
Dan Brown met en jeu dans son roman quatre Francs-maçons de
grade 33, desquels seulement TROIS détiennent le Secret :
la nature du Symbole Perdu ou Parole
oubliée…
Le premier c´est Peter Salomon, Grand Maître de l´Ordre non spécifié par
l´auteur ; puis entre en scène un second portant le titre d´Architecte,
titre donné au responsable du
Capitole et enfin le dernier, un vénérable vieillard, un homme d´église
aveugle qui médite prés d´une carrière.

LES ARCANA ARCANORUM : POUSSIN et l´ACADEMIE d´ATHENES ou QUAND LES PEINTRES DEVIENNENT PHILOSOPHES
DE L´ACADEMIE d´ATHENES à celle de
FLORENCE
Dès 1459, grâce à Cosme de Médicis, Marsile Ficin entreprend de traduire
de nombreuses œuvres platoniciennes et néo-platoniciennes
qui exerceront un impact considérable
sur l'art de la Renaissance :
l’Académie Platonicienne de Florence sera fondée sur l'exemple de celle de
Platon, rassemblant de nombreux érudits de tous genres.
Les uns travaillaient les concepts du Beau et du Sublime à partir des écrits grecs, et plus
généralement redécouvraient les ouvrages et
la pensée d'Aristote, de Platon, et
du legs gréco-romain, faisant évoluer les visions du monde issues de la
chrétienté médiévale.
Tandis que les autres illustraient, par des représentations artistiques, les
travaux de l'école philosophique de la Nouvelle Académie des Arts de
Florence.
Ficin reconnaît une valeur d'enseignement autant aux écritures chrétiennes,
comme aux mythes grecs rapportés par Pythagore ou Platon.
Il reprend l'idée platonicienne selon laquelle le Beau peut mener au Bien.
Cette
aura culturelle se poursuivra au-delà de cette période.
Pour illustrer ceci voyons un instant l´Adoration des Mages par Botticelli,
puis l´Ecole d´Athènes de Raphaël qui n´est que l´ apothéose de l´Académie.
ADORATION DE LA VIERGE MEDICEENNE

L'Adoration
des Mages est un thème iconographique chrétien et sert, à cette époque, de
prétexte pour exposer les personnages importants et influents.
La Chapelle des Mages, au premier étage du Palazzo Medici-Riccardi à Florence
en est tout un exemple.
Ici les Mages sont Cosme de Médicis dit l'Ancien agenouillé devant Marie puis
ses deux fils : Pierre dit le
Goutteux et Jean.
Ses neveux, le jeune Laurent le Magnifique est à gauche au premier niveau,
une épée droite entre les jambes
tandis que son frère Julien de
Médicis figure de l´autre côté, vêtu de noir.
Politien aux côtés de Laurent, lui désigne la scène alors que Pic de la
Mirandole a le regard tourné vers lui.
Del Lama, le commanditaire, à longue robe bleu-clair, nous regarde pointant
de sa main droite vers
Botticelli placé face à Laurent. L´artiste nous interroge du regard.
Quant à Joseph, le personnage le plus haut placé qui semble être en pleine
méditation, ressemble étrangement à Platon.
Voilà donc nos trois rois Mages remplacés par trois Philosophes-Mécènes, qui
régnèrent à Florence !
RAPHAEL ou L´APOTHEOSE DE L´ACADEMIE D´ATHENES
Cette œuvre de Raphaël fait face à sa Dispute du
Saint-Sacrement, nom donné par Vasari, dans la salle dite des
Signatures du Vatican.
Raphaël signa cette fresque sur le col d´Euclide, père des mathématiques,
dites encore aujourd´hui « modernes »
et auteur Des Éléments, compilation du savoir géométrique.
Il écrivit de son pinceau RUSM, c´est à dire : « Raphaël Urbinas
sua manu ».
A l´époque c´était un vrai culot que
de signer, même par ces quatre lettres, une œuvre d´art, car ce fait était
considérée par l´Eglise comme un symbole d´orgueil.
Voyez comment Van der Wyden dissimula tant son nom
sur sa Marie
Madeleine qu´on l´a découvert
il y a peu.
Pourquoi sur Euclide ? Il lui donna les traits physiques de
Bramante, son mentor.
Ce personnage trace à l´aide d´un compas un dessin géométrique qui rappelle
la phrase :
« Que nul n’entre
ici s’il n’est géomètre
» inscrite au seuil de l’Académie, à Athènes sur l´ordre de Platon.
Pour ce dernier la géométrie est la science qui permet d’accéder
au savoir :
« elle a pour objet la connaissance de ce qui est toujours »,
« elle attire l’âme vers la
vérité ; elle forme en elle cet esprit philosophique qui élève nos
regards vers les choses d’en haut au lieu de les abaisser,
comme on le fait, sur les choses d’ici-bas ».
Ceci rapporte aux deux personnages centraux de cette
fresque : Platon signalant
le Haut tandis qu´Aristote le fait avec le Bas.

A part cela l´artiste se dessine en Apple regardant Il Sodoma, surnom assez
parlant ( Voir la Fornarina
de Raphaël )
Il se trouve entre Zoroastre
« celui qui est proche de l'exaltation » défenseur de la
venue du Royaume de Justice, la coopération à l'œuvre de Dieu,
grand critique des pratiques de la
religion traditionnelle notamment du culte de Mithra
qui plus tard sera associé à celui de Jésus
donc du christianisme à l´époque de
Raphaël,
Zoroastre représente le déisme
éclairé, préférable au christianisme dogmatique.
Puis nous tournant le dos :
Strabon (« le louche » au même titre que le Guerchin * ) qui fit une vibrante éloge d´Auguste, l´ARKHITEKTON, ou Ptolémée.
Raphaël se retrouve parmi un groupe
d´astrologues tenant les orbes célestes et terrestre qui indiqueraient la
date : 26 novembre de 1503,
rapportant au « couronnement » de Jules II, pape qui posa la
première pierre de Saint Pierre le 18 Avril de l´an 1506 après avoir
consulter son astrologue.
On remarquera le personnage en rouge qui montre de son doigt les sphères. Il
s´agit de Plotin, fondateur d'un courant philosophique appelé
« néoplatonisme »,
qui influença de manière profonde la philosophie occidentale. Il installa son
école à Rome en 246.
Sa relecture des dialogues de Platon fut une source d'inspiration importante
pour la pensée chrétienne, en pleine formation à l'époque, puis pour saint
Augustin.
"On peut comparer l'Un à la lumière,
l'être qui le suit [l'Intellect] au Soleil, et le troisième [l'Âme] à l'astre
de la Lune qui reçoit sa lumière du Soleil" (Ennéades, traité 24 : V.6).
Il s'agit là d'un système à la structure ternaire et non trinitaire
( voir détail )
* Le fait de loucher était à cette époque reconnu comme don de
vision des cieux.
C´est ainsi que Raphaël dessina Thomas
Inghirami en 1509. Il est vrai
qu´il s´agit d´un portrait,
mais ce strabisme se retrouve sur sa Transfiguration, juste sur le seul personnage qui voir le Haut.
Ainsi la Vierge de Bernardino Luini, élève de Vinci et d´Ambrogio Bergognone,
celle de sa Sainte Famille, au Prado de Madrid, jette un regard strabique aux deux Enfants.
Tableau que Cosme I de Medici offrit, comme étant un Vinci, à Philippe
II pour décorer son Escorial en 1574. Ce roi aimait les Madones à deux Enfants.
( voir aussi : « Raphaël, Vinci et les Madones à
deux Enfants »)


Cherchons donc cette géométrie sur le mural de l´Ecole d´Athènes, puisque
Raphaël par sa signature nous invite à le faire.
Il y a symétrie entre Euclide et son groupe rassemblés autour son ardoise,
face à l´école de Pythagore avec ardoise également.
Celle-ci montre un plan de la coupole INVERSE, renvoyant ainsi
au lemme mercurien « Comme en Haut en Bas »
Remontons vers la coupole du haut en suivant la ligne du cahier pythagorique,
puis descendons vers Euclide et son compas.
Remontons vers la pointe du doigt du personnage derrière Alexandre le Grand
puis rejoignons Plotin en habit marron.
Nous obtenons ainsi une ETOILE en jaune, couchée sur les personnages
centraux..

Revenons à la coupole et aux deux piliers plus haut, alignés
avec Platon et Aristote puis avec la symétrie du sol et traçons la méridienne
en bleu ciel.
Dessinons un angle qui passera longeant le second arc. Cette ligne orange à
gauche traverse le personnage en blanc qui se tient au premier plan.
Il s´agit de Hypatie qui dirigea l'école néoplatonicienne d'Alexandrie et
pratiquait la théurgie.
Comme la présence d´une femme dérangeait le monde ecclésiastique elle est
représentée sous le trait de l´éphèbe François Marie Ier della Rovere.
On verra plus loin une autre interprétation fort intéressante.
Cette ligne verte traverse les gorges
d´Hypatie et celle du personnage se tenant à sa droite, lui qui pose son
pied sur une pierre angulaire.( Parménide )
Tandis que la ligne horizontale passe par le cou de Socrate qui marque un
TROIS avec ses mains, nous verrons plus tard l´importance de ce chiffre.
Tous deux furent exécutés pour leur sagesse, alors que Pythagore fut
poursuivi pour la sienne.
Traçons l´inverse de cet angle et nous arrivons aux têtes d´Apollon, dieu des
arts, du soleil et de l'harmonie
et de celle d´Athéna, déesse de la guerre, de la sagesse, des
artisans, des artistes et des maîtres d'écoles.
Descendons de leurs têtes en ligne droite, celle qui part d´Apollon passe
entre Pythagore, qui fut le premier à employer le terme de philosophe
et son maître Anaximandre, à qui l´on doit le terme ARKHO
De l´autre côté faisons de même.
Si on unit les deux têtes des déités avec les deux points du bas nous
dessinons, non un carré mais un rectangle, que l´on retrouve sur l´ardoise
d´Euclide,
honneur rendu au fameux THEOREME DE PYTHAGORE.
En reliant les croisements qui ont
lieu sur Socrate et sur l´homme qui signale le centre du tableau donc Platon
et Aristote, nous obtenons ainsi
un signe bien connu celui qui ressemble aux initiales de l´AVE
MARIA.( en orange )
Ce signe se retrouve à la verticale, ligne verte.
Et bien entendu le signe d´Arkho ne pouvait pas être absent, il est
représenté en bleu ciel : Le VERBE créateur.
La ligne de « fuite» de l´enseignement et la transmission de celui-ci
est donnée par le personnage qui arrive précipitamment sur notre gauche,
ressemblant à Hermès et celui qui
part en courant sur notre droite. Ils rappellent les paroles de Plotin :
"La Cause étant l'Intelligence, Platon
nomme Père le Bien absolu, le Principe supérieur à l'Intelligence et à
l'Essence.
Dans plusieurs passages, il appelle Idée l'Être et l'Intelligence. Il
enseigne donc que du Bien naît l'Intelligence ; et de l'Intelligence,
l'Âme.
Cette doctrine n'est pas
nouvelle : elle fut professée dès les temps les plus anciens, mais sans
être développée explicitement; nous ne voulons ici qu'être les interprètes
des premiers sages et montrer par le témoignage même de Platon qu'ils avaient
les mêmes dogmes que nous" (Ennéades
V.1.8).

Remarquons la présence d´un bébé, à l´extrême gauche, tenu par
le vieux Zénon.
Ils symbolisent la naissance de la vérité, de la sagesse et de l’expérience
du vieil homme.
Zénon est le fondateur du stoïcisme, mot qui
provient du grec Stoa poikilê , c´est à dire les adeptes du
portique, parce qu´il enseignait sous celui de l´Agora.
Est-ce pour cela que sur l´œuvre de Nicolas Poussin on retrouve de nombreux
portiques ?
Mais avant de passer à Nicolas Poussin, regardons au-delà des apparences ce
fresque de Raphaël.
Le côté droit est celui du futur ( sources chrétiennes ) le gauche celui du
passé ( sources païennes )
On raconte de Zénon qu´étant invité
chez un riche seigneur Grec, durant le repas Zénon gardait silence.
Alors que la soirée battait son plein et que les inepties se répandaient
allègrement, Zénon restait muet.
L'hôte des lieux, s'offensant que
Zénon le sage ne se mêla point aux conversations, lui dit qu'il l'avait
invité pour qu'il illumine de ses connaissances le peuple ;
"Mais pourquoi es-tu le seul à garder le silence? ". Entendant cette question, le philosophe répondit "Mon hôte, je vous dirais qu'ici il y en a qui savent se taire".
Les Athéniens lui élevèrent une statue de bronze, lui remettant les clefs de
la citadelle et lui offrant une couronne de laurier.
Pourtant c´est Epicure, sous les traits du Pérugin, premier maître de
Raphaël,
qui porte une couronne, mais plus que des lauriers les feuilles la composant
rappellent le lierre, symbole christique par excellence, d´immortalité.
Derrière lui son élève Lucrèce, qui serait un autre autoportrait de Raphaël
lui-même, auteur de De rerum natura.
« On entend dans son vers les spectres
qui s'appellent. » dit de ce livre le
grand Victor Hugo.
Son tempérament angoissé et
passionné est presque à l’opposé de celui de son maître.
Il vécut une époque troublée par les guerres civiles et les proscriptions,
comme celle de Raphaël.
De là, les pages sombres du De rerum natura sur la mort, le dégoût de
la vie, la peste d’Athènes,
de là aussi sa passion anti-religieuse qui s’en prend avec acharnement aux
dieux,
aux cultes et aux prêtres, passion que l’on ne retrouve pas dans
les textes conservés d’Épicure, même si celui-ci critique la superstition et
même la religion populaire.
Contre les positions du monde clérical, il propose de se
soustraire aux craintes induites par la sphère religieuse, à laquelle il
oppose la dimension rationnelle.
Voilà qui rappelle le monde de Raphaël et cette nouvelle école
d´Athènes de la Renaissance.
A part le petit enfant porté par Zénon, il y en a un autre derrière Epicure
sur une image de femme voilée qui ressemble à une madone.
Celle-ci tend sa main vers un autre « enfant », celui qui tient
l´ardoise devant Pythagore, est-il en discussion avec ce groupe de savants,
ces docteurs ?
Puis enfin juste sur le dernier adolescent ce personnage en Blanc,
mi-femme, mi-homme qui est le seul à nous
regarder de face. A ces côté Parménide d´Elée dont les doigts forment le
signe de l´androgyne sacré.
Peut-il s´agire de Jésus, dans les différentes étapes de sa vie ?
Tout bébé il porte un linge rouge ( de valeur 2 ), celui de la dualité, de
l´action,l´homme qui le soutient a un bonnet vert (de valeur 5 ), couleur de
l´humanité.( Le Pape)
puis il revient en blanc et vert ( 9 + 5 = 14 => 5 ) ( la Tempérance et
pape)
Suit or, noir et blanc ( 4 + 0 + 9 = 13 => 4 ) chiffre au symbolisme
terrestre, mais formé par le Un et la Trinité, moi ce personnage me fait
penser à Uriel, l´archange des arts.
Ses ailes sont aussi obscures que sur la Vierge aux Rochers de Léonard. Le 13
c´est la Mort terrestre, la Porte vers l´Au-delà)
Il y a une autre explication comme on
verra plus loin…
Et enfin en blanc de pureté. Mais 9 n´est pas UN ni même trois comme nous
signale juste au dessus Socrate. ( le 9 de l´Hermite )
Tandis que le personnage avec pied sur la pierre d´angle porte le jaune, le
rouge et le bleu ( 4 + 2 + 6 = 12 = 3 ) le UN et la dualité ( le 12, le
Pendu)
S´agirait-il de Jean-Baptiste ? le protégé d´Uriel !
Il tient l´ardoise de Pythagore, étymologiquement « celui
qui a été annoncé par la Pythie », car l'annonce de sa naissance
fut faite à son père lors d'un voyage à Delphes.
Comme Gabriel annonça celle de Jean à Zacharie.
Otons cet archange et voyons les nombres qui résultent des couleurs employées
par Raphaël :
2 + 5 + 9 = 16 le UN qui unit le Haut
et le Bas, voilà qui est étonnant ! ( la Maison de Dieu )
Pour savoir si on est sur la bonne voie, côté Jean- Baptiste voyons qui fut
Parménide ?
Parménide divisait la philosophie en deux parties : sur la vérité et sur
l'opinion. Cette division était pour lui absolue.
Parménide oppose ainsi la logique à l'expérience : la raison est selon
lui le critère de la vérité.
La pensée (il identifie âme et intellect), en suivant les règles de la
logique, établit ainsi que l'être est, et qu'il faut lui prédiquer des
attributs non-contradictoires :
il est intelligible, non-créé et
intemporel, il ne contient aucune altérité et est parfaitement continu.
Si cette conception de l'être est de l'ordre de la pensée, Parménide le
représente aussi comme une réalité physique, finie et sphérique.
Cette doctrine fait de lui le penseur de l'être par excellence, et tranche
par sa froideur rationnelle avec les autres penseurs grecs.
La doctrine de Parménide ne donne cependant pas d'explications relatives aux
origines des êtres.
Nous reviendrons sur la vision et les croyances de Raphaël à propos de Jésus
et de son « cousin » Jean le Baptiste dans un futur chapitre.
Retournons pour l´instant au portique et à Nicolas Poussin, le stoïque.
TRIADE SAINTE

Poussin, Saint Jean et
saint Pierre Soignant le Boiteux
L´action se passe sous un portique. Jean signale le Haut, Pierre le Bas.
Serait-ce Jacques leur accompagnant ? Car alors nous aurions la triade
qui assista à la Transfiguration.
Une triade très parlante à propos de l´Ecole d´Apollonia dont l´application
directe fut faite par Auguste César puis reprise et christianisée en
employant ces trois saints.( voir
)
|
LA PIERRE PHILOSOPHALE
Ces Fidèles d´Amour ; littéralement les Epris d’Amour, les
Amants, ce sont les deux qualifications qui correspondent le mieux à ces
mystiques ;
auraient disparu vers la fin du
Moyen- Age pour partir en Orient, chez nos Rois Mages.
Un peu avant était apparue la légende du Roi- Prêtre Jean, l´un de leur
supposé descendant !
Faut-il prendre ce fait littéralement ?
Non puisqu´il s´agit d´une légende donc de quelque chose qu´il faut savoir
lire.
« Au-delà de la Perse et de
l'Arménie, s'étend un merveilleux royaume dirigé par le Prêtre Jean.
Cette terre est traversée par un fleuve provenant du Paradis, charriant
émeraudes, saphirs et rubis.
Toutes les valeurs chrétiennes sont respectées à la lettre. [Ces valeurs sont l´Amour et le respect d´autrui ]
Le vol, la cupidité, le mensonge sont inconnus.
Il n'y a pas de pauvres.
Surtout pas le Prêtre Jean, dont le palais sans fenêtre est éclairé de
l'intérieur par toutes les pierres précieuses dont il est paré… »
Extrait d´une lettre en latin, rédigée par un certain
« prêtre Jean » et adressée à l'empereur Manuel Ier Comnène de
Byzance.
La dernière phrase parle de l´intérieur de soi où loge la Pierre
Philosophale.
Notre corps est une enveloppe terrestre faite de glaise …
donc…Visite l´Intérieur de la Terre…
LA GEOSOPHIE
Bien entendu, quand on parle des Fidèles d’Amour, l ’Orient dont
il s’agit,
qu’ils soient orientaux ou
occidentaux, n’est pas l’Orient géographique, mais l’Orient métaphysique,
à savoir, en termes de GEOSOPHIE, le Monde de l’Ame ou Orient, d’une part, la Terre supra céleste ou Orient de l’Ame,
d’autre part.
Jetons un coup d´œil à la fameuse Ecole de Raphaël.
Détail de l´Ecole d´Athènes par Raphaël.
Juste à droite d´Euclide ; qui prit les traits de Bramante sous le
pinceau de son élève Raphaël, l´architecte responsable de la coupole de Saint
Pierre à Rome
où se déroule la scène de la fresque ; tandis qu´à gauche,
côté de l´orient des cartes, nous avons la sphères céleste et la
terrestre tenues respectivement
par Strabon et Ptolémée ( couronné
) et plus à l´orient encore les
peintres le Sodoma et Raphaël, architecte également en Apelle.
Nous retrouvons ainsi le trio : ROI- SACERDOTE-
ARCHITECTE ! sur le dos du philosophe mathématicien qui porte la
signature de l´artiste.
Ptolémée, qui soutient la Terre, est très
féminin ici. Il ressemble plutôt à l´Anima Mundi
couronnée.
Donc plus que d´un voyage physique il s´agit plutôt d´un voyage
métaphysique initié par les « Fedeli d’Amore »
LA SOPHIE DES « PLATONIQUES »
Que savons nous de ceux-ci… en occident, ce que Dante en dit
dans sa Vita Nova ou Cavalcanti dans ses Rimes.
Les « Fedeli d’Amore »
est d´ailleurs le nom que se donnaient certains compagnons de Dante.
René Guénon précise :
« Les différentes « DAMES »
célébrées par les poètes, se rattachant à la mystérieuse organisation des
« Fidèles d’Amour », depuis Dante, Cavalcanti et leurs
contemporains jusqu’à Boccace et Pétrarque, ne sont point des femmes ayant
vécu réellement sur cette terre ; elles ne sont toutes, sous différents
noms, qu’une seule et même « Dame » symbolique, qui représente
l’Intelligence transcendante (MADONNA
INTELLIGENZA de Dino Compagni) ou la SAGESSE DIVINE »
« C’est elle qu’il nomme ailleurs
l’ANGE ESPRIT-SAINT.»
Guénon et Julius Evola repoussent
« les interprétations esthétiques et
réalistes qui veulent rapporter tout à des femmes réelles
et à des expériences d’un simple amour transposé, sublimé et
hyperbolisé par le poète ».
« qui font entrer en jeu de pures
abstractions doctrinales ou des personnifications d’une Gnose (« la
Sainte Sagesse »),
conçue comme un pouvoir d’illumination, mais sans aucun rapport réel avec la
force de la féminité ».
Puis Novalis en 1797
« Ce que j’ai pour Sophie, c’est de la religion – pas de
l’amour. L’amour absolu, indépendant du cœur, fondé sur la foi, est
religion »
Par contre Rûzbehân Baqlî fait une distinction :
« entre les pieux ascètes ou soufis qui
n’ont jamais rencontré sur leur voie l’expérience de l’amour humain, et les Fidèles
d’amour
pour qui l’expérience d’un culte d’amour voué à un être de
beauté est l’initiation nécessaire à l’amour divin et en reste inséparable. »
René Guénon rappelle que
« La doctrine des « Fidèles d’Amour », n’était
nullement anticatholique »
Henry Corbin dit d´ elle qu´elle est une religion
« où chaque être
humain est orienté à la recherche de son GUIDE PERSONNEL ».
L’histoire des Fidèles d’amour est donc avant tout l’histoire d’une religion
divine, nullement dirigée contre la religion
extérieure
Il s´agit d´une tradition initiatique d´après Julius Evola
« Les expériences qu’ils ont rapportées, doivent être
ramenées aux MYSTERES DE LA FEMME ;
elles avaient essentiellement lieu à
un niveau hypersensible et étaient pourvues d’un CARACTERE INITIATIQUE ».
Et elle l’est en ce sens qu’elle ne prétend pas aboutir à un paradis
terrestre, mais bien au paradis céleste,
en d’autres termes non pas à l’Orient, mais à l’Orient
de l’âme, et au-delà encore à l’Orient de l’être, à l’Etre, à
l’Un-unifique.
Julius Evola, de son côté, en parle comme d’un « Ordre secret d’initiés ».
« les nombreuses dames chantées par les
poètes, à partir de Dante, sous quelque nom qu’elles fussent connues, étaient
seulement une, l’image de LA SAINTE SAGESSE,
de la GNOSE, c’est-à-dire d’un principe d’illumination, de salut, de
connaissance transcendante »
Il reconnaît aussi que « le rôle que jouait la femme réelle dans de telles
expériences demeure une question non résolue ».
Pour Henry Corbin
« ce que les Fidèles d’amour voyaient,
c’était à la fois l’ANGE INTELLIGENCE - Sagesse
et telle figure terrestre, mais cette simultanéité n’était actuelle et
visible que pour chacun d’eux ».

De bien longues définitions pour dire que la Dame, malgré les différents noms
qu´on lui donna, était la même pour tous ces amants des Beaux-arts.
Qu´on l´appela Gabrielle, « Force de Dieu », messagère
divine par excellence, dont le diminutif est Belle ou Bella comme la mère de
Dante ;
ou Béatrice « la Bienheureuse » amie imaginaire du
poète italien si liée au chiffre 9 !
Sa fille Antonia, qu´il eut avec sa femme Gemma « pierre
Précieuse » ( on le maria à l´âge de 12ans ), pris le nom de Sœur
Béatrice quant elle entra dans les ordres.
Béatrice Portinari que Dante nommait « LA TRES BELLE ET HONNETE FILLE DE L'EMPEREUR DE L'UNIVERS, QUE
PYTHAGORE NOMMA PHILOSOPHIE. »
est vue par beaucoup aujourd´hui comme la THEOLOGIE alors que Virgile
correspondrait à la RAISON NATURELLE du poète, magistrat et politicien
engagé.

« Aristote, cet homme qui construisit avec ses pensées une
demeure si vaste que la science occidentale pouvait y habiter pendant deux
mille ans, contribua, par les idées qu'il a inculquées à Alexandre, à créer
les conditions nécessaires à la réalisation de ce même Occident. Sans
Alexandre, nous connaîtrions à peine le nom d'Aristote.
Sans Aristote, Alexandre ne serait jamais devenu l'Alexandre que nous
admirons.»
P. Bamm, « Alexander oder die Verwandlung der
Welt »
« Puisque les philosophes ne peuvent devenir rois, il convient
que les rois deviennent philosophes »
Platon
« Lettre VII ».
RETOUR : RETOUR : POUSSIN ET UNE CLEF BIEN OMBRAGEE puis POUSSIN ET LA CAVERNE DE PLATON
SUITE : LA TRES BELLE ET
HONNETE FILLE DE L'EMPEREUR DE L'UNIVERS, QUE PYTHAGORE NOMMA PHILOSOPHIE

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