COMPLEMENTS D´ETUDE

LA RONDE DES RELIGIONS

COMPLEMENTS D´ETUDES DE LA PAGE  ET BIEN D´AUTRES
 « 
LA TRES BELLE ET HONNETE FILLE DE L'EMPEREUR DE L'UNIVERS, QUE PYTHAGORE NOMMA PHILOSOPHIE » ( Dante )
( EN RELATION AVEC LA DAME DES BERGERS DE POUSSIN )




I - LA FORNARINA, L´ODALISQUE ET LA DAME DES BERGERS DE POUSSIN


II - LES BERGERS D´ARCADIE… ou  PÂRIS, TROIS DAMES ET … UN TOMBEAU

III - LES GRANDES DEESSES MERES, DES CALQUES POUR NOS SAINTES

IV - LES DIEUX SAUVEURS ET CELUI QUI GIT DANS LE TOMBEAU A IDA

V - SOL INVICTUS ET LE CERCLE ZODIACAL DE BOUDET

A- MITHRA ET LE CERCLE ZODIACAL


B- SOL INVICTUS

VI- RETOUR AU BETYLE, EL GABAL


VII- BETHEL, MENHIRS, CROMLECHS et ALCOR


VIII- LE TAUREAU SOLAIRE

IX- L´ERE DU BELIER ET LES RELIGIONS DU LIVRE

X- L´ESPRIT, TROIS DEESSES…TROIS SŒURS, MERES DE DIEU…TROIS MARIE… MADELEINE, UN BŒUF ET UN ANE

XI- LA PYRAMIDE DE NICOLAS POUSSIN ET LE CHRIST D´ARCADIE

XII- LES BERGERS d´ARCADIE et le PENTAGRAMME

XIII- LA GRANDE OURSE ET LES BERGERS D´ARCADIE

 
XIV-  LA CLEF VELAZQUEZ ou LA PERLE DE LA COURONNE




V - SOL INVICTUS ET LE CERCLE ZODIACAL DE BOUDET

B- SOL INVICTUS

LE ZODIAC DE NOS CATHEDRALES ET LE CRONOCRATOR

Mithra recevait les appellatifs de LUMIERE, VERITE, BON PASTEUR et SAUVEUR comme Jésus-Christ.
Ce dernier reçut-il celui de Sol Invictus ?

Pour le savoir il suffit de jeter un coup d´œil à nos cathédrales, par exemple partons  à la Basilique Sainte Marie Madeleine de Vézelay.



Sur l´arc du portail intérieur, qui a pour rôle d´annoncer toujours ce que nous retrouverons dans le temple, nous avons le Sauveur entouré de ses 12 apôtres,
mais aussi formant une voute céleste les 12 signes du Zodiaque.

De cette façon l´artiste tailleur identifia Jésus Christ au Soleil, à un Soleil Vainqueur, Sol Invictus.
Cette figure prend le nom de CRONOCRATOR, Seigneur et Ordonnateur du Temps ou COSMOCRATOR , seigneur du Cosmos.

Ce type de symbole était placé sur les portes dites solsticiales qui sont à l´image de la Porte des Cieux, qui elle n´est autre que Jésus lui-même.
Bien entendu la Vierge est aussi appelée dans la liturgie
Araceli, Porte des Cieux.



Porte de l´Ascension Chartres avec le zodiaque sur lequel le signe de la vierge et celui du sagittaire sont déplacés


INVERSION BIEN PARLANTE


Normalement ce zodiaque ou cycle annuel est divisé en deux.
Ainsi les signes sont ascendants du solstice d´hiver  jusqu´à celui d´été avant de descendre vers les signes hivernales.

Très souvent  ces deux points sont marqués aussi par les deux JEAN, jadis, mais encore au Moyen-âge par Janus aux deux visages, le Dieu des Portes.
Jean le Baptiste et Jean l´Evangéliste dont les fêtes,  par grand « hasard » , correspondent aux deux solstices.


Ils marquent deux étapes importantes pour la vie de Jésus, l´un annonça  sa première venue, l´autre sa seconde à travers l´Apocalypse.
Ils sont aussi les patrons des Maçons, des maîtres constructeurs,(
voir )
responsables du « voyage » réalisé le long de l´histoire par ces symboles dont les formes se maintiennent
 alors que seul la signification est remodelée au besoin des nouvelles croyances.




Christ représenté au centre du Cercle Zodiacale
dans un manuscrit du XIº s gardé à la Bibliothèque Nationale de Paris.

 Ici le temps est circulaire comme à l´époque païenne.
C´est bien de ce genre de temps dont parle Boudet dans son livre


Donc ses artistes calquèrent l´iconographie symbole à symbole des œuvres de l´Antiquité appartenant à d´autres dieux dit païens,

comme nous avons vu Mithra, Fanes et Eon sont entourés par la rouX du temps, les 12 signes, symbolisant ainsi le Seigneur Eternel
qui garantit le mouvement circulaire sans début ni fin.


Ce n´est pas pour rien que l´Arcane X, la RouX du Tarot a son centre ou moteur peint en rouge !


 L´ « 
aeternitas » de l´empereur  Auguste adopte ce type d´iconographie, qui s´applique souvent à de simples mortels
 mais seulement quand on les imagine, après leur mort, jouissant de l´ éternité de l´Au-delà. C´est une sorte d´apothéose. (
voir )


FANES, L´EROS L´ANDROGYNE



Fanes qui n´est autre qu´Eros l´Androgyne

FANES était représenté comme une belle déité aux ailes dorées mais incorporée par nature et invisible même aux autres dieux.
C´était un  HERMAPHRODITE sortant de l´Œuf Cosmique,
un serpent entourant son corps et un croissant de  Lune aperçu derrière ses épaules, ainsi qu´un soleil sur son chef.
Trois têtes d´animaux sur son corps :  un lion, une chèvre et un taureau.
Tout ceci contenu dans le cercle zodiacale encadré des quatre dieux éoliens  gréco-romains.
Fanes est l´équivalent à la naissance de la Lumière Cosmique ou de la conscience primordiale naissant à l´aube du Temps, comme Mithra.
(
Voir image page antérieure )

Mais Fanes c´est Eros et plusieurs personnages mis en scène par Platon dans son Banquet le définissent :

Pausanias fait la distinction entre deux amours. Comme il y a deux Aphrodite, l'Aphrodite céleste, plus âgée, née d'Ouranos, et l'Aphrodite née du mâle et de la femelle, Zeus et Dionée, plus jeune et appelée Aphrodite triviale ou populaire ; il y a deux Éros, un Éros populaire,
« 
c’est l’amour qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme »,
« 
ils n’aspirent qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par quels moyens »,
et un Éros fidèle, qui « 
ne recherche que les jeunes gens », qui n'aime que le sexe masculin, « naturellement plus fort et plus intelligent ».

Platon approuve la distinction des deux Éros faite par Pausanias et la complète : l'Éros ne réside pas seulement dans l'âme mais aussi dans la beauté,
« 
dans les corps de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans tous les êtres ».

Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de l'ANDROGYNE
 (il y a trois sexes originels : le masculin, produit par le soleil, le féminin par la terre et l'androgyne, celui qui est composé des deux autres, par la lune).
Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux.
Celle, homme, qui s'unit à une moitié femme devient féconde, celle qui s'unit à une moitié homme n'accouche que de choses de l'esprit.


Pour Socrate, Éros est amour de quelque chose : c'est l'amour de la beauté.
Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux, entre la
condition de mortel et celle d’immortel.
Il apporte « 
au ciel les prières et les sacrifices des hommes » et
rapporte « 
aux hommes les ordres des dieux et la rémunération des sacrifices qu’ils leur ont offerts ».


LA DAME VOILEE

Mais revenons aux remodelassions du paganisme et la vision chrétienne du temps :
Remarquons que sur les portes solsticiales le zodiaque est coupé en deux verticalement,
Le temps n´est plus circulaire, mais linéale, comme indiquaient déjà les deux Jean, et avance vers un objectif : la seconde venue.
Mais le cycle Naissance ( Noel ) et Mort ( Pâques) reste circulaire, comme nous verrons plus bas.

Plus haut j´ai fait une remarque sur le déplacement des signes de la Vierge et du Sagittaire par rapport à leur place traditionnelle sur l´une des portes de Chartres.

Pour la Vierge c´est plus facile d´expliquer car la cathédrale de Chartres est dédiée à Notre Dame et sa relique était son VOILE.
La Dame Voilée
L´archer semble vouloir déchirer ce voile…. Sage y taire

Comme pour le Jugement Dernier du Vézelay, cette Dame renvoie à l´EGYPTE à ISIS.




Chartres,  Zodiaque du déambulatoire
A Chartre on retrouve aussi un zodiaque sur un des beaux vitraux.


Donc Jésus comme Mithra étaient nommés Sol Invictus, mais d´où vient ce terme ?


DEUS SOL INVICTUS


Ce ne fut qu´un titre religieux appliqué, durant l´Empire Romain, à trois divinités différentes : le Soleil, Mithra et El Gabal

Il ne faut pas le confondre avec les premiers cultes dédiés au SOL INDIGES ou soleil levant ou invoqué , déjà rencontré
ici à propos d´Enée

Le titre de Sol Invictus se forma par analogie entre le titre impérial «  Laborieux, fortuné, invincible » 
 Reliant ainsi étroitement la personne de l´Empereur à  Dieu.


Monnaie romaine à gauche l´Empereur à droite le char solaire

A partir de ce moment là les Empereurs ne portèrent plus la couronne de laurier, celle du vainqueur, mais la solaire,
 comme celle que l´on peut voir sur le TOMBEAU du Jugement de Pâris par Fabre, tableau longuement étudié aux chapitres précédents.

La festivité de la naissance du Soleil invaincu ou invincible avait lieu à la Noël, entre le 22 et le 25 décembre,
au moment où la lumière du jour augmente après le solstice d´hiver, faisant ainsi référence à la renaissance solaire.
 La dernière date fut élue par Constantin pour la naissance de Jésus, mais ce fait n´est pas aléatoire puisque cet empereur  fut et peut-être resta toute sa vie un adorateur du Sol Invictus dont il lava l´image, la modernisant, la modelant à son bon plaisir.


IN HOC SIGNO VINCES



Le supposé lemme de Constantin le Grand avec ses différentes représentations sont normalement associés à la croix , la couronne et le rayonnement astrale.


IN HOC SIGNO VINCES monnaie de Jean V, roi du Portugal

Donc la naissance du Christ fut calculée 300 ans après sa mort, quand Constantin permit le christianisme dans son empire,
avant cette date il n´existe aucune référence à une date qui fêterait sa naissance.

Il faut remarquer ici que les orthodoxes n´ont pas la même date que les catholiques.
On calcula par la méthode juive appliquée à ses prophètes : on prend la date supposée de leur mort puis on compte 9 mois
Comme la date de Pâques varie s´ajustant à la LUNE qui doit être pleine, pour que le SOLEIL NOIR ( éclipse = mort solaire ) puisse paraitre,
les orthodoxes célèbrent Noel à l´Epiphanie, le 6 Janvier, partant du 6 avril et non du 25 mars.

L'Épiphanie est une fête d'origine païenne, durant laquelle on célébrait les Epiphanes, autrement dit Apollon et le Soleil qui lui est associé

ainsi que les autres Dieux Souverains  ou Dieux Epiphanes : Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia.

« Épiphanie » est un mot d'origine grecque, qui signifie « manifestation » ou « apparition » ; du verbe φάινω (faïnò), « se manifester, apparaître, être évident »
 l'utilisation est donc  aussi antérieure au christianisme
[]. La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie « manifestation de Dieu ».

 

 



Sol Invictus par Rembrandt



Matthias Grünewald (v. 1475-1528), retable d'Issenheim

Remarquez la pierre en suspension entre ciel et terre que l´on retrouvera plus loin.



LA NOEL et LES SATURNALIAS


De tout temps on a observé les cieux mais surtout le Soleil comme élément clef pour les récoltes, la chaleur et le bien-être.
Pour créer les rites et célébrations naturelles l´homme s´inspira des points significatifs orbitaux.

Le 21 décembre, solstice d’hiver, étant la journée la plus courte en terme de luminosité,

annonçant la renaissance de la lumière, de la fécondité, de l’espoir et de la chaleur.
Les jours recommenceraient, dans ce cycle éternel, leur étirement ensoleillé.

Avec les Romains on fêtait du 17 au 24 décembre les Saturnales en honneur du dieu des semailles et de l´agriculture.
le 25 était le jour du Soleil Vainqueur .
Les romains buvaient, mangeaient en excès, dansaient, chantaient ,faisaient du vacarme et donnaient des cadeaux.

On décorait avec du houx, du gui, du lierre tout, même les arbres du jardin.
 Puis on sacrifier un homme, remplacé plus tard par un mannequin afin de transcender la vitalité.

( voir le Roi Jésus )

Ce qui expliquerait ce type de représentations chrétiennes où l´Enfant adorée est placé prés d´un crucifix

comme nous avons vu avec Weyden l´Initié que nous retrouvons ici aussi.


Nativité par Lorenzo Lotto (1480-1556) sans bœuf ni âne, mais avec crucifix
 comme chez Maître Van der Weyden qui le précéda.
Remarquons les mains de la vierge et l´échelle à 12 échelons, puis les deux colombes de Venus
Le sac à grains et le pichet
L´échelle transforme la Vierge en PHILOSOPHIE sur les pavies de nos églises.



Le théologien Origines ( 185-253 )  condamnait d´ailleurs la célébration de la naissance du Christ
«
fêté à la façon d´un pharaon, disait-il, car l´on ne festoyait que la naissance des pêcheurs et non celle des saints

Donc retenons que pour les anciens le soleil était, allégoriquement vu
 comme un homme qui vieillissait au fur et à mesure  que passaient les jours, mourait pour renaitre un 25 décembre comme l´astre roi.
C´est donc le cas du Sol Invictus, Mithra, dont le taureau se retrouve dans la crèche accompagné de l´âne, symbole  mercurien .

Mais le taureau ne fait-il  référence qu´ à Mithra ? Non !


 Hermès, Io et Argos, par Rubens

Et puis j´avais parlé de trois déités qui portaient le titre de Sol Invictus, la dernière s´appelle El Gabal




SUITE :  RETOUR AU BETYLE, EL GABAL