnol!
Cette jambe qui entre ou sort sans
que l´on aperçoive à qui elle appartient rapporte aux paroles de Cyrille de
Jérusalem à propos du malheureux qui ne prendrait qu´une parcelle de ce corps
sacré.
Donc ces corps sont impurs ! Soi
désigné par le Christ, soi choisit par lui comme nouvel apôtre.
Cette tonalité de bleu des grappes est appelée bleu de Jérusalem !
(Merci à Jean-Marie Villette pour le nom de cette couleur)
La grappe de notre gauche est portée par
quelqu´un qui à l´air d´avoir communié et ce frotte les organes des 5 sens.
Celle de droite semble être offerte à un homme que l´on semble crucifié
puisque sur sa main repose un gros grain de raisin.
Grain qui contient la Graine, soi le 6, chiffre qui va du Bas vers le Haut.
Si l´on relie les 3 grappes ( 3 numéro de la Trinité ) on obtient ceci :
triangle bleu qui encadre une moule contenant deux personnes et deux perles
La perle est
symbole de Vénus, aussi nommée Marguerite. La naissance de Vénus et les coquillages
sont unis.
Coquilles noires comme les Vierges Noires à la mode du temps du Bosco.
Pourquoi deux personnes ? Parque les Adamites pensaient que toutes les
races descendaient d´un seul couple et parce que l´amour était libre.
Si on relie les trois mains qui tiennent les raisins on obtient un bel angle
qui se divise en deux angles droits.
Entourant et passant par cette énorme moule à perle.
La coquille est symbole de fécondité, du monde souterrain, des eaux
primordiales, de la Déesse-Mère. Vénus-Aphrodite naît d’une coquille telle la
perle.
La couleur vineuse, faite de rouge – le vin – et de blanc – l’eau – est une
synthèse chtonienne-ouranienne ; c’est le symbole du mariage de l’air (l’âme)
et de la terre (l’esprit).
Ainsi, en cheminant vers la source qui nourrit la vigne, les hommes entrent
en quête du Graal, la coupe d’abondance de la Co- Naissance en Dieu.
On peut aussi tracer ce triangle, symbole
de l´œil de Dieu, en partant de la main qui tient l´énorme grappe avec les
centres des deux autres raisins géants.
On remarquera que la ligne passe par le bras du « crucifié », puis
suit la courbe de la feuille du bleuet qui pend vers le bas.
Suivons la ligne ascendante qui
touche le bout de la branche de l´homme inversé dont le corps émerge de
l´eau. Et la ligne rase la fraise.
Puis il y a deux fois deux grappes agroupées et une autre de taille moyenne offerte
par un oiseau ( Esprit Libre ? Nous verrons cella plus loin) à trois
personnages grisâtres
Sont-ce des morts de l´âge d´Or qui seront ressuscités par l´Esprit Saint
sous forme de Raisin ?
Si l´on relie ses trois groupes on obtient deux angles obtus.
De la grappe tenue par l´éthiopien aux différentes couleurs sort cette ligne
qui suit le dos courbé et le bras du personnage qui tient les fleurs rouges,
et frôle le bout du rameau de la grosse grappe centrale.
Puis revient aux raisins tenus par le bec de l´oiseau en suivant le bras du
danseur.
Mais il y a une autre grappe peut visible car elle ressemble à un amati de
baie sortant d´un fruit rose aussi.
Celle-ci, partagée par deux hommes, est diamétralement opposée à la grappe
tenue par l´Oiseau, un Carduelis carduelis...
Les personnes qui entourent les oiseaux sont, la plus
part d´eux grisâtres et le plus haut perché a les bras en croix et la tête
pendante.
La
langue d´oiseau ou la Naissance de l´Eglise
Il faudrait ici
peut-être rappeler la LEGENDE DE L´ATTIQUE :
Pandion sollicita l'alliance d'un roi de Thrace, Térée, qui était fils
d'Arès, et, pour sceller l'alliance, lui donna en mariage sa fille aînée,
Procné.
Bientôt celle-ci eut de son mari un fils, nommé Itys. Mais Procné s'ennuyait,
en Thrace, loin d'Athènes, et elle voulut faire venir auprès d'elle sa sœur
Philomèle.
Térée y consentit et partit chercher
la jeune fille. Mais, pendant le voyage, il la désira et lui fit violence.
Puis, pour l'empêcher de se plaindre à sa sœur, il lui coupa la langue
afin d´obtenir son silence.
Nous savons bien qu´un artiste s´expresse sans mot, donc à l´aide d´une
tapisserie elle dévoila tout à Procné qui décida de la venger.
Pour cela, elle tua Itys, son propre
fils, le fit bouillir, et donna cette chair à manger à Térée. Après quoi, les
sœurs s'enfuirent.
Lorsqu'il sut ce qu'avait fait sa femme. Térée saisit une hache et se lança à
leur poursuite. Il les rejoignit à Daulis, en Phocide.
Mais Philomèle et Procné, en le voyant arriver, implorèrent les dieux, qui
eurent pitié d'elles et les transformèrent en oiseaux.
Procné devint un rossignol et
Philomèle une hirondelle. Térée fut lui aussi métamorphosé et devint une
huppe.
HUPPE QUE L´ON RETROUVE SUR LE TABLEAU CENTRAL AVEC LE ROSSIGNOL ALORS QUE
LES HIRONDELLES VOLENT HAUT DANS LES CIEUX, ANNONÇANT LE BEAU TEMPS.
Etudions d´abord les oiseaux qui accompagnent le groupe de la grappe géante
La mésange devint une figure exemplaire du bonheur
conjugal et de la fidélité, car elle se déplace souvent en couple, le mâle et
la femelle semblent inséparables.
Elle se suspend souvent à
l'envers comme ici.
Mais il y a une autre mésange à tête brune qui nourrit d´une baie
rouge un groupe d´affamés, mais à peau blanche.
D´après la mythologie, le Héron est né d’une
métamorphose ; du feu consumant la ville d’Ardée dont il ne restait
qu’un vaste amas de cendres, les poètes disent :
"De ce monceau fumant, seul reste de
ses toits,
Un oiseau, que l'on vit pour la première fois,
Naît, s'élève, et du vent de ses
bruyantes ailes,
Eparpille le feu qui vole en étincelles.
Maigre, pâle, son air, sa tristesse, son chant,
D'une ville détruite est l'emblème touchant : il semble que d'Ardée il
plaigne la ruine :
Son nom rappelle encore sa première origine."
En effet, Ardée ou Ardea
en latin signifie Héron !
Le papillon est considéré comme un messagers de
l’univers.
Il est le symbole de la
transformation, de la métamorphose personnelle, individuelle comme le
protestantisme.
Dans la Grèce antique, le papillon représentait la psyché. En apercevoir, un
ou plusieurs, indiqué que des changements vont survenir dans votre vie.
À l’image du papillon, vous allez vivre une formidable évolution spirituelle.
Après avoir pris le recul nécessaire sur votre vie, ce messager volant vous
demande de déployer vos ailes,
d’être plus libre, plus fort et
d’accepter ce qui ne peut vous être que bénéfique. Le papillon est un animal
insouciant, il se nourrit de nectar et propage le pollen aidant à la
fécondation.
D´abord tenant la grappe de raisin aux
homme grisâtres nous avons le chardonneret
Le chardon épineux dont il se nourrit évoque la COURONNE D'EPINES DE LA
PASSION, et par sa couleur le sang du Christ, symbolisé par les taches rouges
de cet oiseau.
..Ailleurs, on racontait que le chardonneret, le rouge-gorge et le pinson,
( tous trois associés sur ce bout de tableau ) pris aussi de compassion tous
trois, devant les souffrances du bon Jésus,
se mirent activement en devoir de
retirer une à une de la chaire divine les pointes de la couronne épineuse.
Tous trois auraient été blessés par ces épines, encore toutes couvertes du
sang divin et les parties de leurs petits corps atteintes par elles en sont
restées soigneusement marquées :
le chardonneret aurait ainsi gagné la coiffe rouge de sa tête, le rouge-gorge
et le pinson leur pectoral couleur de sang...
Le nom scientifique de ce chardonneret est Carduelis
carduelis...On l´appelle cardelino en castillan ce qui rapporte aux cardinaux
de l´église catholique.
En catalan on le nomme cagarnera de cagar,
chier !
Pour le rouge-gorge
la légende populaire dit que trouver une plume de ce petit oiseau tout rond
et très vif annonce une nouvelle.
Cela peut être une situation qui se décante et évolue ou la personne
elle-même qui va connaître une période de régénération dans ses pensées ou
son mode de vie.
Il s'agit en tout cas d'un changement vers l'inédit. Sa belle tache
rouge orangée est souvent considérée comme un cadeau divin, un signe de
passion.
Il illumine sa gorge ce qui symbolise l'expression de soi. D'ailleurs
le rouge-gorge pépille sans cesse un chant vigoureux et gai qui accompagne
ses sautillements.
Il apparaît donc lorsqu'il est temps d'évoluer vers la nouveauté et
il nous dit que cette évolution passe par toute forme de communication
et par l'expression rayonnante de notre personnalité.
Il fait également office de baromètre au même titre que les
hirondelles.
La Huppe :
"Le Coran (27,20) parle de la huppe comme ayant joué le rôle
de messager entre SALOMON ET LA REINE DE SABA. Elle qui était noire ! Il va en découler un grand nombre
de légendes.
Dans le Mantiq-ut-Taîr de
Farid -od- Dîn Attar (Langage ou Colloque des oiseaux), le
poète raconte que tous les oiseaux du monde partent en voyage à la recherche
d'un roi.
C'est la huppe qui va leur servir de guide.
Elle se présente comme la messagère du monde invisible
et est décrite comme portant sur la tête la couronne de la vérité.
Ce voyage des oiseaux symbolise l'itinéraire mystique de
l'âme, à la recherche du divin
L'Encyclopédie
des symboles (1989, éd
française 1996) on apprend que
"la huppe est un oiseau migrateur
des pays méditerranéens que l'on considérait souvent autrefois comme impur
parce qu'il picore les larves dans le fumier, et qu'on tenait pour ennemi des
abeilles.
Dans l'Antiquité, on lui
attribuait une "racine magique" connue aussi des légendes d'Europe
centrale, qui pouvait ouvrir toutes les serrures,
et on la rattachait à la croissance de la
vigne, et donc à la production du vin.
Si les bestiaires médiévaux ont largement repris les reproches
adressés à la huppe, et particulièrement celui de se vautrer dans les
excréments,
symbolisant ainsi les hommes qui se prélassent
avec obstination dans la fange de leurs péchés.
En Catalan on l’appelle voilà,
soit caca, merde...
Martin- pêcheur : On le nommait primitivement
halcyon, emprunté au latin "alcyon", lui-même dérivé du mot
grec,"alkuôn" désignant un OISEAU MYTHIQUE.
Alcyoné ou Alkuôn était,
selon la légende grecque, la fille d'Eole, le roi des vents, qui fut
transformée en cet oiseau fabuleux.
L´oie était considéré une espèce d'ange,
c'est-à-dire de messagère entre le ciel et la terre, les dieux et les hommes.
Elle prodiguait des conseils, des prédictions et des avertissements.
Le Cochevis huppé ou le
Cochevis de Thékla une espèce d'alouettes, oiseaux de la famille des
Alaudidae.
L’alouette possède la particularité de monter très haut dans le ciel et de se laisser
tomber brusquement vers le sol telle une pierre.
Cette caractéristique symbolise l’union des deux forces antagonismes
engendrées par le monde céleste et le monde terrestre.
Messagère, elle tisse le lien entre
les dieux ouraniens et les divinités chthoniennes.
peut symboliser l’évolution et l’involution de la Manifestation
Pour les théologiens mystiques, le chant de l’alouette signifie la prière claire et joyeuse devant le trône de Dieu.
Puis deux chouettes l´une opposée diamétralement à l´autre de façon
horizontale cette fois.
Pour les chrétiens, la chouette signifie
traditionnellement le Diable, les puissances du mal, les
mauvaises nouvelles, la destruction.
De même, dans l'Ancien Testament, la chouette est une créature impure et une
figure de désolation.
Au Moyen Âge,
la chouette est associée à la tromperie et à la sorcellerie.
En effet, on voit dans le rapace sa capacité à profiter de la nuit pour
chasser, au moment où ses proies sont souvent "aveugles" et
démunies, tandis qu'elle y voit clair.
Dans certaines légendes populaires d'Allemagne et de Scandinavie, la chouette
est considérée comme un esprit de la forêt (Holzweibl).
Son caractère nocturne lui confère également une connotation démoniaque
: elle est souvent représentée comme l'animal de compagnie des
sorcières.
Clouer aux portes des maisons des
chouettes était donc une coutume destinée à se préserver du mauvais sort et des
esprits malfaisants.
Puis nous avons des pies bleues ,oiseau apporteur de
bonnes nouvelles et de ce fait elle symbolise la joie.
Sur une branche de grenadier, elle
exprime le bonheur d’avoir une descendance nombreuse. Deux pies représentent
la fidélité conjugale comme un double bonheur.
RESUMONS :
Cet groupement d´oiseaux,
à notre gauche, côté sinistre, associé au canard dont le symbolisme apparaît
plus haut comme « trompeur »
ajouté avec la couleur peu saine des personnages humains qui l´entourent me
fait penser à la naissance de la religion, la catholique, ici.
Il n´y a aucun livre sur ce retable central, ou du moins je ne l´ai pas vu.
La Passion christique semble une invention, d´où l´homme gris en forme de
croix.
Les trois personnages sous la grappe n´ont pas accès à ce fruit,
contrairement aux autres.
La bonne nouvelle que prédiqueront ses oiseaux changera la pensée et mode de
vie de ceux qui l´entourent.
Ils sont les seuls à ne point jouir de cette merveilleuse ambiance de
jeunesse allègre.
La recherche du nouveau Roi, me rappelle le
panneau sur la croix : INRI
La Huppe est impure comme qualifia Martin Luther l´église de Rome lors de son
pèlerinage ( 1510-11) .
Le Bosco mourut en 1516, mais on ne sait pas trop de quelle époque date son
Jardin des Délices, car REMARQUONS QUE LA SIGNATURE, POURTANT TRES GRANDE,
EST ABSENTE SUR CE TRIPTYQUE.
Mais il était Adamite, Esprit Libre. Fallait-il voyager à Rome pour s´en
apercevoir ou ouvrir bien les yeux ?
Luther s´aperçut que la même église était la Marchante du TEMPLE.
Pour lui, ce que prédiquait Rome n´était que mythe et se mis à traduire la
Bible en langue vulgaire, partant de la grecque et de l´araméene.
L´Eglise vendait du VENT. Rome se prenait pour une Oie, un ange messager
entre Haut et Bas.
Elle donnait des conseils, qu´elle ne suivait pas, elle prédiquait et ne
donnait aucun exemple et avertissait du FEU ETERNEL mais envoyait la Sainte
Inquisition.
Le Diable, absent des Ecritures, fut inventé par Elle.
Ses suiveurs aveugles ( ici au joie des autres ) le sont par les paroles
venimeuses de Rome, et sont ici gris et tristes.
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6 – Le Jardin des Délices de saint
Brendan par J. Bosch
Je vous propose de
voyager plus loin encore dans le temps et l´espace, pour trouver d´autres
possibles sources d´inspiration de ce panneau centrale.
En l´an 510 fut ordonné moine un certain Brendan, appartenant aux dits 12
apôtres d´Irlande.
Il fit sa préparation à l´abbaye de Llancarfan, dans le royaume de Gwent où
il apprit le latin, le grec, la littérature, les mathématiques, l'astronomie
et la médecine.
Fondateur de monastères comme ceux de Ardfert, Shanakeel et Baalynevinoorach
près du mont Brandon ( autre forme du nom Brendan).
Il voyagea dans les îles Britanniques et en Bretagne pendant près de
vingt-cinq ans. À l'estuaire de la Rance, il fonda un couvent à ALETH (à côté
de Saint-Malo).
Selon la tradition, saint Brendan écrivit ses règles monastiques sous la
dictée des anges.
En 560 il deviendra abbé de Clonfert, Clúain Fearta ou Prairie des Miracles
où il repose éternellement depuis le 16 juin 578.
Ce saint moine irlandais deviendra fameux par son voyage d´évangélisation à
travers l´océan atlantique à la recherche du Paradis Terrestre des Saints.
Il existe plus de cent manuscrits du Voyage
de Saint Brendan disséminés à travers les grandes bibliothèques d’Europe,
et encore plus de traductions.
La plus complète et ancienne version de ce texte apparaît vers l'an 900,
récit composé de 1840 vers dus à la plume du moine Benedeit :
« Navigatio fabulosa Sancti Brendani ad terram repromissionis
scripta est ab ignoto irlandico circa annum 900 »
Ce fut un best-seller mondial, traduit du latin aux langues romances
européennes.
Partant des mêmes bases archétypiques des livres de chevalerie :
un voyage initiatique en quête d´un objet mystique à travers les paraboles et
métaphores, construisant un discours didactique exemplaire.
Au XII siècle on
retrouvera « De Reis van Sinte Brandaen » écrit en vieux
néerlandais.
Les philologues estiment qu’il s´agit de la compilation d’une source en
moyen haut-allemand aujourd’hui perdue,
avec des légendes irlandaises, que l’on devine au mélange d’éléments chrétiens
et féeriques.
La version anglaise : « Life of Saint Brandan”, n’est qu’une
traduction tardive de cette version néerlandaise.
Ce récit édifiant décrit
aussi bien des phénomènes naturels que des apparitions fantastiques ou des
pays merveilleux, dont l’évocation devait charmer les fidèles.
Il y a de nombreux parallèles et
plusieurs références croisées entre le Voyage de Saint Brendan et le Voyage
de Bran ou le Voyage de Máel Dúin.
On verra ceci plus loin.
Le prétexte qui servit à
saint Brendan pour entreprendre son long voyage de 7 ans, lui fut fournit par
un autre moine, Barinthus, petit fils du roi irlandais Niall,
qui avec Mernoc voyagèrent au de-là
de l´ÎLE AUX DELICES ou EDEN.
Là sur cette île, ils ne virent que des plantes fleuries, chargées de fruits
et même de pierres précieuses.
Notre saint dit alors à ses moines :
« Si la volonté divine est le propos de mon cœur, cherchons la
terre promisse des saints dont nous a parlé saint Barinthus. »
Ils fabriquèrent un coracle ou un currach qu´ils baptisèrent Trinité et le
saint partit avec 17 moines.
L´un des épisodes plus connu est celui du PILIER DE CHRISTAL, probablement un
iceberg.
Il y a plusieurs piliers cristallins sur le panneau central du Jardin des Délices
du Bosch.
Est-ce une référence à ce
voyage extraordinaire ?
Suit l´épisode de la
TERRE DES RAISINS ou Vinland que quatre siècles plus tard redécouvrira le
viking Leif Erikson sur la côte orientale de Canada.
Les raisins énormes ne manquent pas sur le Jardin du Bosch.
Comme le Petit Prince de Saint-Exupéry où toute planète était habitée, eux
rencontrent des créatures sur chaque île,
et de nombreux moines, anachorètes,
ermites, dans des épisodes rappelant les saintes Ecritures.
Par exemple sur la dernière île qu´ils visitent avant de trouver l´Eden,
c´est SAINT PAUL L´ERMITE qui les accueille là après avoir passé 60 ans.
Nous avons bien des ermites sur ce Jardin des Délices, trois dans un
souterrain-grotte- tumulte.
Sur l´île des oiseaux ceux-ci
s´unirent aux moines dans leur prières.
L´un d´eux avoua au saint que ces GRANDS OISEAUX NE SONT AUTRES QUE DES ANGES
MAINTENUS NEUTRES LORS DE LA LUTTE ENTRE SAINT MICHEL ET LUCIFER.
LA ILS OBTINRENT LE VIN POUR LA CONSECRATION.
Les oiseaux géant donnent à manger aux hommes au Paradis de Jérôme Bosch, des messagers divins ?
Puis arriva la preuve plus terrible que les voyageurs durent affronter, la
TRAVERSEE DES ENFERS avec des énormes rafales de feu crachées par de nombreux
monstres.
Judas peine aux Enfers où il conversera avec Brendan un court instant.
Enfer avec un petit
bateau sur les lots entre maisons brûlées, volcans et monstres.
Puis le plus fameux et pieux, très au goût de l´imaginaire moyenâgeux est
l´histoire du GRAND POISSON, JASCONIUS qu´ils prirent pour une île
y débarquant pour y dire la messe pascale.
Alors qu´ils allumèrent un feu, l´île bougea et ils eurent juste le temps de
monter sur leur frêle navire avant de s´apercevoir qu´il s´agissait d´un énorme
poisson.
L´aventure finit par la découverte du Paradis Perdu après avoir retrouvé
JASCONIUS qui les guide vers elle.
Il n´y a aucune description de cette dernière île, but de la quête, saint
Barinthus l´ayant fait pour eux avant le départ.
A son retour le saint moine raconta
son histoire, avant de mourir peu après, cette mystérieuse île prit son nom.
Tout de suite de nombreux pèlerins arrivent à Aldfert, le village d'où il
avait pris son départ.
D'abord condamné, Brendan fut canonisé par l'Église, fixant sa fête au 16
mai, (même jour qu´un certain saint Adam) comme saint patron des marins.
Son iconographie le représente un cierge à la main et/ou avec une maison qui
flambe.
Son prénom est à rapprocher au verbe allemand brennen, « brûler »
ou à l´étymologie scandinave "lame d'épée"
Mais surtout un poisson à la main.
Il y a de nombreux et énormes poissons sur le panneau de l´Eden de J.Bosch,
et l´édification centrale rappelle un cierge allumé.
La légende du voyage de ce moine, très tôt traduite en français
s´entendra sur l´ Europe chrétienne en copie manuscrites,
malgré que les Bollandistes, la plus ancienne société savante en activité en
Belgique depuis sa création au temps des Pays-Bas espagnols,
n´eurent aucun doute à la qualifier d´ « apocryphe délirant » donc
elle ne fut éditée qu´en 1836, quand Achille Jubinal en prépara une version.
Dès le début du V siècle des communautés monastiques entières se lancèrent
sur les flots sur des coracles pour prédiquer l´évangile jusqu´aux confins de la Terre.
L´abbé de Clonfert trouva le crédit nécessaire par le témoignage d´Adamnan
qui rédigea une Vida de San Columbano près de 50 ans après la mort de
saint Brendan
Saint Adamnan d'Iona est également l'auteur du Cain Adamnain ou Lex
Innocentium ,
livre qui représente « la première loi au Ciel et sur Terre
pour les femmes est la loi de Adamnan »
Notez le nom Adam associé à Iona ( jean) et à Caïn et son arbre, l´arbousier
du Jardin de Délices.
Brendan décrivit la noix de coco et des fruits exotiques en abondance sur son
Île-Eden, fruits, aujourd´hui très connus, mais pas en VI siècle.
Ce ne fut qu´en 1976 que l´aventurier Tim Severin construisant un coracle
analogue arriva à Terre-Neuve par les îles Féroé et l'Islande,
Ce fait prouve que le voyage de
Brendan jusqu'en Amérique était techniquement possible.
Carte de Piris Reis avec Jasconius ( en
haut à droite, ici image inversée) et la Trinité de saint Brendan
La légende de saint Brendan et
son voyage au Paradis Perdu influenza d´autres récits hagiographiques
diffusés en Europe occidentale,
par des narratives comme celles de Saint Malo en Bretagne ou Saint Amaro en
Espagne.
Des essais très nombreux de localisation de l´ île commencèrent dès le XII
siècle, comme par exemple celui d´Honorée d´Autun,
qui lui nous parla d´une île située dans l´Atlantique appelée Perdue, celle
de saint Brendan, mais que l´on ne verrait que par la force de volonté.
Ainsi cette île- Eden prit plusieurs noms : Apositus, Non Trubada ou
Encubierta (cachée) avant de recevoir celui du saint Brendan ou Borondon.
Christophe Colon sur son cahier de voyage écrit :
« que juraban muchos hombres honrados...que cada año vian tierra
al Oueste de las Canarias, que es al Poniente;
y otros tantos de la Gomera afirmaban
otro tanto con juramento. »
( « que beaucoup d´hommes honnêtes
juraient… que chaque année ils apercevaient une terre à l´ouest des Canaris,
côté couchant;
et autant de la Gomera affirmaient de
même sous jurement » )
Mappemonde de Jacques
Vitry du XIII s. qui place San Borondon à l´Ouest des
Canaries
Carte de Ortelius avec
saint Brandain
Bien que l´île resta introuvable, malgré tout les cartographes
l´inclurent sur leurs cartes jusqu´au XIX. Siècle.
Ainsi nous retrouvons Jasconius et les moines de saint Brendan à gauche et au
Nord de la celle de Piri Reis, retrouvée en 1929 au Palais Topkapi
d´Istanbul.
L´ île était présente sur des cartes antérieures : celle de Jacques
Vitry au XIII.s, sur le planisphère de Hereford avec la légende :
« île Perdue que saint Brendan découvrit mais que plus personne ne
retrouva depuis lors. » ;
sur la mappemonde de Fra Mauro en 1457.
Durant le XVI. S sur le Theatrum Orbis Terrarum de Ortelius, le Speculum
Orbis Terrae ou l´Atlas Cosmographicae de Mercator
qui la situent sur le parallèle 50 au centre de l´océan.
Sur la carte du Nord-Est d´Afrique de Guillaume Delisle en 1707, là elle est à
l´ouest de l´île de Hierro ou île du Meridien avec la légende :
« En ce
parage quelques auteurs ont placé la fabuleuse Isle de St. Borondon. »
Puisque son voyage rappelle ceux d´héros celtiques et irlandais jetons un
coup d´œil à cette mythologie, religion du passé.
Les Immrama Celtiques Terre des Jeunes ou Plaine du
Plaisir
Nous allons voir la
définition :
Un Immram (au pluriel Immrama) est un genre de contes de la
mythologie celtique irlandaise qui narre le séjour d’un héros dans l’Autre
Monde des Celtes,
parfois appelés Tír na nÓg (la « TERRE DES JEUNES ») et Mag
Mell (la « PLAINE DU PLAISIR »).
Cet Autre Monde celtique est en harmonie avec le panneau central du Jardin du
Bosch.
Rédigés dans le contexte du monachisme
irlandais, ils présentent une version christianisée de ces mythes, tout en
conservant un substrat celtique.
La traduction usuelle de ce mot gaélique est « voyage » ou
« navigation ».
Cette thématique de voyage fantastique se retrouve dans un autre type de
mythe, celui du héros « appelé » par une bansidh ou bean sí,
créature féminine surnaturelle de la mythologie celtique irlandaise,
considérée comme une magicienne ou une messagère de l'Autre Monde (sidh),
à séjourner dans le monde parfait du
sidh.
Cette banshe, forme anglaise du nom, est souvent confondue avec la bean
nighe, vue en train de nettoyer du linge.
La banshee est comparée à d'autres
créatures légendaires d'Europe ou du monde, comme la Dame Blanche.
Eve se retrouve sur les trois panneaux du triptyque, sur le central sauf le
figures féminines noires, les autres ressemblent fort à l´Eve de la Création
humaine.
Les indiens américains décrivaient
une Dame Blanche qui les visitait, aux curés qui voulaient les convertire au
christianisme.
Banshee ou « femme des tumultes » ou aos si « gente de
PAZ », sont des esprits féminins qui selon la légende, apparaissaient
devant un irlandais lui annonçant la mort.
Ce sont les traces mythiques qui survécurent aux déités du passé, esprits de
la Nature avant la christianisation d´Irlande.
Certains théosophes et chrétiens celtes se referont aux aos si comme des
« anges déchus »
Le Sidh celte: LE CONCEPT DE PECHE ETANT INCONNU DES
CELTES, LES NOTIONS DE « PARADIS » ET D’« ENFER » SONT
INEXISTANTES DANS CETTE RELIGION;
DE MEME QU’IL NE PEUT Y AVOIR
ASSIMILATION OU RAPPROCHEMENT AVEC L'AU-DELÀ CHRETIEN.
S'il n’est pas explicitement décrit, il revient dans nombre de textes
irlandais ; le sens du mot est « PAIX ».
Lecture du triptyque ouvert du Jardin de Délices de gauche à droite :
Création, Sith celtique remplacé par l´Enfer chrétien.
Cela no correspond pas à la lecture conventionnelle appelée Sentier de
l´Avertissement ( voir double lecture du triptyque)
De cette littérature médiévale et pré-médiévale, il ressort trois
localisations distinctes du Sidh :
à l'ouest, au-delà de l'horizon de la
mer, dans des îles magnifiques ;
sous la mer ( les sirène du
Bosch ? ), dans les lacs et les rivières où se situent de SOMPTUEUX PALAIS
DE CRISTAL aux entrées mystérieuses,
l’eau étant le moyen d’accès privilégié ;
SOUS LES COLLINES et les tertres qui sont devenus les résidences des Tuatha
Dé Danann, « gens de la déesse Dana » déesse primordiale,
c'est-à-dire les dieux des Celtes avant la christianisation de l’île.
Mais les Tuatha Dé Danann face aux Milesiens, doivent se replier dans le
Sidh. Les dieux s’effacent devant les humains, puisque les « fils de
Mile » sont les Gaëls.
( les Milesiens ou les fils de Mil Espaine sont les premiers humains à avoir
débarqué sur l'île. Ils ont succédé aux Tuatha Dé Danann, obligés de se
réfugier dans le Sidh.
Milesien est un guerrier originaire d’Espagne dont le nom signifie
« combat », « destruction »…l´Enfer ou troisième retable
du triptyque des Délices)
( le mot Gaëls signifiait à l'origine « voleur », et maintenant
désignerait une personne irlandaise.)
Dana, anagramme d´Adan ( latin, néerlandais castillan ), est la mère de Dagda
et de Lir c´est à dire : du « dieu bon » et du « dieu de
la mer »
( celui du premier retable et celui des panneaux fermés )
Les Tuatha Dé Danann maîtrisent le druidisme,
le Savoir et les Arts.
Manannan Mac Lir « fils de
l´Océan » leur fournit des cochons magiques qui confèrent l’IMMORTALITE.
Les déités féminines, dont la magie est plus puissante que celle des druides
en matière d’amour, attirent des hommes valeureux dans ce monde parfait et
intemporel,
où ils croient y séjourner quelques heures mais y restent une éternité,
rendant impossible le retour dans le monde terrestre.
Les thèmes relatifs à ces fées, qui font oublier l´idée du temps qui passe,
est très prisé au Moyen-Âge,
et même durant l´Antiquité, n´oublions pas le passage de Odyssée avec la
magicienne Circé, qui transforme les compagnons d´Ulysse en cochons.
Le récit de son voyage se rattache à une tradition irlandaise de voyages
initiatiques contenant des passages obligés
(les immrama, dont Immram
Brain maic Febail - Bran Mac Febail - sont les plus connus ),
il a été interprété comme un récit
symbolique se rapportant à la liturgie pascale ( épisode de Jasconius )(les
voyages de saint Malo sont essentiellement identiques),
mais de nombreux détails sont la preuve qu'ils ont été écrits par des gent
ayant pratiqué la navigation en haute mer sur de petits bateaux médiévaux.
Le trèfle à trois feuilles représente la Trinité, nom du navire de saint
Brendan. Il fut utilisé par saint Patrick pour expliquer la Sainte Trinité
aux Irlandais ne connaissant pas le catholicisme
. C'est pour cela que le trèfle à trois feuilles est associé à la fête
nationale irlandaise : la fête de Saint Patrick. La harpe nous l´avons
côté Enfer.
Le Gland, fruit du
chêne, symbole d'abondance, de prospérité, de
fécondité
Au sens spirituel, il désigne la puissance de l'esprit et la vertu
nourrissante de la vérité, la vérité qui vient de 2 sources : la nature et la
révélation
Celui qui se nourrit de
gland se nourrit de la vérité.« Le gland fut souvent considéré comme symbole
de fécondité et de prospérité.
Car nos ancêtres savaient que c’était à partir de la graine contenue dans ce
petit fruit qu’un nouveau chêne qui deviendra plusieurs fois centenaire
pouvait naître. »
Le Mage, personnage tient un
gland, fruit de l'arbre des Druides, symbole de connaissance et de
l'antiquité du message du tarot
Le Bosch aime à dessiner le Fou ou Mât.
Plusieurs lectures possibles ici
aussi
…
Nous avons déjà rencontré
la première sur cette quatrième vision de ce Jardin Celtique ou île de
saint Brendan
Lecture du triptyque
ouvert du Jardin de Délices de gauche à droite : Création, Sith celtique
remplacé par l´Enfer chrétien.
Cela no correspond pas à la lecture conventionnelle appelée Sentier de
l´Avertissement (voir double lecture du triptyque)
Seconde lecture de droite à gauche : guerre entre les fils
de Dana et les milesiens, les premiers se retirent au sith, puis
christianisation d´irlande.
Troisième lecture : au centre Sith celtique qui est à la fois le
paradis (panneau gauche) et l´enfer (panneau droit) différencié par le
christianisme.
Mais plusieurs groupes nombreux
arrivent autant du côté Enfer au Paradis « Celtique » celui annoncé
par les Révélations bibliques,
comme du Paradis d´Adam et Eve sur cet Eden sans fin.
Quatrième lecture de droite à
gauche saint Brendan quitte l´Irlande (harpe) soumise en guerre et part en
voyage pour le Paradis Terrestre,
qui lui rappelle l´Eden biblique,
sans le péché.
Il est fort possible de Jérôme Bosch eut lu ou entendu ce légendaire voyage
de saint Brendan
Nous sommes bien à l´époque de la découverte de l´Amérique.
Continent, mais d´abord îles qui se
pressentent aux chrétiens envahisseurs comme autant de Paradis Perdus, ceux
décrits par le saint moine du VI siècle.
La curiosité envers ses terres lointaine se mêlant au mysticisme et racines
de l´artiste put bien réveiller son imagination déjà débordante par nature.
7- Jardin Des Délices du Bosch et la Méridienne des
Fortunées ou Enfer Grec
Dans la mythologie
grecque, les îles des Bienheureux ou îles Fortunées, sont un lieu des Enfers
où les âmes vertueuses goûtaient un repos parfait après leur mort.
Elles étaient placées aux confins occidentaux de la Libye (au sens ancien,
c'est-à-dire le Nord-Ouest de l'Afrique), donc dans l'Océan Atlantique.
Ptolémée, dans sa Géographie, considère que ces îles sont à la limite
Ouest du monde habité.
Il y fait passer le méridien zéro,
point de départ de ses mesures de latitudes, à l'instar de Greenwich
aujourd'hui.
Ces îles, telles qu'elles sont mentionnées par Ptolémée
sont classiquement identifiées aux îles Canaries.
Concrètement sur l´île de Hierro, soit en Fer…ou En-fer des Fortunées.
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