Mithra recevait les appellatifs de LUMIERE, VERITE, BON PASTEUR
et SAUVEUR comme Jésus-Christ.
Ce dernier reçut-il celui de Sol Invictus ?
Pour le savoir il suffit de jeter un coup d´œil à nos
cathédrales, par exemple partons à la
Basilique Sainte Marie Madeleine de Vézelay.
Sur l´arc du portail intérieur, qui a pour
rôle d´annoncer toujours ce que nous retrouverons dans le temple, nous avons
le Sauveur entouré de ses 12 apôtres,
mais aussi formant une voute céleste les 12 signes du Zodiaque.
De cette façon l´artiste tailleur identifia Jésus Christ au Soleil, à un
Soleil Vainqueur, Sol Invictus.
Cette figure prend le nom de CRONOCRATOR, Seigneur et Ordonnateur du Temps ou
COSMOCRATOR , seigneur du Cosmos.
Ce type de symbole était placé sur les portes dites solsticiales qui sont à
l´image de la Porte des Cieux, qui elle n´est autre que Jésus lui-même.
Bien entendu la Vierge est aussi appelée dans la liturgie Araceli, Porte des Cieux.
Porte de l´Ascension Chartres avec le zodiaque sur lequel le signe de la
vierge et celui du sagittaire sont déplacés
INVERSION BIEN PARLANTE
Normalement ce zodiaque ou cycle annuel est
divisé en deux.
Ainsi les signes sont ascendants du solstice d´hiver jusqu´à celui d´été avant de descendre
vers les signes hivernales.
Très souvent ces deux points sont
marqués aussi par les deux JEAN, jadis, mais encore au Moyen-âge par Janus
aux deux visages, le Dieu des Portes.
Jean le Baptiste et Jean l´Evangéliste dont les fêtes, par grand « hasard » ,
correspondent aux deux solstices.
Ils marquent deux étapes importantes pour la vie de Jésus, l´un annonça sa première venue, l´autre sa seconde à
travers l´Apocalypse.
Ils sont aussi les patrons des Maçons, des maîtres constructeurs,( voir
)
responsables du « voyage » réalisé le long de l´histoire par ces
symboles dont les formes se maintiennent
alors que seul la signification est
remodelée au besoin des nouvelles croyances.
Christ représenté au centre du Cercle
Zodiacale
dans un manuscrit du XIº s gardé à la Bibliothèque Nationale de Paris.
Ici le temps est
circulaire comme à l´époque païenne.
C´est bien de ce genre de temps dont parle Boudet dans son livre
Donc ses artistes calquèrent l´iconographie symbole à symbole des œuvres de
l´Antiquité appartenant à d´autres dieux dit païens,
comme nous avons vu Mithra, Fanes et Eon
sont entourés par la rouX du temps, les 12
signes, symbolisant ainsi le Seigneur Eternel
qui garantit le mouvement circulaire sans début ni fin.
Ce n´est pas pour rien que l´Arcane X, la RouX du Tarot a son centre ou
moteur peint en rouge !
L´ « aeternitas » de l´empereur Auguste adopte ce type d´iconographie, qui s´applique souvent à
de simples mortels
mais seulement quand on les imagine,
après leur mort, jouissant de l´ éternité de l´Au-delà. C´est une sorte
d´apothéose. ( voir
)
FANES, L´EROS L´ANDROGYNE
Fanes qui n´est autre qu´Eros l´Androgyne
FANES était représenté comme une belle déité aux ailes dorées mais
incorporée par nature et invisible même aux autres dieux.
C´était un HERMAPHRODITE sortant de
l´Œuf Cosmique,
un serpent entourant son corps et un croissant de Lune aperçu derrière ses épaules, ainsi qu´un soleil sur son
chef.
Trois têtes d´animaux sur son corps :
un lion, une chèvre et un taureau.
Tout ceci contenu dans le cercle zodiacale encadré des quatre dieux
éoliens gréco-romains.
Fanes est l´équivalent à la naissance de la Lumière Cosmique ou de la
conscience primordiale naissant à l´aube du Temps, comme Mithra.
( Voir image
page antérieure )
Mais Fanes c´est Eros et plusieurs personnages mis en scène par Platon dans
son Banquet le définissent :
Pausanias fait la
distinction entre deux amours. Comme il y a deux Aphrodite, l'Aphrodite céleste, plus âgée, née
d'Ouranos, et l'Aphrodite née du mâle et de la femelle, Zeus et Dionée, plus
jeune et appelée Aphrodite triviale ou populaire ; il y a deux Éros, un Éros populaire,
« c’est l’amour
qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les
femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme »,
« ils n’aspirent
qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par
quels moyens »,
et un Éros fidèle, qui « ne recherche que les jeunes gens », qui n'aime que le sexe masculin,
« naturellement
plus fort et plus intelligent ».
Platon approuve la distinction des deux Éros faite par Pausanias et la
complète : l'Éros ne réside pas seulement dans l'âme mais aussi dans la beauté,
« dans les corps
de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans
tous les êtres ».
Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de l'ANDROGYNE
(il y a trois sexes originels :
le masculin, produit par le soleil, le féminin par la terre et l'androgyne,
celui qui est composé des deux autres, par la lune).
Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs
séparations par les Dieux.
Celle, homme, qui s'unit à une moitié femme devient féconde, celle qui s'unit
à une moitié homme n'accouche que de choses de l'esprit.
Pour Socrate, Éros est
amour de quelque chose : c'est l'amour de la beauté.
Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux,
entre la condition de
mortel et celle d’immortel.
Il apporte « au ciel les prières et les sacrifices des hommes » et
rapporte « aux hommes les ordres des dieux et la rémunération des sacrifices qu’ils
leur ont offerts ».
LA DAME VOILEE
Mais revenons aux remodelassions du paganisme et la vision
chrétienne du temps :
Remarquons que sur les portes solsticiales le zodiaque est coupé en deux
verticalement,
Le temps n´est plus circulaire, mais linéale, comme indiquaient déjà les deux
Jean, et avance vers un objectif : la seconde venue.
Mais le cycle Naissance ( Noel ) et Mort ( Pâques) reste circulaire, comme
nous verrons plus bas.
Plus haut j´ai fait une remarque sur le déplacement des signes
de la Vierge et du Sagittaire par rapport à leur place traditionnelle sur
l´une des portes de Chartres.
Pour la Vierge c´est plus facile d´expliquer car la cathédrale de Chartres
est dédiée à Notre Dame et sa relique était son VOILE.
La Dame Voilée
L´archer semble vouloir déchirer ce voile…. Sage y taire
Comme pour le Jugement Dernier du Vézelay, cette Dame renvoie à l´EGYPTE à ISIS.
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Ce ne fut qu´un titre religieux appliqué, durant l´Empire
Romain, à trois divinités différentes : le Soleil, Mithra et El Gabal
Il ne faut pas le confondre avec les premiers cultes dédiés au SOL INDIGES ou
soleil levant ou invoqué , déjà rencontré ici
à propos d´Enée
Le titre de Sol Invictus se forma par analogie entre le titre impérial
« Laborieux, fortuné, invincible »
Reliant ainsi étroitement la personne
de l´Empereur à Dieu.
Monnaie romaine à gauche l´Empereur à droite
le char solaire
A partir de ce moment là les Empereurs ne
portèrent plus la couronne de laurier, celle du vainqueur, mais la solaire,
comme celle que l´on peut voir sur le
TOMBEAU du Jugement de Pâris par Fabre, tableau longuement étudié aux
chapitres précédents.
La festivité de la naissance du Soleil invaincu ou invincible
avait lieu à la Noël, entre le 22 et le 25 décembre,
au moment où la lumière du jour augmente après le solstice d´hiver, faisant
ainsi référence à la renaissance solaire.
La dernière date fut élue par
Constantin pour la naissance de Jésus, mais ce fait n´est pas aléatoire
puisque cet empereur fut et peut-être
resta toute sa vie un adorateur du Sol Invictus dont il lava l´image, la
modernisant, la modelant à son bon plaisir.
IN HOC SIGNO VINCES
Le supposé lemme de Constantin le Grand avec ses différentes
représentations sont normalement associés à la croix , la couronne et le
rayonnement astrale.
IN HOC SIGNO VINCES monnaie de Jean V, roi
du Portugal
Donc la naissance du Christ fut calculée 300
ans après sa mort, quand Constantin permit le christianisme dans son empire,
avant cette date il n´existe aucune référence à une date qui fêterait sa
naissance.
Il faut remarquer ici que les orthodoxes n´ont pas la même date
que les catholiques.
On calcula par la méthode juive appliquée à ses prophètes : on prend la
date supposée de leur mort puis on compte 9 mois
Comme la date de Pâques varie s´ajustant à la LUNE qui doit être pleine, pour
que le SOLEIL NOIR ( éclipse = mort solaire ) puisse paraitre,
les orthodoxes célèbrent Noel à l´Epiphanie, le 6 Janvier, partant du 6 avril
et non du 25 mars.
L'Épiphanie est une fête d'origine païenne, durant laquelle on célébrait les
Epiphanes, autrement dit Apollon et le Soleil qui lui est associé
ainsi que les autres Dieux Souverains ou Dieux Epiphanes : Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter,
Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia.
« Épiphanie » est un mot d'origine grecque, qui signifie
« manifestation » ou « apparition » ; du verbe
φάινω (faïnò), « se manifester,
apparaître, être évident »
l'utilisation est donc aussi antérieure au christianisme[]. La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui
signifie « manifestation de Dieu ».
Sol Invictus par Rembrandt
Matthias Grünewald (v. 1475-1528), retable
d'Issenheim
Remarquez la pierre en suspension entre ciel et terre que l´on
retrouvera plus loin.
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LA NOEL et LES SATURNALIAS
De tout temps on a observé les cieux mais surtout le Soleil
comme élément clef pour les récoltes, la chaleur et le bien-être.
Pour créer les rites et célébrations naturelles l´homme s´inspira des points
significatifs orbitaux.
Le 21 décembre, solstice d’hiver, étant la
journée la plus courte en terme de luminosité,
annonçant la renaissance de la lumière, de la fécondité, de
l’espoir et de la chaleur.
Les jours recommenceraient, dans ce cycle éternel, leur étirement ensoleillé.
Avec les Romains on fêtait du 17 au 24 décembre les Saturnales
en honneur du dieu des semailles et de l´agriculture.
le 25 était le jour du Soleil Vainqueur .
Les romains buvaient, mangeaient en excès, dansaient, chantaient ,faisaient
du vacarme et donnaient des cadeaux.
On décorait avec du houx, du gui, du lierre tout, même les
arbres du jardin.
Puis on sacrifier un homme, remplacé
plus tard par un mannequin afin de transcender la vitalité.
( voir le Roi Jésus
)
Ce qui expliquerait ce type de représentations chrétiennes où l´Enfant adorée
est placé prés d´un crucifix
comme nous avons vu avec Weyden
l´Initié que nous
retrouvons ici aussi.
Nativité par Lorenzo Lotto (1480-1556) sans bœuf ni âne, mais avec crucifix
comme chez Maître Van der Weyden qui
le précéda.
Remarquons les mains de la vierge et l´échelle à 12 échelons, puis les deux
colombes de Venus
Le sac à grains et le pichet
L´échelle transforme la Vierge en PHILOSOPHIE sur les pavies de nos églises.
Le théologien Origines ( 185-253 ) condamnait d´ailleurs la célébration de la
naissance du Christ
« fêté à la façon d´un pharaon,
disait-il, car l´on ne festoyait que la naissance des pêcheurs et non celle
des saints.»
Donc retenons que pour les anciens le soleil était, allégoriquement vu
comme un homme qui vieillissait au
fur et à mesure que passaient les
jours, mourait pour renaitre un 25 décembre comme l´astre roi.
C´est donc le cas du Sol Invictus, Mithra, dont le taureau se retrouve dans
la crèche accompagné de l´âne, symbole
mercurien .
Mais le taureau ne fait-il
référence qu´ à Mithra ? Non !
Hermès, Io et Argos, par Rubens
Et puis j´avais parlé de trois déités qui portaient le titre de Sol Invictus,
la dernière s´appelle El Gabal
SUITE : RETOUR AU BETYLE, EL GABAL
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