PELERINS,
CHEVALIERS ET TEMPLES
Bruce Chatwin nous dit qu´en sanscrit, peregrinar ( faire un
pèlerinage, avec PERE, pierre) a le même sens que JOUER AUX CHEQUES,
c´est à dire « arriver à l´autre
extrême ». Nous voyageons donc pour arriver de l´autre côté, plus loin,
au bout.
Là est tout le secret, le secret de la marche.
HERMES l´ARCADIEN
C´est donc le
martyrologe de Florus qui fit de Compostelle ce qu´elle est
aujourd´hui : le Chemin des oies,
ces animaux d´Hermès, le Chemin de saint Jacques. Nous avons vu que pour
beaucoup de raisons Jacques prend la place d´Hermès.
C´ est le dieu du commerce, le gardien des routes et des
carrefours, des voyageurs, des voleurs, le conducteur des âmes aux Enfers et
le messager des dieux. C´est hermêneús,
l´« interprète » de Zeus; Argiphonte , « tueur
d'Argos » aux cent yeux. On l´appelle aussi « lumière blanche, éblouissant », guide des héros et
« Psychopompe » conducteur d´âmes vers Hadès.
On le nommait également comme Hermai « des bornes en
pierre », placées le long des routes, qui étaient surmontées de la tête
du dieu et portaient, en leur centre et en relief, ses attributs virils.
En effet il était coutume de placer des empilements de pierres en son honneur
aux carrefours, bornes du Chemin : chaque voyageur ajoutait une pierre à
l'édifice. Ce que fait le pèlerin arrivé au sommet du Mont Irago, à la Cruz de Ferro, il suit un rituel jacobin qui se
base sur la tradition qui dit que ces cailloux chanteront nos louanges le
jour du Jugement Dernier. Ces tas de pierres laissés par les itinérants
d´appellent des MONT-JOYES
D´ailleurs c´est arrivé au Mont de la Joie que l´on aperçoit la ville de Compostelle, Champs
d´Etoile entre deux fleuves, le Sar et le Sarela. Le Sar est à l'Orient,
entre le mont de la Joie et la ville ; le Sarela à l'Occident. ( Sar,
étoile)
Les offrandes préférées d'Hermès, comme dieu des orateurs, sont le lait mêlé de
miel et les langues d'animaux !
Durant l´Antiquité un mois lui fut consacré Hermaios (mi-octobre à
mi-novembre). Ce qui l´associe à la fête des morts. À Athènes, au troisième
jour des Anthestéries, une offrande de gruau de graines est consacrée à Hermès
Chtonien.
Hermès est célébré sous le nom de Kadmilos au sanctuaire des Grands Dieux de
Samothrace comme le compagnon d'Axieros-Déméter, ou Cérès, la Grande Mère.
Après la guerre de Troyes, où il participa, comme Santiago
Matamoros, c'est lui qui amène Hélène en Égypte.
Là il sera confondu avec THOT, le dieu des savoirs cachés, et
deviendra ainsi l'auteur mythique, sous le nom d'Hermès trois fois plus
grand, ou Hermès Trismégiste, d'une véritable bibliothèque ésotérique qui
nourrira notamment les études des alchimistes du Moyen Âge.
Ses attributs : le pétase, c´est à dire un chapeau rond, comme celui de
saint Jacques ; le caducée,
bâton des pèlerins, ; les sandales ailées, indispensables pour la marche
à pied ; le strigile, instrument utilisé par les gymnastes pour se
racler le corps, faire sa toilette, et la bourse d'argent. Sans doute c´est
le pèlerin !
Hermès
et la Cruz de Ferro sur le Chemin de Compostelle
Hermès est un voleur :
Un soir, en Piérie, il vola les troupeaux de son demi-frère Apollon. Quand
Apollon découvre son voleur, Hermès le charme en jouant de la lyre ;
Apollon lui donne en échange de l'instrument, son troupeau, une baguette
d'or, futur caducée et le don de prophétie mineure grâce aux cailloux
utilisés pour la divination; il le fait également maître de l'oracle des
Thries, dont les prêtresses sont des femmes-ABEILLES !
C´est bien sur le champs d´Herm, il ne pouvait en être autrement,
actuellement place Delille, au cœur de la France que fut prêchée la première
croisade.
Chartres
L´ange signal le début de l´année maçonnique
le signe du Bélier régent des mois de
Nissam, Mars
DE PAPES A SAINT FLOUR
URBAIN II, pape promoteur de la première croisade, après
avoir suscité par ses discours enflammés, le besoin d´aller libérer le
tombeau du Christ, séjourna à Saint-Flour où il consacrera la première église romane incluse dans le Prieuré
bénédictin de cette ville.
Puis CALIXTE II, viendra à son tour en 1119 prier sur le tombeau de saint
Flour. Par une bulle il confirmera les privilèges, déjà
accordés par le pape Urbain II à l’abbaye bénédictine d’Aurillac, fondée par
le Comte Géraud en 894, et plus spécialement le droit d’immédiateté au Pape.
Ce droit donnait une indépendance telle à l’abbé qu’il se considérait comme
ayant une autorité supérieure à celle d’un évêque.
Calixte II fut le pape qui en 1119 institua le Chemin de Compostelle
GERAUD D´AURILLAC LE
PREMIER MOINE GUERRIER
Jetons un coup d´œil à ce Géraud.
GERAUD D´AURILLAC, qui possédant le titre de comte donna la terre à ses
serfs. Il ne voulut jamais se marier, et dissimulait sa tonsure sous une
coiffure, indicatif de sa noblesse. A cette époque les seigneurs portaient
les cheveux longs car les cheveux tondus étaient une marque de servitude.
Géraud fonda donc vers 885 l’abbaye d’Aurillac à
laquelle il donna, par testament et par codicille en 898, tout son domaine.
Il repoussa les offres de son parent le duc d’AQUITAINE GUILLAUME I, dit le
Pieux qui lui proposait de placer sa fondation sous sa protection. Ce duc
fondera CLUNY sur le même modèle qu’Aurillac. Géraud avait tenu à rendre sa
fondation autonome des hiérarchies féodales et ecclésiastiques en la mettant
sous la protection directe du pape et du roi qui lui accordèrent chacun un
diplômes d’immunité.
À la fin de sa vie, Géraud d’Aurillac devint aveugle. Géraud fut déclaré saint par la voix populaire. C’est un des
premiers exemples de canonisation dont le sujet sans avoir subi le martyre ou
être entré dans les ordres, devient saint.
Géraud est l’homme riche et puissant qui, sans renoncer à ses fonctions, met
la force et la richesse au service des faibles et des pauvres. C’est sans
doute le premier modèle du chevalier chrétien : un MOINE GUERRIER, un
TEMPLIER avant le Temple.( mort en 909 )
Cette abbaye d´Aurillac était restée en contact avec la Catalogne, foyer
intellectuel de premier plan où étaient conservées de nombreuses copies
d’œuvres antiques.
GERBERT D’AURILLAC, SYLVESTRE II
C’est dans l’abbaye fondée par Géraud
que le jeune GERBERT D’AURILLAC, sera instruit et s’initiera à la vie
monastique. Extrêmement savant, il deviendra pape à l’époque de l’Ans Mil
sous le nom de SYLVESTRE II .
Ce pâtre, que des moines de l'abbaye d'Aurillac remarquèrent quand il
observait le ciel à l'aide d'une branche de sureau évidée[,[ est entré dans la cour des grands par la porte du savoir.
C´est le premier pape français !
Après sa mort, l'Église oublie qu'elle avait tenu son pouvoir durant des
siècles par la maîtrise du savoir et se montre méfiante vis-à-vis des
érudits, la légende naquit : on
raconte alors qu'avant de mourir Sylvain II confessa avoir connu le démon
« Diane ». Bizarre non !? Légende, leyenda, ce qu´il faut
savoir lire… dans ce cas Rome refuse la lumière, qu´elle qualifie de
diabolique. Rappelons nous d´Orion et Diane de Nicolas Poussin.
Sylvestre fut le précurseur de GALILEE, il rapporta de ses nombreux voyages
l´astrolabe, d´origine grecque. Grâce à cet instrument il expliqua le
fonctionnement du système solaire, plus de 500 ans avant l´italien.
C´est encore lui qui instaura le système décimal, dit arabe qui résulterait
être indien, avec le tout nouveau ZERO. Ceci facilite les calculs qui seront
nécessaires pour la construction des grandes cathédrales gothiques. C´est
aussi Sylvestre qui à l´aide d´un bâton et de son ombre mesure les hauteurs
des tours.
Il écrit des traités de la division et de la multiplication, par exemple le Libellus
multiplicationum que Gerbert adresse à CONSTANTIN DE FLEURY qu´il nommait
« son Théophile ».
Il révolutionna aussi la musique qui était comprise comme la deuxième branche des
Mathématiques. Nous verrons par la suite que cette musique est importante
pour les églises.
QUELQUES SAINTS DU 4 NOVEMBRE
Gerbert est un auvergnat né à
Belliac, commune de SAINT SIMON, traversée par la JORDANNE. Or Simon est fêté
le même jour que saint Flour, que JESSE, ( père du futur roi David, l´arbre
de Jessé que nous reverrons à
Compostelle avec le rituel ) et que Saint Vital et Agricola !
Saint VITAL était l'esclave de saint AGRICOLA. Ils furent ensuite compagnons
dans le martyre. Saint Vital mourut d'épuisement au milieu des tortures et saint
Agricola fut cloué sur une croix. Quelques années plus tard, SAINT AMBROISE,
il ne pouvait s´agire que de lui quand on a affaire à des couple de
saints ! recueillera leurs reliques et dédicacera même une église à
Florence en leur honneur.
Saint Simon qui rapporte à saint Pierre à la
pierre de construction des temples. Il existe aussi un saint SIMON FOU DE
DIEU, plus tardif, qui dès son jeune âge, décida d'être " fou de Dieu
", loin de toute sagesse humaine. Habillé d'une pauvre chemise, hiver
comme été, il servait les habitants en leur ramassant du bois et se faisait
payer, juste de quoi vivre, supportant les moqueries et les humiliations. Son
audace à dire la vérité, irrita le nouveau prince, qui le fit bastonner au
point que saint Simon en mourut. On ne peut que penser au FOU du
TAROT ! ou au FOU DU ROI que
nous avons déjà rencontré au chapitre précédant.
LES NEUF INCONNUS
Il est de tous connu que Sylvestre II
possédait une tête de bronze qui répondait par oui ou non aux questions qu’il
lui posait sur la politique et la situation générale de la chrétienté. Selon
Sylvestre II (volume CXXXIX de la Patrologie latine de Migne) il
s’agissait d’un automate au procédé fort simple qui correspondait au calcul
binaires. Un analogue de nos machines modernes. Cette « tête
magique » fut détruite à sa mort, et les connaissances rapportées par
lui de l´Inde soigneusement dissimulées.
Cette « tête parlante » serait
une preuve d´un lien existant entre ce pape et la Société des Neuf Inconnus.
C´est vers l´ans 270 a.v JC qu´Asoka
monta sur le trône d´une Inde unifiée par ses antécesseurs. Il veut suivre
leur exemple et annexer les régions voisines. La guerre commence, mais le roi
est dégoûté par le nombre de victimes.
Il se met à penser et conclut que la
seule vraie conquête et celle du cœur des hommes car « la Majesté
Sacrée désire que tous les êtres animés jouissent de la sécurité, de la
liberté à disposer d’eux-mêmes, de la paix et du bonheur. »
Cette paix bienheureuse ne peut se
produire qu´avec l´ignorance. Mais que faire du savoir de la science ?
Il fonda alors une société de sages chargée de conserver dans le secret cette
connaissance : les Neuf Inconnus. Neuf
anonymes pour neuf livres de science spécifique, chacun d´eux fut
chargé de le transmettre à son héritier.
Le Baphonet des templiers
serait-il une autre tête parlante ? Le crâne étant déjà le symbole de la
connaissance ésotérique, cachée. Les premiers chevaliers du Temple de
Jérusalem étaient aussi au nombre de 9 !
SAINT FLORIUS
Revenons à Saint Florus, qui donna
son nom à cette ville auvergnate. Le nouveau pape Jean XXII, Jacques
d’Euze ou Dueze, troisième français à chausser les sandales de Pierre, mais à
Avignon, succédant ainsi à BERTRAND DE GOT, avait une de ses sœurs, Marie
Dueze, mariée à PIERRE DE LA VIE dont
la famille était propriétaire d’immeubles à Saint-Flour. Il demanda à Bernard
Gui ou Guide, qui sera doyen d’Albi dix ans plus tard (1290), puis de
CARCASSONNE, personnage devenu populaire par
le livre d´ Umberto Eco, le Nom de la Rose, d´écrire l´histoire de ce saint
Florius.
Ce Florius fut l´un des 72 disciples de Jésus, l´un des premiers à
christianiser la France, avec plus de succès que saint Jacques en
Espagne. Il fut envoyé par saint
Pierre pour évangéliser la NARBONNAISE romaine, puis sur ordre divine, il se
rendit chez les Arvernes et c'est là qu'il donna sa vie à Dieu.
Saint Flour qui en occitan se dit Sant Flor, ( fleur ) est aussi appelé Saint
Cloue ! Ce qui rappelle Flore aussi appelé Chloris, qui était très
célébrée à Rome, puisqu´elle favorisait les récoltes. Flore qui donna son nom aux fleurs,
habitait les îles fortunées, les Canaries de nos jours. Là où passeront les anciennes MERIDIENNES
officielles. Mais aussi saint Agricola qui fut cloué selon sa légende.
RETOUR AUX SOURCES
Un flamine particulier, Flamen
Floralis, était consacré à Flore,
c´est à dire un prêtre romain voué au
culte d’un seul dieu. Il n´y avait que 15 de ces flamines qui portaient
l’apex, un bonnet conique en cuir blanc : 3 majeurs et 12 mineurs. De
ces dernières la première déité citée dans les listes par son importance
c´est Carmenta qui fut une prophétesse d´ARCADIE aimée par MERCURE / Hermès,
elle eut Evandre. Mère et fils voyageront en Italie où ils seront accueillis
par FAUNUS. Cette Carmenta c´est aussi Thémis la mère des Moires, plus
connues sous le nom de Parques, celles qui tissent le fil de la vie et le
coupent.
CARMENTA était accompagnée de deux Camènes : Antevorta (ou Anteverta, ou
Prorsa, ou Porrima), la fée du passé, et Postvorta (ou Postverta, ou
Postuorta, ou Postuerta )la fée de l’avenir. Après sa mort à l’âge de 110
ans, elle fut admise parmi les dieux Indigètes de Rome. On la représente
comme une déesse des eaux, sous les traits d’une jeune fille dont les
cheveux, qui frisent naturellement, retombent par anneaux sur les
épaules ; elle porte une couronne de fèves, et près d’elle se trouve une
harpe, symbole de son caractère prophétique. Sa fête, les Carmentalia, avait
lieu les 11 et 15 Janvier.
C´est la Madeleine et les deux Marie. Salomé étant la mère de Jacques.
EVANDRE apporta dans ses bagages
l´enseignement de l´agriculture et des lettres ajoutant à ceci sa sagesse, il
fut respecté des aborigènes qui, sans l’avoir pris pour roi, lui obéirent
comme à un ami des dieux. Il bâtit à Cérès le premier temple sur le mont
Palatin. On pense que c´est lui, Évandre qui apporta en Italie le culte de la
plupart des divinités grecques, qui institua les premiers SALIENS.
Quelques mythologues sont persuadés que c’était Évandre qu’on honorait dans
SATURNE, et que son règne fut l’âge d’or de l’Italie.
Un autre flamine était dédié à PORTUNUS, dieu des portes et des clés,
protecteur des entrepôts de blé des bords du Tibre.
Ces derniers personnages rappellent Janus à qui aucun flamine n´était dédié.
On semble s´être éloigné de nos bâtisseurs de cathédrales, mais pas du tout
en fait. Chaque église est un navire inversé, une arche de pierre, qui
contient des reliques et des tombeaux ou Arcas.
JANUS PATRON DES CONSTRUCTEURS
Janus
Médaillon du Zodiac d´Amiens
Janus, qui revient si souvent dans
l´œuvre de Poussin est le dieu des Solstices, celui des deux portes,( son nom
viendrait de janua, porte en
latin, selon Tertullien ) celui du principe et de la fin, mais aussi le patron des constructeurs
romains.
Le solstice d´été s´appelait alors, janua
inferni, Porte de l´Enfer, ou humaine, alors que celui
d´hivers se nommait janua coeli, ou Porte des Cieux, des Dieux. Ce dieu à deux visages
était pour les maçons romains la porte de l´initiation et ses mystères. Cette
dévotion fut transmisse aux constructeurs de cathédrales du Moyen-Âge, qui
passant par le filtre catholique se transforma en culte des deux Jean.
En effet nos Jean marquent aussi
les solstices : Jean le Baptiste, le décapité, fêté les 21 juin, ouvre
la porte à l´été et Jean l´évangéliste, l´immortel, le 27 décembre , à l´hiver.
Pour cette raison souvent saint
Jean est représenté avec les attributs des deux personnages bibliques à la
fois, c´est à dire agneau et livre.
Ainsi ces deux Jean accompagnent
souvent Jésus. Ils symbolisent ainsi à la fois les deux étapes du
Sauveur : le début de son
ministère et la fin, aussi bien sa mort comme sa nouvelle Venue, décrite dans
l´Apocalypse, comme ils ouvrent les deux phases du cycle annuel, symbole
réduit du cycle universel du Temps et son histoire.
Sur les Jugements Derniers sortis des
mains des artistes, le Baptiste est assis du côté de l´Enfer et Jean du côté
du Paradis.
Chez Memling Jean est l´ imberbe en
rouge placé juste au dessus de la Vierge
En blanc chez Van Der Weyden, mais le seul non barbu derrière la Vierge
Jean Batiste, dans les deux cas fait face à la Vierge, lui côté Enfer, elle
et Jean côté Paradis
Le prénom Jean vient de l´hébreux,
« Yohanân », Dieu a fait grâce.
Les représentations de Janus sont assez fréquentes sur les murs de nos cathédrales, mais toujours associées avec le zodiaque. Donc
avec le rythme des saisons, des récoltes, des travaux des champs, des cycles
planétaires.
Les romains le représente tenant
d’une main une clef, et de l’autre une verge, pour marquer qu’il est le
gardien des portes (januae) et qu’il préside aux chemins. Car à lui seul
Janus gouverne la vaste étendue de l’univers. Il préside aux portes du ciel,
comme saint Pierre.
Janus se fit un bateau et arriva en Italie où il construisit une ville :
c´est un bâtisseur ! qui connaît l´art de la nautique.
Saturne, chassé du ciel, se réfugia au pays de Janus, où il fut bien accueilli, tant et si bien que Janus
l’associa même à sa royauté. Par reconnaissance, le dieu détrôné de l´Olympe
le doua d’une rare prudence qui rendait le passé et l’avenir toujours
présents à ses yeux, ce qu’on a exprimé en le représentant avec deux visages
tournés en sens contraires. Don de vision de prophétie, comme Carmentis qui
venait d´ARCADIE. ( Carmentis vient de Carmen, Chant Magique)
Dans ce sens c´est un peu Salomon qui régna avec le don de la sagesse cadeau de Yahvé. Lui aussi
était supposé voir le futur à l´aide d´ objets magiques, et avoir un démon à
ses ordres : ASMODEE, constructeur de son temple d´après les légendes.
C´est la seconde fois que l´on retrouve ce « Démon de Gardien »
Enfin, certains lui attribuent pour
parèdre l’antique déesse Jana ou Diana, et voient dans ce couple de divinités
exclusivement latines un parfait équivalent de celui formé en Grèce par
Apollon et Artémis, à laquelle Diana fut rapidement identifiée. Diane le
démon de Sylvestre II.
Diane, Artémis, Eos…celle qui ouvre les yeux ! Comme nous avons constaté
avec l´étude des tableaux de Nicolas Poussin.
Sur le revers des médailles dédiées à Janus on voyait un navire ou simplement
une proue, en mémoire de l’arrivée de Saturne en Italie sur un vaisseau,
donnant naissance à l´Âge d´OR.
A Compostelle les deux personnages qui reçoivent les pèlerins qui vont
franchire le grand portique dit de Gloire de la cathédrale sont Salomon, la
Sagesse et son père David avec sa lyre, don de prophétie.
Il y a tout un rituel pour entrer et pouvoir
regarder l´Arca de l´apôtre, mais d´abord jetons un coup d´œil aux portes
latérales.
A Chartres, Janus est
représenté deux fois, une tenant la galette et une coupe et l´autre coupant
la galette
Remarquons que cette galette a la forme de chrisme
LES DEUX PORTES, ou LE BLANC et LE NOIR ou
la DAME AU CRANE
LA PORTE NORD dite Francigena ou Porte de France, car
jusqu´à elle arrivait le chemin français. La place de devant s´appelle de
l´Immaculée mais aussi de l´AZABACHERIA, car c´est là que les artisans
travaillaient le JAIS ou azabache.
Cette porte est aussi appelée porte du PARADIS devant laquelle coulait
une fontaine pour purifier les pèlerins.
PORTE SUD ou de LA PLATERIA, le Portail des Orfèvres, car il s’y faisait le commerce de
bijoux d’argent, plata en espagnol.
Sur le tympan de gauche, la Tentation de Jésus dans le désert. Sur la droite,
on voit une femme à demi-dévêtue qui porte un crâne sur ses genoux…Marie Madeleine….son autre tentation ?
Cette scène ferait référence à une légende initiatique d'origine templière ou
cathare. La légende dit : « qu'il y eu une pucelle qui serait
tombée enceinte, alors qu’elle assurait ne pas avoir eu de contact avec un
homme. Ses pères l'ont tuée pour dissimuler la honte et ils l'ont enterrée.
Une fois enterrée une tête sortait de la
tombe et elle prédisait le futur des hommes. Cette pucelle ne prie pas à genoux mais assise
sur deux lions. Le sujet est répété dans la
cathédrale, dans un chapiteau du déambulatoire ; au lieu de crâne elle
soutient une tête monstrueuse. »
Les pèlerins entraient par la porte Nord de Azabachería comme symbole de ce
qui est noir et sortaient purifiés par la porte Sud de Platerías, comme
symbole de ce qui est blanc.
LA FIGA ou HIGA…la MAIN NOIRE..COUPEE
C´est le souvenir que les pèlerins
devaient se procurer, pour éloigner le Mal d´ œil, un mal que possèdent
certaines personnes et qui le transmettent par le regard. Il s´agit d´ une
main en jais fermée dont le pouce se trouve entre l´index et le majeur.
La Figa ou higa c´est le nom
populaire pour le sexe féminin, qui est comparé à une figue.
La croyance populaire disait que pour éloigner le diable, la femme devait lui
montrer son sexe. Ce qui choque avec les dires de l´Eglise qui voyaient
toutes les femmes comme créatures
démoniaques, copulant avec la Bête.
Le jais est sensé protéger contre les catarrhes oculaires, donc guérit la
VUE.
A part protéger les yeux, il fait fuir les serpents, dénonce la présence des
démons et permet de prouver la virginité des jouvencelles.
Paradoxalement, il brûle avec de
l'eau et s'éteint avec de l'huile.
Ce symbole fut interdit pas l´Eglise, à cause de son contenu jugé trop païen.
Le Jais est la pierre du Capricorne, de l´hiver, symbole de la REGENERATION
du bois, en charbon puis en JAIS. La Figue est aussi le fruit de Dionysos,
dieu de l´hiver, associé aux Enfers, par sa couleur rouge. Le figuier est
associé à la vie cachée dans le monde méditerranéen, car il pousse spontanément
là où il y a de l'eau souterraine et révèle les sources.
RITUELS JACOBINS: ALCHIMIE DU CŒUR
PORTE SAINTE OU DES PARDONS :
Elle ne s´ouvre que la veille du jubilé, le 31 décembre et restera battante
toute l´année. Elle est présidée par l´apôtre Jacques et ses deux
disciples : Athanase et Théodore. De chaque côté de celle-ci 24 saints ce qui leurs vaut le nom des 27
de la porte sainte : “Os
vintesete da Porta Santa”.
Le Jubilé Xacobino a lieu les années où la saint Jacques, le 25 juillet tombe
un dimanche c´est à dire tous les 6, 11, 6, et 5 ans.
Portique de Gloire
LE PORTIQUE DE GLOIRE: Donnant sur
la grande place de l´ OBRADOIRO ( de obra, œuvre et oiro, or en
galicien ) ; œuvre d’or, nom très alchimique, qui annonce la suite.
Entourant l´arc central, le Paradis puis l´Enfer, l´Apocalypse de Jean. C´est
là que saint Jacques reçoit les pèlerins, au dessus de lui le Pantocrator
entouré de musiciens. Le tout appuyé sur une colonne qui représente l´arbre
de Jesse. Celle-ci repose sur un ensemble de monstres dominés par un
GEANT !
C´est au pied de cet arbre qu´il faut poser la main, pour solliciter les 5
grâces ou désires. Le pilier est d´ailleurs fort usé à cet endroit. La pierre
a été modelée par les milliers de pèlerins.
Puis, on passera à la partie postérieure de cette colonne, là nous
attend Maître Mateo connu comme : “O Santo dos Croques”. Devant cette figure qui surveille l´autel,
nous allons nous cogner la tête sur son front, 3 fois ! pour recevoir de
lui sagesse et prudence.
Ensuite il faut se diriger vers l´autel du côté droit, celui de la
Conscience, de l´Enfer et monter
derrière celui-ci pour embrasser la gigantesque image de saint Jacques. Une
étoile d´or en relief sur son dos vient se poser sur notre plexus solaire,
notre cœur.
Ce n´est qu´alors que l´on pourra voir l´arche où reposent ses restes, la
Mort, sous ce même autel, l´entrée se situe du côté gauche, celui du chemin
de l´inconscience, du Paradis.
Maître Mateo
Il ne nous reste plus qu´à écouter la
messe à midi, celle du pèlerin pour voir le Botafumeiro, le roi des encensoirs comme le nomma
Victor Hugo, se balancer dangereusement des voûtes d´un transept à l´autre, en parfait équilibre :
droite / gauche ; conscient / inconscient.
Il y a toute une symbolique très spirituelle, attachée à cet objet qui nous
est expliquée au debout de la messe;
mais aussi une version plus pratique.
Au Moyen- Âge, l´église donnait asile
la nuit aux pèlerins, comme la
toilette n´était pas trop à la mode, pour remédier aux odeurs humaines, on
parfumait l´ambiance de façon cérémonieuse.
LA TAU DU CHEMIN
Juste sous le Pantocrator, le saint Jacques du portique de Gloire, celui
qui reçoit les pèlerins, porte une canne terminée en TAU.
Cette Tau, nom grecque de la dernière
lettre de l´alphabet hébreux, c´est notre T. T de tombeau, de mort.
Les franciscains et les antonins portaient ce symbole, eux qui soignaient les
malades du Chemins, offraient cette croix particulière comme amulette aux
voyageurs. En effet cette Tau, était
considéré comme signe de protection contre les maladies et les dangers
divers du Chemin comme les bandits. Ces bandits de la Route que l´on appelait
alors GALLOFOS, ou faux coqs, puisque en habits de pèlerins leur but n´était
pas d´atteindre Compostelle, mais la bourse des vrais voyageurs. (Voir symbole du Coq )
Dès 1161 les Chevaliers de saint
Jacques protégeaient les itinérants, portant une croix rouge en forme d´épée,
centrée d´une coquille ou VIEIRA sur leur blancs manteaux.
Ce signe de conversion, pénitence, élection et protection, était fait sur le
front des enfants juifs.
D´après Ezéchiel: " Ne fait aucun mal au porteur du sceau de
tau ". Ce qui rappelle le
signe de Caïn. La Tau c´est un augure
du « bien vivre et de mieux mourir ».
Ce portail de Gloire, relate le Jugement Dernier, c´est l´Apocalypse. 7 :
3 « Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux
arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de
notre Dieu ».
C´est bien le front que l´on cognera
sur celui de Maître Mateo, après avoir placé sa main au dessus du géant.
Ce signe d´après URBAIN IV serait une Tau.
Pourtant il y a aussi une marque faite aussi bien sur le front que sur
la main, c´est celle de la Bête…. « ceux qui n'avaient pas adoré la
bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur
leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille
ans. »
POLARITE ET LUMIERE
La Bête, scellée sous le temple,
c´est la Wieuvre, les Dragons
aquatiques, n´oublions pas que chaque temple est une caisse de résonance
tellurique, c´est le GEANT qui soutient le temple et apaise les monstres de
l´entrée, nos démons, sous l´arbre de Jesse. C´est aussi l´Asmodée de
RENNES-LE-CHATEAU au dessus duquel on trempe la main, pour faire le signe par
lequel il sera vaincu.
Après libre à nous de suivre le chemin de l´Inconscience ou celui de la
conscience. C´est à dire faire un tour dans notre cervelle. Cette caisse de
résonance qui est comme notre Crâne. Le Crâne du jeu de l´Oie, jeu de l´ouïe,
jeu qui mène à la Gloire et au-delà, qui ouvre notre cœur.
La musique appartient aux
mathématiques, ses vibrations ne nous laissent pas indifférents, ni
physiquement, ni spirituellement. Elle apaise, stimule, soigne ; elle
crée, c´est le VERBE. Cette Musique se retrouve sculptée en pierre avec les
musiciens du portique de Gloire. La pierre vibre, elle vie, elle chante,
c´est Hermès jouant sa lyre, c´est Carmen la déesse aquatique, couronnée de
fèves.
La FEVE de la galette des rois, de l´épiphanie du début Janvier comme la fête
de Carmen notre reine couronnée. Cette fève dont les origines symboliques
remontent à l´Egypte antique par sa forme rappelle celle d'un embryon ou vie
future.
Un champs de fève n'était autre que
le lieu où les morts attendaient leur résurrection. Et nous sommes bien au
tombeau de Jacques.
Elle contient l´ âmes des morts, pour le monde grecque. D´ailleurs Pythagore
préféra se tuer au combat que de traverser un champ de fève. Le Jugement
Dernier pour un chrétien !
Fèves noires et fèves blanches servaient de bulletins de vote pour toutes les
élections, chez les hébreux…les élus iront aux paradis. Donc Carmen a bien sa
place ici à côté d´Hermès. Comme la Vierge avec Jésus, ou celui-ci avec
Madeleine et son crâne, mais aussi Jacques et Salomé placée elle à droite de
l´autel.
Ce temple, auquel nous sommes arrivés
en suivant la vieira, cette crypte ou
sépulcre naturel, cette coquille
saint Jacques qui n´est autre que celle d´Aphrodite- Venus, la gardienne du
Chemin, la protectrice de ceux qui cherchent la lumière.
C´est l´étoile Vénus si ambiguë, à la
fois Amour et Démon ; Vue et Obscurité. Obscurité nécessaire pour que la
graine germe.
C´est le miracle du chevalier qui au
Finisterre tomba à la mer avec sa monture et son armure. Evoquant le saint,
il ressortit de l´écume sain et sauf, à la lumière solaire, chargé de
vieiras, signe d´Amour et de vie après la mort.
Il fut sauvé par un saint patron qui façonne la pierre. Et c´est bien jusqu´à
la mer, au Finisterre que nous devons arriver, à Noia. Case 63 = 6 + 3 =
9 ; fin de la RouX. (L´Auvergne a pour numéro le 63 !)
Cette pierre vibrante et creuse,
qu´est la cathédrale, notre crâne, reçoit la lumière pour la transmettre aux
pèlerins, c´est LE VERBE GENERATEUR DE LUMIERE. Ici aussi ce Mystère de la
Lumière est matérialisé de façon
symbolique aux deux équinoxes ( 21 mars et 22 septembre ) lorsqu´un rayon le
soleil illumine, le cycle de la Nativité. C´est un phénomène redécouvert très ressemant qui se répète le long du Chemin. Les équinoxes étant les
moments de l'année où le jour et la nuit sont approximativement de même
durée. La balance est équilibrée. LES POMMES BLEUES DE COMPOSTELLE !
Quand on a compris, au moins, cela on ne peut que
s´émerveiller devant tant de savoir.
Ce savoir ancestral que détenait Maître Mateo, qui n´est qu´un architecte
parmi tant d´autres, érudits possesseurs de connaissances .
Connaître la vérité nous rend libre,
car savoir, c´est pouvoir. Et ce pouvoir dérange
Comme il semble que la vraie connaissance à toujours déranger les Dieux
Alors Maître Mateo est un lutteur de Dieu
Le Secret, pour autrui, ne vaut pas ce que valent les pas qui m´ y
conduisent. Ces pas sont nécessaires.
J.L.Borges
SUITE : LES
SEIGNEURS DU SEPULCRE DE GRASSET D´ORCET
ET …
LE 17 JANVIER CHEZ POUSSIN !
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