VI - RETOUR AU
BETYLE, EL GABAL
Une trinité avait droit au titre de Sol Invictus: Le Soleil, Mithra et El Gabal
El Gabal ou Elagabal ou encore, Héliogabale était une ancienne divinité
solaire syrienne.
On instaura son culte à Rome durant le règne de Marc Aurel
Antonin dit Héliogabale, qui avait été son grand prêtre à Emese.
Marc Aurel essaya d´unifier les religions romaines et syriennes, pour cela il
donna la suprématie absolue à El Gabal,
le situant même au dessus de Jupiter, et lui donnant comme épouses
Astarté- Venus, Minerve-Athéna et Uranie, « la Céleste », muse qui présidait à l'astronomie et
à l'astrologie,
enfin une amalgame de ces trois
déesses.
Ceci rappelle la Dame des BERGERS d´ARCADIE, aux différentes facettes donnant
lieu à autant de lectures, mais à une seule essence.
L´Empereur fit transporter El Gabal à Rome et les plus grandes
reliques de l´empire l´accompagnèrent incluant la Grande Mère, Junon Cælestis,
la céleste, transportée depuis Carthage en Afrique,)le feu des Vestales, les Ecus Saliens
et le Palladium, statue archaïque d´Athéna, en bois qui se
remonte à la fondation de Troyes .
Agissant ainsi il pensait unifier les religions. Il venait de former une
nouvelle TRIADE.
Pharamond avec la couronne solaire.
L´Empereur ordonna également aux juifs, aux samaritains
et aux chrétiens de réaliser leurs rites dans le temple d´El Gabal incluant
ainsi n´importe quel mystère.
Bien entendu il fut assassiné en l´an 222 et ses édits religieux révoqués.
Le Culte de El Gabal retourna à Emese.
Mais sous quelle forme connaissait-on ce dieu ?
L´étiologie l´indique : El, principale déité du panthéon sémite et Gabal
signifie montagne, donc « El de la Montagne »
Il s´agissait d´un météorite noir en forme conique avec des marques qui,
selon les gents étaient prises pour un dessin solaire.
Ce bétyle est censée héberger la divinité.
Monnaie avec l´effigie de Marc Aurel Antonin
et El Gabal tiré par 4 chevaux.
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ADORATION DE LA PIERRE NOIRE BETYLE ou MAISON DE DIEU
L'adoration d'une pierre est une tradition du Proche-Orient et de l'Asie
Mineure, particulièrement vivace chez les Arabes.
Ces bétyles peuvent avoir plusieurs formes :
irrégulières, comme l'actuelle Pierre
noire de la grande mosquée de La Mecque, dont la présence dans la Kaaba est
antérieure à l'islam,
cubiques chez les Nabatéens,
en demi-sphère ou en pain de sucre en Syrie (comme à Adraha (Deraa), au Mont
Kasios près d'Antioche, à Carrhes (Harran), ou encore à Émèse).
Le bétyle d'El Gabal est toujours représenté avec un aigle, posé dessus
au IIe siècle et au début du IIIe siècle,
ou apparaissant en relief sur la pierre à partir du règne d'Héliogabale
(218-222).
L'aigle, qui lui est toujours associé sur les représentations, symbolise la
divinité .
Hérode le Grand avait fait figurer un tel aigle au fronton du temple de Yahvé
à Jérusalem
Mais le témoignage d'Hérodien est formel :
« le bétyle ne
portait aucune représentation, seules des irrégularités naturelles de la
pierre pouvaient suggérer des images astrales.
Cette pierre était de couleur noire, et mesurait sans doute environ un mètre
de haut, ordre de grandeur suggéré par plusieurs représentations »
El Gabal
Le bétyle lui-même se trouvait dans l'adyton ou saint des saints de la cella,
encadré de quatre parasols.
Au milieu du IIIe siècle au plus tard, peut-être
avant, il était enfermé dans une ARCHE richement décorée, COUVERTE DE VOILES
précieux.
Pour certaines cérémonies le
Bétyle était promené en procession sur un char rituel attelé de quatre
chevaux, représentant le quadrige du dieu-Soleil,
témoignant ainsi l'influence grecque.
Nous ferons plus tard un parallèle entre ce bétyle et l´Arche d´Alliance, qui
contient aussi une pierre…
Aucun être humain ne pouvait prendre
place à bord du char, conduit par le grand-prêtre qui marchait devant,
parfois à reculons.
La constitution d´une
triade, et l´association de nombreuses divinités à la divinité majeure
dans un même sanctuaire, correspondent au schéma arabe qui est celui de la
Kaaba de la Mecque avant Mahomet. Comme Élagabal associé à Pallas et
Caelestis, Allah était à la Mecque associé à ses « filles » Allat,
Uzza et Manat, sans compter les autres « idoles » que Mahomet
expulsera des lieux. Je reviendrai sur ces trois sœurs.
L'empereur-prêtre semble s'être livré dans le cadre de ce culte
à la prostitution sacrée.
Mosaïque du VIe siècle de la synagogue de Beth Alpha
Zodiaque de Rothschild Mahzor 1492
Louvre , cadran solaire, composé de 12 dieux
olympiens, avec zodiaque de l'époque romaine , Ier s.
Nous avons
vu que Mithra était sorti d´une pierre « la Maison de Dieu », la Grande
Mère, la Pierre devient mâle avec El Gabal.
Nous sommes passés d´un matriarcat créateur à un patriarcat régénérateur,
d´une triade féminine, à une composée d´un bétyle et de deux
déesses : Vénus et Athéna.
La triade féminine se retrouve dans les évangiles.
A présent j´aimerai ouvrir une « petite parenthèse » et faire une approche plus concrète du
sujet avec l´Enigme dite de Rennes-Le-Château
SUITE
: SUITE : BETHEL,
MENHIRS, CROMLECHS et ALCOR
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