II - LES BERGERS D´ARCADIE… ou
PÂRIS, TROIS DAMES ET … UN TOMBEAU
François Xavier Fabre
BEAUTE, FORCE et SAGESSE, la TRINITE ou le 666
Pâris tend à Vénus, avec Mercure pour témoin, la pomme d'or
symbolisant la BEAUTE, tandis que ses rivales,
Minerve et Junon, avec
son paon, symbolisent la SAGESSE et la FORCE.
En somme un triangle. LE TRIANGLE dont les trois côtés correspondent aux formules « bien penser, bien dire, bien faire » ou « passé, présent, futur ». Ses trois angles, déesses ici : signifient
« Sagesse,
Force et Beauté » qui sont les
attributs de Dieu ; ou « sel, souffre et mercure », principe de l’Œuvre de Dieu et aussi les trois règnes de la Nature, empire du Créateur et les trois phases de la révolution
perpétuelle : « naissance, vie et
mort ».
C´est à dire la suprématie de Dieu qui gouverne sans être gouverné. En somme
le triangle c´est Dieu, qui est trinitaire.
Nous avions déjà associé à la Dame de Poussin une trinité lunaire face à une
masculine ou solaire, formée par les bergers.
Cette Venus rappelle la mère de Lumière que
fut la Fornarina pour Raphaël.
( Eros- Cupidon, l´un de ses
fils est présent et la signale comme mère ; puis il y a le
flambeau à ses pieds, donc elle est aussi lumière )
Venus promit à Pâris, en échange de la pomme de beauté, de lui accorder l'amour de la plus belle femme de Grèce c´est à dire Hélène…
Le prénom d´Hélène vient de Hélê, ECLAT DE SOLEIL
Elle lui promit donc l´amour de la
luminosité !
Léda de Vinci
Hélène était fille de Léda, reine mortelle et de Zeus celle-ci naquît d´un œuf puisque le
dieu prit la forme d´un CYGNE pour féconder sa mère.
Cet œuf ( coque 9 ) donna « deux enfants divins » des jumeaux de
différents sexes …faut-il s´en étonner ?
Une tradition, remontant à l'époque du poète
Stésichore (VIe siècle av.
J.-C.), veut que, pour être gardée en toute sécurité, Hélène ait été
emmenée auprès du roi Protée d'ÉGYPTE, alors que Zeus et Héra ne laissèrent
qu'un fantôme lui ressemblant accompagner Pâris à Troie, fournissant ainsi un
prétexte à la guerre, que Zeus avait déjà décrétée afin de réduire la
méchanceté et la multitude des hommes.
Après la guerre, Ménélas retrouva Hélène en Égypte et la ramena
chez lui.
DES CHIFFRES ET DES LETTRES
Remarquons
aussi que les chiffres associés aux couleurs donnent toujours 6, lien entre le
Haut et le Bas, signalés par Héra-Junon, pour les déesses :
Venus en bleu = 6 ; Pallas
Athéna en vert, blanc et marron => 5 + 9 + 1 = 15 = 6 et enfin Junon en
rouge et jaune => 2 + 4 = 6
donc le trio donne 666 ! comme nous avons rencontré très souvent.
Trio qui correspond au SAC
PHILOSOPHIQUE et au CERCLE
ZODIACALE ( voir Le sac
philosophique, le Cercle de l´abbé ou la science de la pomme )
que Dieu gère avec le
nombre 666, cela correspond à une année cosmique.
Le 666 est aussi lié à l´eau, donc à Venus sur toutes ses facettes.
N´est-ce pas la planète Venus à qui on donna le nom de Lucifer ?
Le mari de cette déesse , Vulcain-Héphaïstos, dieu souterrain du feu, ne
s´appelait-il pas aussi Mulcifer ?
On obtient ainsi l´hexagramme de Salomon
qui figure l´Eau ignée ou le
Feu aqueux des alchimistes.
Nous allons voir comment les artistes tels
que Mucha et le Guerchin relient ce diable à
l´eau, comme le fera
Bérenger Saunière avec
son bénitier.
Tandis que Pâris assit sur sa cape royale rouge, c´est à dire le 2 de dualité,
de l´androgynie, ne peut porter qu´ un bonnet phrygien vert, car le 5
correspond à l´Homme.
On pourrait parler des quatre saisons mais je préfère vous laisser avec
l´allégorie de Bartolomeo Manfredi
(1582 +/- 1622), (au centre)
sur ce thème et parler de belle saison comme nous verrons plus loin avec
Junon.
Le Printemps de Mucha : Perséphone a mangé des graines de
grenade
Ici le Diable, Pluton est liée à l´eau souterraine, jaillissant d´une
fontaine élaborée.
Les 4 Saisons
Le Guerchin , saint Jean Baptiste sur une pierre cubique
puisqu´il est le patron des constructeurs, remplie sa coquille à l´eau d´une
source.
Raoul a bien vu le visage de profil d´un démon dessiné par le rocher.
Simple hasard ? ( Merci Raoul )
Remarquez dans les deux tableaux la présence de la coquille
UN TOMBEAU A IDA ou LE TOMBEAU DE DIA
Tout
le monde connaît l´histoire de l´élection de Pâris et ses conséquences
comptées par Homère,
cet auteur antique à qui Ingres dédia une superbe apothéose incluant, au
premier plan un Nicolas POUSSIN au
regard tourné vers nous ( voir étude du
tableau )
Le tableau de Fabre, élève de David, originaire de Montpellier,
parti vivre en Italie, très intime du dernier STUART et de sa veuve,
me rappelle en quelque sorte les
fameux Bergers d´ARCADIE.
Je m´explique…
On pourrait dire que le sexe et les conditions sociales des personnages sont
INVERSES : trois femmes pour un
seul pâtre
et
puis la scène se déroule également devant un JOLI TOMBEAU !
Tombeau richement décoré par une reine ou une déesse couronnée à la mode
solaire, tombeau surmonté par des rameaux de pins, symbole d´immortalité.
Il y a aussi un autre monument funéraire plus haut sur le versant de la
colline.
Ici il ne s´agit pas de l´Arcadie mais du Mont IDA, non celui de la Crète,
mais de la Troade, puisque c´est là qu´habita ce prince berger.
Le Mont Ida fut le scenario de
plusieurs événements mythologiques
importants, reliant tous le Ciel et la Terre :
C´est
là que le prince troyen Ganymède fut enlevé par Zeus avant de monter aux
cieux.
Venus- Aphrodite y rencontra le mortel Anchise, issu de la famille royale de
Troie alors qu´il gardait ses troupeaux, de qui elle eut Enée.
D'après le récit de Virgile, Romulus (confondu d´abord avec Quirinus puis avec Mars) et
son frère Remus seraient les descendants d'Énée par leur mère Rhéa Silvia, et
fils du dieu de la guerre Mars.( voir Prostitution Sacrée )
Enée devint le dieu Indiges ( de Sol Indiges, Soleil Naissant ou
Soleil Invoqué )après son décès donc on peut aussi parler d´apothéose.
Hermaphrodite, fils d´ Hermès et d'Aphrodite y fut élevé jusqu'à son
adolescence, peu avant sa rencontre avec la nymphe Salmacis avec qui il
deviendra un, donnant ainsi naissance à l´hermaphrodite sacré que nous avons
rencontré au chapitre antérieur à propos de la Fornarina.
Puis, après l´épisode de Pâris, les
dieux olympiens s'y installent pour observer le déroulement de la guerre de
Troie.
Finalement il faut
souligner que le lieu fut également
l´emplacement d´un sanctuaire dédié à Héra- Junon et à Cybèle, appelée
aussi DIA.
DIA qui est en relation directe avec les Bergers d´ARC-a-DIA.
Cette dernière portait aussi le nom de Mater deum magna Idaea, « Grande
Mère des dieux, déesse de l'Ida »
Elle s'y serait établie au VIIe siècle
av.
J.-C., après avoir quitté Pessinonte, en Galatie.
La Galatie est une région d'Anatolie, Ankara dont le nom provient des
Galates, peuples CELTES qui, dans l'Antiquité, y
migrèrent .
D´abord ils s´installèrent au sud sur
les bords du Sangarius ( que l´on retrouvera plus bas avec la légende de
l´androgyne et de Attis) puis ils se concentrèrent dans la partie nord de la
Grande Phrygie, lui donnèrent le nom de Galatie, et reçurent eux-mêmes
l´appellatif de Gallo-Grecs.
Mais avant de poursuivre avec Cybèle jetons un coup d´œil à Hèra-Junon
avant de passer à l´abbé BOUDET
HERA-JUNON ET LA BELLE SAISON
Il n´y a pas que l´abbé Boudet qui rapprocha l´étymologie des
noms à une origine anglaise
Franz Rolf Schröder[ 1893- 1979 ]avança un
rapprochement entre le nom d’Héra du nom indo-européen de l’année *yērā-,
présents en anglais year, allemand Jahr…
Et Jean Haudry dans son essai La religion cosmique des
Indo-européens (1987) précise le sens de *yērā- comme la
belle saison de l’année,
comparables au grec et vieux russe jarǔ, printemps,
belle saison.
Cette étymologie révèle la nature originelle de la déesse, la signification
de son union avec Zeus interprété comme Ciel-diurne : c’est le
retour de la partie claire de l’année.
L’Héra, la porteuse de vie d’Empédocle est « celle qui apporte une
récolte abondante ».
Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n’est que par la
suite par son union avec Zeus, qu´elle est interprétée comme le prototype de
l’union légitime.
Sa couleur symbolique est la couleur blanche theá leukốlenos, déesse
aux bras blancs, divinité d’élection d’Argos « la ville
blanche ».
Si Héra est liée au symbolisme de la vache blanche,
c’est dans la mesure où cet animal est symbole de prospérité et d’abondance.
Héra est liée aux Heures, ces divinités du
retour du printemps et enfin aux héros dont le prototype est Héraclès , celui
qui a la gloire d’Héra.
Le héros ainsi, selon Haudry, est celui qui né mortel, ce ne
sera qu´en conquérant la belle saison de l’année, donc Héra qu´il
échappera à la mort.
Héra est également la déesse des épouses, protectrice du
couple, de la fécondité et des femmes en couches.
Mais sous son épiclèse de hoplosmía, au cap Lakinion et à Élis,
elle assume une fonction guerrière, donc sous cette facette elle rejoint
Athéna.
La cité de Stymphale consacre trois temples à Héra sous différentes
épiclèses : Parthenía
, « vierge », Teleía
, « épouse de Zeus » et Khếra , « séparée de Zeus ».
Donc elle représente la triade au même titre que Pallas Athéna, la Vierge,
Aphrodite, la Mère et Junon, celle qui n´est plus en âge de reproduction.
On comprend alors le choix de Pâris porté à Venus.
Fabre sainte Famille
Quelle différence entre Pâris se rendant au charme de Venus et par exemple
ici , celui de Jean Baptiste, représenté souvent avec un agneau, tel un
berger éloigné de la civilisation,
se prosternant sur ce tableau du même artiste devant la Mère de Dieu et non
celle des dieux, à la fois Vierge,
Mère et Veuve ( séparée de Joseph bien que mariée à lui ) ?
UN LIEU TERRIBLE ! UNE PIERRE ET UN ABBE
Revenons à CYBELE qui
était honorée dans l'ensemble du monde antique, comme Mère des Dieux
Le centre de son culte
se trouvait d´abord sur le mont Dindymon, à Pessinonte, où le BETYLE qui la
représentait, serait tombé du ciel.
Bétyle ou bétel, mot qui provient de
l'hébreu 'Beith-el' , soit « demeure divine » ou
« Maison de Dieu » .
Par la suite, ce mot fut utilisé par les peuples sémitiques pour désigner les
aérolithes, appelés également « pierres de foudre ».
Ceci rappelle le livre de l´abbé Boudet, « La Vraie Langue Celtique ou le Cromleck de
Rennes-Les-Bains »
au Chapitre VII entre les pages 255 à 266
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IV
LA PIERRE DE TROU OU HACHE CELTIQUE.
Les grandes pierres érigées dans toute la Gaule,
renfermaient un sens religieux d'une vérité incontestable. Elles étaient le symbole de la pure
science religieuse en évoquant le souvenir de Dieu qui crée le monde, ordonne
à la terre de produire le grain de blé, dont sa créature privilégiée sera
nourrie, distribue par sa providence vigilante les biens nécessaires à
l'homme, le gouverne et le régit par les lois de l'infinie justice.
Les Druides étaient trop instruits pour ignorer, ou
laisser dans l'ombre les conclusions conformes aux principes émis. Aussi
ont-ils résumé, en quelque sorte, les conséquences rigoureuses de leur
doctrine dans la signification imposée à la pierre polie.
La pierre polie,
dite hache celtique, faite de jade, de serpentine ou de diorite, affecte
diverses formes. Le dialecte languedocien la nomme pierre de Trou. Elle représente ce qu'il faut croire, c'est-à-dire, les
enseignements nécessaires inscrits dans les grandes pierres levées – to trow (trô), croire –.
La pierre de Trou figure avec honneur sur les manteaux de cheminées, dans
les maisons de nos montagnes. Une vague idée religieuse s'attache encore à
cette pierre, dans la pensée de quelques-uns, elle préserve de la foudre, d'autres inclinent
à croire qu'elle écarte certains malheurs.
Ces imaginations diverses sont, en réalité, un reste fidèle
de la signification première de la pierre de Trou.
V
SIGNIFICATION SECONDAIRÊ DES PIERRES
LEVÉES.
LES EUBATES.
Mais leur fonction la plus laborieuse
était d'assurer au peuple l'aliment de première nécessité, le blé et le
pain, et les termes de Feid-Neimheid, ménir, dolmen et cromleck, se
rapportent tous à cette charge de leur ministère. Les Celtes étaient
tellement accoutumés à voir leurs chefs spirituels, les Druides, leur
distribuer cet aliment, que, lorsque le christianisme fut porté dans
les Gaules, les évêques chrétiens se trouvèrent virtuellement chargés de la
même fonction ; ainsi, en changeant de chefs spirituels, le peuple ne
changeait point d'habitudes. Du reste les Druides, déjà fort instruits par leurs
traditions des vérités fondamentales de la vraie religion*, furent les premiers à embrasser le christianisme, dont les
doctrines étaient le complément des vérités qu'ils avaient conservées
intactes, et, entrés à la suite de leur conversion dans l'ordre sacerdotal
chrétien, ils ont aimé à conserver leurs fonctions de distributeurs de blé,
qui s'alliait si bien avec les préceptes de charité de l'Evangile.
Dans leur nouvelle position de
pasteurs chrétiens, ils ont même gardé les vêtements sacerdotaux….
* bizarre pour un curé
l´ambivalence donnée à cette phrase, ne trouvez-vous pas ?
Est-ce la raison pour laquelle Boudet souligne les mots menhir et cromlech
en faisant d´aussi grosses fautes
d´orthographe pour quelqu´un qui appartenait à la société linguistique de Paris ?
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