« La deuxième Madeleine, provenant de la Chartreuse, est actuellement conservée dans le Musée de celle-ci
établi dans l’ancienne maison du Prieur, est une peinture sur laquelle je
n’ai pu obtenir aucun renseignement. La facture en est classique :
grotte, croix, crâne. Cependant quelques détails curieux se distinguent.
Commençons par les plus anodins :
La croix de bois semble rafistolée et liée avec un cordage à un
pieu dans la grotte ;
Dehors un arbre présente à la fois une branche verte et une
branche morte.
Deux anges flottent dans le ciel et retiennent
visiblement l’attention de Madeleine ;
Au fond de la grotte, une « pierre cubique » supporte
le détail le plus insolite détaillé après.
Sur ce bloc rocheux se détachent deux
« légumes » qui ressemblent à s’y méprendre à deux
mandragores ! »
«Il se peut que l’artiste, si on veut une explication un tant soit peu
rationnelle, ait voulu indiquer que Madeleine, comme le veut la tradition, ne
se nourrissait que de racines dans sa grotte et, dans cette optique, les deux
plantes seraient des sortes de navets ou de raves … La représentation de la
racine est pourtant typiquement celle de Mandragore et non celle de
« bêtes légumes »… Al Sufi.
Les Symboles
Le lézard
Le lézard représente la somnolence. Grimpant sur les hauteurs
pour recevoir les bienfaits du soleil, il symbolise l'âme en recherche de
lumière.
Ce qui rappelle les Lichteneck ou coin de la lumière dont nous parlait Al
Sufi plus haut.
C´est un habitué à la maison, son territoire, il entend le protéger des
mauvaises influences réelles ou invisibles ; symbole de l'élévation
spirituelle il remonte de l'ombre à la lumière, toujours à la recherche d'un
bonheur simple et durable. D'un naturel discret, voire secret et solitaire,
le Lézard aime par-dessus tout la tranquillité, la simplicité, son environnement
familier auquel il est très attaché.
Associé et souvent confondu avec la salamandre, liée à l'eau,
dans laquelle elle vit et à la lune. c'est un symbole de profondeur de
régénération, de transformation et de croissance.
Il fait directement référence au serpent et au
dragon légendaire. Son attitude, immobile sous les rayons solaires, illustre
la contemplation et la réceptivité. C'est pourquoi il est considéré comme un
premier degré menant à la sagesse.
Placé près d'un homme, il annonce que celui-ci est en train d'acquérir la
Lumière. C´est donc applicable à notre Marie Madeleine sculptée sous l´Œil
Rayonnant.
Mais aussi le Serpent est assimilé au phallus, il symbolise la
libido et la fécondité. Sa représentation est soit figurative, soit abstraite.
Voir la Marie
Madeleine de Tintoret
Remarquons, sur la sculpture de Marie Madeleine à Molsheim, que la CROIX
est absente ! Cette croix est l´un des attributs de la sainte.
Ce signe symbolise la convergence du Monde d'en Haut avec celui du Bas, c´est à dire entre le
Dieu Créateur ou Axe Vertical et le monde terrestre, matériel ou Axe
Horizontal, la Création ! Et bien voyez les rayons du Triangle Divin, en
particulier le central, plus perpendiculaire, qui passe sur cette Marie Madeleine allongée et reliant ainsi
le Triangle du Haut, avec son mont de Venus, ou triangle bas. Nous aurons
ainsi un Sceau de Salomon.
L´Œil représenté sur ce Triangle est celui du côté droit, c´est à dire celui
de Ra, du soleil principe masculin, opposé à celui de Horus relié lui à la
Lune. L’œil droit représente
l’œil qui a été perdu par Horus quand il combattit avec
Seth suite au meurtre de son père, Osiris.
Puisque Al Sufi observa en détail cette « Madeleine -Bouddha » et affirme que : « sur
toute la sculpture, il n'y a aucun défaut dans la pierre, pas de départ de
granulat, pas d'erreur de « frappe » du sculpteur !, si ce n'est
quelques traces blanches dues aux fientes des pigeons (on en voit d'ailleurs
une à côté du troisième oeil) ; on ne peut donc être définitivement
affirmatif, mais il semble bien que ce creux soit volontaire et non
accidentel ! J'ai pu aussi à nouveau apprécier la beauté de cette Madeleine,
presque voluptueuse dans son sommeil ! qui n'est pas une oeuvre d'art
mineure : aussi, il est vraiment étonnant qu'elle ne soit pas mieux connue
?! »
Donc nous pouvons parler de Troisième
Œil ! Je cède la parole à AlSufi
« Quelques commentaires qui rejoignent
ton texte !
Comme je l’avais annoncé initialement, et contrairement à ce
qu’en dit la base Mérimée !, la sculpture est bien en grès et non en
calcaire : avec le soleil, on voyait nettement scintiller les grains de
quartz du grès ;
Du coup, mon explication initiale du 3ème œil en ressort
fortifiée. Je redis donc, qu’à mon avis, cet œil est dû au départ d’un
gravillon enchâssé dans le grès. En effet, suivant le gisement et les strates
de grès concernées, la roche peu contenir des galets ou gravillons roulés en
nombre plus ou moins important : lorsqu’il y en beaucoup, comme dans les
strates supérieures du Mont Sainte Odile, on parle alors de Poudingue. Ici,
la roche choisie est très uniforme avec un grès très fin, sauf dans la partie
supérieure où devait se trouver quelques graviers enchâssés : on voit
d’ailleurs, sur la photo que j’ai prise avec les jumelles !, qu’un autre
gravier se situait au-dessus de l’arcade sourcilière droite de la
Sainte ; mais il a été comblé par un ciment (ce que j’avais pris
initialement pour une fiente de pigeon !)
Par contre, le sculpteur a bien gardé intact le trou médian du
front, utilisant astucieusement une caractéristique du bloc qu’il avait
choisi pour sa sculpture ! » AlSufi
Presque toujours on présente Shiva avec
un troisième œil placé verticalement au centre de son front. L'ouverture de
cet œil, qu'on appelle « l'œil de la connaissance » ou de Sagesse symbolise
l'accès à l'illumination et à l'intelligence cosmique. Voir la Marie
Madeleine de Tintoret.
Sur de nombreux Noli Me
Tangere les artiste
immortalisèrent cet Œil frontal ouvert par Jésus Christ.
Ici le Noli de Fra Bartolomé, mais on a aussi étudié celui de Van Leyden
Shiva
Les yeux de Shiva représentent le soleil et la lune, tous deux essentiels au
maintien de l'univers actuel. Cet aspect de Shiva correspond à la
Préservation (stithi). Il ouvre les
yeux lors de la Création du Monde, les fermant que lors de la destruction de
l'Univers, amorçant ainsi un nouveau
cycle.
C´est donc
un personnage contradictoire qui représente la destruction et la
naissance d´ un monde nouveau.
Les ornements de Shiva et ceux de la Madeleine.
Des serpents cobras s'enroulent autour du corps et des bras de Shiva, ils
symbolisent la continuité.
Pour Marie Madeleine nous avons ici les mèches de sa chevelure qui ondulent
telles des bêtes rampantes.
Ces animaux sont des êtres dangereux; leurs présences démontrent la puissance
du Dieu. Sur la sculpture cette omnipotence est présente par le Triangle du
Haut.
Dans les cheveux emmêlés de Shiva comme ascète, détaché des tentations du
monde, on aperçoit un crâne de mort, et un croissant de lune qui fait
allusion aux cycles de l'existence. Le parallèle avec la sainte est assez frappant et le cycle lunaire est
représenté par sa féminité.
Et Shiva ?
L'égalité et l'interdépendance de l'homme et de la femme sont symbolisées par
une forme de Shiva, celle d Ardhanarishvara, de ardha (moitié),
nari, (femme) et ishvara (seigneur). Dans cette forme, Shiva
est représenté divisé en deux: le côté droit, masculin, porte les attributs
typique de Shiva : le trident et le tambour, tandis que le côté gauche,
féminin, porte les attributs de son épouse, la déesse Parvati, un miroir et,
parfois, une fleur de lotus. Ardhanarishvara peut être considéré
l'expression littérale de la conjugaison des principes mâle (purusha)
et femelle (shakti) du cycle cosmique. C´est l´Androgyne sacré.
Shiva en tant qu'Ardhanarishvara
Remarquez que le bras gauche de Marie Madeleine repose sur le
crâne …
Shiva est aussi une trinité qui se divise ou complète
ainsi :
SHIVA le Seigneur du sommeil bénéfique, le dieu des rêves et de l'obscurité
qui redonne la force aux corps fatigués. C´est bien l´image donnée par le
relief de Molsheim, où on voit Marie Madeleine les yeux fermés, très relaxée.
RUDRA le Seigneur des larmes, causées par la mort de l'être
aimé. Ici le parallèle fait représente la face plus connue de la sainte
femme. Symbolisé par un crâne.
MAHESHVARA le Seigneur du Savoir, la divinité dont
l'intelligence contrôle les mouvements de l'Univers qu'elle a créé, et que
les sages appellent " le GRAND DIEU " l'endroit qui concentre
toutes les individualités pour en faire Un Etre Unique, une pensée…. Troisième œil, et
tête reposant sur la paume de la main faisant un lien avec la tête- crâne.
Est-ce la voie suivit par ses pensées, ses enseignements directement hérités
de Jésus ?
La main droite et la gauche
symbolisent du passé et du future, mais aussi la Voie de la Main
Gauche et Voie de la Main Droite, termes
qui se réfèrent à une dualité logique entre deux types distincts de
religion. Dont le symbole le plus connu de tous est donné par l´image du Baphomet
Le lézard ( à droite) est aussi présent sur les représentations de Shiva. Mais revenons en à l´Occident. Cet Œil sur
le front rapporte au stigmate de sainte Rita ( Marguerite )
|
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Sainte Rita de Cascia
La patronne des causes perdues, passa par toutes les étapes que puisse vivre
une femme : fille, épouse
exemplaire malgré les coups de son époux , mère de deux jumeaux, veuve, mère
douloureuse après la perte de ses enfants, religieuse, stigmatisée au front
et sainte au corps incorruptible.
Déjà au berceau les abeilles remplissaient sa bouche de miel. Un paysan
effrayé par cette scène voulu les
disperser avec son bras malade, celui-ci guérit soudain !
Son époux ayant été assassiné, les jumeaux jurèrent vengeance et quittèrent
ainsi ce monde, laissant Rita libre d´entrer au couvent.
Devant le refus d´admission au
couvent de Sainte Marie Madeleine, dû à la méchanceté de la supérieure qui la
trompa en lui disant que seules les vierges y étaient admises, Rita
multipliera les bonnes œuvres de charité. Finalement les moniales furent
obligées de lui ouvrir les portes, mais Rita éveille, par son grand amour à
la Passion du Christ, leur jalousie. On se moque d´elle en lui imposant comme
tâche d ´arroser un bout de bois plus que sec. Finalement celui-ci donnera,
suivant les versions, soit un olivier soit une vigne. A Cascia, sa ville
natale c´est la cep et les raisins qui sont miraculeux.
Même au couvent des sœurs de la Madeleine, sa seule consolation c´est la
prière durant laquelle souvent des roses, même hors saison se matérialisent
devant Rita Un jour elle demande au
Crucifié de partager avec elle l´engouasse de la Passion. Une épine de la couronne
la blessera sur le front. Cette plaie exhale une odeur si nauséabonde que les bonnes sœurs l´enfermeront jusqu´à sa mort.
Ce fut un parfum très agréable à rose qui attirera les foules au couvent de
Marie Madeleine et ce ne fut qu´alors en cherchant la source de cette odeur
qu´on trouvera le corps de Rita.
On retrouve bon nombre de symboles assez connus des chercheurs de
Rennes- Le-Château comme l´abeille qui en Egypte ancienne, serait née des larmes que RÂ, dieu solaire, aurait laissé tomber
sur terre. Par son miel et par son dard, l'abeille est considérée comme
l'emblème du Christ. Á Ephèse, les prêtresses portaient le nom d'abeilles.
Effeuillons les Marguerite,
Madeleine et Marthe :
Rita (fêtée le 22 mai ) n´est autre qu´une des nombreuses saintes
répondant au nom de Marguerite. Ces saintes femmes sont toutes unies à
l´image d´enfants. Comme par exemple, sainte Marguerite d´Ecosse que l´on
représente nourrissant ses huit petits.
Mais il y en a une qui fit dire au Pape Benoît XIII : « Marguerite
est la femme qui ressemble le plus à Marie Madeleine » !
Cette Marguerite naquit à Cortone en 1297 ( fêtée le 22 février ) Elle avait vingt-huit ans et était mère
d'un petit garçon quand elle perdit son amant. Elle le trouva assassiné au
pied d'un arbre. Un chien la conduisit jusqu´au corps. Elle retourna chez son
père, un pauvre paysan de Toscane qui l'accueillit avec amour. Elle voulait
rentrer dans un couvent de Cortone. Entrée qu´ on lui refusa à cause de sa trop grande beauté et de son jeune âge. Elle décida de racheter
ses errements par une pénitence publique, se promenant dans les rues, montée
par un ânier qui, dans les rues de la ville, criait son passé. Elle logeait
dans une cabane chez des gens riches qui la lui avaient donnée au fond de leur
jardin tandis que les Frères Mineurs se chargeaient de son fils. Admise dans
le tiers-ordre franciscain, elle y vécut vingt-trois ans, gratifiée par Dieu
de nombreuses faveurs mystiques.
On peut dire qu´elle passa la moitié de sa vie dans le péché et l´autre en
pénitence .
Si ceci rappelle la vie de la Madeleine que dire alors de cette Marguerite
d´Antioche et de sainte Marthe !
On nous dit que ce fut sainte Jeanne
d'Arc qui donna une existence historique à cette martyre jusqu´alors inconnue
soit disant originaire d'Antioche et qui devint très populaire par la suite.
C´est par un signe de croix qu´elle vainquit le démon ! Comme notre saint Antoine le
Grand.
“ Reconnaissable au dragon qu'elle tient enchaîné, on l'invoque pour
soigner les maux de rein et pour les accouchements ”
Par contre c´est Marthe qui soigna les reins du roi Clovis : « Or, comme il s'opérait beaucoup de miracles
au tombeau de sainte Marthe, Clovis, roi des Francs, qui s'était fait
chrétien et qui avait été baptisé par saint Remy, souffrait d'un grand mal de
reins; il vint donc au tombeau de la sainte et y obtint une entière guérison.
C'est pourquoi il dota ce lieu, auquel il donna une terre d'un espace de
trois milles à prendre autour sur chacune des rives du Rhône, avec les métairies
et les châteaux, en affranchissant le tout. Or, Manille, sa servante, écrivit
sa vie; ensuite elle alla dans l’Esclavonie où, après avoir prêché
l’évangile, elle mourut en paix dix ans après le décès de sainte
Marthe. » LA LÉGENDE DORÉE DE JACQUES VORAGINE
Sainte Marthe et Sainte Marguerite
Laissons donc le “Corporis Agni
margaritum ingens”, la riche perle du Corps de l´Agneau, symbole de
l´Eucharistie et revenons à Molsheim
et sa deuxième Madeleine.
Je voudrais compléter la description faite par Al Sufi en signaler quelque
détails :
D´abord ce crâne qui finit par une espèce de museau est à
souligner.
Les attributs de Marie Madeleine sont la Croix, le Crâne, des livres et
le Baume. Ce dernier est absent ici comme sur la sculpture du seuil.
L´a-t-on remplacé par ces deux racines ? L´Aloé Vera ou la fleur de
Nard, par la Mandragore, « l´herbe au pendu qui revigore » comme
chantait Brassens.
Un Reni Guido ...Inversé
La Mandragore
« Plante dont la racine symbolise la fécondité et la virilité. Sa
forme d'homme végétal se retrouve sur de nombreux chapiteaux romans. Certains
pensaient, au moyen-âge, qu'elle naissait du sperme d'un pendu. »
De multiples vertus
thérapeutiques lui sont attribuées : elle est sédative, antispasmodique,
anti-inflammatoire mais aussi hypnotique et hallucinogène. Elle peut donc
remplacer le baume porté au tombeau par Marie Madeleine.
La Mandragore est très connue pour ses propriétés aphrodisiaques qui lui
confèrent une vertu fertilisante.
Ici l´absence du pot au Baume rappelle les saintes Cènes
qui jouent avec Marie Madeleine et le Graal. Quand l´une y est, l´autre disparaît .Or
dans l´art ce récipient contenant le
Baume est souvent représenté comme une coupe avec couvercle fermé,
semi-ouvert, ou laissant complètement échapper son secret : l´essence du
contenu ! Ce qui associe Madeleine avec
Pandore…en langue de Jarre ?! D´autre part quand Madeleine ouvre son pot la
ceinture de cette sainte femme est nouée, symbole de bonne espérance, de
future naissance.
Les effets hallucinogènes de cette la
plante, et la capacité de ses principes actifs de traverser la peau et de
passer ainsi au sang, explique pourquoi les sorcières du Moyen Âge,
s'enduisaient les muqueuses et les aisselles d'un onguent à base de
mandragore. Entrant ensuite en transe elles pensaient s'envoler sur leur
balai et voir des créatures diaboliques le jour du sabbat.
À noter que la plante était également utilisée par les guérisseuses,
notamment pour faciliter les accouchements, mais aussi contre les morsures de
vipère… Voici la sorcière suggérée par le lézard dont nous parle Al Sufi, mais aussi la
« déesse Serpent » de Raoul.
Et ce n´est pas étonnant car cette racine humanisée, dite aussi
la « la main de gloire », source d'envie mais aussi de crainte
révérencieuse, fait l'objet, essentiellement au Moyen Âge d'un culte macabre,
d'ailleurs interdit par l'Église.
Pour les Grecs la Mandragore était la
« plante de Circé la magicienne ». Symbole de fécondité, elle
pouvait aussi révéler l'avenir ou rendre riche son propriétaire et lui porter
chance.
Dans le trentième chapitre de la Genèse, il est fait mention de mandragores
(ou pommes d'amour selon les traductions) : Ruben, fils aîné de Jacob,
rapporte à sa mère Léa des mandragores. Rachel, jusqu'alors stérile, demande
à sa sœur de les lui donner. Celle-ci n'accepte qu'en échange de passer la
nuit avec Jacob. Quelques temps plus tard, Rachel conçoit son fils, Joseph
« l´égyptien ».
C´est un des végétaux associé au signe zodiacal du Capricorne, l´autre plus connu étant le chèvre-feuille. Ce
signe, à cheval entre la fin et le début de l´ans neuf, est s´associé à
Janus, aux deux visages. C´est le signe de naissance traditionnel de Jésus,
25 décembre. Mais c´est aussi le signe régnant le 17 Janvier, date si connue
des chercheurs de l´énigme de Rennes -Le- Château.
Des rituels magiques étaient
nécessaires pour se procurer la si dangereuse racine de mandragore, car
« sera poursuivi par sa malédiction, celui qui arrache la mandragore
sans précaution, celui-ci devient fou en entendant les hurlements de la
plante » Pour bien faire et s´en protéger la cueilleuse s´aidait d´un
chien. Ce qui rappelle Sainte Marguerite de
Cortone qui est représentée avec son
chien
Enfin dans le Bestiaire d'Oxford, écrit
au Moyen Âge, la Mandragore est « l'Arbre de la Connaissance »
celui dont Adam et Ève mangèrent le fruit. Celui qui plus tard sera associé à
la Pomme, symbole de l´attraction sexuelle.
Et puisque nous parlons d´arbre…
Les Arbres en X , ou Croix de saint André.
Regardons à présent le fond du tableau et son décor végétal : une petit
arbre sec à gauche de deux plus grands, formant une croix de saint André dont
seul l´un d´eux porte des feuilles. Il y a aussi une branche sèche sur la
tête de Marie Madeleine.
D´abord le symbole de l´ARBRE :
Symbole de stabilité et du don, signe chargé
de connotations positives ; il est associé à la vie aisée, à la
prospérité, au bonheur et à la fécondité ; repère stable dans un univers
changeant, il est l'axe autour duquel gravitent les êtres, les choses, les
esprits ; par ses racines il est symbole de la vie, par ses feuilles la
connaissance, la sagesse.
Comme signe astrologique berbère : les personnes
associées à ce signe sont caractérisées par leur sérénité, leur force intérieure
tranquille et bienfaisante. Ce qui va comme un gant à la Marie Madeleine de
Molsheim !
Et puis.. L´ARBRE ET L´ALCHIMIE
comme souligne Al Sufi :
L’Arbre mort et l’Arbre vert font également référence à une riche symbolique
alchimique, développée notamment par Fulcanelli dans ses deux ouvrages :
« Le Mystère des cathédrales » et les « Demeures
philosophales ».
Voici ce que nous dit le bloc de Archer qui traite de Julien Champagne, illustrateur de Fulcanelli, de
Canseliet, et bien sûr d’Alchimie !
"Deux arbres de même dimension et de grosseur semblable figurent côte
à côte sur le même terrain; l'un est vert et vigoureux, l'autre inerte et
desséché.
La banderole qui paraît les réunir porte ces mots: .SOR.NON.OMNIBVS.AEQUE. Le
sort n'est pas égal pour tous."
Ici, Fulcanelli se montre délibérément elliptique. Il rappelle que suivant la
doctrine alchimique, les minéraux extraits de la roche sont vivants, mais
condamnés à mourir aussitôt après leur extraction et périssent bientôt sous
l'action néfaste du feu réducteur.
"Telle est la signification des deux arbres symboliques, dont l'un
exprime la vitalité minérale et l'autre l'inertie métallique."
En note de bas de page, il remarque cependant qu'au pied de l'arbre couvert
de feuillage, la terre est creusée en forme de cuvette, afin que soit mieux
retenue l'eau versée pour son arrosage.
"De même, le métal, mort par la réduction, recouvrera-t-il l'existence,
en des imbibitions fréquentes."
Pour un Kabyle la croix est synonyme de Maison et reste attachée au
chiffre 4 ce qui la rend encore plus intéressante ! Voyons :
« C'est le symbole dominant de
l'automne ; il exprime à lui seul tous les fondements de la pensée amazighe,
fondé sur le chiffre cardinal 4, considéré comme le nombre crucial,
totalisateur, symbole d'espace et d'équilibre parfait. En effet on retrouve
ce nombre à la base du carré, représentation de la maison, fondement de la
société berbère, que l'on retrouve également dans l'écriture tifinagh,
à la base de nombreuses lettres et de la croix, également utilisée en
écriture tifinagh.
La Croix, comme le peigne à tisser, est le symbole de la
convergence du monde d'en haut et du monde terrestre. Outre cet aspect
quasiment divin du chiffre 4, on retrouve la Croix (4 angles) comme symbole
des quatre saisons, des quatre vents, les quatre directions (points
cardinaux), quatre phases de la Lune, quatre parties de la plante ( racines,
tige, feuilles et fleur à fruit), quatre espèces animales ( celle qui rampe,
celle qui vole, celle qui marche et celle qui nage) ; le nombre quatre
représente aussi les quatre dimensions célestes des Imazighens :
le ciel, le Soleil, la Lune et les étoiles, ainsi que les quatre temps
humains ( enfance, jeunesse, maturité et vieillesse) ».
« La psychanalyse moderne, à la suite de Jung, accorde à la « quaternité »
le fondement archétype de la pensée humaine, totalisant les processus
psychiques conscients et inconscients ; la conscience à son tour
comprenant quatre fonctions fondamentales : la pensée, les sentiments,
l'intuition et la sensation. »
Dictionnaire des symboles Kabyles
Le fameux retable de Marie Madeleine
à Santes Creus de Tarragona présente aussi une croix de saint André dessinée
par deux arbres, placés à droite d´un
plus petit. Ces arbres ont un joli feuillage bien épais.
Mais la croix de saint André représente pour un chrétien la passion de ce
personnage. Qui fut André ?
Saint André, fut le premier apôtre appelé par Jésus dans la Bible, qui alla
prêcher dans la Mésie pour la première fois.
Il était de Bethsaïde en Galilée, sur les bords du lac de
Tibériade. Avec son frère Pierre, il vivait de la pêche. C'était un assoiffé
de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans
doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il
avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit
désigner Jésus : " Voici l'agneau de Dieu ", il le suivit pour ne
plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir
reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est
l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains,
c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux
poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils
s'adressent tout naturellement.
C´est le patron d'Ecosse. Mais c´est aussi dans cette région que l´on trouve
une princesse sainte Marguerite mariée à un roi écossé qui associa sa femme
aux affaires du royaume et son règne durant une quarantaine d´années. Elle
survécut à son époux et fut mère de rois. Elle disait ainsi :
« La main des pauvres est l’assurance des trésors royaux. Ce coffre-fort,
les cambrioleurs les plus retors ne sauraient le forcer. »
Propos de sainte Marguerite
Rien n’a été promis à Pierre et à André par le Maître. Ils
quittent leurs biens. Il nous faut considérer plutôt la volonté que la valeur
des biens. Il quitte beaucoup celui qui ne garde rien pour lui. Il quitte
beaucoup celui qui abandonne tout ce qu’il possède. Pierre et André
abandonnèrent l’essentiel : l’un et l’autre renoncèrent au désir de posséder.
(Saint Grégoire le Grand - Homélie sur l’Evangile)
Nous avons déjà rencontré le long de cette étude des dragons,
celui de Marthe et celui de Marguerite Et bien saint André
lui aussi terrassa cette bête à Aix-en-Provence !
Pourquoi cette croix sur ce
retable ? Pour nous dire que Madeleine est l ´Apôtre préféré, c´est
Jean, avec aigle, calice ou Graal contenant le dragon, mais aussi qu´elle fut
apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre,
et le premier apôtre appelé par Jésus comme
le fut André mais peut être même avant lui. Car si ce retable est fameux
c´est surtout pour ses peintures du bas, ou l´on nous présente une Madeleine visiblement enceinte sous la croix, portant la ceinture typique de la grossesse.
Cette fertilité est représentée à Molsheim par la Mandragore, fruit du sperme
d´un supplicié ! Et sa
spiritualité nous accueille sur le seuil.
Voyez la gravure de Hendrik Goltzius, qui représente Marie Madeleine avec un lézard ( au bas à
droite).
Santes Creus de Tarragona ( Espagne)
La Madeleine de Molsheim, Copie
Inversée de celle de Reni Guido dit Le Guide
L´original, le plus ancien est celui de Reni Guido, qui se trouve à la
Galerie Barberini où on peut admirer la collection d´Antonio Barberini, Mécène
de Nicolas Poussin.
Petite anecdote :
Cet homme acheta aussi le Guerchin, celui des deux bergers, au fameux titre
de : ET IN ARCADIA EGO de 1618,
qui apparaît sur l´inventaire fait de 1644. En 1812 ce Guerchin passa à Colonna di Sciarra, et fut alors attribué
à Bartoloméo Schedoni jusqu´en 1911,
quand Voss l´étudia et le compara à Apollon et
Marsyas sur lequel on retrouve ses deux fameux bergers.
Reni Guido dit le Guide est un bolognais proche du Chevalier de Malte,
Caravage et Raphaël. Contemporain du Guerchin et natif de la même région.
C´est à Bologne que se trouve une copie du Guerchin du
Sarzeau.
Nicolas Poussin aussi travailla pour Barberini, et se plaisait à louer les qualités du Guide Reni, mais se heurtera à lui quand il
louangera celle de son rival Il
Dominichi
A la chartreuse de Molsheim il y a donc une copie de la Madeleine Pénitente
de Guido qui fut sujet d´étude sur ce site.
Comme vous pouvez apprécier, l´esprit du
grand Maître italien ne fut pas altéré, mais souligné : Les
feuilles des deux mandragores sont plus vertes ; les vêtements de la
sainte femme ont la couleur du spirituel et nom ce rouge délavé, rouge sexuel
passif, par le temps et l´intempérie et les arbres croisés dont un seul reste
vivant. Guido ou son école laissa aussi une Repentie vêtue de gris.
Réni Guido
Anonyme inversé à Molsheim- Photo
d´AlSufi
Une autre copie inversée avec l´Marie Madeleine en habit rouge et où le fouet
remplace les mandragores. L´arbre en X subsiste pourtant.
Une Madeleine vêtue de gris de Reni Guido ou son école
Madeleine de Reni Guido, auréolée, sans croix, sans mandragore, ni arbre en X
Voici que je tombe sur cette toile, ici-bas, qui est attribuée à
Reni. La fit-il pour quelqu´un à qui ses bizarreries, bien que discrètes,
dérangeaient ?
Ou simplement comme model pour être reprise par ses
élèves ? Travailla-t-il sur commande et son client demanda ses
détails ?
Ce client fut Antoine Barberini, celui qui acheta ou commanda cet IN ARCADIA
EGO au Guerchin ! et qui n´est
pas étranger aux mécènes de Nicolas Poussin.
Par exemple sur la dernière image, les seins de Marie Madeleine sont recouverts
par sa chevelure,
plus de crâne, ni croix, ni baume, ni angelots, ni mandragore,
ni arbres en X
Suivre :
Marie Madeleine de Léonard de Vinci
Ou
Suivre : Marie
Madeleine du Tintoret, ou la Déesse Serpent
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