COMPLEMENTS D´ETUDE
 

Paul Baudry la Vague et la PERLE ( Venus )
 
LA RONDE DES RELIGIONS


COMPLEMENTS D´ETUDES DE LA PAGE  ET BIEN D´AUTRES
 « 
LA TRES BELLE ET HONNETE FILLE DE L'EMPEREUR DE L'UNIVERS, QUE PYTHAGORE NOMMA PHILOSOPHIE » ( Dante )
( EN RELATION AVEC LA DAME DES BERGERS DE POUSSIN )




I - LA FORNARINA, L´ODALISQUE ET LA DAME DES BERGERS DE POUSSIN


II - LES BERGERS D´ARCADIE… ou  PÂRIS, TROIS DAMES ET … UN TOMBEAU

III - LES GRANDES DEESSES MERES, DES CALQUES POUR NOS SAINTES

IV - LES DIEUX SAUVEURS ET CELUI QUI GIT DANS LE TOMBEAU A IDA

V - SOL INVICTUS ET LE CERCLE ZODIACAL DE BOUDET

A- MITHRA ET LE CERCLE ZODIACAL


B- SOL INVICTUS

VI- RETOUR AU BETYLE, EL GABAL

VII- BETHEL, MENHIRS, CROMLECHS et ALCOR


VIII- LE TAUREAU SOLAIRE

IX- L´ERE DU BELIER ET LES RELIGIONS DU LIVRE

X- L´ESPRIT, TROIS DEESSES…TROIS SŒURS, MERES DE DIEU…TROIS MARIE… MADELEINE, UN BŒUF ET UN ANE

XI- LA PYRAMIDE DE NICOLAS POUSSIN ET LE CHRIST D´ARCADIE

XII- LES BERGERS d´ARCADIE et le PENTAGRAMME

XIII- LA GRANDE OURSE ET LES BERGERS D´ARCADIE

 
XIV-  LA CLEF VELAZQUEZ ou LA PERLE DE LA COURONNE



VIII- LE TAUREAU SOLAIRE


NOS VIERGES NOIRES ET LES BOVIDES

Une pierre noire protégée par un voile, une divinité noire voilée, un météorite porteur de vie, de spiritualité,

une Maison de Dieu abritant un dieu, une Mère de Dieu cachée fécondée par elle-même ou par Zeus et plus tard par le Soleil,

puis retrouvée par un émissaire solaire…un taure.

Tout ceci rappelle nos vierges noires adorées dans nos temples chrétiens, qui à un moment donné furent toutes retrouvées par un animal agricole, un bovin.

Quand on parle d´agriculture, il faut peut être revenir au berceau de la civilisation : l´Egypte.



Isis coiffée d´un disque solaire soutenu par deux cornes bovines allaitant son petit, Horus



ORIGINE : L´EGYPTE
OU QUAND LA TERRE SE REFLETE SUR LE CIEL


Nous avons constaté l´importance donnée aux céréales ce qui poussa l´homme à devenir sédentaire et agriculteur,

ceci ne put se faire qu´à partir de l´observation de la Nature y compris le ciel.

Avant ceci, notre espèce suivait les troupeaux sauvages qui nous guidaient vers des pleines fertiles.

Pour domestiquer les animaux, il suffit de leur donner à manger.
Pour leur donner à manger il faut savoir quand la flore pousse puis quand il faut faucher pour garder cette nourriture.

La domestication a probablement débuté dès le Néolithique, elle eut lieu dans le croissant fertile qui partant de l´Egypte va vers le Golfe persique.

Vue l´étendue du croissant, composé par différents écosystèmes, les animaux qui servirent au transport et aux travaux des champs diffèrent naturellement. 

En Egypte bœufs et vaches supportaient facilement d’être assujettis au travail. Les fresques qui sont parvenues à nous en témoignent encore.

La religion égyptienne foisonnait de figures de taureaux ou vaches divinisées. Parmi celles-ci quatre se distinguent : Boukhis, Nout, Apis et Hathor.
Ces quatre dieux, dont deux sont féminins et deux masculins,  prennent la forme de bovins ou en ont les attributs.

D’autres figures plus discrètes empruntent les mêmes formes.
C’est le cas de la vache Ahet considérée comme la mère du soleil ;

de la vache blanche Hésat, mère d'Anubis ; ou du taureau Mnévis, héraut du dieu Râ.
Toutes ces divinités ont en commun d’être des figures positives.



Poséidon et son épouse Amphitrite, sœur de Venus
Dans un temple rempli de têtes de bovidés

Cette symbolique de la vache s’explique par la nature même de l´animal qui est bon, de faible dynamisme mais de grande endurance.

Elle est l’expression du maternel, de la chaleur et de la gestation.

 De plus, elle produit non seulement sa viande, mais surtout son lait qui est une véritable manne pour les hommes et peut être facilement transformée.

Aliment de fête, adoré comme un dieu et enterré comme un prince, le taureau était également étroitement lié à Pharaon.

Lorsque Ménès, le premier pharaon «historique», unifie la Basse et la Haute-Egypte, il le fait en partie sur la base du culte du taureau Apis,

identifiant dès lors les cultes taurins et royaux dans une synthèse qui va traverser les siècles.
C’est ainsi qu’Hathor se voit attribuer la fonction de nourrice divine.
 
Le bovin apparaît également dans les noms officiels de Pharaon dès Thoutmosis Ier (1580 avant J.-C.) qui est nommé .

« Taureau puissant qui s’élève comme une flamme, le plus vaillant de tous, le dispensateur de vie… aimé de Maât ».


N’oublions pas que le costume royal était orné d’une queue de taureau.


 

Tétramorphe de la bible d´Avignon, tous ailés car tous, malgré tout, sont des symboles solaires.

Alexandre le Grand lui-même, lorsqu’il conquit l’Egypte en 330 avant J.-C. fut acclamé comme un être divin et un sauveur,
 gagnant alors immédiatement Memphis, il y accomplit une cérémonie sacrificielle en l’honneur du taureau Apis ;
 ce ne fut qu´alors  qu´il fut accepté comme nouveau pharaon.
 Le sacrifice à Apis est aux pharaons comme le couronnement à Reims pour les rois de France.


Le nom d´Apis, « l'âme vivante du monde »,  identifié au dieu Ptah,  figuré par une vache blanche marquée de tâches noires.

 Quand elle porte le disque solaire entre ses cornes, elle s'identifie au dieu solaire Râ, car l'animal représente l'âme du dieu.

La vache est un symbole de maternité et on parle de "vaches célestes" qui symbolisent la voûte céleste.
Quant au taureau, il renvoyait à la fertilité, à la puissance sexuelle et à la force physique.

 Ainsi Diodore de Sicile relate que les femmes avaient l'habitude de relever leur jupe devant Apis.

 

Dès l’Ancien Empire, on trouve dans les Textes des Pyramides le cheminement du roi défunt qui, avant de gagner une place auprès du Dieu,

se dirigeait d’abord vers Hathor (symbolisé par la vache), régnant sur l’Océan primordial : c’est le CHEMIN DE LA RENAISSANCE.

Vers le second millénaire avant notre ère, au Moyen Empire, apparaît dans certains temples le chapiteau hathorique orné de deux têtes féminines,
mais toujours munies d’oreilles de vaches, allusion à la nature même de cette dispensatrice de « l’eau de vie » (ânkh-ouas = le lait).
Son nom, Hat (château)-Hor (d’Horus) résume son essence même, à savoir : sein ayant abrité le germe d’Horus.

Hathor est bien connue comme illustrant la mort et l’amour, prenant possession des trépassés.



Chapiteau hathorique dans le temple d'Hatchepsout à Louxor
 

Figure complexe, le taureau bénéficiait d’un statut original dans l’Egypte pharaonique.

 A la fois met délicat, incarnation divine et symbole de la royauté, il ornait les parois des temples et les champs le long du Nil,

 offrant à tout un peuple sa fécondité légendaire et sa force tranquille.

Le Haut ou macrocosme se reflétait au Bas, sur le rives du Nil ou microcosme.


 DE L´EGYPTE AU MONDE GREC



Le temps des animaux-dieux arriva avec la civilisation égyptienne.
Partout dans l'Ancien Monde, la vache, le bœuf ou le taureau interviennent dans les constructions rationnelles du monde (cosmogonies )

Le mythe d'Apis connaît bien des péripéties.
Dans l'une d'elle, il apparaît comme la déesse Nout ou Hathor représentée par un corps de femme surmonté de cornes qui enserrent le disque solaire, l'œil de Râ.

Mais Râ, déçu par les hommes, envoie Nout provoquer des ravages parmi eux. Puis les choses finissent par s'arranger.

Alors Nout s'élève dans les airs et DEVIENT LE CIEL ET LA CONSTELLATION DES ETOILES.

 Elle est alors la SOURCE DU RENOUVEAU DE LA VIE.


Les grecs et les latins ne manquèrent pas d'être étonnés par ces divinités à corps d'hommes et à têtes d'animaux.


La mythologie grecque met en scène des dieux et des déesses qui se comportent comme des hommes et des femmes.

Pour autant, le taureau et la vache occupent une place privilégiée dans les péripéties de l'Olympe.
Tout commence par les amours de Zeus, le roi des dieux.


Junon découvre Io et Jupiter d'après Lastman

Il s'éprend de
Io, une jolie prêtresse d'Héra,  femme de Zeus.

Il séduit Io, ce qui irrite Héra. Pour éviter la colère de sa femme, Zeus transforme Io en une magnifique génisse blanche et déclare qu'il n'a pu aimer une vache.
Héra n'est pas dupe et soumet Io à diverses épreuves.
Io entame une course folle qui l'amène à faire le tour d'une mer qui devient "ionienne" et traverse le Bosphore, qui est "le passage de la vache".


Io par  Giovanni Benedetto Casdiglione

Elle termine son périple en
Egypte.
Là, elle met au monde le fils de Zeus PUIS SE TRANSFORME EN CONSTELLATION ETOILEE.
Ce fils, Epaphos, s'unit plus tard avec la fille du dieu-Nil, qui s'appelle Memphis.
Leur descendance est à l'origine des grandes lignées royales de Lybie et d'Egypte.



Io montrant le Haut

Les amours de Zeus avec la descendance de Io donnent naissance aux grandes dynasties royales et aux grandes cités, comme Thèbes.

Séducteur éternel, Zeus s'éprend d'Europe, fille de Lybie.

Il se transforme en magnifique taureau blanc pour la conquérir. Il l'emmène sur son dos et traverse la mer.


Gustave Moreau  Rapt d´Europe

Ils rejoignent la Crète où ils s'unissent.
 Là, les platanes, témoins de leurs amours reçoivent le privilège de ne plus jamais perdre leurs feuilles.
Plusieurs enfants naissent, puis EUROPE EST TRANSFORMEE EN CONSTELLATION ETOILEE.

La descendance de Zeus et d'Europe fonde la lignée des rois de Crète, dont Minos.


Rapt d´Europe

Mais la femme de ce dernier,
Pasiphaé, se livre à des actes d'amours avec un taureau.

Il en naît un monstre, le terrible Minotaure, que Minos enferme dans le célèbre Labyrinthe.



 AUX BORDS DU BASSIN MEDITERRANEEN


Les bovins, responsables de la structure de l'univers mais aussi de son renouveau, occupent une place primordiale dans la mise en place du monde.

Dans le bassin méditerranéen, mais aussi dans les mythes de la vache sacrée des Hindous et de bien d'autres religions de l'ancien monde,

le lait, le sang ou le sperme doivent être versés pour régénérer la nature.

Rite crétois

Ces mythes fécondateurs et fondateurs attachés à la vache et au taureau se retrouvent chez les premières civilisations d'agriculteurs d´ Anatolie, en Assyrie avec les taureaux ailés ou "CHERUBINS" de Babylone et se perpétuent jusqu'au début de notre ère.




Dans certaines religions, il arrive que des monstres, comme le Minautore, ou des dieux terribles, comme
Moloch, empruntent la figure de taureau.
C'est pour rappeler aux hommes qu'ils ont des devoirs envers leurs dieux.


OFFRANDES ET SACRIFICES


Les mythes du renouveau de la nature, si important dans les sociétés d'agriculteurs, requièrent le sacrifice.

 Le sacrifice, étymologiquement « fait de rendre sacré »
 s'inscrit dans la nécessité de tuer un animal

qui représente autant de valeur pour assurer la commensalité entre les dieux et les hommes.

Le taureau ou le bœuf consacrent la valeur de l'acte sacrificiel.


Tuer un bœuf, c'est prendre son âme… les grecs appellent les animaux domestiques "âmes vivantes" ,
 mais aussi le fait de se séparer d'un animal de labour qui participe à la production de richesses.


Gilgamesh et le  taureau

Le sacrifice du taureau ou tauroctonie remonte aux plus anciens rites du "croissant fertile", foyer des premiers agriculteurs au Moyen-Orient.
Depuis les mythes iraniens jusqu'au culte de Mithra au début de notre ère,

le sacrifice du taureau s'attache à tous les mythes de la fondation et du renouvellement du monde.

Bien entendu le monde de nos jours se passerait bien de la tauromachie, dont le symbolisme est caduque car transformé par le christianisme.

Ainsi, les méandres de la mythologie grecque ne cessent d'unir les dieux et les vaches au commencement des affaires des hommes.
L'affinité des vaches pour les constellations du ciel renvoie à l'astrologie et aux signes du zodiaque, comme nous avons déjà constaté.
Puis suivra l´ère de Bélier… celle de l´Agnus Dei



SUITE : L´ERE DU BELIER ET LES RELIGIONS DU LIVRE