"Il s'agit-là d'un endroit que
tout espagnol, ne serait-ce que légèrement espagnolisant -c'est-à-dire doté d
une conscience historique de son hispanisme- devrait visiter au moins une
fois dans sa vie, comme les musulmans vont à La Mecque".
Miguel de Unamuno à propos de l´Escorial, il compare cette
visite à un pèlerinage.
Il est vrai que les rois, pharaons… etc. revendiquèrent toujours
leur ascendance divine, pour justifier leur droit au trône.
La plus part des souverains se contentèrent de l´onction du saint-Chrême,
huile qui aurait servi à David pour usurper le pouvoir à Saul.
Tandis que certains poussèrent leur « inquiétude » jusqu´au
point de fabriquer un arbre généalogique menant à leurs Dieux, au Christ pour
les souverains chrétiens. Ceci n´est que
papier « mouillé » !
D´autres furent au-delà, tissant une légende épique de quête du Saint Graal qui
se prolongera durant des siècles, jusqu´à nos jours. Pas étonnant qu´ils accordèrent
tant d´importance à la possession de saintes reliques contenant le soit
disant Saint Sang, dans un calice, un pot de baume, une ampoule, le suaire de
Milan, la terre ramassée sous la croix à Mantoue et celle de
la sainte Lance de Longin gardée en Autriche. Il n´y a pas si longtemps de
ça, Hitler s´ emparât de la Lance comme objet de haut pouvoir et manda
chercher, entre autre, le Graal.
Sans parler du titre, tout simplement honorifique de Roi de Sion, soit
Jérusalem.
La légende du Graal partit de Champagne avec Marie dictant à Chrétien de
Troyes. Cette épopée sera reprise et terminée par Eschenbach qui parle du
Graal comme étant une source de pouvoir de laquelle émanent richesse et abondance,
un objet qui n´a de pareil qu´au Paradis, le tout parfait où rien ne manque
qui est à la fois grappe et fleur.
Wolfram von Eschenbach était originaire de Bavière appartenant à
l´époque à l´Autriche donc aux Autriche.
Ceux-ci non seulement croyaient en leur parenté avec Jésus, mais agissaient
aussi de la sorte, le summum nous le trouvons avec Charles Quint et son Fils
Philippe II. Le premier se prenait, dès sa tendre enfance pour David, le
guerrier et donc son fils ne pouvait être que Salomon, le sage. Donc des
ancêtres de Jésus Christ.
Portrait du prince Charles, futur empereur avec sa famille paternelle par
Bernhard Strigel au Kunsthistorisches Museum de Viennes (1515).
Les inscriptions qui y apparaissent identifient les membres ici présentés
avec la famille de Jésus Christ.
Ainsi Maximilien est Cléophas, frère charnel de saint Joseph, sa femme Marie
de Bourgogne comme Marie Cléophas, sœur de la Vierge, leur fils Philippe le
beau est Jacques le Mineur, frère du Christ
et Charles comme «SIMON ZELOTES
CON/SOBRINVS. DNI. NRI».( neveu DNI.NRI - déjà portant la toison d´Or )
Aux côtés de Charles, son frère Ferdinand qui deviendra empereur du
Saint-Empire comme Joseph le Juste et Louis II de Hongrie et I de Bohème,
déjà roi à cette date
C´est aussi en 1515 qu´il reçu la Toison d´Or et en 1522 il épousa Marie la
sœur de Charles Quint.
Quatre ans plus tard il moura, laissant son règne aux Habsbourg- Autriche
Jeanne la Folle ,duchesse de Bourgogne,
mère de Charles Quint
représentée comme Marie Madeleine tenant son vase- Graal
ou saint Sang
David et
Salomon ou Charles Quint et Philippe II
Le Temple et la Ville
De Charles Quint à
Philippe II, ou la commande d´un tombeau
Philippe II est le fils du bourguignon Charles Quint,*
,
premier Habsbourg à monter sur le trône espagnol, et d´Isabelle du Portugal.
Quand ce dernier se retira de la vie politique pour la monastique au couvent
de Yuste, il demanda à son fils de lui construire un tombeau sous
l´autel d´une église. Ce qui n´aurait rien d´anormal en soit ! Mais s´il ne cherchait que le salut de son âme par la prière, ne
s´était-il pas retiré au bon endroit ?!
Nous verrons dans un autre chapitre leurs soucis, devant la mort,
reflétés sur des œuvres d´art. Pour l´instant étudions les personnages :
*lecture recommandée
L´éducation du futur
grand monarque Charles, fils de Philippe de Habsbourg, dit le Beau, et de
Jeanne d'Aragon, dite la Folle, fut minutieusement suivie par son grand-père, l´empereur Maximilien d´Allemagne.
Chaque jour un compte rendu par sa fille, Marguerite de Bourgogne sur les progrès
réalisés par son neveu, arrivait aux mains de l´empereur. Ces lettres nous
sont parvenues.
Charles Quint hérita les couronnes des royaumes de Castille, Léon, Grenade,
Aragon avec les deux Siciles, puis l´Autriche, la Bourgogne, Flandres,
leTyrol, Bramante , les terres d´outremer comme les Indes occidentales,
auxquelles il ne faut pas l´oublier la couronne du royaume de Jérusalem
héritée de Frédérique II.
A tout cela son fils, Philippe II ajouta le Portugal et les Philippines. Il
fut aussi, pour un temps, roi d´Angleterre par son mariage avec sa tante
MarieTudor, cousine de son père. A la mort de celle-ci il prétendit la main d´Isabelle I.
Charles emporta avec lui la Toison d´Or, dont le Grand Maître restera,
jusqu´aux Bourbon, le roi d´Espagne.
1- Croix du Serment
de Philippe le Bon, détail de son Portrait par Van der Weyden
2-Croix de Bourgogne.
3- Charles Quint par Jacob
Seisenegger à Vienne, Toison d´Or sans le collier de briquets
Briquets en forme de B évoquant le mot "Bourgogne" avec la devise Ante
Ferit Quam Flamma Micet (Il frappe avant que la flamme ne brille) en
honneur à Jean sans Peur
|
La Toison d´Or, l´insigne
En 1516, la Toison passe
à la maison d’Espagne, par le mariage de Jeanne la Folle avec l’archiduc
Philippe le Bel. Charles Quint se réserva cependant le titre honorifique de
Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la
maîtrise de l’ordre. Il la légua avec le trône d’Espagne à son fils Philippe
II, après avoir cédé ses états d’Autriche dès 1521 à son frère
Ferdinand. ( voir Célestin V
)
En 1700, à la mort de Charles II, dernier Habsbourg d’Espagne, les Bourbons accédèrent
au trône en la personne de Philippe V, Duc d'Anjou et petit-fils de Louis
XIV. Celui-ci conserva la Toison d'or. Il prétendit même porter le titre de
Duc de Bourgogne et obtenir ainsi la suzeraineté de l'ordre ducal. Charles
VI, empereur germanique, s'y opposa. Il tenta de s'assurer l'héritage des
Habsbourg de Madrid et de reconstituer l'héritage de Charles Quint, à la
faveur de la guerre de la Succession d'Espagne. Ainsi naquit la division de
l’ordre. Depuis, l'ordre de la Toison d'or est à la fois autrichienne et
espagnole, mais cette dernière dépourvue de statuts n´est plus que
décorative.
Albert Dürer, Empereur
Maximilien I, avec la toison d´Or sur le blason.
La Toison d'or
autrichienne a conservé le caractère religieux et aristocratique que lui
avait donné Philippe le Bon. Elle respecte toujours les statuts de l'ordre
du XVème siècle. Son
rituel d’admission demeure l'adoubement par l’épée et le serment solennel en
français qui est resté sa langue officielle. Elle possède de plus des
archives et d'anciens insignes, parmi lesquels la CROIX DU SERMENT provenant
de Philippe le Bon. Cette croix porte une ROSE EN SON CENTRE. L'archiduc Otto de Habsbourg en est le
souverain depuis 1930.
Cette Toison, claire référence à Jason et aux Argonautes, porte les
inscriptions suivantes : au recto, Pretium Laborum Non Vile (le prix de mon labeur n’est
pas indigne, et au verso Non Aliud (traduction
de la devise de Philippe le Bon, duc de Bourgogne et créateur de l´Ordre, Autre
n’auray, qui eut comme prétexte son vœu de fidélité envers Isabelle de
Portugal, sa nouvelle épouse, jurement
bien entendu qu´il ne tiendra pas.
Nous avons aussi la Croix de Bourgogne, la croix écotée : deux sarments de
vigne croisés en diagonale en forme de croix de saint André, le premier
apôtre sous l’invocation duquel est placé l´Ordre
de la Toison d´Or.
Lorsque Charles le Téméraire trouve la mort devant Nancy en 1477, la croix de
saint André devient " le signe de ralliement de ceux qui demeurèrent
fidèles à l’orpheline ", sa fille Marie de Bourgogne.
Son mariage avec l’empereur Maximilien fait passer la croix dans le domaine
des Habsbourg. Ce symbole est un rappel à l’héritage bourguignon.
N´oublions pas que la GOTHIE ou SEPTIMANIE fut
un jour bourguignonne sous le nom de royaume de
Bourgogne Cisjurane à partir de Boson, roi de Vienne,
qui en 870, devient l'exécuteur testamentaire du duc Girart de Roussillon, ( qui fit bâtir l’abbaye de Vézelay ) en compagnie du marquis Bernard de
Gothie et du comte Eudes d'Orléans. De plus la mythologie de cette Toison
orée verse sur la sauvegarde de deux enfants.
Mythologie de la Toison d´Or ou une histoire de trônes
usurpés
Avant les milles excuses
que donna le duc de Bourgogne, il y eut le mythe, qu´il ne pouvait
méconnaître.
Dans la mythologie grecque, Chrysomallos « la touffe de laine » est
une créature fantastique douée de parole, représentée comme un bélier ailé à
la toison et cornes d´or. Il apparaît pour la première fois convoqué par
Hermès qui lui donna pour mission de sauver deux enfants ceux de
Néphélé: Hellé et Phrixos.
Néphélé « nuage » fut créée par Zeus à l'image d'Héra afin de
tromper Ixion. Néphélé épousa Athamas. De cette union naquirent sa fille
Hellé puis son fils Phrixos.
Plus tard, Athamas répudia Néphélé, la séparant ainsi de ses petits, pour
épouser une princesse nommée Ino.
La mère vivait dans
l'angoisse qu'un jour Ino tua Phrixos afin de placer son propre fils sur le
trône du royaume. Ses peurs étaient fondées. Ne pouvant plus supporter l'idée
de perdre ses enfants, Néphélé décida de demander l'aide des dieux. Hermès
entendit sa prière et envoya un bélier ailé Chrysomallos. Sa mission fut
d'enlever Hellé et Phrixos des mains de leur belle-mère.
En plein vol Hellé tomba à la mer et devient ensuite une divinité marine
protectrice. Philippe de Bon souhaitait
les cartes de navigation portugaises, c´est ainsi qu´il envoya son ami et
peintre doué d´une mémoire imagée, Jan Van Eyck, sous prétexte de faire le
portrait de sa future épouse, copier les cartes d´Henri le Navigateur.
Mais seul Phrixos survécut
et arriva en Colchide où il fut accueilli par le roi Éétès. En remerciement
Phrixos sacrifia le bélier en l'honneur de Zeus.
La fameuse Toison d´Or de Chrysomallos fut donnée au roi de Colchide qui la
suspendit à un chêne et la fit garder par un dragon et des hommes armés.
Phrixos se maria avec Chalciope, fille d'Éétès, de
qui il eut plusieurs enfants, notamment Argos, un des Argonautes.
Le célèbre Jason, veut reprendre à son oncle Pélias, le trône que celui-ci
usurpa jadis à son père, le roi Aeson. Pélias promet de le lui rendre pourvu
que Jason rapporte la Toison d' Or. Son oncle, veut se débarrasser
définitivement de son neveu, héritier légitime. Cette Toison d'Or, très bien
gardée, se trouve très loin de la Grèce. Il faut traverser plusieurs mers pour
y arriver. Prévenant les nombreux obstacles Jason décide d'organiser une
expédition d´héros pour l´accompagner. Son bateau est appelé l'Argo et ceux
qui embarquent les Argonautes. Ils sont 50.
Jason protégé par la déesse Héra puis par Médée, la magicienne, fille du roi
de Colchide, celle-ci l'aidera à ravir la Toison d'Or accrochée au chêne et
bien gardée par un dragon.
Médée et Jason neutralisant le dragon
gardien de la Toison d'or par Crosato Giovanni Battista
Symbolisme
La toison d'or du bélier
merveilleux rapportée par Jason représente un talisman de puissance, voir
d'immortalité et gage de fécondité : on le voit clairement avec l'agneau
portant une toison d'or apparu à Argos, le héraut de la ville invite les
Mycéniens à venir « contempler l'apparition qui annonce un règne bienheureux ». Cette toison d'or est en effet le
présage annonciateur du règne de Thyeste, frère jumeau d'Atrée, roi d'Argos,
pour la maison des Atrides. Cette famille fut maudite par les dieux car
fondée dans le sang deThyeste. Le destin des Atrides fut marqué par le
meurtre, le parricide, l'infanticide et l'inceste. On verra le parricide avec
Philippe II plus loin.
Un tel symbolisme découle des propriétés magiques attribuées à la peau de
l'animal sacrifié, particulièrement à la peau laineuse. Selon les auteurs qui
rapportent cette légende, cette toison possède d'ailleurs un éclat d'or ou
bien de pourpre. L'on sait que la pourpre est la couleur royale, il s'agit
d'un symbole d'immortalité enveloppant son possesseur d'un vif rayonnement.
L'ouvrage de René Roux confirme que la toison d'or représente bien un rite
royal.
C'est également en ce sens que Pindare rapporte l'épisode de la toison d'or:
Jason doit revenir, au terme d'une conquête menée au péril de sa vie, digne
du sceptre paternel. C'est ce que lui demande son oncle Pélias: « Consens à accomplir cet exploit, et je
jure que je te céderai le sceptre et la royauté. »
Les preuves et épreuves
souffertes pour obtenir un trône à travers la main d´une princesse est un
argument qui revient sans cesse dans les contes moyenâgeux.
Robert Graves attribue tant les mythes, comme les contes, aux traces laissées
à l´époque matriarcale, pour obtenir le mâle le plus intelligent, astucieux
et fort, avant de le sacrifier après accouplements, le remplaçant par un
autre « roi- étalon ».
Les Autriche avaient une devise de famille dans ce sens, comme nous verrons
plus loin.
Dans la doctrine
orphico-pythagoricienne, la quête de la toison d'or symbolise ainsi un rite
de passage vers une forme supérieure de vie humaine.
À l'époque moderne, les commentateurs ont effectué d'autres rapprochements.
Ainsi, en Géorgie, du côté des Svanes, populations montagnardes du nord qui
pratiquent l'orpaillage dans les rivières du Caucase, on utilise depuis
toujours des toisons de moutons pour récolter les paillettes d'or qui s'y
trouvent en abondance. Est-ce une coïncidence que la légende de la toison
d'or prenne pour théâtre la Colchide, qui est l'actuelle Géorgie ? Cela
confirmerait peut-être la thèse du médecin-philosophe Michael Maier, comte
palatin de l'empereur Rodolphe II, qui publie vers 1614 à Londres un ouvrage
qui veut confirmer les théories de Bracesco, ARCANA ARCANISSIMA, dans lequel il prétend démontrer que
toute l'allégorie de la Toison d'or ne signifie rien d'autre que l'obtention
de la médecine d'or des alchimistes.
( Voir les chapitres sur l´ Ormus : « L´Or Potable » )
Jeanne I comtesse de
Provence portant le blason de Sion
Quelques
dessins bien parlants
« Les princes de la maison d’Autriche, empereurs et
monarques, ont fait tant d’honneur à la maison de Bourgougne qu’ils ont pris
et retenu son ordre de la Toison d’Or, ses livrées et ses estendarts, qui se
voyent aujourd’hui arborez par eux sur tout le rond de la terre ». Jean Girardot
de Nozeroy, historien comtois.
Enluminure de Remy du Puys dont la légende est :
« Que en el día de Dios envía al
hijo de David para reinar sobre su pueblo »
« Du jour où le Seigneur envoie le fils de David régner sur son
peuple »
Charles Quint à 15 ans porte déjà la Toison d´Or au cou.
Trois anges lui présentent la couronne, les clefs de saint Pierre et le
blason de Jérusalem
La « Joyeuse Entrée » à
Bruges :
Quand Charles ne comptait que 15 ans, étant déjà conte de Flandres, il fut
nommé par l´empereur Maximilien gouverneur des Pays–Bas. Remy du Puys plasma
l´entrée à Bruges du nouveau Duc de Bourgogne, mais il présente cette ville
comme la nouvelle Sion, c´est à dire Jérusalem.
Trois anges lui présentent la couronne, les clefs de la ville, qui comme
celles de saint Pierre sont au nombre de deux et le blason de
Jérusalem !
Sur une autre miniature du même artiste et sur le même thème on peut voir
Charles assit sur un trône d´or à quatre piliers, celui du grand Salomon,
entouré de ses conseillers.
Erasme de Rotterda, ami et conseiller
de Charles, il dédia son livre « Institutio Principis christiani »
où il mettait en garde le prince : s´il devenait un roi-guerrier, Dieu ne lui
permettra pas construire sa Maison,
comme il advient au roi David qui dût laisser la tâche à son fils
Salomon !
Et c´est pourquoi Philippe II, le
Pacifique, fut chargée de la construction de ce monastère-palais, véritable
nouveau Temple…de Salomon !
«La visite de la reine de Saba au roi Salomon» (1559), par
Lucas de Heere
(Gante, 1534 - Paris, 1584); Gante. Sint-Baafskathedraal, (Cathédrale de
Gante, Saint Bavon)
Le Roi Salomon –avec
les traits de Felipe II- reçoit la Reine de Saba
Comparez avec le portrait du prince :
«le prince Felipe de España»
(c.1550), par Antonio Moro. Bilbao. Museo de Bellas Artes
Philippe II fut le premier roi
bureaucrate de l´Histoire, il contrôlait toute l´étendue de son vaste
royaume, ce royaume où jamais le soleil ne se couchait, de son palais,
envoyant pour les actions de guerre son demi-frère, Don Juan qui ignora
jusqu´à la mort cet état de chose.
A Bruxelles lors des esquisses de Charles Quint, François Richardot, évêque
d´Arras compara David à Charles et Philippe à Salomon, animant celui-ci à
reconstruire le véritableTemple de Dieu qu´est l´Eglise.
En 1554 le cardinal Reginald Poole de Londres, pour le mariage de Philippe
avec Marie Tudor insista aussi sur la comparaison avec le monarque biblique.
En 1559 lors du XXIII º chapitre de l´Ordre de la Toison d´Or célébré à Gant,
Lucas van Heere le peignit comme Salomon recevant la visite de la reine de
Saba accompagné de ce texte :
« Comme l´autre Salomon, Philippe le plus pieux de tous les
souverains, prouva son impressionnante sagesse aussi bien ici qu´à l´étranger »
Cette même année le monarque contracta l´architecte Jean Baptiste de Tolède. Alors commença la recherche du lieu
pour son œuvre où il placera la première pierre trois ans plus tard. Lieu
pour héberger le tombeau de son père, mort un an auparavant.
Dès son plus jeune âge Philippe collectionna des livres sur le Temple de
Salomon, des tableaux sur la Reine de Saba et le monarque d´Israël, l´un
d´eux fut placé devant son lit, avant d´être remplacé par le triptyque du Jardin des
Délices de Jérôme Bosch.
Devinez comment il nomma son fiel
chien ? Et oui ! Salomon ! Quelle obsesSION !
Et finalement il commanda à Pellegrino Tibaldi , pour sa monumentale
bibliothèque, un « Roi Salomon Interrogé par la Reine de Saba »
(I Roi 10) Où on peut lire sur la nappe en caractères hébraïques « tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids.» ( Sg 11 :20 )
Pellegrino Tibaldi , les deux personnages
montrent à la fois le Haut et le Bas.
L´Œuvre : le Monastère-Palais de l´Escorial ou Templum
Salomonis
Fidel à la parole donnée à son père, et
voulant aussi, dit-on, commémorer l´unique victoire punique livrée par ce
Pacifique roi, celle de Saint Quintin en 1557 Philippe II dédia son monastère au saint du jour,
c´est à dire saint Laurent, fêté le 10 août .
La forme
donnée au monastère-palais par l´architecte serait celle d´un grill,
instrument du martyr de ce porteur du Graal. Saint Laurent,
(210-258 ) qui comme diacre du pape Sixte II, avait la garde du trésor de
l'église, il aurait fait envoyer le
Graal dans son village natal, Huesca, ancienne Osca ( Aragon ). Est-ce l´ hasard qui voulut donner ce
saint comme patron de
l´Escorial ?
Francisco de Zurbaran, Saint Laurent
Luciano Rubio et Zarco Cuevas
soulignent que la victoire espagnole n´eut lieu que deux semaines plus
tard ! le 10 août le roi se trouvait
encore en chemin vers Saint Quintin. Ce qui confirmerait que le choix
de ce martyre n´est pas dû à l´hasard d´une victoire, ni à son grill. De plus
saint Laurent serait mort décapité, puisque la décapitation était très en
usage à l´époque et ce n´est qu´avec saint Ambroise et le poète Prudencio, que serait née la légende du
grill .
Drapeau de Osca (Huesca) ville natale de
saint Laurent
avec la croix de Bourgogne ou croix écotée :
deux sarments de vigne croisés en diagonale en forme de croix de saint André,
référence au Graal ?
La vigne étant un symbole du cristique.
San Lorenzo de l´ Escorial est à la
fois un temple, un panthéon, un centre d'études et un refuge propice à la
méditation .
L'entrée principale donne tout
d'abord à la cour des rois qui a pour nom, l´ "Antichambre de l'éternité" avec au fond la
façade de la basilique. Sur laquelle on peut admirer des statues des Rois de
Judée.
Mais est-ce bien une forme de grill
qu´on a voulu lui donner ?
Tout à l´Escorial fut étudié jusqu´au moindre détail, par exemple pour ne pas
« perturber » les forces du lieu choisi, qui s´avère être un des
points telluriques plus fort du monde, la pierre n´ est pas taillée sur place.( plus fort que
celui de Compostelle). Mais ceci fut déjà employé par Salomon :
Iº ROIS- 6 ;7 : « Lorsqu'on bâtit la Maison, on se servit de pierres toutes
taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer, ne furent
entendus dans la maison pendant qu'on la construisait. »
Sa forme aussi fut sujet à étude
minutieuse : ainsi le premier projet celui de Juan Bautista de Tolède divisait tous les
cloîtres en quatre. A la mort de Tolède ce plan fut modifié par le second
architecte Juan de Herrera afin de mieux s´adapter aux nécessités des moines.
( J.B.Toledo travailla sous les ordres de
Miguel-Ange à la construction de la basilique Saint Pierre de Rome.)
Donc en principe nous devrions avoir quatre
cours divisées par une croix ce qui rappelle le blason de Jérusalem :
croix potencée, cantonnée de quatre croisettes
égales.
Crucifix avec le
blason de Jérusalem, même blason sur une stèle mortuaire, au milieu le
Monastère de l´Escorial.
17º …église ou Synagogue ? Un Lieu
Terrible !
Comme la Jérusalem Céleste, l´édifice accolé
au bord du mont, possède 12 portes, 3 à chaque côté et laisse une grande
esplanade publique au Nord . Le père Sigüenza s´attribue l´idée de la
fontaine du Patio des Evangélistes qui coule comme les 4 rivières du Paradis
Terrestre. Comme celle de l´ Alhambra de Grenade, palais arabe construit par
un juif, pour cela la fontaine est soutenue par 12 lions qui représentent les
12 tribus d´Israël et le patio a la forme de cloître typique de
l´architecture chrétienne, le tout ornementé à la façon musulmane, pour
symboliser l´harmonie possible entre les trois grandes religions.
Ainsi l´union entre Paradis Terrestre et Céleste, Haut et Bas symbolisés par
un sceau de Salomon renvoie au Temple de Jérusalem. Temple qui abrita à la
fois :
- l´Arche
d´Alliance, instrument qui communiquait le très Haut avec les hommes,
contenant les tables de la loi (pierre)
- le BETHEL sur lequel Jacob vit son
Escalier
- la pierre de sacrifice devant laquelle l´ange apparut à Abraham sauvant la
vie à Isaac
- quant à Mahomet, il monta de cette
pierre au ciel assis sur Burra , son âne
… et tout ceci se trouve sous la
Mosquée d´Omar appelée La ROCHE, c´est à dire sur l´ancien emplacement du
Temple de Salomon.
Faut-il s´étonner si l´Escorial présente une inclinaison Est-Ouest
de 16º avec une erreur calculée de nos jours d´1º au moins, donc 17 º ! qui
fait que le Monastère s´oriente littéralement vers Jérusalem ( en passant pas
Catane-voir la suite ) Les tombeaux
dessinés à l´époque pour les deux monarques suivaient le même angle
d´inclinaison, mais jamais ils ne les occupèrent, bizarrement !
Ce qui renvoie au prophète Daniel :
6.10 (6+10=16 ) Lorsque Daniel sut
que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la
chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; et trois
fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme
il le faisait auparavant.
6.11 ( 6+11=17 ) Alors ces hommes entrèrent tumultueusement, et ils trouvèrent
Daniel qui priait et invoquait son Dieu.
Le Talmud précise aussi ce besoin de se tourner vers Jérusalem pour la prière
de l´«Amidah». Pour cela les Synagogues éparpillées sur le globe respectent
cette orientation.
Faut-il croire que Philippe II se fit construire une synagogue sur un
Lieu Terrible qui unit Haut et Bas ? Le Temple de Salomon ne fut-il pas
la première synagogue ? Le projet initial de J B Tolèdo, pour la
basilique c´est perdu, mais en étudiant les critiques faites par Francesco
Paccioto à ce sujet, adressées au roi, Javier Ortega Vidal, lui-même
architecte dessina ce qui aurait pu être le premier plan de ce temple et il
ressemble étrangement à celui de la synagogue de
Tomar au Portugal, c´est
à dire avec 4 piliers centraux, comme à saint Pierre au Vatican, à Mafra au
Portugal que l´on verra plus loin, et au monastère santa Maria de la
Valldigna .
Tout ceci confirmerait que Philippe, Roi de Jérusalem construit bien le
nouveau Temple de Salomon. Pour cela il remplace la capitale Valladolid, par
une nouvelle, une petite ville marécageuse mais pourvue d´un château :
Madrid !
Charles Quint Terrassant la Fureur, Diable
devant le Prado par Leone Leoni en 1549
Statue de l´Ange Déchu aux jardins du palais royale du Buen Retiro à Madrid
1874. Celle-ci se trouvera à un niveau de 666 m par rapport à la mer.
Auteur Ricardo Bellver, commanditaire,
duc Fernán Núñez, qui paya une fortune pour assurer que la sculpture
fut placée là, malgré la forte opposition ( pas de l´Eglise ).
Ceci rappelle le passage de la Genèse
6 :6.2 « les fils de Dieu virent que les filles des hommes
étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils
choisirent »
suit 6 : 6.4 « Les géants étaient sur la terre en ces temps-là,
après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et
qu'elles leur eurent donné des enfants:
ce sont ces héros qui furent fameux
dans l'antiquité. »
Madrid,
citée de David
Certains disent que la ville pourrait s’être appelé originalement « Ursa »
(ours en latin), à cause du grand nombre d’ours de la région, qui avec
l’arbre de l’arbousier, sont le symbole de la ville depuis les temps
médiévaux. Mais le nom de « Ursa » a été associé par d’autres auteurs comme
Juan López de Hoyos (illustre éducateur de Cervantès), dans sa déclaration
des « Armes de Madrid » de 1548, à la constellation de l’Ourse
Mineure * ou « Char
** », tel comme nous pouvons le voir, symboliquement, dans le
drapeau de Madrid et dans son blason : sept étoiles à cinq branches,
sur un fond rouge, divisées en deux blocs horizontaux de quatre et trois
respectivement. D’autres auteurs ont associé ces sept étoiles aux sept
collines sur lesquelles est située la ville de Madrid, comme celle de Rome.
*
Velázquez et l´ Ourse de ses Minines
** L´Ourse sur les Bergers d´Arcadia de Nicolas Poussin
Cette citadelle fut baptisée du nom de Mayrit, (arabe : مجريط, Magerit en espagnol) dont la
signification n'est pas claire, mais qui semble être l'hybride de deux
toponymes : le mozarabe matrice qui a la signification de
« source », et l'arabe mayrà (« chenal » ou
« lit de rivière »). Chacun refléterait la notion de l'abondance de
ruisseaux et de nappes phréatiques de la région.
Ancienne plaque du Point Zéro de la place
del Sol ( soleil ) de Madrid
« Madrie-Madrid, une
bien étrange correspondance entre le pays Normand et la capitale Espagnol,
étape fréquente d’Arsène Lupin dans l’Aiguille Creuse, La dent du tigre ou la
Comtesse de Cagliostro. » Comme fit remarqué Thierry Garnier dans
son livre « Mémoires des deux cités – Tome
2 : Gaillon mystique ou le fabuleux
carnet de voyage hermétique d'Arsène Lupin, de Gaillon à
Rennes-le-Château.
La Puerta del Sol ou Porte du Soleil est la place royale pour la
nouvelle capitale espagnole. Philippe II en confie le projet à Juan
de Herrera mais c’est Juan Gomez de Mora, architecte de Philippe III, qui
modèle entre 1617 et 1620 la place monumentale à la gloire du roi d’Espagne. Sur
son sol, le point zéro de l’Espagne est gravé face à la Casa de Corréos,
Maison de la Poste.
JUAN BAUTISTA VILLALPANDO
1552-1608 IERUSALEM
Temple en forme de grill , alors que le palais de David est rond
Suite: Le Fauteuil de Philippe II ou locus sacer ; Philippe, le mécène ;
Le collectionneur de reliques
Les Légendes
Ou Suite: L´Art, Porte
vers l´Au-delà ou Le Titien et les Rois de Sion
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