COMPLEMENTS D´ETUDE

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/97/Nicolas_Poussin_and_Daniel_Seghers_-_Piet%C3%A0_-_Mus%C3%A9e_Thomas-Henry.jpg

Poussin, Piéta
 
 LA PASSION DU CHRIST PAR NICOLAS POUSSIN

 OU POUSSIN L´ETOURNEAU ?

L´héritage de Poussin, ses secrets nous furent légués dans ses tableaux.

" La peinture n'est autre qu'une idée des choses incorporelles."
 
Nicolas Poussin

A travers l´étude des différentes œuvres de Poussin, nous avons découvert qu´il aime à jouer sur la mort et la renaissance, comme bon stoïque qu´il fut.
Il crut en la vie après la mort, mais crut-il en la résurrection christique ?
Pour en savoir plus jetons un regard sur ses toiles de la Passion qui sont peu nombreuses.
 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/Le_Jardin_des_oliviers_-_Nicolas_Poussin_-_1648.jpg 

Poussin Agonie dans le Jardin des Oliviers

Contrairement aux autres compositions  sur ce thème, Poussin nous montre l´ange signalant le Haut,
pendant qu´un chérubin élève à la fois deux couronnes: une d´épine et une de laurier. Jésus porte une paume à son cœur et l´autre à la croix.

Poursuivons avec la crucifixion…

LA CRUCIFIXION

 «Mon naturel me contraint à chercher et aimer les choses bien ordonnées, fuyant la confusion qui m'est contraire et ennemie comme est la lumière des obscures ténèbres.»
Nicolas Poussin


 « Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre.»
Evangile de Mathieu 27.45

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https://www.nationalgalleries.org/sites/default/files/styles/postcard/public/externals/142832.jpg?itok=MsacUfDj


Crucifixion 1645-46

C´est le chaos, Poussin représente l´éclipse solaire, le moment de la mort de Jésus, mais personne ne semble s´apercevoir du manque de lumière, qui dura trois heures,
sauf le personnage nu qui semble sortir de terre drapé d´un linceul.
Cette scène rapporte à l´évangile de Mathieu, lui qui annonce six phénomènes extraordinaires, en trois versets.

 
Mt 27.50-53

Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit.

Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,

les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.

Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes


Il n´y a pas de titulus sur la croix du Christ, celle de la peinture, mais si sur celle du supplicié en rouge. N´est-elle pas encore en place ?
Ce INRI qui signifie :  Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum, mais aussi In Nomine Romanum Imperium, «  au nom de l'empire romain »
et plus intéressant puisque Poussin était stoïque, ces quatre lettres sont l'acronyme de Igne Natura Renovatur Integra « 
Par le feu la nature se régénère toute entière ».

Remarquons les liens aux poignets de Jésus , liens qui sont absents sur l´autre croix.
Les croix sont en forme de TAU. Cette dernière lettre de l´alphabet hébreux signifie : signe, croix, alliance, sceau…

 

Autour des joueurs de dés, qui se disputent, indifférents à une nuit survenue trop tôt,
 un personnage brandit une arme tranchante au dos de l´un d´eux alors qu´un autre soldat avertit du danger. Tous deux regardent le ressuscité.
Cette scène correspond à une autre prophétie annoncée dans A.T.

Après ceci le calme revient avec la descente de la croix.

DESCENTE DE LA CROIX AVEC CHOUETTE


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Poussin Descente de la Croix

Le ciel est toujours noir, ce qui contraste avec le drap blanc qui pend du haut  comme une voile de son mât.
Jésus, sans plaie à la main, n´est pas ensanglanté et Poussin se permet même de montrer son duvet sexuel.
A part Jean et la Vierge de l´autre coté de la croix on voit une chouette dissimulée dans la silhouette recroquevillée.

 

La
symbolique de la CHOUETTE est multiple :

La chouette est bien entendu le symbole de la sagesse dans le monde antique, pour cella elle est liée à la déesse grecque Athéna.
Mais sa présence dans ce contexte n´aurait pas beaucoup de sens, au premier abord, ou très peu à moins que l´on n´y voit une mort initiatique,
ou que cette sagesse doive s´appliquer au personnage recroquevillé sous la croix, resté dans l´ombre.
D´autre part cet animal vit la nuit et voit dans l´obscurité, il est considéré comme un être psychopompe, conducteur de morts.
Mais on peut aller au-delà… c´est le cas de le dire…

Poussin se mouvait dans un monde romain hautement latinisé où les termes striga , sorcière et strix , chouette
(ce dernier donna naissance au mot stryge), sont utilisés en parallèle.
Dans la Rome antique on accusait les oiseaux nocturnes de boire le sang des enfants pendant la nuit, d'où le mythe des stryges.
Je reviendrai sur ce dernier terme plus loin. Ceci expliquerait-il le
manque de sang du tableau ?

Les romains qui empruntèrent aux grecs leur vision des chouettes y voyaient aussi un symbole de mort, car elles volent de nuit et nichent en des lieux difficiles d'accès.
Voir une chouette de jour devient alors un mauvais présage.
Donc la
scène se passe durant la nuit ce qui contredit les Ecritures ! Sacré Poussin !
Ou durant l´éclipse ce qui se traduirait aussi par un mauvais présage.

Depuis le Moyen Âge, cet animal est associé à la rouerie et à la tromperie :
il profite de la nuit pour chasser, moment où ses proies sont souvent "aveugles" tandis qu'elle voit clair.

Son caractère nocturne lui vaut aussi une connotation démoniaque : elle se retrouve être l'animal de compagnie des sorcières.

Sa capacité à voler en silence, sa couleur blanche et son cri strident, expliquent le nom de la chouette effraie, nommée aussi Dame Blanche,
d´où sa présence dans de nombreuses histoires de fantômes.

Les
STRYGES ou striges, du grec strix, « oiseau de nuit », sont des démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau.
Elles sont pour cela souvent confondues avec les vampires. Elles sont également associées
aux cimetières.
Le mot « strige » servit aussi d'injure dans le monde romain.

Chez les arabes, la stryge prend le nom de goule (ou ghole) et se repaît de la chair corrompue des cadavres.

Pétrone dans son Satiricon  montre les stryges
dérobant les cadavres des jeunes hommes et les remplaçant par des mannequins de paille.
Intéressante vision ! n´est-ce pas ?

Par ailleurs, une loi salique remontant au IVe siècle, attribuée à un ancêtre de Clovis indique que :
« Si quelqu'un a traité à voix haute une femme de stryge ou de prostituée sans pouvoir le prouver, il sera condamné à une amende de 2500 deniers...
Si une stryge a dévoré un homme et qu'elle en est convaincue, elle sera condamnée à payer 8000 deniers.
 »

Sur le tableau de la Crucifixion on voyait  une femme en habits verts recroquevillée sous l´une des croix.
Le pied de croix est la place de Marie Madeleine.
Avant d´apercevoir cette chouette c´est bien un personnage dans l´ombre que l´on voit.

Une prostitué nocturne, une femelle démoniaque pour certains, qui boit le sang (
communion ? ou sexuellement parlant, comme la symbolique du GRAAL?)
associé au cimetière, c´est à dire ici à la mise au tombeau,
dérobât-elle le cadavre de Jésus ?


TROIS MISES AU TOMBEAU ?

 
Mat 28.13

«  Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. »

La plus connue des mises au tombeau peinte par Poussin est celle qui date de 1627

http://fr.wahooart.com/Art.nsf/O/7Z4QJA/$File/Nicolas-Poussin-Lamentation-over-the-Body-of-Christ.JPG  

Resultado de imagen de poussin entombment

 https://www.metmuseum.org/toah/images/h5/h5_61.123.1.jpg

Poussin, Lamentations sur le corps du Christ 1627 et deux « Enterrements »

Sur la peinture le Christ est un peu plus pâle que les autres personnages, remarquons cependant que son abdomen est déjà bleuté.
Son corps est  aussi propre qu´à la descente de la croix, la plaie de sa main est visible
mais ici il y a une cuvette, une jarre, une éponge, la proximité de l´eau, mais pas la moindre trace de pot de baume.
Marie Madeleine est présente dans les trois tableaux, mais son pot de baume n´apparait nulle part.

Ici, incapable d´action ,elle se lamente en regardant le ciel.
Jean est absent, comme dans les évangiles synoptiques.
 

La nuit est presque tombée…
Astronomiquement parlant, et cette science était en vogue du temps de l´artiste, il est impossible qu´il s´agisse d´une éclipse solaire décrite dans les Évangiles synoptiques.

Les spécialistes y voient plutôt un vent de sable qui s´interposa entre la lumière solaire et les hommes.

De quel évangile s´est inspiré Poussin ici ?
Les synoptiques, pour l´enterrement, ne parlent que de Joseph d´Arimathie qui agit seul, les femmes l´ayant suivi, connaissent ainsi aussi l´emplacement du tombeau.
Dans celui de Jean intervient Nicodème qui apporte 100 livres de myrrhe et d´aloès. Mais ce personnage est absent ici .
Dans l´évangile apocryphe attribué à Nicodème, Joseph d´Arimathie est fait prisonnier  pour avoir cacher la dépouille de Jésus.

Remarquons sur le dessin la présence de Joseph et de Nicodème, ce qui rapporterait à l´évangile de Jean, mais sur ce dernier livre les femmes sont absentes.
Ici nous avons tous les personnages rassemblés et c´est Jean qui est aux pieds de Jésus.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/88/La_Lamentation_sur_le_Christ_mort_-_Poussin_-_National_Gallery_of_Ireland.jpg

Poussin, Lamentations sur le corps du Christ 1656-58 

Dans aucun cas Poussin ne dessine une pierre, comme entrée du tombeau « taillé dans le roc » comme annoncent les trois évangiles synoptiques et celui de Nicodème

 ( 11.3 )

Sur l´image du haut on voit deux hommes, le plus jeune semble être Jean.

L´évangile de ce dernier précise que la tombe se trouve dans un jardin proche du Golgotha :


 
« Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié,

et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis.

Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs,

parce que le sépulcre était proche » Jn 19. 41-42


Ce qui n´est pas le cas ici où l´action se passe bien loin de la ville et il n´y a aucun jardin.

 

https://i.pinimg.com/736x/1b/f8/3a/1bf83aed11ff4887e10f7d7987f13106--poussin-nicolas-lamentations.jpg

Poussin, Lamentations sur le corps du Christ vers 1650


J´aimerais revenir sur l´évangile de Mathieu 27. 59-64

 « 
Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc, et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc.
Puis
il roula une grande pierre à l'entrée du sépulcre, et il s'en alla.

Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate,

et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai.

Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple:
Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. 
»

Matthieu ne nomme la préparation au sabbat qu´en se rapportant aux « principaux sacrificateurs et les pharisiens »
Je me demande :  quand un homme seul est capable de rouler une pierre, deux femmes ne pourraient-elles pas en faire autant ?
Eurent-elles le temps ?  OUI, car ce ne fut que le lendemain qu´on sollicita à Pilate une garde….

Et si elles ne purent mouvoir ce roc pourquoi y retourner toutes seules, le lundi ?

 28.1 « 
Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre »

Serait-ce possible que Poussin nous suggère un déplacement de cadavre, comme il le fit avec cette chouette subliminale?
Regardons pour cela la couleur de la dépouille.

 RIGOR MORTIS, PUTREFACTION et SAPONIFICATION ou ADIPOCIRE

Sur le premier tableau dit “Lamentations” le corps de Jésus est pâle et mou. On pourrait lui donner le titre de piéta.
Aucune piéta n´est décrite dans nos évangiles. 
Ces scènes en vogue depuis la Renaissance proviennent d´une coutume de l´empire romain qui débuta en l´an 64,
il fallait se prosterner et montrer ses émotions, mélange de grand amour et de peur révérencielle envers le dieux romains.

Dans la seconde « Lamentation » le corps est raide, sauf le bras et verdâtre.

Le rigor mortis ou rigidité cadavérique débute entre 3 et 4 heures après le décès, presque toujours au niveau de l’extrémité cervico-céphalique .
Elle atteint son intensité maximale entre 8 et 12 heures.
Elle se maintient ensuite entre 12 et 36 heures.
Puis elle disparaît progressivement en deux ou trois jours, lorsque apparaît la putréfaction.

« La putréfaction est un mécanisme de décomposition des tissus et des cellules les composant, sous la dépendance des bactéries et des champignons.
 Elle prend par endroits d’abord, puis sur l’ensemble du corps, une
couleur verte qui fonce progressivement pour devenir franchement noire. »



Van Dyck Lamentations 1641

Sur la troisième Lamentations le corps est gris

Il y a un processus durant lequel le cadavre se recouvre d´une couche de graisse visqueuse et humide.
Mais après séchage elle devient dure et granuleuse et prend la couleur grise. Il s´agit de la saponification cadavérique dit adipocire.

L'adipocire est le nom que l'on donne au gras d'un cadavre qui s'est transformé en une substance savonneuse
dans certaines conditions bien spécifiques d’humidité et de froid.
Une chaleur sèche et intense, arrêtant le développement des bactéries et micro-organismes et déshydratant le corps.
En fin d’évolution, le corps est naturellement momifié.

Ces cas sont rares. Le corps ressemble alors à une statue de cire et lorsque l’on touche le corps, la texture ressemble à celle d’un pain de savon mouillé.
Il n’y a alors aucune décomposition ni odeur de décomposition.

Pour que se produise ce phénomène les conditions ambiantes sont importantes
La majorité des cas ont lieu dans un milieu aqueux ou
enterrés dans des cryptes ou sous des voûtes.
La période de formation oscille
de 3 à 6 semaines.
adipocire  se produit d´avantage chez les sujets morts dans les 2ième et 3ième  trimestres de l’année.
La cause de la mort a son importance car l´adipocire se donne  sur des
cadavres qui ont souffert un type de violence et postérieurement ont été cachés
La peau est relativement intacte, brune, souvent épaisse et « cartonnée ».


Voilà pour le côté médical…on remarquera cependant que Poussin « oublia » de dessiner les plaies sur la, ici, troisième Lamentations…
Et Li Piombo l´inversa et donna aussi une tonalité assez grisasse à son Christ sur sa Piéta.
La nuit est tombée, mais le Christ n´est pas encore enterré ! Déterré peut-être ?





POUSSIN, L´ETOURNEAU !?


Il oublia aussi de les peindre sur son Noli Me Tangere




Noli Me Tangere1653
"Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Celui que tu cherches, tu le possèdes et tu ne le sais pas ?
 Tu as la vraie et l’éternelle joie, et tu pleures ?
Elle est au plus intime de ton être et tu cherches au dehors. Ton cœur est mon tombeau. Je n’y suis pas mort, mais j’y repose vivant pour toujours. "
(Prière d’un moine inconnu du 13ème s.)


Cette scène est sortie de l´évangile de Jean 20. 17

Mais remontons les versets 20. 1-5

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre.
[ Mais n´entre pas ! et va chercher des témoins…Pourquoi se rendait-elle au sépulcre toute seule malgré la pierre d´entrée, si elle ne porte pas de baume chez Jean ]

Elle courut vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis.

Pierre et l'autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre.

Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre;
[ Jean sait où se trouve le sépulcre et n´y entre pas non plus ]

s'étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n'entra pas.


Est-ce un montage ? une comédie pour convaincre Pierre de la résurrection ?

Puis plus loin après avoir mandé Madeleine « annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses »


20. 19-20
Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs,
Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!

Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur.


Comment se fait-il que Poussin ne les dessina pas sur son tableau ?

Remarquons les grandes mains de Jésus par rapport à celles de Marie de Magdala dont le baume est absent ici aussi, fiel au récit de Jean.
Cette grandeur rappelle celle de la main visible de la Vierge dans les deux dernières Lamentations.
La figure de la Vierge est répétée plus ou moins, sur la première le bras est trop long
Poussin y remédia sur la seconde , mais la main reste trop grande pour une femme, ne trouvez-vous pas ?
Ajoutez à ceci que le cadavre n´a pas de plaies…cela laisse place à la réflexion.

 Ont-ils remplacé le cadavre, transportant le vrai Jésus ailleurs ? Comme pensent certains chercheurs de Rennes-le Château en France.
Car si Marie Madeleine ne fut pas « prophète sur sa terre », elle le deviendra sitôt débarquée en France ( Voir
Ses Miracles sur sol franc )
pour cela la résurrection est essentielle est due nécessairement avoir eut lieu.
Mais la Chouette est tricheuse !

Ou alors Jésus ne fut pas crucifié et il s´habilla en femme, avant de partir.
Marie ne le reconnaît pas en habit de Jardinier,  ni ceux qui se sont enfermés, ni les disciples qui cheminaient vers Emmaüs, ce dernier épisode appartient à Luc…

 LE PREMIER SAINT CHRETIEN…FUT NOIR

D’après les évangiles synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus.
 La raison n’en est pas donnée dans les Évangiles, mais l’Évangile selon Marc trouve opportun de citer les enfants de Simon, Alexandre et Rufus,
 comme s’ils avaient été des personnages connus des futurs lecteurs de Marc

« 
En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène du nom de Simon, et le requirent pour porter sa croix. » (Matthieu 27. 32)

« Ils requièrent pour prendre sa croix un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus.» (Marc 15.21)

« Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs,

et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. » (Luc 23.26 )

I
l existe une anecdote selon laquelle Dieu aurait permuté les apparences de Jésus et de Simon tandis que ce dernier l'aidait à soulever sa croix,
si bien que Jésus ait pu se dissoudre dans la foule puis être élevé par Dieu vers Lui, alors que Simon de Cyrène fut crucifié et tué sur la croix.
Ce point de vue est une variante de celui qu'ont les auteurs musulmans en ce qui concerne la crucifixion de Jésus
.
 sources :
Chawkat Georges Moucarry, Un Arabe chrétien face à l'Islam, Olivetan, 1991 ( voir )

Comme sa ville d'origine, Cyrène, en Libye, était située en Afrique du Nord, la légende fit de Simon de Cyrène le premier saint chrétien noir.
Il devint saint mais fut-il martyr ?
S´il mourut pour le Christ, à sa place, alors oui !


   
Polémique station XIV du chemin de croix de Rennes-Le-Château,
  avec cette pleine lune éclairant la nuit, ce qui laisse penser que le corps est exhumé.
La plaie du côté est INVERSÉE

 

 LES AUTRES CADAVRES CHEZ POUSSIN… COMPARONS

http://www.abcgallery.com/p/poussin/poussin8.jpg

 Les lamentations de Vénus à propos d´Adonis 1628.

Vénus verse le nectar sur le corps de son bien-aimé, déchiré par un sanglier, de son sang naîtrons les anémones, et de celui de la déesse blessée par des ronces sortirons des roses appelées Adonis
Puis , en larmes, elle alla trouver Jupiter et demanda qu'Adonis ne fût pas contraint de passer plus de la moitié sombre de l'année avec Perséphone et pût être son compagnon durant les mois d'été.
Jupiter, magnanime, promit.
Vénus créa une fêtes funèbre en l'honneur d'Adonis célébrée par les femmes syrienne au début du printemps. On plantait toute sorte de graines que l'on forçait avec de l'eau tiède pour les faire pousser plus vite.
Une seule source (Nonnus, Dionysiaca XLI,155) raconte que Vénus aurait eu une fille d'Adonis, Béroé,

mais plus généralement les auteurs font de celle-ci une Océanide patronne de la cité de Bérytos (actuellement Beyrouth)

La peau d´Adonis est pâle par rapport aux autres personnages, comme sur le suivant…

https://images.metmuseum.org/CRDImages/ep/original/DT6144.jpg

 
Ecole de Poussin: Tobit Enterrant les Morts 1640

 Tableau attribué à Andrea di Lione, élève de Salvator Rosa, voisin de Poussin, influencé par ce dernier après la mort du premier

Œuvre appartenant donc à la dite Ecole de Poussin

http://donbarone.selfip.net/original/The%20Will%20of%20Eudamidas%20Acco.jpg

http://es.wahooart.com/Art.nsf/O/9H6AKZ/$File/NicolasPoussin-TheTestamentofEudamidas(1650-).JPG

Le Testament d´ Eudamidas 1643-1644

Exemple d’amitié. Un pauvre soldat de Corinthe dicte ses dernières volontés en présence de son médecin, debout sur la gauche derrière le lit,
de sa mère, retournée vers la droite, et de sa fille, affalée sur une chaise au pied de son lit.
 N’ayant rien, il ne lègue rien, mais demande à deux riches amis de prendre soin de sa mère et de marier sa fille.
 Etrange testament ! A la surprise de tous les Corinthiens, les deux amis exécutent scrupuleusement les dernières volontés du soldat.


Ici il s´agit d´un agonisant, la tonalité de sa peau est aussi cuivrée comme celle des deux hommes ici présents,

mais d´un ton verdâtre, pourtant l´homme n´est pas encore mort !
Cette couleur rappelle celle de la deuxième Lamentations…Jésus était-il déjà mort ?

https://uploads0.wikiart.org/images/nicolas-poussin/extreme-unction-1640(1).jpg

L´extrême onction 1640

Puis il y a la Mort de la Vierge…

LA MORT DE LA VIERGE

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/21/La_Mort_de_la_Vierge_-_Nicolas_Poussin_-_1623.jpg  

Poussin ,La Mort de la Vierge 1623 restaurée et celle du Caravage commandée en 1601 et achevée entre1605 et1606
 Le premier tableau est une commande faite pour Notre-Dame de Paris avant le départ définitif de Poussin à Rome alors qu´il travaillait au Luxembourg avec Ruben


Je vous laisse comparer ces deux toiles, devant la seconde qui précéda la sienne Poussin aurait hurlé et vociféré à propos du Caravage :
 «Je ne regarde pas, c'est dégoûtant. Cet homme-là est venu sur terre pour détruire l'art de la peinture.
Une peinture aussi vulgaire ne pouvait être faite que par un homme vulgaire. La laideur de ses peintures l'emmènera en enfer
»

 Il est vrai qu´ un des pires détracteurs de Caravage fut Nicolas Poussin.
Poussin régnera plus tard à Rome sur un cénacle épris de classicisme, d´un admirable sens des proportions et du calme en art dont il était lui-même le grand prêtre.

Pourtant la toile du Caravage respire le calme, mais aussi du réalisme.
Ce réalisme qui le poussa à utiliser comme modèle pour la Vierge le cadavre d´une prostituée retrouvé dans le Tibre.
Le renflement de son ventre est interprété par certains comme dû à son état post mortem, d´autres à une grossesse.
On voit ses pieds ce qui scandalisa les moines qui hottèrent ce tableau de la chapelle du juriste Laerzio Cherubini à l’église Santa Maria della Scala in Trastevere de Rome,
le remplaçant par celui-ci , de Carlo Saraceni, plus conforme à la moralité et à l´image vendue par la mère église.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/12/Carlo_Saraceni_-_Mort_de_la_Vierge.jpg

Carlo Saraceni, la Mort de la Vierge
  qui est représentée avec auréole, assise et yeux bien ouverts


Peu de personnes furent autorisés à le contempler.
Ce Caravage fut mis en sûreté dans la galerie du duc de Mantoue, grâce à Rubens qui en organisa même une exposition publique avant de l'expédier à Rome.
 Il passa ensuite dans la collection de Charles Ier d'Angleterre puis à celle de Louis XIV par le banquier Jabach.  Aujourd´hui il est conservé au musée du Louvre.

La chair de la Vierge du Caravage est nettement plus blanche, moins colorée que celle des autres protagonistes, l’expression “pâleur mortelle“ prenant ici tout son sens.
L’œuvre renforce ainsi l’aspect charnel des apôtres et de la Vierge, plutôt que leur dimension spirituelle au sens religieux du terme.
Le Caravage rend toute leur humanité à des personnages le plus souvent traités comme des icônes
.
La lumière qui pénètre la scène illumine la Vierge mais surtout Marie Madeleine
Le bras étendu de la Vierge dont la position du corps rappelle la croix, semble avoir entouré la jeune femme.


La petite toile de Poussin  ressemble bien plus à celle du Caravage qu´à celle de Saraceni

 POUSSIN  ET L´ANATOMIE ou  IL TRATTATO DELLA PITTURA DI LIONARDO DA VINCI

Dès 1616 jusqu´à 1624 monté à Paris Poussin étudia l´architecture, la perspective et l´anatomie et les grands artistes de la Renaissance.
Il fréquenta les salons intellectuels et artistiques c´est là qu´il rencontra le chevalier Marino et Camillo Massimi, grand ami de
Velázquez pour qui il exécuta quelques dessins

Vers 1550 Francesco Melzi héritier de
Léonard de Vinci réunit les manuscrits de son maître versant sur l´art , ainsi naquît le Traité de la Peinture ou Codex Urbinas 1270
Mais ce codex resta inédit, bien que quelques copies circulèrent retouchées et réduites, une desquelles réalisée durant le XVIIº s  se nomma
Codex Barberinus 832
De ce dernier codex
Cassiano dal Pozzo s´inspira pour imprimer un traité de l´Art illustré par Nicolas Poussin.

Une copie de ce projet fut donnée à
Paul Fréart de Chantelou en 1640 puis finalement fut éditée par de Raphael Trichet du Fresne,

 imprimée par Langlois en somptueux folios en 1651.

Cette rare édition originale, dédiée à la reine
Christine de Suède, comporte également les traités « della Pittura  » et «  della Statua  » de Léon Battista Alberti .
 

 

Illustration de Poussin pour le Traité de l´Art de Vinci
 
Mêlant démonstrations géométriques, études anatomiques et même notions de physique,

cet incontournable écrit de la Renaissance italienne révèle pleinement le génie de son auteur, Vinci.

 « Première édition de cet excellent traité. La présente édition est due aux soins de Raphaël, Trichet du Fresne, qui l'a donnée d'après deux manuscrits dont un était une copie de l'original. C'est d'après les dessins du Poussin au trait, retouchés, ombrés et augmentés par le peintre Errard, qu'ont été faites les gravures par R. Lochon, lesquelles, après avoir servi à l'édition italienne, ont été employées dans la traduction française, publiée également en 1651  » (Brunet, 1257).

 «
Le célèbre Poussin ne se contenta pas de méditer longtemps ce bel ouvrage, il en dessina toutes les figures humaines qui, dans le manuscrit de l'auteur, n'étaient que de faibles esquisses. Ce traité, comme presque tous les ouvrages originaux de Vinci, est écrit à rebours, c'est-à-dire de droite à gauche, à la manière des Orientaux, et l'on ne peut guère les lire qu'à l'aide d'un miroir. Pourquoi cette singularité ? On croit que Léonard voulait par là tromper la curiosité des indiscrets qui auraient pu chercher dans ses papiers le secret de ses découvertes. Ce fut en 1651 que l'ouvrage dont il s'agit fut imprimé pour la première fois d'après un manuscrit italien conservé à la bibliothèque Barberini. Trichet-Dufresne en fut l'éditeur, et dans la même année il en parut une traduction française, par Fréard de Chambray, architecte  » (Biographie universelle, 45).

 Le grand Léonard de Vinci travaillait sur des cadavres, chose interdite par l´église… Poussin eut accès à ses notes en 1640
La couleur de ses morts changea à partir de cette époque.



RESURRECTION

Le mot résurrection vient du latin via le moyen français (resurrectiun, première moitié du XIIe siècle),
 formé sur le supin resurrectum de resurgere, littéralement. se lever une nouvelle fois.

«  Lèves-toi et marche »  c´est l´ordre donné par Jésus au paralysé et non à Lazare ( nom qui vient de l´hébreu El-azar, Dieu a aidé ), à qui il dit : « Lazare, sors ! »


Résurrection de Lazare par Poussin
 ”Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée devant ”Jn 11.38


Il existe deux types de résurrection:
la théocentrée qui se retrouve en opposition avec l'idée païenne de l'immortalité de l'âme ou égocentrée. Ainsi qu'avec les différentes idées de réincarnation.

La résurrection désigne le fait de revivre après une mort.
Ce concept prend
ses racines dans la naissance et la renaissance du cycle de la vie à travers le déroulement des SAISONS, depuis le paléolithique
Il se retrouve dans la reviviscence du printemps après le désert froid de l'hiver.
Cette Ronde des Saisons nous avons maintes fois retrouvé à travers l´étude des grandes œuvres des génies de la peinture.

Des dieux tels que Hercule, Dionysos, Adonis, etc. sont des êtres qui renaissent chaque année, au solstice d'hiver.
 D'autres déifications, notamment galloises, renaissent, elles, au solstice d'été aux feux de la Saint-Jean.
Jésus-Christ, lui, meurt et renaît proche de l'équinoxe de printemps. On le dit d'ailleurs né au solstice d'hiver.
Poussin imbu de mythologie ne pouvait ignorer cela.

A partir du XVIIIº siècle et du développement des méthodes historico-critiques dans l'étude des textes du N. T,
 l'existence réelle de Jésus de Nazareth a été remise en question.
Ces thèses appelées mythistes ont été avancées pour prouver le caractère mythique ou mythologique du personnage de Jésus,
et expliquent dans ce cadre l'apparition du christianisme calqué sur les vieux mythes.
C´est ce que nous avons traité le long des chapitres qui figurent sous le titre générique de
Pâris et les Bergers d´Arcadie ou la Ronde des Religions

D´autre part les idées naissent toujours bien avant d´être matérialisées puis popularisées par un livre,
comme L'Objectif de Jésus et de ses Disciples de Hermann Samuel Reimarus, philosophe allemand.
 
Poussin choisit pour sa crucifixion l´évangile de Matthieu, est -ce dû au hasard, ou à une commande spécifique ?
C´est le seul évangéliste qui associe la résurrection des morts avec le dernier souffle de Jésus.
Plus tard H. S. Reimarus attribuera la croyance en la Résurrection non pas à une illusion, mais à une vaste tromperie :
des disciples de Jésus auraient en fait dérobé le corps de leur Maître afin de prolonger une entreprise dont ils jouissaient et à laquelle la crucifixion aurait mis un terme.
Cette allégation se base sur le démenti dans l'Évangile selon Matthieu, chapitre 28, où l'évangéliste explique que cette prétention avait été promue par des Juifs
lorsqu'ils avaient constaté que le tombeau était vide, pour déjouer la réalité de la Résurrection (versets 11 à 15).
Reimarus prenait Matthieu à revers en prétendant que ce démenti cachait en fait la vérité et que Matthieu dévoilait le véritable déroulement des choses.

Alors si Jésus n´est pas ressuscité…quelle vision Poussin put-il  avoir de lui ?
Chez Mathieu, Jésus annonce au moins huit foi sa mort prochaine.

LE SUICIDE PHILOSOPHIQUE

Il nous faut revenir sur le stoïcisme .



  Charles Alphonse Dufresnoy, L'Adoration des Bergers, bien longtemps attribuée à Poussin
Le stoïcon était un portique situé à proximité de l’école de Zénon de Cittium, d’où son nom " l’école du portique ".
Un stoïque est donc quelqu’un qui a un comportement impassible à l’image de ce portique.


La morale stoïcienne est aussi appelée «éthique de l’autonomie rationnelle»
 (J. Brunschwig, «Stoïcisme ancien», dans M. Canto-Sperber (dir.), Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, p. 1455-1462).

Les écoles philosophiques de l’Antiquité acceptent communément que, dans sa vie et dans sa conduite,
l’être humain soit orienté par une fin ultime (télos), généralement configurée par le bonheur (eudaimonia).
Or, dans l’éthique de la Stoa, la fin ou le bonheur prennent la forme d’un accord de l’homme avec soi,
avec sa nature spécifique régie par la rationalité et avec la nature universelle gouvernée par la raison divine.

Tous les autres biens lui sont moralement indifférents.
Il vivra donc dans une disposition de libre indifférence à l’égard de toutes les choses qui ne sont pas directement associées à sa fin ultime ou à sa vie morale et vertueuse.

Voyez ce que rapporte cet
extrait de l´Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des Connaissances Humaines de Fortunato Bartolomeo De Felice, Volume 34
à propos de notre peintre

 «
 Un jour le prélat Massimi qui a depuis été cardinal l´étant allé voir, la conversation dura insensiblement jusqu’ à la nuit et comme le prélat s´en alloit le Poussin, sa lampe à la main marcha devant l´éclaira le long de l´escalier et le conduisit ainsi jusqu’ à son carrosse. Ce qui fit tant de peine à M Massimi qu´il ne pût s empêcher de lui dire, je vous plains beaucoup M Poussin de n´avoir pas seulement un valet. Et moi, répondit le Poussin, je vous plains beaucoup plus monseigneur d´en avoir un si grand nombre »

http://3.bp.blogspot.com/-awQG8VCko1A/UZvIGN2VTpI/AAAAAAAAAsM/ydf9iJAMaLA/s1600/Dufresnoy+-+La+muerte+de+Socrates.jpg

Charles Alphonse Dufresnoy, la Mort de Socrate

La mort volontaire peut se justifier rationnellement et est conforme à la nature dans des situations insupportables de souffrance, de maladie, de vieillesse ou d’asservissement, lorsque la vie a perdu son sens ou lorsqu’on n’est plus en mesure d’accomplir ses devoirs sociaux ou de vivre en honnête homme.

Ce qui plus est, la mort volontaire de celui qui ne subit aucune contrainte et qui jouit d’un bonheur parfait est la bonne mort par excellence.
 «
il peut convenir à des gens heureux de quitter la vie et, inversement, à des malheureux d’y rester»
«
Quand un homme est en possession de tous les biens, quand il ne manque rien de ce qui est nécessaire au bonheur et à la félicité,
il est convenable pour cet homme de quitter sa vie
»
(Plutarque, Des notions communes contre les stoïciens, XVIII et XI).


Ce type de mort volontaire, appelé suicide philosophique, est considéré comme

«un acte de la plus haute vertu», «un droit exclusif du sage», «un droit, un devoir envers lui-même»
(Y. Grisé, Le suicide dans la Rome antique, p. 183).


Ceci est bien applicable au Christ et représente une pensée typiquement baroque.


   

1787 La Mort de Socrate par Jacques-Louis David, artiste très influencé par Poussin, puis celui de Jean-François-Pierre Peyron de 1785
Remarquons que sur ces deux œuvres, il y a 11 personnage, dont une femme à part Socrate et son épouse !

Exposée au Salon de 1787, l’œuvre se trouve en concurrence avec la version que Peyron présente de la même scène, la première eut plus de succès.

Ils représentent la scène de la mort du philosophe grec Socrate, condamné à mort par suicide à la ciguë pour l'expression de ses idées, notamment en matière de religion,
qui s'opposaient à celles des athéniens et qui pervertissaient la jeunesse.

 « Condamné à mort, Socrate, fort, calme et en paix, discute de l´immortalité de l´âme.
Entouré par Citron, ses amis et étudiants se lamentant, il enseigne la philosophe tout en donnant grâce au dieu de la santé Esculape, pour l´infusion de cigüe qui lui assure une mort pacifique…
Son épouse est sortie de la salle, renvoyée à cause de sa faiblesse. »

Le thème de la peinture était très en vogue avec le climat politique de l´époque de ces artistes.




Mengs, Jésus prêcher durant son calvaire, comme il le fit aussi avec Dimas sachant qu´il va mourir tout comme Socrate
Ce tableau rappelle la station VIII du chemin de Croix de Rennes-Le-Château avec cette femme et cet enfant.
Les couleurs jaune et rose employées par Mengs pour cette femme sont les mêmes qu´il utilise pour les Madeleine de ses deux magnifiques Noli Me Tangere et sa Pécheresse Repentie,
les même du Noli de Poussin.

Violet + Bleu = 7+ 6 = XIII, …la Sans Nom, la MORT
Jaune + Rouge ( rose ) = 4 + 2 = VI… l´Amoureux… si on prend le rose comme Blanc + Rouge = XI,  la Force ajoutons le jaune = XV, le Diable…( comme chez Poussin  MM du Noli : 2 + 4 + 9 = 15 )
 Bleu +  Vert = XI => 6 + 11 = 17 ou XVII, l´Etoile…..au Diable ajoutons 26 => 2 + 6 = 8 ou VIII, la Justice
 Blanc = 9, la Graine….ou le IX = l´Hermite



LA FAMEUSE LETTRE DE FOUQUET

Si Jésus est mort et sa dépouille fut translatée et occultée ailleurs… comme semble proposer Poussin à travers ses Lamentations….où donc est sa tombe ?
Est-ce de ce lieu dont parle la fameuse lettre de l´abbé Fouquet à son frère, le surintendant des finances françaises ?

  « J’ai rendu à M. Poussin la lettre que vous luy faites l’honneur de luy escrire ; il en a témoigné toute la joie imaginable. Vous ne scauriez croire, Monsieur, ni les peines qu’il prend pour vostre service, ni l’affection avec laquelle il les prend, ni le mérite et la probité qu’il apporte en toutes choses. Luy et moy nous avons projetté de certaines choses dont je pourray vous entretenir à fond dans peu, qui vous donneront par M. Poussin les avantages (si vous ne les voulez pas méspriser) que les roys auroient grande peine à tirer de luy, et qu’après luy peut-estre personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles advenir ; et, ce qui plus est, cela seroit sans beaucoup de dépenses et pourroit mesme tourner à profit, et ce sont choses si fort à rechercher que quoy que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir une meilleure fortune ni peut-estre esgalle. Comme en luy rendant vostre lettre je ne le vis qu’au moment en passant, j’oubliay de luy dire que vous ferez retirer son brevet renouvelé en termes honorables... »
(Archives de l'art français, 2e série, 1862, p.304s)

 

Remarquons que l´abbé Fouquet parle de rois et non de gens d´église
Poussin qui se mouvait dans le milieu papal, aurait-il eut accès à des documents secrets à ce sujet ?
Pourquoi les rois doivent-ils rester dans l´ignorance ? Parce qu´ils sont, malgré tout, des pions de la mère Eglise ?
Ou parce qu´ils revendiquent depuis le début une descendance christique, au sang particulier ?
Descendance qui les libérerait du joug de Rome.
 Descendance qu´ils ne pourraient justifier qu´avec documents à l´appuis, documents que l´église reconnaîtrait, pour les avoir eut en son pouvoir.

 La facette goliardissante de Poussin devrait le pousser à appuyer  la royauté contre la papauté, le pouvoir terrestre plutôt que le spirituel, tous deux en décadence.
Mais la lettre fut rédigée après son retour de Paris, et bien qu´il voulut garder son titre de Peintre Royal, la royauté n´était point à son goût.
 
Nicolas Fouquet  nommé par Mazarin représentent la débilité gouvernementale, leurs soifs de pouvoir envers la couronne
rappellent celles des
Guelfes et Gibelins vis à vis de la triade.

Pourquoi ne pas appuyer un personnage qui rassemblerait à lui seul les deux pouvoirs ?
Mais la spiritualité est-elle génétique ?

 

 




S´il cacha, dans sa plus fameuse peinture un secret, en relation avec Rennes-Le-Château et ses environs comme beaucoup prétendent…
la nature de celui-ci, liée à l´ avertissement de la phrase inscrite : ET IN ARCADIA EGO,
pourrait, après étude de ses toiles sur la Passion, porter sur un possible déplacement et postérieure cache du corps
que Marie Madeleine aurait transporté puis occulté dans le sud de la France
Est-ce encore un hasard si on voit une
tête de Christ dissimulée sur sa fameuse toile?
Ou qu´une
Clef Ombragée ressemble au Christ ?

La preuve par l´ADN n´étant pas encore découverte, comment prouver qu´il s´agirait bien des restes de Jésus ? Si ce n´est par des écrits.
La crucifixion  dans le monde romain était
un mode de supplice bien banal et employé à l’époquejusqu’à l’interdiction de la crucifixion par Constantin vers 320.

Dans les deux cas, documentation comme tombeaux, il faut d´abord croire en l´existence historique de Jésus.
 

 

 

SUITE :  LES DEUX POUVOIRS et LA DAME DES BERGERS D´ARCADIE ET DIOTIME
ou
POUSIN ET ROMA
puis POUSSIN ET L´AMOR