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Pour d´autre ce « In Hoc… » fut
une voix entendue que
par l´empereur avant de regarder vers les étoiles.
Par contre selon De mortibus persecutorum
de Lactance ce ne fut point une vision , mais un rêve songé juste la nuit
antérieure à la bataille, durant lequel Constantin vu le Christ.
Le fait est , toujours d´après la légende, que Constantin plaça ce signe « mystérieux »
sur son étendard, et le fit peindre sur les boucliers, les casques et les
armes de ses soldats. Nous avons vu dans les chapitres antérieurs que ce
« signe » apparaissait déjà sur les tombeaux des catacombes.
Le fait est que la vision, d´un “signe religieux” dit miracle, ou la découverte
d´une relique avant la bataille redonne du courage aux troupes.
Fernand Cortez, par exemple, montra à ses soldats une statuette en bois
de la Vierge, et leur annonça qu'elle lui avait été envoyée du Ciel comme un
témoignage de grâce, comme une promesse de salut : In hoc signo vinces.
Et les pieux soldats, ranimés par une sainte croyance, retournèrent au combat
et vainquirent l'armée de Guatimozin.
Rappelons nous de la première croisade avec saint Georges aidant les combattants
ou les reconquérants repoussant les maures au cris de « Santiago y
cierra, España ! » invoquant de cette guise saint Jacques Matamoros, ou
tout simplement la peur superstitieuse des troupes romaines à perdre leur
étendard ou enseigne dite signum !
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Labarum tenu par l'empereur Honorius
sur le diptyque consulaire de Probus (406)
In Nomine Christi Vincas Semper
(Au nom du Christ tu vaincras toujours).
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L´histoire se répète, d´où l´importance de bien la connaître. Nous
ne sommes même pas sûr que Constantin se soit converti à son dernier chevet,
lui qui s´était servi des nouveaux évêques, comme de marionnettes, manipulant
et imposant le credo à son bon
plaisir, comment put-il finir par y croire et donc se convertir ?D´ailleurs
c´est un arien et non un catholique qu´il aurait fait appeler à sa dernière
heure.
Sans parler du trafic de reliques qui débuta alors. Tout ceci
pour une bonne cause : obtenir la PAX ROMANA qui du temps du jeune
Constantin brillait par son absence, car aux menaces des frontières il faut
ajouter les conspirations des empereurs, des césars et d´usurpateurs de tous
poils. On en compta neuf à un certain moment. Une fois l´empire unifié, la bataille suit sur le plan religieux ce
qui est intolérable pour avoir la paix.
Par ce signe… de Rubens
Si le XP, accompagné de la fameuse phrase, fut mis sur les
étendards romains pourquoi ne fut-il pas gravé par le sculpteur qui immortalisa
l´empereur Honorius, frère cadet d´ARCADIUS dont le percepteur fut saint
ARSENE . Il est vrai que le sens reste à peu près le même.
Il est très probable, mais pas entièrement certain que ce fut
l'étendard fabriqué sur l'ordre de Constantin avant la bataille du pont
Milvius, puisque Lactance en donne une définition quelque peu obscure.
Par contre d´après Eusèbe, Constantin aurait fait changer le labarum,
quelques années plus tard sans doute : Une barre transversale fut
rajoutée à la pique de manière à former une croix. Sur la partie supérieure,
au dessus de cette croix fut placée une couronne d'or et de pierres
précieuses, au milieu de laquelle fut placé le monogramme du Christ, XP si
souvent accompagné des lettres alpha et omega, placées de part et d'autres;
ces lettres indiquaient la croyance dans la divinité du Christ sauveur, telle
qu'elle est indiquée dans l'Apocalypse de Saint-Jean. Des deux bras de la
croix pendait la bannière pourpre richement ornée avec des joyaux et des
broderies d'or. A la place de l'Aigle Romain, symbole de Jupiter et source d'idolâtrie pour les soldats
romains, Constantin plaça le monogramme du Christ, Jésus détrônant ainsi
Jupiter.
On peut voir le Labarum avec le monogramme du Christ sur des monnaies de
Constantin le Grand, ainsi que sur des pièces de Constans, de Jovien, de
Valentinien, et de leurs successeurs.
On peut noter qu'un vexillum ressemblant au Labarum apparaît, avant l'époque de Constantin, sur des monnaies coloniales romaines, par exemple sur des monnaies
d'Antioche de Pisidie, sur des pièces de Saragosse (Caesar Augusta, Espagne).
Mais que vit-il vu dans le ciel ? D´après le Planetarium de Munich qui a tentée une
reconstitution du ciel au lieu et à la date de l’évènement, ce ne seraient que « Les planètes Mars, Saturne, Jupiter
et Vénus formaient ce jour là une conjonction extrêmement rare : elles
étaient parfaitement alignées. Les constellations du Capricorne et de l’Aigle
dessinaient un P en arrière-plan, soit la lettre R dans l’alphabet
grec. »
La conclusion de Planetarium : l’alignement des étoiles et des planètes
formaient un dessin ressemblant étrangement au monogramme du Christ. Ceci est
très relatif , ne croyez-vous pas ? puisque l´on peut dessiner n´importe
quoi quand on dispose de beaucoup de points- étoiles. Malgré la technologie
employée , il ne reste qu´une anecdote. Surtout quand Eusèbe place la scène
de la vision à MIDI, l´empereur regardant le soleil aurait vu l´astre
couronné par la croix lumineuse et le fameux écrit de « Par Ce Signe tu Vaincras ».
Sous l´empereur Constant
Monnaie frappée du temps de Constantin sur laquelle on lit :
spes publica =
espérance du peuple CONSE =
Constantin.
Ce labarum écrase le serpent symbole du mal.
Sous l´empereur Vetranio
Disons aussi qu´il a remplacé la devise Senatus Populus Que Romanus , signifiant Le
sénat et le peuple romain, abrégée sous la forme du sigle S.P.Q.R., qui était
l'emblème de la République romaine, puis par tradition de l'Empire romain,
par I.H.S.V. signe de sa victoire personnelle sur l´état et non plus celle
du peuple représenté par le sénat qui jouait depuis longtemps un si petit
rôle face aux figures omnipotentes impériales.
Disons qu´il remit les horloges à l´heure et en finit avec cette farce.
A la politique du sénat il préféra, non plus les lions des arènes mais
l´ « opium du peuple ».
Il y a une raison plus pratique pour l´usage de
signum. A quoi servait une insigne, un drapeau, etc. …un labarum durant
la bataille ? Si les habits ne suffisaient pas pour distinguer
l´ennemis, rappelons ici qu´ on a à faire à une bataille civile, entre deux
usurpateurs de filiation réelle reconnus par l´armée romaine en deux lieux différents,
Maxence à Rome et l´autre à York. Il s´agissait pour Constantin, maître
des provinces occidentales de sa première bataille
livrée contre d´autres soldats romains.
Maxence , lui avait le souci de s’appuyer
sur les traditions historiques et religieuses les plus anciennes de Rome, pour cela il redonna l’importance
de jadis à l’aristocratie romaine,
qui domine le Sénat.
Il devait donc tenter, pour justifier sa légitimité et son action de
restituer à la Ville de Rome sa grandeur et son influence au moment où, depuis plus d’un
demi-siècle, sa position dominante était affaiblie par la nécessité pour les
princes de se tenir aux frontières menacées de l’empire romain.
Il présente sa politique comme une réhabilitation de la Ville de Rome, point de départ de la construction d’un vaste état, l’empire
romain, et siège privilégié des dieux qui avaient soutenu ses conquêtes. Les monnaies qui furent
émises sous son autorité, essentiellement dans les ateliers monétaires de Rome et
d’Ostie, comportent des illustrations inspirées par les grandes légendes de
la fondation de Rome et de ses premiers temps : La Louve avec Remus et Romulus puis Mars,
leur père.
L’importance du christianisme, à Rome, en Italie et dans les provinces africaines, le
conduit à interrompre la persécution des chrétiens, engagée par Dioclétien,
et poursuivie par Galère avant qu’il ne soit contraint lui-même à promulguer
un édit de tolérance en 311.
Le rêve de Constantin
Illustration des Homélies de Grégoire de Nazianze, 879-882
Constantin est un empereur païen monothéiste qui honore le Sol Invictus mais s'intéresse depuis longtemps au christianisme qu'il
finira par adopter comme religion dominante en 312.
En 313, Constantin rencontre Licinius à Milan et conclut avec lui un accord
de partage de l'Empire. Parmi les mesures prises en commun figure un édit de
tolérance religieuse, appelé habituellement édit de Milan qui ne constitue
pas formellement une officialisation du culte chrétien, mais plutôt sa mise à
égalité avec les autres cultes. Ainsi, les chrétiens ne sont plus victimes de
discriminations, leur culte est autorisé et les biens qui leur ont été
confisqués leur sont rendus.
À partir de 324, Constantin transforme la cité grecque de Byzance en une « Nouvelle Rome », à laquelle il donne son
nom, Constantinople. Il l'inaugure en grande pompe après douze ans de
travaux, en 330. Constantinople est
bâtie sur un site naturel défensif qui la
rend pratiquement imprenable alors que Rome est sans cesse sous la menace des
Germains.
Dans les premiers temps, il permet l'implantation de temples païens mais très
vite la ville devient presque exclusivement chrétienne[] et ne comporte que des édifices religieux chrétiens.
L'empereur ne rend pas au Sénat la moindre parcelle de pouvoir politique mais
il rompt avec le mépris et la défiance de nombre de ses prédécesseurs :
le véritable travail législatif se fait au sein du Conseil Impérial, le Sénat
ne disposant de l'initiative des lois que pour des questions d'intérêt local.
Constantin montre son désir d'assurer à tout prix, par la conciliation ou la
condamnation, l'unité de l'Église qu'il considère dès ce moment comme un
rouage de l'État et l'un des principaux soutiens du pouvoir, et devient, ce
faisant le véritable « président de l'Église »
Il porte d'abord la couronne de lauriers puis adopte
régulièrement à partir de 326-327 le diadème orné de pierres précieuses.
Le monothéisme devient le fondement idéologique de la monarchie constantinienne,
ses idées politiques étant inspirées de principes unitaires, alors que le
polythéisme convenait mieux à l'idéal de la tétrarchie : il n'existe
qu'un seul Dieu, il ne doit y avoir qu'un seul monarque qui gouverne selon la
volonté divine.
Son principal théoricien, Eusèbe de Césarée, affirme, dans le Discours des
Tricennales, que le royaume terrestre de Constantin est à l'image du
royaume de Dieu et que l'empereur est entouré de ses Césars comme Dieu l'est
de ses anges : il se peut qu'à la fin de sa vie, Constantin ait jugé que
l'arianisme correspondait mieux à l'idée qu'il se faisait d'une monarchie
divine, avec le Fils subordonné au Père, sur laquelle se modèle sa propre
monarchie, avec des Césars étroitement mis sous tutelle.
Peu à peu Constantin se défait du dernier obstacle, l´autre
empereur restant Lucinius et son fils en 324. Pour la première fois depuis
quarante ans, l'Empire est gouverné par une autorité unique : Constantin
règne seul pendant treize ans, assisté de Césars qui ne sont plus des
collaborateurs mais ses fils, désignés comme héritiers présomptifs. L'Empire romain deviendra une véritable bureaucratie.
Mais pourquoi le lemme constantinien fut-il employé
postérieurement ? Pour avoir une réponse voyageons aux Asturies vers l´ans
700.
SUIVRE : LA CROIX
VISIGOTHE, DE VICTOIRE OU DES ANGES
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