Le Tintoret, appelé ainsi à cause du travail
de son père qui fut teinturier, entra comme apprenti à l´école du grand
Titien , mais celui-ci le renvoya. Avait-il découvert le potentiel de son
élève ? Tintoret est sensé avoir dépassé son maître dont il ne voulait
pas copier ses œuvres.
Quoi qu´il en soit Tintoret entra au service du Duc Guillaume
Gonzague à Mantoue, un grand
constructeur. A cause de son immense
popularité, Tintoretto dut souvent recourir à l'assistance de ses enfants,
Domenico et Marietta Robusti, qui étaient tous deux des artistes confirmés,
très influencés par le style de leur père.
Le Tintoret travaillait avec des figures en cire qu´il modelait pour étudier
la lumière, il n´est donc pas rare de retrouver les mêmes personnages sur
différents plans et lumière dans son œuvre. Poussin travaillait ainsi.
Les copies peuvent transmettre le message original.
Quelques particularités de cette œuvre du XVII º s. :
Cette Pénitente croise les doigts, mais ses mains sont vers le haut, comme en
prière suppliante.
Ce qui n´est pas le cas de la Madeleine
sous l´autel de Saunière, qui semble, elle ,s´être déjà résignée.
Cette Sainte auréolée, ne se contente pas de lire, elle écrit aussi
puisqu´elle s´est muni d´un encrier .
Le crâne est totalement édenté, et le
Christ, très peu travaillé, il ne regarde pas en direction de la
femme.
Elle, à son tour, lève le regard vers un point lumineux du ciel.
Mais le plus « bizarre »,et ce
qui attira l´attention de Raoul, car c´est à lui que l´on doit le plaisir de
partager cette image, donc le plus bizarre c´est ce tissu, très grossièrement
tressé, tel que le Saint Paul,
Hermite de Ribera, mais elle le porte à son bras tel un énorme cobra enroulé.
Jusepe de Ribera : Saint Paul Hermite
Saint Paul Ermite de Mattia Preti et une
Marie Madeleine du même auteur, l´idée de serpent ne s´y trouve plus, malgré
la stèle de palmier.
Saint Paul Ermite de Mattia Preti puis une copie d´après celui
du Guerchin, couvert de peau
Symbolisme
du Serpent
Le cou du serpent entoure le bras de Marie
Madeleine, le cou de cet animal est le symbole de stabilité et de paix pour
les orientaux.
Alors que pour la religion chrétienne le serpent est toujours synonyme du
Mal.
Donc étudions plus à fond le symbolisme de cet animal.
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Hindouisme
Les serpents, dans la religion hindouiste, sont censés, avec VISHNOU et
SHIVA, deux grands Dieux Védiques être les porteurs du Monde dont ils
assurent la stabilité. D'où la symbolique de paix dont ils sont également
porteurs dans cette religion.
Dans le monde indien de l´adoration à la Mère divine, le serpent devient
alors l´énergie primordiale à l´essence féminine. C´est la Kundalini, qui
ouvre le troisième œil, au-delà duquel on atteint l´union parfaite de
Shiva-Shakti dans le « sans-forme » c´est à dire au delà du stade
de l´Androgyne. ( voir les chapitres sur Léonard de Vinci et la Fornarina de
Raphaël à propos de l´Androgyne sacré )
La déesse–cobra, Manasa régnait sur la terre durant le sommeil de Vishnou.
Vishnou Shiva Manasa
Shiva avec serpent cobra pour collier et le troisième oeil ouvert sur le
front, ce qui rappelle les Marie
Madeleine de Molsheim
Noël Tarbouriech 1834
Crucifixion avec Marie Madeleine le Christ et un serpent qui transperce le
haut de la croix.
Pour les peuples germaniques.
C´est le symbole germanique de la mer circulaire, analogie dans l´Egypte
ancienne au géant Apophyse qui menaçait la barque du dieu Soleil. On est ainsi
renvoyé à l´antique équivalence de la mer et de la mère, qui range le serpent
du côté des vielles religions de la grande déesse.
En effet cet ophite dépend d´abord de
l´archétype maternelle.
Mère et Mater, la matière ont la même étymologie. ( Voir Fulcanelli )
Le héros doit combattre et tuer le dragon aquatique, la mère archétypique,
pour accéder à son statut d´adulte, découvrir son trésor personnel et gardait
le serpent pour ainsi délivrer son Âme.
Ici le Serpent féminin est gardien de Trésor ! (voir Mélusine plus bas
et sa version masculine cathare )
Religions
précolombiennes
Il est inutile de répéter ce que représente le Serpent emplumé pour ces cultures.
Dans les religions précolombiennes, le cinquième jour du calendrier était
dédié à cet animal, ainsi l´homme, qui par malheur naissait à cette date,
n´aurait jamais de demeure et serait très pauvre. Ce qui va comme un gant à
notre ermite !
Le Cobra
Sacrée et l´Egypte
Le Cobra était le symbole de la Haute Egypte.
C´est un cobra femelle, couleur bronze, comme sur le tableau de
Tintoret, qui protégera le pharaon contre ses ennemis.
Les artisans égyptiens représentèrent souvent le serpent comme une déesse
protectrice, symbole de la vie divine et de l’ordre.
Le cobra restera pour l´ Egypte un puissant symbole de protection royale et
divine.
L’importance du cobra égyptien est expliqué dans le fameux « Papyrus
Bremner-Rhind », ( 4ème siècle a .J-C ). Ce texte contient deux versions du
mythe de la création. Dans les deux versions, Atoum créa Shou et Tefnout
l´air et l´humidité respectivement en « expectorant » ou en « éjaculant » à
l’intérieur des eaux primordiales. Ce qui rappelle la naissance de Venus –
Aphrodite. Puis il envoya son oeil pour récupérer Shou et Tefnout. Quand son
oeil les retrouva et ramena l’Unité
Primordiale de la Puissance Divine fut atteinte. Cependant, l’œil du Démiurge
devint enragé quand il s’aperçut qu’il avait été remplacé par un objet plus
brillant que lui : le Soleil !
L’œil se transforma de façon magique en cobra, puissance féminine servant à
protéger les dieux et les rois contre les puissances des ténèbres dans le
Monde créé. Le dieu de la création apaisa l’œil- cobra, en le plaçant sur son
front ( Troisième œil) La pacification du cobra marqua ainsi l’établissement
de la monarchie, et le serpent devint le symbole de la protection et de
l’unité de la royauté légitime.
Ophisme et
Gnose
D´autre part il existe le culte des adorateurs du serpent.
Ces doctrines ophites et celles des
sectes païennes nous sont connues par la littérature hermétique. Ces sectes
furent probablement pré-chrétiennes et, sans doute, antérieures à l'émergence de la
Gnose historique.
L'Ophisme , qui contient l' Aeonologie,
c´est à dire la chute de la Sophia, la Sagesse, représente la phase primitive
du mouvement gnostique.
Pour les Ophites ou les naasènes le Serpent
était le messager d'un dieu inconnu, Sophia-Achamoth, plus ancien que
IHVH, qui aurait eu pour mission de transmettre secrètement
le Savoir à l'homme. IHVH commençant à devenir orgueilleux au point de
s'affirmer unique, le dieu inconnu a décidé de le combattre
en donnant aux hommes la possibilité de voir la Vérité.
À ce titre, ils considèrent le Serpent comme un des principaux
véhicules du divin, mais non comme un dieu à part entière. Il est
révéré car il a fait don de la Connaissance - Gnosis -
que le démiurge voulait garder pour lui afin d'asservir ses créatures !
"Ils adoraient le serpent
qui, en incitant Ève à manger du fruit défendu de l'arbre de la science
(Gnose), avait permis aux hommes d'accéder à la connaissance".
"Dieu défend aux hommes formés par lui la GNOSE qui
distingue le bien et le mal. N'est-ce pas excessivement étrange ? Car qu'y
aurait-il de plus stupide que l'incapacité de discerner le bien et le mal ?
Il est évident, en effet, qu'on n'arrivera pas à éviter l'un, je veux dire le
mal, ni à suivre l'autre, je veux dire le bien. En somme,
Dieu a défendu à l'homme de goûter de la sagesse, alors que rien ne pourrait
être plus précieux pour l'homme.
Car la GNOSE qui distingue le bien et le mal est l'œuvre
propre à la Sagesse. Voilà ce
qui est évident, je crois, même pour les insensés ! Par conséquent, le
serpent est plutôt un bienfaiteur, et non un fléau pour la race humaine".
Tiré de "Contre les Galiléens"
écrits de Julien l'Apostat.
Le Serpent dans la figure du Sauveur est
également représenté enroulé autour du Tau Sacré. Comme symbole d'Unité,
Ennoia et Ophis sont le Logos; lorsqu'ils sont séparés, l'un est l'Arbre de
la Vie (Spirituelle) et l'autre l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal.
Par conséquent, nous trouvons Ophis poussant le premier couple humain - la
production matérielle de Ialdabaoth contenant toutefois le principe spirituel
de Sophia- Achamoth - à manger le fruit défendu.
( Voir chapitre au sujet du Jardin des
Délices du Bosch, sur la table de gauche, les deux arbres sont séparés, Eve crée sous
l´arbre de la Vie-spirituelle et le serpent marque celui de la science.)
Et selon un ancien manuscrit : « Apprends
à manger à l'Arbre de la Science et savoure le fruit de l'Arbre de Vie. Cherche
les dieux en toi-même et si tu les reconnais et découvres le lieu de leur
demeure, tu as gravi la marche supérieure de l'échelle des douze
degrés. »
Enfin le serpent est souvent associé à l´oiseau aussi bien le cobra
égyptien avec les ailes d´aigle comme celui de Marie et l´Ave , littéralement
oiseau sur le symbole du caducée, ou quand
le serpent devient dragon ailé.
Et ce n´est pas étonnant car c´est le venin de vipère qui donna à
Cassandre la faculté de comprendre la Langue d´Oiseau.
Pourquoi avoir représenté ici ce serpent ?
Cet enseignement qui
donne la paix intérieur, lui permettant de voir la Lumière, vient d´Arcadie.
Il transmet aussi le pouvoir de soigner, de guérir voir même de ressusciter.
Marie Madeleine de Tintoret regarde
bien la lumière divine et non la croix. C´est elle qui soigna le corps de
Jésus après la crucifixion. On lui attribue bien une ressuscitation celle
d´une femme à Marseille.
C´est la déesse protectrice du royale et du divin. Hermès, comme messager des
Dieux transmet la Sagesse, comme celle-ci fut transmise à Eve, par le
Serpent. Le Serpent initia
Eve qui à son tour le fit avec Adam.
Certains voient en cette sainte femme, l´héritière des enseignements du
Maître. Ce serait-elle qui passa son sage savoir à Jean. Si il ne s´agit pas
du même personnage, car bien des fois, et l´histoire se répète sans cesse les
femmes durent prendre l´identité d´un homme pour être tenues en compte, comme
Georges Sand, Catherine de Russie,
Jeanne d´Arc ou la « mythique » Jeanne la Papesse dont la vraie
identité ne vu le jour que lors de son accouche. ( voir Saintes
Travesties )
L´évolution historique a fait du serpent de
nature féminine et vulvaire un symbole masculin phallique. Mais le serpent est
en lui-même un couple d´opposés aux dimensions cosmiques qui réunit les
valeurs du jour et de la nuit, du bien et du mal, de la vie et de la mort, du
masculin et du féminin.
Distinguer le Bien du Mal rend libre. Avec cette faculté de vision, la religion,
telle que nous la connaissons, n´aurait plus aucune raison d´être. Pourquoi
montrerait-elle du doigt ce qui est péché et ce qui ne l´est pas. De quel
droit peut-elle dénoncer une femme comme Pécheresse ?
Pour cela IHVH condamna le Serpent à avoir sa tête écrasée sous le pied de la
femme ! N´est-ce pas ainsi que l´Eglise aime à représenter Marie ?
Le Matériel et le Spirituel sont-ils si désunis ? Pas tant que ça, car
on sait bien que Rome « confondit » les enseignements de l´Arbre de
la Science avec la sexualité symbolisée par la pomme, fruit non cité dans la Genèse.
La pomme est le symbole de la science
sacrée de la femme, le schème fondamental
serpent-femme/mère-science/divination s´en trouve d´autant plus renforcé dans
une évaluation péjorative et une misogynie évidente.
C´est d´autre part ce lien du serpent Samael avec Eve qui explique dans le
renversement sémantique de Eva à Ave ; la rédemption de la Mère
primitive par la Mère du Christ venue racheter le péché originel et assurer
le salut de l´humanité, que Marie soit traditionnellement représentée comme
écrasant la tête du serpent.
La vierge ne symbolise plus dés lors que le
versant lumineux de l´archétype maternel
et, en remportant la victoire sur le serpent chtonien, institue la
division qui courra pendant des siècles entre la vierge et la prostituée,
tombée peu à peu en état de hiérodule comme l´était Olympe aux serpents, à
celui de prostituée profane, comprise littéralement !
On dit aussi que le Serpent ne mord que les personnes habillées et recule
devant les personnes nues. Aussi l´homme doit hotter « la feuille
de figuier de son plaisir » , qui est l´habit « du vieil
homme » pour être nu de péchés, afin que le Malin ne puisse l´attaquer.
Ainsi sera éveillé l'amour
"divin" qui ne demeure pas dans les hallucinations de l'homme mais dans son "cœur"; et cet amour divin donne naissance à la force libératrice qui nous permettra la
contemplation de la lumière éternelle et qui détruira toutes les
erreurs."
Mélusine
Si l'on en croit la
légende, la fée Mélusine
apporte la gloire, la puissance et la fortune à ceux qui lui font confiance.
Telle fut l'aventure d'un jeune seigneur nommé Raymondin, qui chevauchait
dans la forêt. Il errait ainsi, sans fortune, sans famille, sans fief et fort
triste, car il avait tué par accident le comte du Poitou au cours d'une
partie de chasse, et craignait vengeance ou châtiment. il atteignit la source de "la Font de
Cé", où il rencontra Mélusine. Charmé, le chevalier la demanda en
mariage. Elle accepta, lui disant qu'elle pouvait accroître son pouvoir et sa
fortune s'il devenait son époux, mais à condition de ne jamais la visiter
dans sa chambre où elle se retirait tous les samedis. En effet, condamnée en
punition d'une faute ancienne, Mélusine muait, jusqu'à mi-corps, en serpent.
Si elle se laissait voir dans cet état, elle risquait de ne plus retrouver sa
forme humaine. Malgré sa promesse, le seigneur trahit son serment et
découvrit son secret. Quand Mélusine le vit, elle se transforma en dragon.
Désespérée, cette dernière s'enfuit et disparut à
jamais...."
C´est une fée bâtisseuse, elle construit châteaux et
églises par ses arts magiques :
Beaucoup d'édifices en Poitou doivent, selon
la légende, leur existence à Mélusine, la fée "constructrice" de
forteresses (Ex : Lusignan) et d'églises (Ex : Parthenay).
Ces bâtiments suivent la Wieuvre, ou serpent
souterrain, qui symbolise la force de la Nature.
Conte du
Serpent ou la Belle et la Bête cathares
Un agriculteur
travaillait sa vigne, quand il
leva une grosse pierre il découvrit
un trou d'où surgit un gros serpent. Il eut une grande peur. Le serpent lui
parla: « Qui t'a permis d'enlever la porte de ma maison ? » L'homme s'excusa
en lui disant qu'il n'aurait jamais pensé que cette pierre fut la porte de sa
demeure. Le serpent répliqua alors: « Je sais que tu as trois filles à
marier, si tu ne me donnes pas l'une des trois, je viendrai dans la nuit pour
t'étouffer. Va-t'en et donne-moi bientôt une réponse. »
Il courut chez lui mais, comme pour la Belle et la Bête seule la cadette
accepta d´épouser le Serpent.
Le serpent les attendait à l'entrée de sa
demeure; du seuil de la porte d'entrée, il les invita à descendre sous terre,
il passa le premier en rampant, le père et la fille le suivirent. Ils
arrivèrent bientôt dans « un château merveilleux dont les portes
s'ouvrirent sur des appartements magnifiques aux murs tapissés de diamants,
garnis de beaux meubles, éclairés par des lustres éblouissants.
Le père et la fille furent surpris de voir de si belles choses et la demoiselle
en fut si émerveille qu'elle se tourna vers son père pour lui dire qu'elle
acceptait volontiers de devenir la femme du serpent ». Les noces se
célébrèrent des gens de la meilleure société y assistèrent; la mariée était
vêtue de sa robe blanche qui avait une longue traîne et le serpent rampait à
ses côtés.
Le soir quand tous les invités se
retirèrent la demoiselle suivit son mari dans sa chambre, mais elle fut
effrayée de se trouver seule avec un serpent à côté d'elle.
Celui-ci voyant son effroi la rassura en lui expliquant qu'il pouvait
redevenir « homme à son choix, le jour ou la nuit » Sa femme
préféra qu'il fut homme pendant la nuit Alors le serpent se dépouilla tout de
suite de sa peau, la suspendit à un clou près de son lit et lui apparut comme
un beau prince qu'une vilaine fée avait ensorcelé. Le lendemain matin il
reprit sa peau et ainsi toutes les nuits il était prince et tous les matins
serpent.
Mais elle devait prendre garde au moins de ne pas toucher à sa peau pendant
qu'il dormirait, sans quoi un grand malheur s'abattrait sur tous deux.
Lors d´une visite des ses deux jalouses et curieuses sœurs, l´aînée, plus
méchante, brûla avec son flambeau la peau du prince-serpent qui reposait dans
son lit. Aussitôt pour châtier les deux dames, il les toucha toutes deux
d'une baguette magique: les deux sœurs se trouvèrent alors hors du château en
rase campagne, d'où elles rentrèrent à leur maison
Le prince dit à sa femme: « Tu n'as pas
écouté mes conseils, je dois te châtier aussi; prends sept bouteilles vides et sept paires de sabots de fer, lorsque tu auras rempli
ces sept bouteilles de tes larmes et que tu auras usé les sept paires de
sabots, tu me retrouveras. » Alors il la toucha de sa baguette magique, et
elle se vit en rase campagne, seule, égarée; elle pleura nuit et jour et
marcha sans cesse, elle était d'autant plus affligée qu'elle attendait la
naissance d'un enfant. Ce fut un beau petit garçon. Elle marcha sans cesse
pendant sept ans en remplissant chaque année une bouteille de ses larmes et
en usant une paire de sabots de fer; elle était toute en haillons.
Au
bout de sept ans de pérégrinations elle aperçut un village et elle entendit
des cloches qui sonnaient à toute volée; elle demanda à la première personne
qu'elle rencontra quelle était cette grande fête et celle-ci lui répondit: «
C'est un prince qui s'était marié, mais qui a perdu sa femme depuis sept ans,
Il se remarie aujourd'hui.»
Alors la femme du serpent prit son enfant
par la main et alla se placer à la porte de l'église; son mari qui la
reconnut avec beaucoup de joie, s'arrêta sur le seuil, et dit à tous les
assistants: « J'avais une jolie clef, je l'ai perdue il y a sept ans,
aujourd'hui je la retrouve. Que faut-il que je fasse, que je garde l'ancienne
ou que j'en fasse faire une nouvelle ? » Tous répondirent: « Si vous étiez
content de l'ancienne pourquoi en faire une nouvelle », et ils s'écrièrent: «
Gardez l'ancienne ! » Le prince dit alors: « Voilà ma femme que je retrouve
au bout de sept ans, je la reprends. » Il l'amena dans son beau château où
ils vécurent heureux et où ils eurent beaucoup d'enfants.
Dédié
à Raoul avec mes remerciements
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