Jan van Eyck a certainement négocié lui-même le contrat de
mariage et surtout les conditions de voyage de la Princesse. On a retrouvé
les titres de pension versée par le Duc à raison de 100 livres annuelles, ce
qui pour l'époque était énorme.
Philippe le Bon tenait Van Eyck en très haute estime, pour se
qualités de peintre mais aussi pour ses qualités humaines. Van Eyck est
devenu le parrain de l'un de ses fils (on connaît 16 maîtresses
officielles au Duc et 32 enfants dont 5 légitimés, dont Antoine le Grand
Bâtard, fils de Jeanne de Presles).
Jan van Eyck est mort prématurément en 1441. On sait par
plusieurs témoignages que le Duc a été très affecté par sa mort. Certains
disent qu'il ne quittait plus son vêtement noir pour marquer ce deuil qui l'a
touché au plus profond.
Oui, la vie de van Eyck a dû être passionnante, artiste, intime
du grand Duc d'Occident, diplomate, voyageur, penseur, créateur.....
Il n'y avait pas entre Weyden et Philippe le Bon
les mêmes liens qu'entre Van Eyck et le Duc, loin de là. Mais le duc estimait
Weyden, ça on en est sûr.
Sources : Joseph Calmette et de Jean Philippe Lecat « Philippe le
Bon » ; Commynes
Weyden
et le Diable
Ou ce que l´on que l'on voit mieux quand on est devant l'original
Quand Weyden a fait pencher la balance de l'autre côté certains
ont cru que c'était pas pessimisme à cause de l'époque terrible dans laquelle
il vivait : peste, guerres, meurtres ..... Le nombre d'âmes sauvées
dans le retable est faibles, les damnés bien plus nombreux : mais Weyden
s'est expliqué sur cette critique et a répondu : "l'espoir est là: la
lumière attire et toujours elle attirera, les purs seront sauvés, les impurs
verront leurs erreurs et sauront trouver le chemin du salut."
Il y a des détails qu'on ne peut voir qu'en étant devant l’œuvre, sans
compter la fascination d'être vraiment devant elle et de presque pouvoir
toucher la matière, car à Beaune il n'y a pas de vitre sur les panneaux. C'est
le contact direct.
Dans le dernier panneau, celui des enfers, là aussi le diable est caché par
Weyden, pendu à l'envers. Mais avec la loupe on distingue très bien.
Mais ce diable est aussi caché au Paradis ( Voir Image, sur l´angle du tissu
rouge )
On peut se poser des
questions ? que fait le diable
du côté du Paradis? Le jeu n´est alors toujours pas fini? Et pourquoi à
l´envers du côté où il triomphe? Comme si du Pendu du Tarot il
s´agissait ! A méditer !
Weyden était un adepte de la Théosophie, la Pensée
qui essaye d'unifier toutes les religions. Bien entendu il ne le disait pas
de peur d'être accusé d'hérésie.
Le jeu n'est jamais fini, c'est exactement le message de Weyden,
adepte de la théosophie. La lutte entre la Lumière et les ténèbres est
l'essence même du mystère suprême, chacun ne peut pas exister sans l'autre.
La recherche de la Lumière ne peut pas être accompli en une seule vie par un
être humain. Seuls quelques initiés y parviennent et forment une chaîne
parfois ténue et très étirée, éloignée dans le temps : ces êtres de lumière,
Moïse, Gilgamesh, Râ, Bouddha, Jésus, Mohammed, sont des exceptions qui sont
les champions de ce combat éternel : C'est le message de
Weyden.
Cette façon de cacher le seigneur des Ténèbres devait être tout à la
fois une volonté de l'artiste de le laisser dans l'ombre des ténèbres le plus
possible mais malgré tout de le faire apparaître. Seul un oeil exercé, un
initié ou tout simplement quelqu'un qui prend le temps d'aller au fond des
choses peut tout voir.
Et puisque l´on parle d´Aiguille Creuse, savez vous qu' Antoine de Bourgogne est mort à Tournehem, dans
le Nord et aimait énormément le Pays de Caux, d'Etretat à la Baie de Somme ?
Aujourd'hui il y a à Tournehem des gens fanas du Grand bâtard de Bourgogne. (
Voir le portrait de ce personnage à la fin de la page Weyden )
Autre chose, dans ce retable du Jugement Dernier de Rogier Van der
Weyden, à Beaune, il y UN SEUL
personnage qui NOUS regarde : savez-vous qui est-ce ? Curieux, non ?
Janus
Michel signifie « Qui est comme Dieu » .
Cet Archange est le prince de la
milice céleste (Daniel 12,1), le chef
du combat spirituel, il terrasse le dragon (Apocalypse 12, 7-8),
arrache au démon le corps de Moïse (Jude,
9) et préside la pesée des âmes.
La balance du Jugement Dernier :
Avez-vous
remarqué la ressemblance avec les images égyptiennes du « Livres des
Morts » et cette pesée d´âmes chrétiennes ?
Remarquez aussi que chez Memling l´axe, sous la balance de son Saint Michel,
lors du Jugement Dernier, en forme de X , semble modifier
ou truquer le résultat..
Hésita-t-il lui aussi ? Il ne
suivit point les pas de son maître, en ce qui concerne la balance.
Certes il est plus artistique mais moins ésotérique.
Comparez les deux Jugement derniers : Weyden
et Memling.
Saint Pierre le Jeune, remarquons que l’ange
«triche», donnant littéralement un coup de pouce.
Les plateaux des Jugements Derniers
dans la peinture :
Vézelay
- Van Eyck 1420-25, son Saint
Michel ne porte que l´épée
- Memling la balance penche bien du côté des âmes pures….pas chez son
maître ! 1467-71
- Il y a aussi en peintures des œuvres où
personne ne pèse les âmes ni l´Archange, ni Abraham !
Comme celui de LOCHNER, Stefan de
1435, le Bosco, plus connu, Durer ,
Lucas van Leyden, et celui de
Miguel-Ange ! Mais ces derniers sont postérieurs.
Autun
Les
livres en Pierre des Cathédrales :
- Saint Lazare à Autun 1130-45 - personne ne
tient la balance - présence du diable à côté.
- Notre Dame de Paris 1163-1345 -Saint Michel pèse - présence du diable à
côté - mais un petit démon truque le poids.
- Marie Madeleine au Vézelay, Saint Michel y est - présence du diable à côté -
le petit démon est mis de côté.
- Cathédrale de Reims 1230..Bizarre ! Mais ici c´est Abraham qui pèse, on ne
connaît pas son barème !
- Celle de Strasbourg - personne ne pèse !
- Cathédrale de Léon en Espagne-1250-1300 - Saint Michel pèse - présence du
diable à ses côtés.
- Sangüesa en Navarre - Saint Michel pèse - sur un plateau une colombe et le
petit démon truque le poids
Tous les plateau s´élèvent vers notre droite ! leur
gauche !
Donc notre Weyden serait innovateur : l´Âme Perdue pèse, et la Lumière
non ! Intéressant
Adela
Reims : ici, c´est Abraham le peseur d´âmes
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