Que sait-on de la vie de
Vinci ?
Qu´il naquit à Vinci , ville
de la Toscane dont la capitale est Florence.
Très tôt il entra chez le Verrocchio où il reçut une éducation digne d´un
jeune de la Renaissance. A ses 20 ans il dispose de son propre atelier.
Il travailla « Aux Trois Escargots » comme cuisinier et inventeur
de ce qu´aujourd´hui nous nommons la Nouvelle Cuisine, il fut renvoyé… non
découragé il ouvrit avec Botticelli
un restaurant « L'Enseigne aux Trois Grenouilles de Sandro et
Léonard » avec un menu strictement végétarien , c´est le fracas !
Accusé de bougre ( au sens primitif et inquisitoriale du terme )il est
acquitté, probablement grâce à l'intervention de Laurent de Médicis.
Comme musicien il travailla pour ce dernier qui l´envoie
comme émissaire à Milan. Léonard ne manqua pas de faire parvenir son
curriculum vitae à Ludovic Sforza,
qui sut profiter de toutes les géniales facettes du peintre préféré de la
duchesse, Beatrice d´Est, sa femme.
Vers 1490, il crée l´Académie VINCI où il enseigne pendant quelques années
son savoir, tout en notant ses recherches dans de petits traités.
Après l´occupation française du duché, il part pour Mantoue, chez Isabelle
d´Est, sœur de Beatrice, et fait quelques voyages à Venise et Rome puis
revient à Florence.
En 1504, il retourne travailler à Milan, qui est désormais sous le contrôle
de Maximilien Sforza.
Beaucoup des élèves et des adeptes les plus en vue dans la peinture
connaissent ou travaillent avec Léonard à Milan,
y compris Bernardino Luini, Giovanni Antonio Boltraffio et Marco
d'Oggiono.
Léonard commence à travailler La Joconde (1503-1506 puis 1510-1515)
Une année plus tard, le gouvernement de Florence lui permet de rejoindre le
gouverneur français de Milan Charles d’Amboise, jusqu’à la mort de celui-ci.
Le 19 décembre, il est présent à Bologne pour la réunion entre François Ier
et le pape Léon X. Le roi lui charge de faire un lion mécanique.
Il part travailler en France en 1516 avec son assistant, Salai et l´artiste
peintre Francesco Melzi.
Florence, Milan, Mantoue…ou Bogomiles et Cathares
Les très rares documents
qui ont survécu permettent de rapprocher le catharisme de la religion
bogomile.
Né au Xe siècle en Bulgarie et largement répandu dans l’empire byzantin, le
bogomilisme s’appuie sur la doctrine manichéenne.
Cette doctrine est élaborée au IIIe siècle
par Manès qui se disait prophète de Boudha, de Zoroastre et de Jésus.
La synthèse qu’il fait des trois religions le conduit à un système
dualiste : Bien et Mal, Dieu et Diable, Lumière et Ténèbres.
Apparu au XIe siècle en ITALIE DU NORD, le catharisme occitan s’organise au
concile de Saint Félix de Caraman en 1167.
Les Cathares se réunissent au Synode de Saint-Félix sous la présidence du
pope Nicétas évêque des Bogomiles.
Il a consolé les évêques cathares de France (du nord), Lombardie, Toulouse,
Albi, Agen et Carcassonne.
La présence de l'évêque de France à Saint Félix
Caraman, cité dans la Charte de Ninquinta (aujourd'hui largement
authentifiée),
prouve les liens entre ces communautés du nord et celles d'Occitanie. Au
cours de ce concile, présidé par l’évêque bogomile Nicétas de Constantinople,
le catharisme s’organise en une véritable Eglise avec quatre évêchés
(Albi, Agen, Carcassonne et Toulouse). Jusqu´à la croisade contre les
albigeois.
( pour plus de précision sur le parallèle existant entre Bogomiles et
Cathares lire cette page )
Léonard a-t-il pu être
influencé par ces hérésies ?
Vinci, un Bon Chrétien ?
Il est végétarien stricte
n´incluant que le poisson, menant une vie chaste il enseignait dans son
atelier, même aux élèves peu doués en dessin.
Il aimait le travail manuel qu´il aurait pu ordonner aux apprentis.
Il fut accusé de BOUGRE. Voyons l´étymologie de ce
mot :
On trouve les premières références aux bougres dans la Canso de la
crosada, la Chanson de la croisade de 1210, celle contre les Albigeois.
Bougre à cette époque signifiait bulgarus ,bulgare, au sens
péjoratif, dérivant vers hérétique, puis sodomite
sous l’influence de l’Église, afin de discréditer le mouvement cathare.
En effet, la doctrine des cathares est inspirée des bogomiles,
les membres d’un mouvement chrétien hétérodoxe bulgare du Xe siècle.
Les cathares devaient
constamment être accompagné d´une
personne du même sexe : chacun avait donc son sòci, ou compagnon,
ou sa sòcia, pour les femmes.
Cette prédication au coin du feu
de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie
(homosexualité),
fréquemment enregistrée dans les
registres de l'Inquisition.
Voyons quelques unes de ses peintures religieuses et essayons de comprendre
de quels livres sont tirées ses thèmes.
La Cène de Milan ou Vinci et
l´Eucharistie
( voir en HD )
Nous avions déjà remarqué l´absence d´Hostie et de Calice.
De plus, lors de la dernière restauration finie en 1999 on s´aperçut que
l´agneau pascal,
menu obligatoire pour un juif pour fêter cette époque de l´année, avait été
remplacé par Vinci par du poisson !
un peu de vin dans les verres du pains et des oranges.
L´orangé, arbre qui donne ses fruits en automne-hiver, reste vert toute
l´année et fleurit en Pâques. Il
donna son nom à la couleur.
L’orange qui procède du rouge et du jaune désigne
la révélation de l’amour divin à l’âme humaine et fut le symbole du mariage
indissoluble,
mais aussi, par renversement du symbole, de l’adultère, de la luxure, ce qui annonce déjà de façon symbolique la
présence de Marie Madeleine.
Dans la langue héraldique, l´orange représente la dissimulation et de
l’hypocrisie.
Elle représente le feu purificateur, du corps et des
passions, synonyme de libération.
Toutes les oranges
apparaissent entières, sauf celle placée devant Jésus : sur le couteau
on voit un quartier, celui manquant au fruit à droite sur la nappe.
Remarquons aussi qu´il y a trois grands plats, les deux sur les côtés de la
table sont pleins de poissons, celui devant Jésus est vide !
Alors que pour les Vaudois les seuls sacrements
catholiques reconnus étaient le baptême et la sainte Cène, les cathares ne
reconnaissaient que le baptême du feu ou baptême de l'Esprit par imposition
des mains, annoncé par Jean Baptiste et attesté dans les Actes des Apôtres.
De plus les cathares se donnaient eux-mêmes du nom d'Apôtres car ils
prétendaient être les seuls successeurs légitimes de ceux qui assistèrent à
cette Cène,
dont ils avaient hérité le pouvoir de remettre les péchés et de sauver les
âmes par le consolamentum.
Etude
de Vinci pour sa Cène, celle-ci est plus traditionnelle !
Aucun cathare ne se
serait étonné de voir au moins une femme assise à cette Cène, puisque elle
n´était point discriminée.
De fait, les femmes ont été nombreuses dans les rangs du clergé et des
fidèles du catharisme occitan et italien, émulant ainsi la vie de Marie
Madeleine narrée par Jacques de la Voragine dans sa Légende Dorée ( voir Les Miracles de Marie Madeleine ou Marie
Madeleine, Apôtre des Apôtres )
Le fait de remplacer Jean par Madeleine et Philippe par Marthe peut devenir
assez parlant et souligner ainsi les évangiles de ces deux saints.
C´est sur l´évangile apocryphe de Philippe
que nous lisons que Jésus embrasser souvent Marie sur la bouche, ce qui
rendait très jaloux Pierre.
La Sagesse, qui est appelée stérile, est
la Mère des anges ( apôtres ). Et la compagne du Fils est Marie-Madeleine.
Le Seigneur aimait Marie plus que les
autres disciples et il l’embrassait souvent sur la bouche.
Les autres disciples le virent aimant
Marie, ils lui dirent : « Pourquoi l’aimes-tu plus que nous
tous ? »
Le Sauveur répondit, il leur
dit : « Comment se fait-il que je ne vous aime pas autant
qu’elle ? »
Donc ce baiser n´a rien de sexuel. Ce qui peut
rappeler le baiser de paix qui clôturait les liturgies cathares.
Puis nous lisons aussi dans Evangile de Thomas
« Simon Pierre leur dit : « Que Marie nous quitte, car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. »
« Jésus dit : « Voici que moi je l’attirerai pour la
rendre mâle, de façon à ce qu’elle aussi devienne un esprit vivant semblable à
vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des
cieux. »
Ce qui
rappelle la Fornarina de Raphael, la Joconde de Vinci ou l´autoportrait de Palma
il Vecchio, contemporain des deux premiers
Quant à Jean …Jean est
l´évangéliste préféré des cathares, mais à propos de Cène il y a un livre
sacré pour cette hérésie qu´on
attribue au disciple préféré.
Il s´agit de la Cène Secrète,
ou Interrogatio Johannis.
( Lire en anglais , en latin
)
Il fut composé au tournant du XIème au
XIIème siècles, cet apocryphe bogomile présente le dialogue lors de la cène
de l'apôtre Jean et du Christ.
Alors que le premier semblait dormir sur la poitrine de Jésus.
Les grands mites du dualisme y sont abordés : chutes des anges, création du
monde et de l'homme, venue du Christ.
L'évêque cathare de Concorezzo, près de Milan, en possédait un exemplaire,
rapporté de Bulgarie vers 1190.
Il y a aussi le Livre des Secrets de Jean
On peut aussi se rapporter à l´Apocryphe de
Marie Madeleine…
Dans cet évangile, le Sauveur transmet d'abord ouvertement son enseignement à
ses disciples, puis secrètement à Marie-Madeleine au cours d'une vision
intérieure.
Ceci provoque une réaction violente de Pierre, qui refuse de croire que le
Sauveur ait pu transmettre un enseignement à une femme à l'insu de ses
disciples.
C´est bien un conflit que semble avoir représenté Léonard de Vinci.
Ainsi prennent naissance deux traditions
ecclésiastiques différentes :
celle incarnée par Pierre, c´est à
dire la tradition orthodoxe et celle qui tend à le devenir, celle qu´hérita
le vrai message messianique.
Cette tradition dénigre l'autorité des révélations reçues lors de visions et
interdira aux femmes toute participation active à l'intérieur de
l'Église…amen!!!
Ainsi Jean ( Dieu a fait grâce ) et Marie ( aimée) Madeleine, les deux
disciples aimés, qui restèrent aux
cotés de Jésus jusqu´à la fin,
héritèrent d´un message supplémentaire,
un savoir, une compréhension ou une vision
particulière des choses ,
s´il s´agit bien entendu de deux personnes différentes. ( Voir les trois
chapitres à propos de Jean ou Marie
Madeleine )
Matthieu devient bien Lévi pourquoi
Marie ne deviendrait-elle pas Jean ? Entendant ce prénom comme un
titre : Dieu fait grâce !
Voir en HR , cliques
sur l´image
Que dit l´Evangile
Canonique de Saint Jean sur cette Scène lors du Dernier Souper?
XIII- 21,31
Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son
esprit, et il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de
vous me livrera.
Les disciples se regardaient les uns les
autres, ne sachant de qui il parlait.
Un des disciples, celui que Jésus aimait,
était couché sur le sein de Jésus.
Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui
dont parlait Jésus.
Et ce disciple, s'étant penché sur la
poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, qui est-ce?
Jésus répondit: C'est celui à qui je donnerai le morceau
trempé. Et, ayant trempé
le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot.
Dès que le morceau fut donné, Satan entra
dans Judas. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement.
Mais aucun de ceux qui étaient à
table ne comprit pourquoi il lui disait cela;
car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait
lui dire: Achète ce dont nous avons besoin pour la fête,
ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
Judas, ayant pris le morceau, se hâta de
sortir. Il était nuit.
Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit:
Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en
lui.[ voir plus bas,
la main de Jude-Vinci]
XIII-36,38
Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu
ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne
puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi.
Jésus répondit: Tu donneras ta vie pour
moi! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne
m'aies renié trois fois.
Ce « Je donnerai ma vie
pour toi. » de Pierre, explique peut-être le couteau de sa main.
Léonard de Vinci représenta donc le moment où il va tendre le morceau et
lorsque le disciple que Jésus aimait rapporte à Pierre les paroles de
Jésus.
Pourtant, d´après Vinci, il semble bien qu´un des apôtres avait compris, il
s´agit de Saint Jacques,
le Majeur dit aussi Jacques
de Zébédée, frère aîné de Jean,
tous deux surnommés Boanerges,
c'est-à-dire « fils du tonnerre » (Mc 3. 17). assis à gauche
du Seigneur
Remarquons que ce Jacques est assit sur le
côté le plus éclairé, lumineux de la Cène de Milan. Est-ce un hasard ?
Rien chez Léonard n´est bâclé…
D´ailleurs nous avions pu apprécier par la gématrie des couleurs de la Cène que le sens ascendant de la Lumière
partait de Jésus vers notre droite.
Poursuivons donc la lecture de saint Jean qui nous aidera à comprendre qui
sont ceux qui méritent d´être dans la Lumière…
XIV-5,10
Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu
vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin?
Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie.
Nul ne vient au Père que par moi.
[ ce qui rappelle le
verset (Jean
X-9) à propos du baptême de feu "Moi, je suis la
porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé."
Et c´est bien une porte qu´il y a
derrière Jésus et aujourd´hui au bas aussi.
Thomas montre le Haut, le Père, la
Lumière.
Le Notre Père est la seule oraison admise
par le catharisme ]
Si vous me connaissiez, vous connaîtriez
aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu.
Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père,
et cela nous suffit.
Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je
suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le
Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? [ Donc le Chemin, la Porte , la Vie, la
vérité c´est le Père, le Bon Dieu]
Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui
demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres.
Allusion à notre corps
comme temple divin contenant l´Etincelle.
XIV-22,31
Jude, non pas l'Iscariot, lui dit: Seigneur,
d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde?
[ Jude serait un
autoportrait de Vinci , mis à coté du seul personnage en habits blancs
Regardez sa main, celle posée sur la nappe. Son geste ne dessine-t-il pas le mot NIKA
,vainqueur, indiquant le Jésus Pantocrator.
Ce Pantocrator dont les
doigts, en signe de bénédiction forment les lettres I,C,X et C.
Pantocrator est un Christ en gloire, c'est-à-dire
la représentation artistique de Jésus Christ dans son corps lumineux,
par
opposition aux représentations plus humaines du Christ souffrant la Passion
sur la Croix, ou celle de l'Enfant Jésus.]
Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime,
il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous
ferons notre demeure chez lui.
Celui qui ne m'aime pas ne garde point
mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père
qui m'a envoyé.
Je vous ai dit ces choses pendant que je
demeure avec vous.
Mais le consolateur, l'Esprit Saint,
que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous
rappellera tout ce que je vous ai dit.
[ Consolamentum ? ou
baptême de l´Esprit ou de Feu]
Je vous laisse la paix, je vous donne ma
paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble
point, et ne s'alarme point.
Vous avez entendu que je vous ai dit: Je
m'en vais, et je reviens vers vous.
Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car
le Père est plus grand que moi.
Et maintenant je vous ai dit ces choses
avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez.
Je ne parlerai plus guère avec vous; car
le prince du monde vient. Il n'a rien en moi;
mais afin que le monde sache
que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné,
levez-vous, partons d'ici.
[ Le Prince de ce monde
est le Diable, ceci rappelle la gravure de Dirck Crabeth,
Allégorie du Christ Sauveur de l’Humanité de 1550
et Jean XII-31 : « Maintenant a lieu le jugement de ce
monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors.»
Il n´a rien de Lui, c´est à dire aucune Lumière, il est fait d´ombre qui rend
aveugle,
Ceci rappelle la CAVERNE DE PLATON ! que nous avons maintes fois
retrouvée sur ce site à propos du tableau de Giorgione, les
Trois Philosophes
Or Platon serait Simon, d´après certains auteurs transformant aussi Matthieu
en Marsile Ficin ]
XVI-17,19
Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent entre
eux: Que signifie
ce qu'il nous dit:
Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de
temps, et vous me verrez ? et : Parce que je vais au Père?
Ils disaient donc : Que signifie ce qu'il
dit : Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il parle.
Jésus, connut qu'ils voulaient
l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que
j'ai dit :
Encore un peu de temps, et vous ne me
verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez.
Nous remarquerons que
tous ceux que j´ai souligné en rouge, ceux que nomme les évangiles du dit
Jean,
par rapport à la scène peinte par Vinci représentant le Dernier Souper, se
retrouvent debout sur le côté plus lumineux de cette Cène !
Pour les cathares Jésus ne pouvait être de chair et os car étant matériel, le
Mal aurait habité en lui.
Ceci rapporte au verset antérieur au
passage du Dernier Repas, quand Jésus entre à Jérusalem sur un ânon.
XII-46,47
Je suis venu comme une lumière dans le
monde, afin que
quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu'un entend mes paroles et
ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour
juger le monde, mais pour sauver le monde.
Lors du Repas narré par Jean il n´y
a aucune allusion à l´Eucharistie. Il n´y a que Judas qui prend un morceau (
de pain ?) trempé.
L´absence de calice est alors normale !
Mais les poissons et le pains sur cette table peuvent nous rapporter à
l´épisode de leur multiplication.
Il s´adresse, après
avoir marché sur les eaux, à la foule qui l´attend aux bords du lac, ceux à
qui il avait donné à manger.
VI-26,27
Jésus leur répondit: En vérité, en
vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des
miracles,
mais parce que vous avez mangé des
pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez, non pour la nourriture qui
périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle,
et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a
marqué de son sceau. ( voir Vitruve
)
Il suit avec une parabole
VI-54,58
Celui qui mange ma chair et qui boit mon
sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture,
et mon sang est vraiment un breuvage.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon
sang demeure en moi, et je demeure en lui.
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé,
et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.
C'est ici le pain qui est descendu
du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui
sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.
VI-61,64
Jésus, sachant en lui-même que ses
disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il?
Et si vous voyez le Fils de l'homme
monter où il était auparavant ?...
C'est l'esprit qui vivifie; la chair
ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
Mais il en est parmi vous quelques-uns
qui ne croient point.
Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point,
et qui était celui qui le livrerait.
Pourquoi cette Cène
dérangea tant l´église romaine ? puisqu´elle reprend le Dernier Repas de
l´évangile canonique de Jean…
Est-ce par le simple fait qu´elle soit l´œuvre de Vinci ?
Ce partage lors de la multiplication
des pains et des poissons de l´évangile de Jean rappelle la cérémonie cathare
correspondant à l'eucharistie
et commémorant les gestes et les paroles du Christ lors de la dernière cène.
A table, avant chaque repas, le pain était béni puis partagé entre tous les
convives, y compris les laïcs, par le plus âgé des religieux présents.
Il symbolisait la PAROLE DIVINE que
devaient répandre les Apôtres et n'était l'objet de nulle transsubstantiation
du corps et du sang du christique.
A part le manque d´auréole sur les têtes saintes, nous avions aussi remarqué
l´agroupement par trois que Léonard fait des apôtres,
isolant presque Jésus au centre de la
composition. Nous en avions fait une interprétation ( voir
), mais il pourrait bien
il y en avoir une autre,
puisque Vinci est maitre des doubles sens.
Les Trois Mâles
Vinci les dessina par
trios pourtant le premier évangile celui de Matthieu les nomme par paires.( Mt : X-1,4)
Puis, ayant appelé ses
douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs,
[ c´est bien là le propos
du Consolamentum ]
et de guérir toute
maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze apôtres. Le
premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée,
et Jean, son frère;
Philippe, et Barthélemy; Thomas, et
Matthieu, le publicain; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée;
Simon le Cananite, et Judas l'Iscariote,
celui qui livra Jésus.
Nous avons deux paires de
frères : Pierre et André ; Jacques le Majeur et Jean
Marc fait presque un
calque de cette liste ( Mc : III-16-19 ) mais omet le lien familiale
entre André et Pierre.
Sa liste ne rassemble plus les
disciples par deux.
Luc ( Lc : VI-13,16 ) en échange fait de Pierre et André des frères et
de Jude il précise qu´il est le fils de Jacques, mais lequel des trois
bibliques ?
Passons à Jean ( XXI-2 ) il les cite à propos de la pêche miraculeuse, donc à
la fin de son évangile :
Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël [soit Barthelemy ], de Cana en Galilée, les fils de Zébédée,
et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.
Il n´en nomme que
7 ! qui deviendrons 8 avec lui.
Mais il nomme toujours André comme
frère de Simon-Pierre, par contre aucun « Jacques » n´apparait dans
son évangile.
Nathanaël semble spécial
pour Jean car il dit de lui dès le début ( I- 45,51)
Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui de qui
Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth,
fils de Joseph.
Nathanaël lui dit: Peut-il venir de
Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit: Viens, et vois.
Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit
de lui: Voici vraiment
un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude.
D'où me connais-tu? lui dit Nathanaël.
Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le
figuier, je t'ai vu.
Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le
roi d'Israël.
Jésus lui répondit : Parce que je t'ai
dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes
choses que celles-ci.
Et il lui dit : En vérité, en vérité,
vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre
sur le Fils de l'homme.
Allusion à l´Escalier
dite de Jacob ! Que Vinci dessina, comme nous verrons plus loin, sur son
Adoration des Mages.
Remarquons que Nathanaël, le vrai israélite
est au bout de la table du côté sombre.
Rapportons nous aux apocryphes
Le Livre de Thomas L’athlète découverte en même temps que L’évangile
Selon Thomas, précise :
« Le Sauveur, frère de Thomas, lui a dit…
Écoute ; je te révélerai ce à quoi tu penses dans ton cœur :
Comment l’on dit que tu es véritablement mon jumeau et mon
compagnon…;comment l’on t’appelle mon frère »,
Ceci, dans une perspective gnostique, fait
de Thomas le « parfait initié », il se tient du bon côté de la
Cène.
Le nom de Jude est associé à celui de
Thomas dans plusieurs écrits orientaux, en particulier Les Actes de
Thomas, où on peut lire
au chapitre 39 :
« Jumeau du Christ, apôtre du Très-Haut, toi
aussi associé à la parole secrète du Christ et qui a reçu de lui des paroles
cachées… ».
Nous remarquerons aussi que les deux Jacques, dans la Cène de Vinci,
ressemblent beaucoup à Jésus, mais ne sont point assis côte à côte.
On peut aussi faire des
regroupements par les dates de leurs fêtes :
ainsi le 3 mai, jadis le 1 mai, on retrouve saint Jacques le Mineur et saint
Philippe.
Puis Jude qui est toujours associé à Simon : le 28 octobre.
Mais pourquoi Vinci les plaça-t-il en quatre groupes de quatre ? pour
faire ainsi un parallèle entre les trimestres de l´année ?
Comme nous avons constaté dans le chapitre à propos des Couleurs
et des Saisons… mais il y a surement plus, pour cela étudions le trio de notre droite.
Le Trio Matthieu, Jude, Simon avec Vinci au Centre
D´après la Légende Dorée :
Simon de Cana et Jude Thaddée
étaient les frères de saint Jacques le Mineur, et fils de Marie Cléophé qui fut mariée à Alphée
Voici un TRIO, qui ne
correspond pas avec celui de Vinci, mais puisque Léonard se représente en
Jude , écoutons Jacques de la Voragine le définir ainsi :
Il fut appelé Judas, frère de Jacques, comme frère de
saint Jacques le Mineur; 2° il fut appelé Thaddée, qui veut dire s'emparant du prince, ou bien Thaddée vient de Thadea et Deus. Thadea signifie
vêtement royal. Il fut le vêtement royal de Dieu par les vertus qui l’ont
orné et par où il a pris le prince J.-C.; ou Thaddée vient de Quasi tam Deus, c'est-à-dire grand comme Dieu, par son adoption ; 3° dans l’Histoire
ecclésiastique, il est nommé Leben, qui veut dire coeur, ou petit coeur, c'est-à-dire qui orne son coeur, ou
bien Lebens, comme on dirait Lebes, bassin ; coeur par sa magnanimité; petit cœur par sa pureté; bassin par: sa
plénitude de grâces, puisqu'il a mérité d'être comme une chaudière, un vase
de vertus et de grâces.
Jude Thaddée est
traditionnellement représenté portant l'image de Jésus à la main ou près de
sa poitrine.
Voyons une autre définition plus actuelle de Jude
Son surnom est « le valeureux » ou « le courageux », [
Léonard est aussi Lion courageux ! ] ce qui se dit libbay en
Hébreu (Laebbius en Latin) ou Tadday en Araméen.
Dans les plus anciens manuscrits des Évangiles, c'est sous l'une de ces trois
formes que ce surnom figure parfois, pour préciser son nom juif : Juda.
Il est donc souvent appelé Juda Thaddée (Juda le valeureux). Il est
aussi connu sous le nom d'Addaï.
Désigné sous la forme Addaï dans la version syriaque des Actes de Thaddée
( apocryphe).
Il est cité comme l'un des douze disciples dans quelques manuscrits des
Evangiles canoniques, dont le Codex Bézae sous le nom de Lebbée.
La plupart des autres manuscrits des
Evangiles, l'appelant Thaddée ou Juda Thaddée voire Juda de Jacques aux mêmes
endroits.
Le nom Thaddée, est un mot qui se rapporte à la poitrine ou « au
cœur », siège du courage, pour les populations parlant le Syriaque.
Saint Jérôme disait de lui qu'il était
TRINOMIUS, façon savante pour dire qu'il a trois noms.
C´est bien de sa main droite qu´il montre son cœur alors de le l´autre il se
dit vainqueur !
Jude et Simon sur le mural de Milan sont associés à Matthieu, et la Légende
Dorée le définit ainsi :
Saint Mathieu eut deux noms, Mathieu et Lévi. Mathieu veut dire don hâtif, ou
bien donneur de
conseil. Ou Mathieu
vient de magnus, grand, et Theos, Dieu, comme si on disait grand à Dieu, ou
bien de main et de Theos, main de Dieu. En effet il fut un don hâtif puisque sa conversion fut prompte. Il
donna des conseils par ses prédications salutaires. II fut grand devant Dieu
par la perfection de sa vie, et il fut la main dont Dieu se servit pour écrire son Evangile. Lévi veut dire, enlevé, mis, ajouté,
apposé.
Il fut enlevé à son bureau d'impôts, mis au nombre des apôtres, ajouté à la
société des Evangélistes, et apposé au catalogue des martyrs.
Simon signifie obéissant ou triste. Il eut deux surnoms, car on l’appela
Simon le Zélé, et Simon le Cananéen, de Cana, bourg de
la Galilée, où le Seigneur changea l’eau en vin. En outre Zélé et Cananéen
sont tout un, puisque Cana signifie zèle. Or, saint Simon posséda
l’obéissance en accomplissant les préceptes;
la tristesse en compatissant aux affligés; le zèle en travaillant constamment
avec ardeur au salut des âmes.
On obtiendrait ainsi dans
l´ordre de la composition de Léonard : Grand-Cœur-Zélé ( ardent ) ! c´est à dire « travaillant
constamment avec ardeur au salut des âmes »
( on verra une autre interprétation vers la fin des trois chapitres à propos
de l´Importance de Noms bibliques.)
Remarquons que comme Jésus, Jude-Vinci aussi a une porte derrière lui, bien
que plus petite.
Jude et Simon furent
décapités comme tant d´autres apôtres, par contre, le seul qui fut brulé vif
fut Matthieu !
Petit rappel tragique des cathares de Montségur ?
A propos de mort, ouvrons une parenthèse et voyons celle de Jean et de Marie
Madeleine.
Remarquons cependant que Jean/ Madeleine sont associés en trio
avec l´abominable traitre Judas et
l´odieux Pierre, plein de haine, qui n´a rien compris au
message d´Amour du Christ et qui le niât trois fois.
Jean et Marie Madeleine
On dit de Jean qu´il « reposa de façon miraculeuse » et il ( ou
elle ) semble dormir sur cette Cène.
Ceci est dû au passage de son évangile ( Jn XXI-22,23 )
D´après Jacques de la Voragine, qui omet la fin de Jean, la mort de Marie
Madeleine fut douce et eut lieu après la communion. Il narre par deux fois ce
passage !
Mais il ajoute un fait curieux et peu commenté :
Il y en a qui disent que Marie-Magdeleine était
fiancée à saint Jean l’évangéliste, et qu'il allait l’épouser quand J.-C.
l’appela au moment de ses noces. Indignée de ce que le Seigneur lui avait
enlevé son fiancé, Magdeleine s'en alla et se livra tout à fait à la volupté.
Mais parce qu'il n'était pas convenable que la vocation de Jean fût pour
Magdeleine une occasion de se damner, le Seigneur, dans sa miséricorde, la
convertit à la pénitence; et en l’arrachant aux plaisirs des sens, il la
combla des joies spirituelles qui se trouvent dans l’amour de Dieu.
Quelques-uns prétendent que si N.-S. admit saint Jean dans une intimité plus
grande que les autres, ce fut parce qu'il l’arracha à l’amour de Magdeleine.
Mais ce sont choses fausses et frivoles; car frère Albert, dans le prologue
sur l’Evangile de saint Jean, pose en fait que cette fiancée dont saint Jean
fut séparé au moment de ses noces par la vocation de J.-C., resta vierge, et
s'attacha par la suite à la sainte Vierge Marie, mère de J.-C. et qu'enfin
elle mourut saintement.
Jean est sensé devenir le
nouveau fils de la Vierge Marie.
Jacques de la Voragine
raconte après ce passage des fiançailles quelques miracles post mortem
de la sainte qui apparaît à un pèlerin,
« alors qu'il n'était ni tout à fait
endormi, ni tout à fait éveillé »
… ni tout à fait endormi, ni tout à fait
éveillé … n´est-ce pas ainsi que Léonard représente Jean / Marie
Madeleine sur la Cène ?
En un espèce de transe ….
Ce qui rapporte aux livres déjà cités la Cène Secrète, au Livre des
Secrets de Jean ( qui n´a pas lieu durant la cène )ou à l´Evangile de
Marie Madeleine
Où ces deux saints subissent des
révélations d´un être invisible.
Dans le livre apocryphe de La Sagesse de
Jésus-Christ il est écrit
« Voici pourquoi je suis venu ici :
pour qu’ils se réunissent avec cet esprit-là et avec le souffle et pour que de deux ils deviennent un seul, comme au commencement,
pour que vous donniez des fruits abondants et montiez vers Celui qui est
depuis le commencement,
avec une joie indicible, avec gloire, honneur, et avec la grâce du Père du
tout. »
Les deux sont bien devenus UN ! chez Vinci
Tous ces livres reprennent les mêmes idées, voyons par exemple le suivant,
très parlant par rapport à l´œuvre de ce génie du pinceau,
afin d´approfondir pour mieux comprendre le
vrai message de la Cène de Léonard de Vinci, repassons ses autres tableaux au
contenu peu orthodoxe.
Suite : Léonard de
Vinci, le Gnostique, son Œuvre à Travers les Apocryphes
Retour : La Cène de
Vinci et les 4 Tempéraments
|