LES BACCHANALES
DE POUSSIN
Après avoir comparer Bacchus aux Goliards, et
leur Art de Vie visiblement dépravé, on ne peut s´empêcher de penser aux
bacchanales, et particulièrement celles que peignit Poussin. Ces fêtes
d´allure très joviale choquent chez ce peintre, toujours qualifié de sérieux.
Il est vrai qu´en abordant la mythologie grecque, on ne peut passer outre ces
rituels.
Le carnaval, héritage des bacchanales, des
Saturnales et des Lupercales des Anciens, a toujours été jugé scandaleux,
mais il n´en a pas toujours été ainsi dans le monde antique. Ce n´est que sa
dégénération qui obtient comme résultat d´être interdit maintes fois dans
l´Histoire.
Remontons le cours de l´histoire, étudions l´origine et les conséquences de
ses fêtes pour comprendre où nous mènent les toiles de Nicolas Poussin.
Avant Bacchus, Dionysos…
DIONYSOS, Le « DEUX FOIS NÉ »
D´abord fut
Dionysos, dieu ERRANT associé à l´hiver à la fête des MORTS et de son
dépassement par la conquête de l'immortalité. C´est le dieu des jonctions des
opposés et des ambiguïtés : mort-vie, homme-femme, le vin et ses excès,
dieu de la traversée des ténèbres hivernales, dieu grec, quasi maître de
l'Olympe bien qu´étranger, barbare.
Comme j´ai dit, au sujet de BACCHUS, qu´il fut cousu à la cuise de Zeus, son
père. Dionysos est ensuite confié aux nymphes, sous la direction de
SILENE, (voir à l´ORME ) sur le mont
Nyséion, en Thrace, c'est-à-dire, pour les Grecs, en Asie. Pour échapper à
Héra, il est transformé en CHEVREAU. Il vit dans une grotte dont l´entrée est
cachée par une vigne, il boit du lait de chèvre, du jus de raisin et mange du
miel.
Il est fait prisonnier par des pirates tyrrhéniens, auxquels il n'échappe
qu'en réalisant d'effrayants prodiges…Comme saint Vincent DE PAUL ou Antoine
BARBERINI ! Cervantès, et bien d´autres.
Dionysos est, avec Apollon, un dieu qui se manifeste par EPIPHANIES
(apparitions) : éternel voyageur, il surgit par surprise. Il se présente
toujours comme un étranger, courant le risque de ne pas être reconnu. ( comme
Jésus pour l´épisode « Noli me tangere » et le voyage à Emaus.)
Il voyagea aux ENFERS pour visiter sa mère. Il se marie à Ariane et aura un
fils d´ elle et un autre avec Vénus.
VOYAGE AUX ENFERS
Pour allait
voir sa défunte mère, Sémélé, avatar de la déesse phrygienne de la
terre, donc de Cybèle, le Bétyle, la PIERRE, Dionysos demande l'aide au
guide, Prosymnos qui accepte d'aider le jeune dieu. Ce premier exige en
échange qu´à leur retour, Dionysos
lui accordera ses faveurs. Prosymnos plongea avec lui dans le lac LERNE, qui
communique avec le royaume d´Hadès, mais lui n´en reviendra pas.
Christ de Caceres
Le dieu
décide de tenir son engagement malgré tout : il taille un morceau de
figuier en forme de phallus et s'acquitte de sa dette sur la TOMBE de
Prosymnos[]. Ce phallus
serait-il transformé en main pour le tombeau de saint Jacques ? Puisque
le nom de cette main coupée évoque le fruit du figuier et FIGA désigne le
sexe de la femme.
Nous avons déjà rencontré le figuier dans ce Coin de l´ Enigme, par
rapport au sang de Jésus voyageant
ainsi par mer, par exemple à Fécamp.
Si le figuier est le phallus, voie du sang/sève transformé en lait dans la
figue, et celle-ci représente le sexe féminin, nous parlons alors de
fécondation. Nous sommes passés du FICUS au FŒTUS.
Jésus
dessécha et maudit un figuier stérile, pourtant le monde chrétien s´acharne à
vouloir expliquer ce passage en faisant un parallèle avec le Temple de
Jérusalem et le peuple juif, en oubliant facilement que Jésus était l´un
d´eux et surtout que le premier commandement donné par les Elohims ors de la première la
Genèse fut : « Soyez féconds,
multipliez, remplissez la terre… » C´est bien là une grande contradiction de l´Eglise romaine.
DIONYSOS,
DIEU DE L'IVRESSE ET DE L'EXTASE, EST CELUI QUI PERMET A SES FIDELES DE
DEPASSER LA MORT. Le vin, comme le soma védique, est censé aider à conquérir
l'immortalité.
Ce plongeon
initiatique aux Enfers est associé à de nombreux rites en Grèce ancienne,
généralement liés au passage de l'adolescence à l'âge adulte, et donc aussi
aux amours entre un aîné (éraste) et un cadet (éromène) : le maître et
l´initié ou initié et néophyte.
Des scènes évoquant ses aventures étaient souvent présentes sur des
sarcophages ou bas-reliefs, dû au fait de son importance dans la perception
de la mort et de la renaissance
DIEU DE VIE POST MORTEM
Dionysos
est avant tout un dieu de la végétation arborescente et de tous les sucs
vitaux (sève, urine, sperme, lait, sang). On l´appelle aussi « esprit de
l'écorce » ou encore « protecteur des figuiers » ; « protecteur des
arbres » ; « qui aime
la chair crue » , « garant de la fécondité » . Il se spécialise ensuite dans la vigne, qu'il est censé
avoir donnée aux hommes, ainsi que dans l'ivresse et la transe mystique.
Ses
attributs incluent tout ce qui touche à la fermentation, aux cycles de
REGENERATION. Il est fils de Sémélé, avatar de la déesse de la terre, amant
d'Ariane, déesse minoenne de la végétation, et le compagnon des nymphes et
des satyres. Il est également fréquemment associé au bouc et au taureau,
animaux jugés particulièrement prolifiques.
La régénération du bois en charbon puis en JAIS
…
qui est le matériel noir duquel on taille des mains coupées, FIGA. Le
jais est la pierre du Capricorne, de l´hiver de SATURNE.
Ainsi ses
attributs sont : le thyrse, sceptre terminé par une pomme de pin. Ses
plantes avec leurs fruits sont le PIN et le LIERRE, dont il est souvent
couronné. Ces plantes sont toujours vertes tout le long de l'année, et ne
semblent pas perdre leurs feuilles, ce qui renvoie aux résurrections du dieu,
et à l´âge d´Or, l´éternelle été.
Les vrais fruits du pin sont cachés dans la pomme, puis les baies de lierre toxiques
servaient à fabriquer une bière que consommaient les ménades, contribuant
ainsi à leur transe.
Botticelli, Vierge à la Grenade
Le
GRENADIER et ses grenades, le figuier et ses FIGUES appartiennent aussi à Dionysos
car le grenadier est issu du sang du dieu, ses fruits mûrissent en
hiver. Perséphone resta liée aux enfers pour en avoir mangé. La grenade est donc symbole de Mort et non
de sexualité.
Le figuier, en échange, est associé à la vie cachée dans le
monde méditerranéen, car il pousse spontanément là où il y a de l'eau
souterraine et révèle les sources. Sexualité cachée de Jésus ?
C´est une divinité chtonienne, comme sa mère ou Cybèle mot qui vient du grec
ancien « terre » ou tellurique du latin tellus « terre ».
Ces divinités se réfèrent à la terre ou au monde souterrain, par opposition
aux divinités célestes, dites « ouraniennes » ou
« éoliennes », thermes employés par Grasset d´Orcet.
Puis bien entendu la vigne et le raisin, avec la coupe pour le boire. Mais il
s'agit plutôt d'une contamination avec Bacchus, son équivalent romain.
Enfin le
BONNET PHRYGIEN qui rappelle son origine asiatique. On trouve aussi la FLUTE,
les cymbales et les tambourins.
Les chants et musiques dionysiaques font appel aux percussions et aux flûtes.
Ils sont dissonants, syncopés, provoquent la surprise et parfois l'effroi. Au
contraire des chants d´Apollon.
Ses flûtistes, aulètes, étaient perçus comme des BATELEURS et
non des musiciens ( Cf. Tarot où le Bateleur tient sa baguette qui est bien des
fois une flûte) L'usage de l'instrument déformait leur bouche, ce qui
heurtait l'esthétique grecque.
Enfin il est surtout le père de la comédie
et de la tragédie (du grec τράγος
/ trágos, « bouc » ; tragos en castillan c´est
aussi des grandes gorgées… faut-il se
rappeler de Gargantua ? ). C'étaient au départ des sortes
d'« illustrations » du culte, qui se donnaient au théâtre grec au
cours des Dionysies, en présence de ses prêtres ; comme les mystères que
l'on jouait au Moyen Âge sur les parvis des cathédrales. D´où un autre
parallèle entre Jésus et Dionysos.
Son culte public donnait lieu aux fêtes des « Dionysies », mais il
existait aussi un important culte secret, représenté par des Mystères,
comportant des cérémonies initiatiques.
C´est ce côté initiation que représenta Poussin, mais ne s´agit-il que
de ça ? Il y a bien plus…
Ce dieu est souvent accompagné d'un groupe de satyres, de ménades, de
panthères, de boucs, d'ânes et du vieux Silène, formant le « cortège
dionysiaque ».
Eusèbe de Césarée, auteur chrétien, a évoqué des sacrifices au cours desquels
on dépeçait la victime vivante. N´est-ce là qu´une publicité pour en finir
avec les rites païens ? Nous verrons que non.
Lorsque son culte s'est éteint, ses représentations ont souvent repris la confusion
avec Bacchus
Bouguereau, Bacchanale.
LES BACCHANALES
Au départ,
ces fêtes religieuses étaient réservées aux femmes et avaient lieu trois fois
par an sous le contrôle de matrones respectables. Avec le temps elles
dégénérèrent et le nombre de personnes disparues augmenta jusqu´à ce qu´une
esclave libérée voulant épargner ces abominations à son amant, lui raconta ce
qu´il s´y passait. L´amant alors refusa d´y participer, ce qui fâcha sa mère,
qui dénonça la femme. L´affaire Bacchanale arriva jusqu´au Sénat.
REPUBLIQUE EN DANGER !
Le sénat
s'émut et l'on craignit que la secte ne cachât un complot contre la
République.
« Les sénateurs conçurent les plus vives
alarmes, tant pour la sûreté publique, qui pouvait être compromise par
quelque trame perfide élaborée dans ces réunions et assemblées nocturnes, que
pour le repos de leurs propres familles, dans lesquelles ils craignaient de
trouver quelque coupable. » L'affaire des
bacchanales de -186 exposée par Tite-Live
Après avoir exécuter plus de 7000 personnes
à Rome, le Culte fut interdit durant plus d´un siècle et demi, jusqu´à ce que
César, l´autorisa à nouveau ! Ironie du sort car avec César arriva la
fin de la République, alors on peut se poser la question : les bacchanales
y jouèrent-elles un rôle ?
Remontons plus loin dans le passé…
LE ROI SUPPLICIÉ
A l´époque
des semailles ou des moissons on célébrait les Saturnales, en honneur à l´Age
d´Or. Pourtant cette exaltation de
joie qui fêtait l´égalité de tous les hommes, était noircie par des
sacrifices humains !
Cette horrible coutume fut abolie dans le monde romain, par contre LE SORT DESIGNAIT UN INDIVIDU QUI PRENAIT LE TITRE DE ROI.
Il donnait
à ses sujets des ordres bizarres : chanter, danser, porter sur son
dos une joueuse de flûte, etc. C’était, aux yeux des Romains, comme une
dérision de la royauté.
Comme le Roi de la galette du 6 JANVIER. Ce roi, dans le roman de VICTOR HUGO, n´est autre que
Quasimodo, le Chaos, élu PAPE DES FOUS et qui meurt à la fin du livre.
Même si maîtres et esclaves devenaient
durant cette semaine égaux, il y avait toujours un roi pour donner des
ordres ! Cet homme était exécuté.
Quasimodo, le roi avec
Esméralda et sa chèvre
Sous Maximien et de Dioclétien, les soldats désignèrent au sort un beau
jeune homme qu’ils vêtirent royalement, censé représenter le bon roi Saturne…
En 303, le sort tomba sur le soldat Dasius qui, comme chrétien qu´il était,
refusa de jouer un rôle où il aurait dû se souiller de débauches avant de
mourir : on le décapita !
L´homme élu devient un Roi-Dieu, un Saturne
par cette immolation. Dasius devint
saint décapité ! Il mourut pour Jésus-Christ.
À Rome, lorsque l’année commençait le 1er janvier, on
célébrait les saturnales en décembre ; mais, du temps qu’elle s’ouvrait
le 1er mars, les saturnales se plaçaient en février ou au commencement de
mars, date qui est restée celle du carnaval.
LE MOLK
Le molk désigne dans le monde sémitique et carthaginois le
SACRIFICE SANGLANT constitué par l'offrande des prémices qu'il s'agisse de
nouveaux-nés des troupeaux, des premiers fruits de la récolte ( Caïn et Abel
) ou de l'enfant premier-né( Isaac aux mains d´Abraham)
Le Sacrifice d´Abraham par Caravage
Ce sacrifice peut être offert à Baal Hammon, ou à sa parèdre Tanit, puis, par
substitution, à Saturne dit africain.
Selon Leglay le rite carthaginois se composait de cinq étapes qui constituent
le sacrifice :
1- LE IUSSUS DEI et le votum c´est à dire l'ordre ou
l'injonction divine du sacrifice
2- Les préliminaires au sacrifice ; ornementations, parure de la victime et
procession
3- La remise de la victime et sa consécration
4- Le sacrifice proprement dit
5- La déposition des restes, ou depositio, l'érection
de la stèle et l'inhumation des restes.
Ce qui correspond bien aux étapes de la
Passion christique.
Avec la romanisation de l'Afrique du Nord, BAAL HAMMON (Baal= seigneur ) d'origine sémitique est
capté par la divinité romaine Saturne. Certains ont rapproché Baal Hammon du
dieu Moloch cité dans la tradition hébraïque.
MOLOCH est dans la tradition biblique le nom du dieu auquel les Ammonites,
une ethnie cananéenne, sacrifiaient leurs premier-nés en les jetant dans un
brasier. Selon les historiens modernes, le mot désignerait le sacrifice
lui-même, molk, et non la divinité.
Le massacre des
Innocents et Le Triomphe de Pan par Poussin
C’est aussi
le nom d’un démon dans les traditions chrétiennes et kabbalistique, synonyme de NIMROD et de TAMMUZ. Ce dernier aurait été
crucifié avec un agneau à ses pieds et placé ensuite dans une caverne dont il
aurait disparu trois jours plus tard malgré le rocher obstruant le seul accès
existant.
Les Carthaginois offraient à Saturne l'Africain ou Baal Hammon des sacrifices
humains : ses victimes étaient des enfants nouveau-nés. À ces
sacrifices, selon la tradition patristique, le jeu des flûtes et des
tympanons ou tambours faisait un si grand bruit que les cris de l'enfant
immolé ne pouvaient être entendus.
Comparer la gravure des sacrifices
faits à Moloch et ceux du Bohemian Club
actuel.
La cérémonie qui encadre le sacrifice est souvent le support d'accusations de
cruauté et de barbarie envers les Carthaginois de la part des Romains puis
des pères de l'Église. Si son ancienneté est attestée par l'archéologie, il
est cependant remplacé par un sacrifice de substitution, désigné en latin
sous le terme de molchomor, comme Isaac fut substitué par un agneau.
Au carnaval
on fabriquait une figure grotesque, qui personnifie la fête et qui, après une
courte carrière de gloire, était détruite ou brûlée en public.
Grotesque comme Quasimodo. Dans certains pays comme l´Espagne la fin du
carnaval est marquée par un enterrement symbolique de nos jours, celui dit de
la sardine.
Athénée et Dion rapportent d´ auteurs
antérieurs de plusieurs siècles à l’ère chrétienne, qu´à Babylone à la fin de
la fête, l´élu était DEPOUILLE DE SES BEAUX VETEMENTS,
FLAGELLE ET PENDU OU CRUCIFIE.
Cette fête avait lieu le 25 mars, debout de leur année, en l’honneur du grand
dieu Marduk, qui ne serait autre de le constructeur de la tour de BABEL,
Nimrod, un lutteur de Dieu.
Sur la peinture de Poussin, à droite on voit au sol les masques de carnaval,
les vêtements et les sceptres terminés en pomme de pin, un bâton de berger,
la flûte arcaia, les couronnes de lierre, et l´animal prêt pour le sacrifice.
LE LIVRE D´ESTHER
Esther devant Assuérus de Poilly, d'après Poussin Nicolas
La fête des
Sacaea serait à l’origine de la fête juive de Pourim : « les
sorts »
Le Livre d´Esther est lu tous les ans lors de la fête de Pourim. Cette œuvre
est restée anonyme dont la date de sa rédaction est discutée, décrit la
substitution de la victime élue.
Haman, vizir du roi de Perse fut offensé par un Juif, Mardochée, cousin et
père adoptif d´Esther. Haman fait préparé une potence où il espère faire
pendre son ennemi, qu´il se promène à travers la ville vêtu du costume royal,
portant la couronne et monté sur le propre cheval du roi.
Grâce à
Esther, épouse du vrai roi persan les rôles seront renversés : Assuérus
fait pendre Haman et rend les honneurs royaux à Mardochée. Il y a là un
souvenir du Zoganes des Sacaea, réparti, si l’on peut dire, entre deux
acteurs, l’un qui espère jouer au roi et qui est pendu, l’autre qui joue au
roi, mais échappe au destin qu’on lui préparait.
La ressemblance de cette histoire judo- babylonienne avec les Sacaea est soulignée
par le nom de Mardochée (Mordecai = Marduk) et celui d’Esther qui
serait analogue à la déesse babylonienne Istar, l’Astarté des Grecs. Quant à
Haman, on a voulu l’identifier à un dieu élamite du même nom. Quoi qu’il en
soit, les juifs, en célébrant les fêtes de Pourim, avaient coutume de
crucifier une effigie de Haman et de la brûler. Symbolique reprise par le KKK
malheureusement avant de passer à l´action.
Une loi du Code théodosien interdit, l’emploi de la croix dans cette
cérémonie, la croix étant considérée comme injurieuse aux yeux
chrétiens ; mais l’usage de pendre ou de brûler un Haman a continué,
dans les communautés juives, jusqu’à nos jours.
LES SACAEA : au commencement du
printemps, ON JUCHAIT SUR UN ANE UN HOMME IMBERBE ET ON LE PROMENAIT EN
TRIOMPHE A TRAVERS LA VILLE. Il joue le rôle
d’un jeune Roi-Soleil, qui devait se cacher à la tombée de la nuit, sinon
c´était la bastonnade, et sans doute, la mise à mort.
LE ROI FILS DU PERE
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Barabbas devait être supplicié ; par contre ce fut Jésus qui mourut à sa place. Le nom de
Barabbas; signifie Fils du Père, et c´est bien le Fils du Père qui fut
attaché sur la croix.
Frazer croit que Barabbas n’est pas un nom, mais un surnom, qu’on donnait à
la victime choisie pour être exécutée, peut-être parce que la Pâque, dans les
pays syriens, avait été marquée à l’origine par le sacrifice du premier-né,
c’est-à-dire du fils mourant pour le père.
Philippe Champaigne
CARABAS, SANS CHAT DONNE BARABBAS
Philon, philosophe juif, vivait à Alexandrie
à l’époque de Jésus. Il raconte que, lorsque Agrippa, petit-fils d’Hérode,
reçut de Caligula, la couronne de Judée, le jeune roi passa par Alexandrie
sur la route de sa nouvelle capitale.
Alexandrie
ville anti-juive se moqua du nouveau roitelet. Pour cela, on saisit un pauvre
fou nommé Carabas, qui errait nu à travers les rues, poursuivi par des
gamins ; on lui mit une couronne sur la tête, on lui donna un roseau en
guise de sceptre, on l’habilla d’un semblant de robe royale et on l’entoura
d’une garde d’honneur.
La foule
criait Marin ! Marin ! . Mot qui signifie
« seigneur » en syriaque. Voici donc encore une mascarade analogue
à celle qui fut infligée à Jésus.
Mais qui fut le pauvre Carabas ? Ce nom n’a pas de sens en hébreu, ni en
syriaque, pourtant il faut supposé que ce pseudo-roi, opposé par la plèbe
alexandrine au roitelet juif, devait
aussi être juif. N’est-il pas tentant de supposer que Carabas
est une faute de texte pour Barabbas, qui ne serait qu´un surnom
désignant l´élu.
Origène, vers 250, connut des manuscrits de l’Évangile de Matthieu où on
lisait au chapitre XXVII, 16 :
« Et il y avait alors un prisonnier insigne, nommé Jésus
Barabbas. » on retrouve encore ce nom dans les manuscrits grecs,
araméens et syriaques, par contre il a disparu des évangiles catholiques.
L´ORIGINE ORIENTALE :
ATTIS ET ADONIS ou MORT INJUSTE et RESURRECTION GLORIEUSE D’UN DIEU
Si nous
avons commencé notre étude sur les bacchanales en faisant référence à un dieu
phrygien, fils du père, Zeus et d´une mortelle, poursuivons de ce côté
là : l´Orient.
Les cultes
d’Attis et d’Adonis étaient répandus en Asie, leur dogme essentiel était la
MORT INJUSTE et la RESURRECTION GLORIEUSE D’UN DIEU. C´est à dire l’exécution
d’un innocent préalablement revêtu des insignes royaux.
Adonis (Adwnis) est un nom originaire de la Syrie où la racine
"ADON" signifie : SEIGNEUR.
Myrrha, la mère d´Adonis, rappelle les tragédies de RACINE, où les
personnages sont prisonniers de leur
destin, lié aux caprices des dieux
Myrrha était amoureuse de son père,
Cinyras Avec l'aide de sa nourrice elle réussit à rejoindre le lit paternel.
Quand, Cinyras s´en aperçut il voulut la tuer. Myrrha, enceinte fut
abandonnée dans les bois. Pendant neuf lunes, elle implora les Dieux de la
bannir du monde des vivants et de celui des morts. Les dieux écoutèrent sa prière et la transformèrent en arbre à myrrhe. Myrrha
accouche d'Adonis par une fente de son écorce.
Johann Gottfried
Bartsch d'après Sébastien Bourdon : La Naissance d'Adonis
Bambini Nicolo au Musée des Beaux Arts de Rennes
Marcantonio
Franceschini, 1685-90
MYRRHA EST LA MERE DU
FILS DU PERE
Doté d'une grande beauté, Adonis fut aimé
d'Aphrodite. Qui l´ envoya dans un coffre en bois à Perséphone, pour sa
sécurité. Perséphone s'en éprit et le disputa à Aphrodite. Zeus résolut alors
l´affaire en ordonnant au jeune homme de passer un tiers de l'année avec
Aphrodite, un tiers avec Perséphone et le dernier avec la personne de son
choix.
Au cours d'une chasse, il fut tué par un
SANGLIER, envoyé par Artémis ou Arès. Des gouttes de son sang jaillirent des
anémones. Aphrodite demanda alors aux dieux infernaux de lui permettre de
vivre la moitié de l'année sur Terre, à ses côtés, et l'autre moitié dans les
Enfers. Autre version du mythe !
On célébrait ses fêtes avec grande pompe
à Byblos, à Alexandrie, etc. Elles duraient trois jours : le 1er était consacré à la mort, le 2e au deuil, le 3e à la joie. Seules les femmes prenaient
part à ces fêtes. Adonis était appelé « Tammuz » en Syrie et en
Phénicie. Il est ainsi nommé dans le
Livre d´Ezequiel VIII :14
Adonis est
associé à la ROSE et à la myrte, ce dieu symbolise la mort et le renouveau de
la nature.
ATTIS pour plus de détails voir le Coin de
l´Enigme
ATTIS EST LE FILS DE LA VIERGE NANA et de la Grande MERE QUI EST
A LA FOIS SON PERE PUISQUE CYBELE FUT HERMAPHRODITE. Il en résulte qu´ Attis
est donc à la fois l´ époux et le fils de Cybèle, qui est aussi son père.
Compliqué n´est-ce pas ?…. Mais cette complication se retrouve dans
le vocabulaire employé pour designer la Vierge Marie : Mère de Dieu mais
si Dieu est un trio, le fils étant inclus… S´ils n´étaient pas déjà 3, alors
Jésus est le fils de Dieu et la Vierge sa Grande-Mère… la pierre noire !
Il serait plus facile de dire que le fils d´un dieu est souvent un dieu
aussi, mais là nous tomberions dans la définition de la Prostitution Sacrée.
Adonis partant à la
chasse de James Northcote
Remarquez la ressemblance du vêtement avec le Jean Baptiste de Léonard de
Vinci
Cybèle, comme Vénus naquirent seulement à partir du sperme de dieu… est-ce
une immaculée conception ? puisque ce fait est asexué.
Nana fut fécondée par une amande tombée de l´arbre. Le fruit pénétra son sein
et elle donna naissance à Attis.
L´amandier fut engendré par le phallus coupée de Cybèle.
Attis est émasculé. Son arbre est un PIN comme Dionysos. C´est aussi un
chasseur qui mourra par un sanglier comme Adonis.
Pour ses fêtes : un pin abattu durant l'équinoxe, qui était transporté
au sanctuaire de Cybèle par la confrérie des dendrophores
« porte-arbre ». Enveloppé comme un cadavre, il figurait Attis
mort…la BÛCHE de noël ou les Sapins qui orne nos maisons à cette époque!
Le lendemain, jour de tristesse et d'abstinence, les fidèles jeûnaient et se
lamentaient. Les prêtres énuques appelés galles, puisque le COQ est l´animal
d´Attis, se flagellaient, et les néophytes, s'émasculaient à leur tour
rituellement.
Après une nuit, où ils étaient censés s'unir à la déesse, comme Attis, la
jubilation éclatait, se manifestait en mascarades et banquets.
Attis est représenté en berger avec le BONNET PHRYGIEN, le bâton du pâtre, la
syrinx et le tympanon.
Cybèle, était représentée par un bétyle.
Cette la pierre serait un météore. Cette pierre sacrée ou MAISON DE DIEU fut
rapportée à Rome par bateau à cinq rames. Ses fêtes s´appelées les Megalesia.
La
bacchanale fut également une danse française de la fin du XVIIIe siècle, particulièrement prisée sous le Directoire. Elle
fut ensuite introduite dans plusieurs opéras et ballets. C´est un peu
postérieur à Nicolas Poussin, mais les tendances commencent toujours bien
avant.
LES
LUPERCALES
Poussin: bacchanales de 1631-33 puis 1626
Les Lupercales célébraient FAUNUS, dieu
des troupeaux, le 15 février, fin de l´année romaine, qui commençait le 1
mars. Faunus fut remplacé par Saint VALENTIN.
On sacrifiait un bouc à leur dieu dans la
grotte, où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus.( voir
sur le tableau du haut, avec roi élu et bouc sur le point d´être sacrifié)
Deux jeunes hommes, vêtus uniquement d'un pagne en peau de bouc, assistaient
à la cérémonie. (Comme sur la toile ci-jointe. Faunus est placé juste sous la
protection de la statue qui symbolise le début de l´année)
Le prêtre sacrificateur leur touche le front de son couteau. Puis le sang est
essuyé d'un flocon de laine trempé dans le lait. À ce moment, les jeunes gens
doivent rire aux éclats. Puis ils courent dans toute la ville de Rome ;
ils sont armés de lanières taillées dans la peau du bouc sacrifié avec
lesquelles ils fouettent les femmes qui veulent un enfant dans l’année qu'ils
rencontrent sur leur passage pour les rendre fécondes.
La fête des Lupercales est une fête de purification, en fin
d’année.
C’est aussi une fête de passage : le
sacrifice dans la grotte est symbolique de la mort ; le rire aux éclats,
qui survient après la purification, symbolise le retour du souffle vital, et donc
la résurrection.
Le bouc est lui un symbole de fécondité.
Certains considèrent qu’avec les Liberalia et les Mamuralia, qui avaient lieu
du 15 février au 15 mars, elles font partie d’un cycle de rites initiatiques
marquant la fin de l’enfance pour les Romains.
Ici sur le Poussin ci-joint, des innocents jouent avec le bouc, fécond. Un
masque est montré à la bête. L´enfant qui monte sur l´animal tient une
cuillère comme le Fou du TAROT et les Goliards.
Deux arbres formant un X dont l´un est envahit par ou une vigne où du lierre.
Par contre nous avons deux statues très ressemblantes, unies par une toile.
FAUNUS
Le 15 février, DOUZE LUPERQUES, prêtres
de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal, au
pied du Mont Palatin où, selon la légende, la louve avait allaité les jumeaux
Romulus et Rémus. Il y a bien 12 enfants sur ce Poussin.
Faunus est le fils de Saturne et Circé ou, dans d´autres versions il serait son petit fils. Selon cette
tradition Latinus serait son fils qui par son père Faunus, serait le
petit-fils de Picus et de la nymphe Canens, ce qui fait à la fois de lui
l'arrière-petit-fils des dieux SATURNE, père de Picus, et JANUS, père de
Canens. : l´âge d´Or !
Protecteur des troupeaux, Faunus leur donne la fécondité et les défend contre
les loups, d'où le nom de « Lupercus » qui lui est aussi
souvent attribué (de Lupus : « loup »). C'est aussi un
dieu prophétique dont la voix retentit dans le silence de la nuit pour
prononcer des oracles.
Il lui arrivait aussi d'inspirer des
cauchemars aux humains. Aussi lui donne-t-on le nom d’Incubis (« cauchemar »).
C'était aussi un dieu qui rendait des oracles (d'où son qualificatif Fatuus,
« le Devin »), dévoilant l'avenir grâce aux rêves ou aux
voix surnaturelles émises par les bosquets sacrés ; il y en avait un
près de Tibure et un autre sur l'Aventin.
Les apparitions spectrales et les sons terrifiants qu'on lui attribuait dans
les régions boisées firent qu'on vit en lui un monstre aux jambes et aux
cornes de chèvre. C'est pourquoi IL FUT ASSIMILE AU DIEU ARCADIEN PAN, et, comme dans le cas de ce dernier,
l'idée naquit d'une pluralité de faunes que l'on assimila aux satyres grecs,
mais que l'on considérait généralement comme plus doux.
On est revenu en Arcadie, avec ce tombeau DIVIN.
Comme
toujours en partant de l´image, dans ce cas les bacchanales de Nicolas
Poussin, nous avons été poussés, pour une bonne compréhension à étudier
l´Histoire, avec majuscule. Cette histoire d´orgies arrosées de vin nous a mené
très loin dans le temps. Cet éloignement du point focal, qui permet de voire
ce qui se cache derrière un model, donne une image pas très
« catholique » de Jésus.
Au chapitre antérieur nous avons apprécié un Poussin Goliard, ce groupe avait
pour mission primitive de sonner les cloches à l´Eglise, avant de
s´apercevoir que le pouvoir royale était aussi un obstacle aux libertés du
peuple. Par cet analyse on peut conclure que Nicolas rend justice à cette
liberté.
SUITE : LA TRINITE DE
L´ESPRIT ... LES POMMES BLEUES DE POUSSIN !
ou
POUSSIN et L´R DE LA BONNE NOUVELLE
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