La
sainte Famille avec les saintes Anne, Catherine et Madeleine
de Giovanni Francesco Bezzi ,dit Il Nosadella (1560 )
Les trois jeunes femme regardent l´Enfant, pendant que Joseph parle
avec Anne.
Ce qui attire mon attention c´est la coiffe de Joseph, ce bonnet
phrygien :
Avant de figurer dans le blason révolutionnaire de la France, cette peinture
date de 1560, le Bonnet phrygien avait
longtemps figuré chez divers peuples, anciens et modernes, comme un emblème
de liberté.
Ce symbole de la liberté tire son origine d’une époque si ancienne qu’il nous
faudrait remonter jusqu’aux Troyens pour en écrire l’histoire et la
signification.
Les Grecs et les Romains l’adoptèrent pour signe de l’affranchissement. Mais on dit aussi que l´emprunt fut fait aux montagnards catalans. Quoi qu´il en soit il devint plus tard le
signe caractéristique de l’indépendance du métier.
Pourquoi ce saint Joseph porte-t-il ce bonnet ?
Il était charpentier, ce qui rappelle les francs-métiers c'est-à-dire les métiers
"libres", non soumis aux servitudes ou aux droits seigneuriaux.
Les constructeurs de cathédrales constituaient une main-d’œuvre affranchie,
se regroupant en loges libres, isolées ou fédérées, d'où leur appellation de
"maçons francs".
Les rites d'initiation étaient à la fois ceux du métier mais aussi
d'ordre spirituel, basé, dans la France du Moyen-Age, sur l'observance de la
religion catholique romaine.
Le maître-maçon était tout autant architecte qu'entrepreneur, charpentier, tailleur
de pierre et sculpteur et avait en charge la transmission de son savoir en
direction des apprentis et des compagnons.
Saint Joseph transmettra son métier à son fils.
Regardez les angelots, celui de gauche ressemble plutôt à un Cupide avec arc
et gibecière et cette flèche dépassant son aile et pointant vers Joseph. Celui-ci
à son tour montre du doigt ces êtres aillés.
La main visible d´Anne aux doigts bien ouverts et séparés est accentuée par
celles de sa fille Marie. En effet s´il est logique que ses doigts soient
ainsi écartelés pour soutenir le dos de son petit, la position de son autre main n´est pas justifiée et montre
deux doigts à angle bien ouvert.
Marie
Madeleine aussi ouvre ses doigts tandis que l´index de son autre main ne
montre rien de concret, si ce n´est l´angle formé des deux doigts de
Catherine, tenant une palme. Sa main donne l´impression d´effectuer une
rotation de poignet…
Bizarrement
les couleurs des habits de Sainte Catherine d´Alexandrie et de sainte Madeleine
sont inversées :
Madeleine la sage et Catherine, la reine palmée, fécondes et initiées. Nous
avons déjà étudié l´image de ses deux femmes et leurs points communs. J´avais
déjà commenté ces étranges angles formé par les doigts, symbole de l´Androgyne
Sacré, mais il y a plus ici, à cause la coiffe de Joseph.
Elles sont inversées donc faisons une translation, alors leurs
doigts écartés se croiseront formant <> un compas et une équerre qui se
croisent en sceau de Salomon. Comme ceux de Marie ! Qui elle fait se
signe des ses deux mains.
Les sociétés secrètes qui tiendrons les fils de la révolution, commencent à
être à la mode de façon peu discrète.
Charpentier avec équerre, compas, fil de
plomb ,
livre et bonnet phrygien
Gravure du XVIºs.
Pieter
Cornélisz van Slingelandt :
Sainte Marie Madeleine et Saint Jérôme
La ressemblance de ces deux œuvres est frappante : Saint Jérôme date de 1656 alors que
Madeleine est une œuvre de 1657
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Sainte Marie Madeleine
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Saint Jérôme
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Croix
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Derrière elle
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Oui, il la regarde
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Sablier
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Qui marque la mi-temps
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X
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Livres
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Ouvert et on voit les pages
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Ouvert
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lanterne
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Renversée
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Accroché sur le mur
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Crâne
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Eloigné
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Pose la main dessus
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Fouet
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Qui montre l´arbre
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X
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Rosaire
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X
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En forme de serpent
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Paysage
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Pas visible
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On voir l´horizon
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Il manque des éléments symboliques :
le baume pour Madeleine et l´habit rouge de cardinal pour Jérôme où souvent
il ne reste que le chapeau quand celui-ci est représenté en ermite, comme
c´est la cas ici. Habillé ainsi il ressemblerait à saint Antoine, sans sa
Tau. cella rapporterait-il au fameux 17.1 de Rennes-Le-Château ?
Saint Jérôme voyagea de France à Jérusalem, tandis que Madeleine effectua son
trajet à l´inverse.
Par contre il y a cet arbre dans la grotte, qui pousse vers le haut et non
vers l´entrée. Il se dirige vers la Lumière intérieure spirituelle.
C´est bien du Haut que provient l´illumination pour la femme, qui dirige son
visage vers cette lumière qui l´a élue, comme signale cette main sur la
poitrine. Alors que l´homme, lui, choisit le crâne et cherche la vérité en
regardant cette croix-icône, qui l´illumine.
Cet arbre qui joint le Haut et le Bas est l´Axe Mundi. Et Madeleine nous le
montre avec sa baguette qui n´est qu´un fouet à une lanière.
Saint Jérôme est père et docteur de l´Eglise, il est connu pour sa traduction
de la Bible en latin ou Vulgate, mais il n´a pas connu Jésus !
Marie Madeleine et Jérôme tournant le dos à l´entrée de la grotte cherche la
Lumière. Marie regarde à l´intérieur de la Terre, ce fait penser au fameux
VITROL des alchimistes :
” Visite l'Intérieur de la Terre, Rectifie, Inventorie l'Oeuvre Léguée
“........ou plus classiquement :
“Visita Interiora Terrae Pectificando
Occultum Lapidem” …c´est à
dire…. “Visite l'intérieur de
la terre, en rectifiant tu découvriras la pierre cachée”.
Marie madeleine de Nicolas
Régnier
Simon Vouet : l´énigmatique Marie
Madeleine
Après un long séjour en Italie (1615-1627) où Simon Vouet sera nommé à la
tête de l'Académie St Luc (1624). Il retourne dans son pays.
Il devient Premier peintre du Roi, Louis XIII et de Richelieu entre 1627 et 1649,
donc il connut Nicolas Poussin qui détient ce même titre entre 1641 et 1642
année où il décide de repartir pour Rome. C´est d´ailleurs la jalousie de
Vouet et les petites persécutions de ses amis qui font éprouver à Nicolas
Poussin le besoin de revoir sa famille. La mort de Richelieu et celle de Louis XIII lui font
considérer ses engagements comme rompus, pourtant officiellement il sera
peintre du roi jusqu´a 1665. Donc Nicolas Poussin et Simon Vouet partagèrent
le même titre.
Les
amis de Vouet étaient nombreux de Claude Vignon, l'un des peintres parisiens
les plus actifs dès 1623, professeur de Valentin de Boulogne, à Michel Dorigny,
Charles Le Brun, Pierre Mignard, Eustache Le Sueur, Nicolas Chaperon, Claude
Mellan et Abraham Willaerts.
« Si Le Brun, David ou, d'une certaine façon, Delacroix existèrent,
c'est qu'il y eut d'abord Simon Vouet », dit Denis Lavalle, inspecteur
en chef des monuments historiques.
Le
modèle de l´artiste, pour cette Marie Madeleine fut sa femme, Virginia da
Vezzo. Son sourire moins fameux que celui de la Joconde est aussi
énigmatique, surtout combiné avec ce regard en biais. Elle montre son baume aux
spectateurs, sans le regarder. Ses couleurs bleu, blanc et rouge rappelle la
France.
Ajoutez à tout ceci cette main sur la poitrine qui rappelle le geste de Lord Georges Stuart de Van Dyck
, ou celui que
Bernardino Luini donne à son Jésus parmi
les Docteurs . Geste qui en ombre chinoise se
transformerait en chèvre, sans barbiche.
Nicolas
Poussin connut Reni Guido, dit le Guide dont il admirait le travail mais le
peintre français prit la défense de Domenichino, dit Dominiquin.
Il Domenichino : Ses Marie Madeleine,
son st Jean et sa Sibylle
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Les mains de ses Marie Madeleine sont entrelacées formant un cercle, plus ou
moins parfait, tandis que son Jean l´Evangéliste ressemble à une femme. Le
visages tournés vers le Haut, sans plus de compléments pour les Madeleines,
ni croix ,ni baume (peu visible sur la deuxième), ni crâne. Par contre sa première Marie Madeleine
repose sur une pierre angulaire. Jean
montre ses écrits mis à côté de son calice.
Ce saint Jean ressemble étrangement à cette Sibylle, l´une des nombreuses
qu´il dessina avant son empoisonnement.
Une de ses
nombreuses Sibylle.Voir Compléments
d´Etude
Une Marie Madeleine qui ressemble à celles
de Reni Guido dont une copie inversée est à la chartreuse de Molsheim, arbre en X, sans de Mandragore, ni d´angelot.
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