Le Coin
de l´Enigme :
Les
Androgynes de Vinci ou l´Eternel Sacré
Bien entendu, libre à chacun
tout simplement de penser que Vinci aimait à se travestir ou à
déguiser Il Salai en femme,
mais cette LUCE , associée au nombre 72, devrait nous éclairer autrement, ne
pensez-vous pas ?
Il Salai par Vinci
Résumons ce que nous avons dit à propos d´Androgyne le long de ce site.
Chronologiquement parlant ( sur ce site ) d´abord nous l´avons rencontré avec
Böhme,
c´était pour lui l´homme et sa sagesse, cette VERTITÉ retrouvée, celle que l´
Elohim -Yahvé qui
« souffla dans ses
narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant » (
Gn : 2 ,7)
La Sophia représenta pour Böhme l'humanité pré-adamique dans sa
pureté, sa virginité et sa chasteté antérieure à sa chute.
La Vierge Marie incarne particulièrement la
Sophia qui est inséparable de sa conception de l' Androgyne.
La Mère de Dieu signifie rien moins que le retour sur terre de la
Vierge-Sophia.
La Vierge n'est vierge que par la descente de la Sophia qui s'incarne
en Marie.
Regardons le dessin suivant qui est sans contestation attribué
à Léonard
( cliquez sur les images pour une HD )
La vierge ne présente aucune
poitrine féminine sous ce fin voile qui cache à peine son corps.
L´esquisse du pied de l´Enfant, à la pose bien compliquée, sur la cuise de la
Mère semble ébaucher un phallus avec ses bourses.
Ceci disparait sur
la copie de Bernardino Luini, au centre.
Sur le tableau de Vinci le phallus
est resté discrètement dissimulé par la consistance du tissu.
Sainte Anne ne fait plus ce geste léonardesque qui montre le ciel et Jean
Baptiste a disparu, remplacé par l´agneau.
Ce geste et la pose peut faire allusion à une descendance d´insémination
divine, comme on peut le voir à Santa Maria do Olivo à Tomar.
On peut alors parler de prostitution sacrée.
Plus timidement l´hermaphrodisme de la Vierge ou Vénus est indiqué par une
main dessinant un deux et Poussin ne manqua
pas à cette règle.
La Joconde fait ce geste de façon très discrète.
Cette Androgyne se retrouve dans le Zodiaque, sous le signe des Gémeaux.
De l´évolution du
singe, à Adam et Eve tenant le Bien et le Mal, ici représenté
par un caducée,
Cet Androgyne entouré par quatre êtres se place entre les deux colonnes B et
J. Les opposés comme moteur du Monde.
C´est bien entre deux
colonnes que Vinci plaça sa Joconde.
« La
sagesse est fille de l'expérience. » Léonard Da Vinci
« L’expérience ne se trompe jamais, seuls nos jugements
errent, qui se promettent des résultats étrangers à notre expérimentation
personnelle »
Léonard Da Vinci
L´Androgyne, c´est à dire l´homme et sa Sophie, entouré d´une
mandorle, amande dans
laquelle s’inscrivent des personnages sacrés,
et encadré par le "Bestiaire" Lion, Taureau, Aigle, Ange,
ensemble qui symbolisent le sphinx
dont la maxime est :
OSER - VOULOIR - SAVOIR - SE TAIRE.
Ou comme dit Fulcanelli à la fin de son Mystère des Cathédrales :
SAVOIR - POUVOIR - OSER - SE TAIRE
C´est aussi l´arcane XXI du Tarot, le Monde. 21 comme la somme des couleurs la
Dame des Bergers d´Arcadie de Nicolas Poussin
et du pâtre en rouge.
Bien sûr Jakob Böhme ne fut pas le premier à parler d´Androgyne, Vinci le
précéda comme Dürer, Raphaël
et donc l´Académie Platonicienne de Florence.
Retournons donc aux sources Antiques : Fane ou l´Eros
Androgyne
Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de
l'ANDROGYNE
(il y a trois sexes originels : le masculin, produit par le
soleil, le féminin par la terre et l'androgyne, celui qui est composé des
deux autres, par la lune).
Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs
séparations par les Dieux.
Celle, homme, qui s'unit à une moitié femme devient féconde, celle qui s'unit
à une moitié homme n'accouche que de choses de l'esprit.
Pour Socrate, d´après Platon, Éros est amour de quelque chose : c'est
l'amour de la Beauté.
Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux,
entre la condition de mortel et celle d’immortel.
Il apporte « au ciel les prières et les sacrifices des
hommes » et
rapporte « aux hommes les ordres des dieux et la rémunération
des sacrifices qu’ils leur ont offerts ».
Remarquons donc que l´homme se débat entre deux types d´
Amours, comme le fait LUPIN.
Ceci renvoie à la lame VI du Tarot de Marseille : l´Amoureux.
Parler de Fane, équivaut à nommer la Diotime
de Platon comme nous l´avons fait à propos de la Bergère de
Poussin.
Avec elle nous avons
appris que :
l´ Hermaphrodite sacré, né du Soleil
et de la Lune, symbolise à lui seul l´enfantement, la
destruction et la régénération de la Nature et de l´Homme.
C´est à dire le cycle de vie et mort, des saisons que nous
avons retrouvé dans bon nombre de tableaux des grands Maîtres de l´Art.
Cette Vénus, qui au début était un être androgyne et immaculé, tout comme
Dia-Cérès, renvoie à l´eau, à la
coquille ou perle au pentagramme et à
l´étoile.
Elle nous donna le Pentagramme
des Bergers d´Arcadie, non inscrit mais présent par la Dame
de Poussin.
Aux chapitres sur Marie Madeleine
ou Jean nous avons rencontré le Salvator Mundi de
Vinci et ceux de ses élèves.
Nous sommes venues à parler de Saintes
Travesties.
Le Monde, l´Androgyne du Tarot et les
Gémeaux du Zodiaque que l´on retrouvent à la XIXº place du Tarot, sont séparés
par le Jugement
L´âme ne peut être
sauvée que par l´hermaphrodisme.
C´est à dire Hermès et Vénus unis. Le côté féminin, la Beauté unit au
messager des dieux.
La croix sur la poitrine du Salvator symbolise la lumière, la LUX ou LUCE.
LUCE est peut-être à
rapprocher de sa dernière demeure Clos Lucé qui s´appelait encore en 1490 le
Cloux
« Le
personnage le plus digne d’éloges est celui qui, par son mouvement, traduit
le mieux les passions de l’âme » Léonard Da Vinci
Considérons que Vinci dessina un personnage représentant à la fois Madeleine
et Jean, ses deux disciples préfères sur sa fameuse Cène,
alors bien entendu il rendit ce
personnage sacré au delà de saint Pierre.
Semblable à Jésus, complémentaire de celui-ci.
Ainsi ce personnage miroir
de Jésus se tait alors que le second parle tout en bougeant les mains.
L´homme agit, la femme reste passive.
Elle est placée à sa droite, côté passé, alors que le doigt pointant le Haut
est à sa gauche.
La droite est aussi le côté du bon larron.
Le jumeau retrouvé, Jésus est prêt pour le Jugement afin de sauver le Monde.
C´est le retour aux origines, puisque ce doigt pointant le Haut indique
autant la naissance divine comme le retour après la fin d´un cycle.
Visage de Christ et Visage féminin par
Vinci.
Le Sommeil de l´Enfant
par Luini, élève de Vinci , les visages féminins de celui-ci ressemblent fort
à ceux de son maître.
Il Sadai y est-il aussi pour quelque chose ? Luini ne suivit pas de
Vinci en France.
Ces visages ne correspondraient-ils
pas plutôt au canon de beauté de l´époque ?
La Joconde est un modèle de Beauté et la Beauté à la Renaissance italienne ne
peut se rapportait qu´à Platon.
Dernièrement, il paraît que l´on veuille exhumer le corps de Léonard pour
reconstruire sa physionomie à l´aide de son crâne…
Revenons à la Cène : le personnage assis à droite du Seigneur,
ne peut être que sa Sophia, donc représentée par une femme.
Le côté féminin du Christ.
Comme on peut apprécier, sous une autre symbolique moins dangereuse face à
l´Inquisition, sur le « Jésus parmi
les Docteurs » de Luini,
élève brillant de Vinci.
Mais aussi sur l´Ange de l´Annonciation mis sur le dos d´un anonyme.
L´Ange Incarné de Vinci puis Ange Annonciation
Anonyme, et Jean Baptiste de Vinci.
Sur le schéma de Vinci on apprécie
parfaitement le phallus et un sein
plus féminin qu´autre chose.
Le personnage est à peine drapé, voilé. Il dut servir de modèle à l´anonyme,
où alors un tableau du maître s´est perdu, ce qui n´est pas rare.
Bien que le tissu prit corps sur le deuxième dessin, l´indexe et le major,
légèrement entrouverts, indiquent l´androgyne, mais il s´agirait d´anges.
L´androgyne, comme messager divin montre la voie céleste.
A côté de ces deux là Jean le Baptiste, parait plus masculin.
Comme pour la
Joconde ce serait Il Salai alors âgé de 33 ans qui aurait, encore une fois,
servi de modèle.
Remarquons également
que Jean Baptiste se place à droite de la croix, c´est le
côté sur lequel on retrouve les figures féminines.
Il est intéressant de noter que la fourrure qui entoure Jean Baptiste
est celle d´une panthère et
rapporterait alors à Dionysos- Bacchus.
Ceci sera repris par ses élèves et par
Raphael, qui un temps travailla dans son
atelier : Vinci n´ayant pas, comme Miguel-Ange, peur d´être copié.
Si la Joconde
regardait vers sa gauche, lui à la vision strabique observe le présent,
tandis qu´il nous examine et voit le futur.
Nous avertirait-il de quelque danger ?
Il serait intéressant de chercher aussi une possible inscription sur ses
pupilles.
On peut dire aussi qu´il louche
comme le Guerchin, et ce symbole rapportait aux goliards et au
Mât.
« Je
pensais que j'apprenais à vivre ; j'apprenais seulement à mourir. » Léonard Da Vinci
Que nous montre-t-il de son indexe ? Sa gauche, celle de la croix, notre
futur …
On peut y voir trois CRÂNES, celui du bas semble auréolé et un personnage
drapé se tenant debout.
A comparer avec l´Enfant de Luini qui
lui, un pied posé sur la Pomme d´Adam et Eve, montre le passé : le péché
originel.
Pourquoi Bacchus-Dionysos ? Pourquoi ce parallèle entre Jean Baptiste et
Dionysos ? Qu´ont-ils en commun ?
Marsile Ficin reconnaissait une valeur
d'enseignement non seulement aux écrits chrétiens, mais aussi aux mythes
grecs rapportés par Pythagore ou Platon.
Selon Panofsky, cette philosophie qui
abolit toute limite entre le sacré et le profane a tout particulièrement
séduit les poètes et les artistes.
Dionysos est le dieu de la vigne, de la mort et
résurrection.
Il délivre de l’insatisfaction de soi-même et apaise « La
torturante pensée d’être promis à disparaître » (Maurice Druon),
en permettant à ses fidèles de s’unir à lui, et de s’assimiler sa
divinité conquise ; il leur donne la certitude d’un au-delà. Dionysos est enthousiasme (Dieu en nous).
Il est le « dieu fou » ( le fou
du Tarot est le Mât, l´Initié- Initiateur ) , un dieu vagabond, mais il
déconcerte par la paix qu’il inspire à ses fidèles.
Vagabond, « itinérant, un voyageur, un étranger.
Etrangers, c´était ainsi qu´on appelait au Moyen-Âge les tailleurs de pierres
des cathédrales.
Ce destin vagabond c´est celui des ROMS, sur le Chemin des bâtisseurs, celui
qui mène au sépulcre de l´apôtre, des Jacques ou chemin des étoiles,
des oies ou des stèles mortuaires , des Morts. Or ROM c´est aussi MOR
inversée. » ( voir
)
En Grèce Apollon céda la place à
Dionysos, qui entraîna les esprits dans une conception de l’âme humaine immortelle,
contraire à l´idée
d´immortalité uniquement réservée aux Dieux.
Végétation et monde souterrain sont liés dans
les cultes chthoniens. Dionysos protège les morts, et donne à ses initiés une
éternelle félicité.
Ce caractère funèbre n’implique pas la tristesse. Ce sont les
sectes fermées, ésotériques, fondées sur les mystères qui ont accueilli
Dionysos.
Dionysos hégémôn a une fonction
collective : il préside à l’organisation des hommes en société, et à
celle de l’État.
Son rôle se confond alors avec celui d’Apollon, ou de Zeus
polieus.
Mais Dionysos est celui qui conduit les hommes
individuellement : il leur dicte une conduite, et les inspire.
L’ivresse dionysiaque a des liens avec l’inspiration artistique : musique, littérature, chant, danse dérivent en grande partie
du culte dionysiaque ;
et surtout ce qui touche au théâtre. Acteurs et auteurs se groupaient à
Athènes sous le nom d’artistes dionysiaques.
Dionysos a pour avatars les dieux thraces Sagreus et Sabazios.
L´emblème de Sabazios est une main dont les trois premiers doigts
sont levés et les deux autres baissés (cf. Sabaoth, dieu des armées de
l’Ancien Testament) .
Comparez la position de cette main avec celles des Salvator de l´école
léonardesque. ( ici ou là )
Cette forme de
bénédiction est bien différente de celle dont les doigts forment le nom de
Dieu ICXC qui rapporte à ΙΧΘΥΣ ou ΙΧΘΥC, le poisson divin.
Pour les rites d´initiation de Sabazios on
couvrait de terre et de graines le néophyte couché au sol puis on lui
ordonnait « fuit du malheur ( mal ), trouve le meilleur (bien) ».
Puis on plaçait sur son sein un serpent, symbolisant le dieu lié au
tellurisme, afin de s´identifier et de renaitre avec lui après cette mort
initiatique.
L´eschatologie de Sabazios est
profonde. Autant le rite comme les sépultures des initiés en témoignent.
Ainsi on retrouve des peintures et des inscriptions qui font allusions à
l´âme s´élevant vers l´au-delà,
suit un Jugement Dernier puis guidé par le « Bon Ange » les élus
assistaient au banquet des Bienheureux.
Tout ceci sont des thèmes bien connus par les religions
judéo-chrétiennes, qui n´ont rien innové.
« Celui qui veut savoir comment l’âme habite son
corps, regarde comment le corps utilise son habitation quotidienne;
c’est-à-dire, si
cette dernière est sans ordre et confuse, désordonné et confus sera le corps
entretenu par l’âme » Léonard Da Vinci
Il s´agit là d´un mince résumé car ce
chapitre est un complément d´étude qui renvoie à d´autres pages de ce
site ainsi on traita déjà :
Dionysos comme
Dieu de la mort , sur cette page
on peut voir un Christ crucifié avec un énorme phallus et un tableau de
Poussin,
Hyménée travesti durant un sacrifice
a Priape, dieu phallique,
pourtant representé avec le symbolisme de l´androgyne sacré sur son sexe.
On décrivait Dionysos comme féminin ou « masculin-féminin » ( Otto, Walter F. (1995). Dionysus Myth and Cult.
Indiana University Press )
Pourtant l´un de ses nombreux
épithètes était celui de Faleno du grecque phallus, garantie de fécondité
Ce Dieu ,né deux fois,
meurt après une véritable passion. Il voyagea aux Enfers pour libérer sa mère.
Dionysos boit du sang et mange la chair crue et on a fait un parallèle avec la communion
christique,
puis un autre entre les
bacchanales et le supplice de Jésus, où on retrouve la décapitation.
La tête tranchée voilà qui ramène à Jean celui qui baptisait par l´eau. Dionysos est aussi étroitement
lié à tout ce qui est liquide.
La décollation
rituelle nous l´avons déjà
rencontré, elle faisait allusion aux sociétés secrètes ou discrètes des
maçons.
Et Jean Baptiste est l´un de ses patrons, avec l´autre Jean représenté souvent de façon très féminine et montrant le
symbole de l´androgyne sacré.
Sans tête on est tout cœur, d´ailleurs les saints sans
tête sont nombreux.
N´est-ce pas le cœur que nous montre le Jean Baptiste de Vinci ?
Comme sainte Catherine ( Pure ) patronne des philosophes.
Le personnage assis à droite de Jésus sur la Cène de Milan est tout cœur
aussi.
Voyons l´annonce que fait l´ange au père de Jean Baptiste Luc
I : 13,17
« Mais l'ange ( Gabriel , Force
de Dieu ) lui dit : Ne crains point,
Zacharie (Yahvé s´est souvenu ), car ta prière a été exaucée.
Ta femme Élisabeth ( Dieu est ma demeure ) t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean (Dieu a fait Grâce).
Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et
plusieurs se réjouiront de sa naissance.
Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira
ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit saint dès le sein
de sa mère ;
il ramènera plusieurs des fils d'Israël
au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la
puissance d'Élie ( Seigneur Dieu ),
pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les
rebelles à la sagesse des justes, afin de
préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »
Puisqu´on en est à la signification des prénoms: Salomé,
cause de la décapité de Jean, se traduit par PAIX ou
PROSPERITE !
L´Eglise fait une exception à la tradition de fêter les saints le jour de
leur décès, avec Jean, mort un 29 août,
on célèbre sa nativité, autant en Orient qu´en Occident, six mois avant la
Noël, le 24 juin, coïncidant ainsi avec le solstice d´été, jour le plus long
de l´année.
Après tout cela on comprend mieux ce sourire jocondien,
moqueur de Jean Baptiste versus Dionysos.
Comme d´habitude Vinci joue avec les
personnages de ses tableaux.
Outre tout ceci il y a aussi le symbolisme des cheveux à tenir en compte.
Autant la Joconde, comme Jean Baptiste ont les cheveux longs, bouclés et
libres d´attache.
La chevelure bouclée symbolise depuis
le Moyen-âge la floraison spirituelle.
La crinière détachée est signe de la
volonté d´affirmation du soi.
Sa longueur est synonyme de force spirituelle depuis Samson.
Bien coiffés, ils révèlent
généralement une personne dont les comportements instinctifs sont bien gérés.
Enfin, cachés ou voilés, les cheveux abritent un secret. Souvent, la coiffe
ou le voile qui empêchera de voir les cheveux cachera aussi les oreilles du
personnage.
Nous évoquerons alors
le secret des initiés.
La barbe longue est le signe essentiel pour
distinguer un vieillard. Elle se double le plus souvent du symbole de la
sagesse
Autoportraits de Vinci , le premier fut
retrouvé récemment
« Ce ne sont pas les richesses, qui peuvent être perdues. La vertu est
notre vrai bien et la vraie récompense de son possesseur.
Elle ne peut être perdue, elle ne peut nous abandonner, sauf quand la vie
s'enfuit » Léonard
Da Vinci
Pour l´Académie Platonicienne de Florence, le Vrai est à
relier au Bon et qui dit Bon dit Beau.
Mais la beauté est bien relative…Pourquoi encore de nos jours nous
sentons nous attirer par les œuvres picturales de Vinci ?
Les cannons de beautés ont changés en cinq siècles.
Si à son époque on imita l´éclat du visage de la Joconde, pourquoi
celle-ci nous attire si fortement encore ?
Elle ne laisse personne indifférent, certains même ressentent envers ce
tableau une forte aversion.
Beaucoup n´y jetèrent qu´un trop bref coup d´œil, l´art ne les motivant
pas, la dame n´étant pas assez féminine, est trop habillée pour eux,
se sentant peut-être victimes de ce qui ressemble à un
marketing, pour d´autres la seule pensé que son auteur put être homosexuel
les dégoute…
alors qu´ils aiment Raphael et Miguel-Ange….
On admire Léonard en tant qu´inventeur, mais comme peintre il ne faisait
que de petits tableaux ou des fresques à l´œuf qui se détériorent.
Les génies dérangent ! tout ce qui sort de l´ordinaire le
fait d´ailleurs.
Voyez comment Giorgio Vasari, dans Le Vite, de 1568 introduit Léonard de
Vinci par ces mots :
« Dans le cours normal des événements,
beaucoup d'hommes et de femmes sont nés avec des talents remarquables ;
mais, parfois, d'une manière qui transcende la nature, une seule personne est
merveilleusement dotée par le paradis
avec beauté, la grâce et le talent dans une telle abondance qu'il laisse les
autres hommes loin derrière.
Tous ses actes semblent inspirés et, de fait, tout ce qu'il
fait vient clairement de Dieu plutôt que de compétences humaines.
Tout le monde reconnaît que c'était vrai pour Léonard de Vinci, un artiste
d'une beauté physique étonnante, qui a affiché une grâce infinie
dans tout ce qu'il a fait et qui
cultivait son génie si brillamment que tous les problèmes qu'il a étudiés, il
les résolvait avec facilité. »
L'admiration continue de Léonard qu'ont ressentie les peintres, les critiques
et les historiens se reflète dans de nombreux autres hommages écrits.
Baldassare Castiglione, auteur du Livre
du courtisan, écrit, en 1528 :
« Un autre des plus grands peintres de ce monde, qui
regarde d'en haut son art dans lequel il est sans égal »
Tandis que le biographe connu sous le nom de Anonimo
Gaddiano écrivit, vers
1540 :
« Il fut si exceptionnel et universel qu'on peut le
dire né d'un miracle de la nature »
Personnellement je préfère la définition donnée par Benvenuto
Cellini.
« Il n'y a jamais eu un autre homme né au monde qui en
savait autant que Léonard, pas autant en peinture, sculpture et architecture,
comme il était un grand philosophe »
Un grand philosophe universel
Pour Platon l'intuition de la beauté
en soi est supérieure à la jouissance provoquée par les beaux objets
particuliers.
Il montre comment on peut passer du désir des beaux corps à l’amour des
belles âmes pour parvenir à la contemplation de la beauté en soi.
Hegel affirma une différence conceptuelle entre le beau de nature et le beau
artistique.
Pour lui, le beau artistique est « très
au-dessus de la nature », parce qu’il est œuvre de
l’esprit.
Il a pour but « la présentation de la
vérité » sous sa forme sensible et permet à l’homme d’accéder
à la conscience de soi.
Pour Marsile
Ficin « la beauté des
choses provient de la splendeur divine. »
La Beauté de l´androgyne suppose un retour à
l´état
primordial.
C´est là la Force qui mène à la Sagesse et
vice et versa.
Suite :
Le
Miroir de la Cène de Vinci
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