Tant
l´évolution de son image comme l´historique de la femme vont de paire. Plus
l´Eglise s´enracine dans la société, moins la femme est importante. Plus la
Vierge, inmaculée est louangée moins l´est le sexe dit faible, source de tout
péché depuis Eve ! Comme si Adam ne mordit pas la pomme. Nous sommes
pour Rome tous conçus par le péché du moins jusqu´à nos jours, puisque la
fécondité in vitro, prend le relais… ce qui deplait fort à l´Eglise.
Nous avons aussi vu comme bon nombre de femmes, pour accéder à l´étude, se
sont travesties en
homme. Etude pour laquelle leur sexe était un handicape mais pas de façon
biologique, comme elles démontrèrent, mais exclusivement théologique !
Pour fuir un mariage non désiré, pour avoir du succès comme écrivain, nom qui
n´existe qu´au masculin ! ( George Sand, Homère etc.… ), comme guerrière
( Jeanne d´Arc, la Pucelle ) comme politicienne mais cachée derrière un
homme souvent moins grand qu´elle (
Livia et César Auguste pour donner un célèbre exemple connu par la télévision,
plus que par l´œuvre de littéraire de Graves )
Marie Madeleine se cache-t-elle derrière le seudo
Jean ? Ou, plus osé derrière Jésus ! ( Voir Clef de la
Cène de Vinci )
Marie Madeleine c´est Eve, Lilith et
Pandore… Mais Eve n´est-elle pas, la mère de l´Humanité ?
Longtemps, on a même cru que Madeleine était mariée à Jésus. Les Apocryphes circulant de façon
clandestines ou de bouche à oreille, laissèrent leur trace dans l´Art. Dans
la littérature codée du Moyen-Âge, les Contes du Graal sur
les illustrations des livres d´Heures, sur les tableaux et
les sculptures.
Le Code De Vinci, n´a rien apporté de nouveau, ni aux amants de l´Art, ni aux
chercheurs de Rennes- Le -Château, car il est impossible de ne pas passer par
cette femme pour comprendre le cryptage de l´iconographie de l´Eglise Marie Madeleine du
fameux Béranger Saunière.
Pas plus qu´il n´a apporté aux femmes dont l´intuition captait déjà que Marie
Madeleine ne fut qu´une femme avant tout, comme tant d´autres, elle dut
affronter la misogynie de la société qui, malgré les siècles passés, ne
trouve rien de mieux encore pour disqualifier une compagne, une mère, une
épouse, que de la traiter de pute !
Marie Madeleine c´est tout ça, c´est la Femme avec tout l´amour et la douleur
que la vie peut apporter.
Le succès du livre de Dan Brown s´appuie sur le fait que les gent préfèrent
lire un best seller, roman à lecture aisée, à hanter les Musées, c´est moins
cher et plus amusant. L´important étant la transmission des idées et là la
réussite est incontestable.
Et pour ceux à qui la lecture pèse, il y a aussi le film ! Or ce n´est
pas le premier à toucher la vie de Jésus et à la montrer sous un angle différent, sans aller très loin , nous
avons la Dernière Tentation, qui fut bien accueillie par le publique à cause de sa prohibition. Elle nous
présente un Jésus si humain qui couche avec Madeleine, Marie et Marthe de
Béthanie. Ce ne sera que par les paroles de Paul qu´il deviendra Dieu le
Fils. Ou encore le musical, Jésus-Christ Super Star avec sa magnifique bande
sonore sortie en 1970.
Pourtant l´idée donnée de Judas était assez révolutionnaire, avant même
l´édition de l´Evangile de cet apôtre ayant comme mission la trahison . Que
dire de l´image de Marie Madeleine usant l´aromathérapie, pour tranquilliser
un Jésus déjà couché, lui chantant une douce chanson pour qu´il s´endorme
puis veillant son sommeil, devant Judas, le trésorier. Plus que de la
jalousie c´est le désespoir qui prend sa source à différence de la misogynie
de Pierre, dans le fait de la division des missions, Judas sait ce qu´il va
se passer donc pourquoi aimer quelqu´un qu´on va perdre prochainement. Judas
est victime de l´amour qu´il ressent envers Jésus, qui fait de lui l´Initié
obéissant c´est bien ainsi que nous le présente maître Champaigne,
montrant son genoux durant la Cène, assit à la droite du Seigneur, bource en
main c´est le plus tranquille et attentif des douze. Chez Vinci il est aussi
assis à droite avec Marie Madeleine et Pierre.
Aujourd´hui l´Internet rend ce voyage à travers l´Art simple et
accessible voyons où il nous mène cette fois.
VOYAGE A TRAVERS L´ART
Missel de Weingarten 1200
Missel de Blanche de Castille 1200
Andrea Da Firenze 1370
Traditionnellement
on représente de chaque côtés de la croix deux personnages, souvent la femme
porte un habit rouge, qui rapporterait à Marie Madeleine pourtant l´Eglise
nous donne sa version : la Vierge et Jean. Alors que le rouge est la
couleur des prostituées sacrées, qui se teignaient la chevelure, ou portaient
des perruques rouges, de rigueur depuis l´antiquité.
Pourtant si on examine bien les anciens retables dédiés à la Passion sur la
croix on verra que Marie, la Mère est représentée évanouie alors que
Madeleine reste accrochée au pied de cet instrument de torture. On emporte la
Vierge, alors, qui reste-t-il ?
De toutes façons souvent cet habit écarlate est recouvert d´un
manteau bleu ou noir et bien que le bleu soit la couleur de la Vierge et le
noir celle du deuil de la mère Douloureuse, ce rouge la déclare comme
« Servante du Seigneur », appellation des prostitués sacrées !
( Luc 1-38 )
Voyez la Madeleine de Van der Weyden qui habillée comme la Vierge, laisse
entrevoir un pan rouge de sa tunique .
Van der Weyden à l´Escorial
Van der Weyden , Marie
Madeleine
Duccio Di
Buoninsegna : 1305. On emporte la Vierge aux couleurs inversées à celles de Marie
Madeleine.
Duccio Di Buoninsegna : 1305. Cape noire recouvrant le rouge, mais le triptyque est dédiée à
la Vierge ! Sur la partie droite la Vierge en blanc déjà couronnée, son
ventre est arrondi. Je reviendrai plus tard sur ce couronnement.
Giotto 1330 : On éloigne la Vierge à tunique rouge
Giovanni Da
Milano : 1350 idem
Ugolino Di
Nerio : vers 1350.Tunique
rouge sous cape noire.
Gaddi Agnolo : 1390. La vierge évanouie est emportée, sa tunique est rouge
délavée sous sa cape, comme celle de Jean, alors que celle de Madeleine est d´une
couleur radiante. Le sang du crucifié coule vers elle accrochée à la croix.
Le pagne de Jésus est transparent, je reviendrai aussi sur ce détail. Sur l´étendard les lettres S.I.O…N
Gaddi Agnolo : 1390. Trois personnages, Madeleine sur le sol , baignée par le sang de Jésus, semble baiser ses pieds.
Cape rouge à revers bleu.
Anonyme italien : On éloigne la vierge
Anonyme
italien : Voir la couleur des
habit
Andréa du
Castagno 1 : 1450 Tunique rouge
sous manteau noir, la chevelure du front est visible.
Andréa du
Castagno 2: 1455 Idem mais le manteau ne cache pas ses longs cheveux
roux. Ses mains aux doigts entrecroisés rappellent la pose de Marie Madeleine
à Rennes -Le-Château je reviendrai plus tard sur ce « détail »
Altdorfer,
Albrecht : 1512 Jean nous tourne le dos, alors que
Marie Madeleine ouvre ses bras dans une expression qui semble dire qu´elle
n´y comprend rien. Un autre Jean qui nous tourne le dos se retrouve sur un
retable de maître Van Weyden ( voir plus bas )
Enfin on pourrait continuer ainsi, mais la liste est longue et j´ai peur
d´ennuyer le lecteur.
Donc si c´est bien Madeleine qui pose du côté droit de Jésus, regardez
attentivement ces deux icônes et dites moi si les abdominaux du crucifié ne
dessinent pas une forme bien phallique ? Comme aussi sur l´ Andrea Da Firenze plus haut, le drapé de Jésus est transparant, malgré cela on ne
voit ni devine son sexe, sauf sur les adominaux que regarde la femme.
Si cela vous semble osé alors voyez ce merveilleux Van Eyck
ou Jésus apparaît complètement nu alors que
Marie de Magdala tend vers lui ses bras en forme de cercle fermé par ses
doigts croisés.
Nous avons déjà un superbe Crucifié nu à
l´Escorial, œuvre de Benvenuto
Cellini. On recouvre d´un voile de soie blanche son sexe pour ne pas offenser
les …visiteurs.
Il apparaît dans sa nudité sur les Très Belles
Heures du duc de Berry. A droite une femme totalement en deuil tandis qu´à gauche un
Jean blond très, ou trop féminin, dont les bras en cercle, reprennent le
geste de Madeleine, dont il porte les couleurs rouge et vert. Sous l´Image
principale le sacrifice d´Isaac par son père, qui eut lieu sous ce qui sera
le Temple de Salomon.
LUCAS CRANACH, LE VIEUX
Cranach,
quant à lui semble plus discret mais pas
symboliquement parlant, regardons de plus près. Ce qui attire d´abord
l´attention c´est le sexe très marqué de larron puis cet énorme nœud très
décoratif sur celui de Jésus, qui termine par un autre nœud. Ce pagne malgré
sa lourdeur semble voler. Le rond des bras de Marie et ce voile volant noué
sont des symboles très frediens.
Nous avions déjà vu un joli nœud sur une nappe, celle de la dernière Cène de Juan
de Juanes. J´avais commenté
qu´il n´était pas là que par simple effet esthétique,
mais symbolique, toujours dans le contexte suggéré par l´artiste.
Le nœud désignait une conception d´ union
et de fidélité. Le nœud de l´amour symbolise les fiançailles , moins solide que
l´anneau du mariage et peut se rompre. Les nœuds peuvent également représenter le symbole contraire, celui de
la séparation.
Regardez les bras de
Marie et de Jean,
ne forment-ils pas
deux anneaux entrelacés ?
Bien sur que cette solidité va se rompre par la mort d´un des époux !
Mais un lien reste s´il y a une descendance.
Car le nœud symbolise aussi une naissance : « Le père
nouait une ceinture à la taille de sa femme en déclarant qu´il lui a fait un
nœud pour le défaire ensuite et lui rendre son accouchement plus facile (
Pline –23-79-) » On vera ce nœud plus loin sur la ceinture de
Marie Madeleine, ouvrant son pot de baume.
Bien sûr il peut s´agire de la naissance du christianisme, mais fallait-il le
suggérer ?
Masaccio 1426,
lui met un arbre sur le prolongement de la
croix : arbre vert, Jésus et Marie Madeleine sont alignés.
Tandis que quelque années plus tard en 1450-55 Fra Angelico placera un pélican sur cet arbre lui donnant ainsi un autre
symbolisme : celui de la communion ,de l´Eucharistie : «
Mangez ceci est ma chaire, buvez ceci est mon sang » puisque cet oiseau
se sacrifie pour nourrir ses petits. Cet oiseau, ainsi représenté, est le Graal !
ROUGIER VAN DER WEYDEN
Rougier de la Pasture, cet Initié comme je l´ai déjà démontré (
voir Wyden ou la Clef de l´Aiguille
Creuse et Weyden et le
Duc )
Sur cette Crucifixion, dont j´avais déjà parlé à propos de la tenue légère de Jésus,
où Jean nous tourne le dos, ce qui est peu commun, nous avons du mal à
distinguer Marie Madeleine.
Par les couleurs employées pour cette Dame par ce maître de la peinture on
dirait que c´est la femme qui soutient dans la douleur Marie, la Vierge
accrochée à la croix. Cette femme porte son ceinturon très bas sous son
ventre.
Quant aux deux autres figures féminines, l´une au regard tranquille dirigé
vers le crucifié, tenant les doigts de ses mains croisés sur son ventre, à la
manière d´une femme enceinte et l´autre, celle au jupon écarlate agenouillée
qui reprend le même geste des mains, celui qui rappelle la Marie de Magdala
de l´autel de Béranger Saunière. Notez sur cette dernière à présence d´un
nœud au niveau du bas ventre assez rond. Où est Madeleine ? Aucun pot de
baume la signale.
Les vêtements de Marie rappellent ceux d´une autre femme sur l´ œuvre nommée
par Maurice Leblanc dans son roman, L´Aiguille Creuse. Arsène Lupin affirme
de ce tableau qu´il est la CLEF Il s´agit du triptyque de
Sainte Colomb, dont le panneau
centrale semble représenter un anachronisme, puisque Marie monstre son enfant
aux Rois Mages sous un crucifie !
Qui est cette Marie ? Nous savons que le travail de cet artiste était
minutieusement étudié par son mécène, le Grand Duc de Bourgogne en personne.
Revenons à sa crucifixion : Marie…Madeleine n´est-elle pas à sa place au
pied de la croix !?
Nous pouvons faire la même remarque pour le côté droit de
ce triptyque de Sainte Colomb.
La mère présente son enfant au Temple, et juste derrière elle nous avons
cette femme qui nous regarde, rassemblant à elle seule les traits des
Madeleine de Weyden c´est à dire la couleur et la forme de sa coiffe.
Donc là aussi nous avons Marie…Madeleine
présentant son petit au Temple de Jérusalem.
Nous savons, pour l´avoir étudié qu´une prostituée sacrée garde sa virginité
toute sa vie, même mariée et devenue mère, d´où les colombes, symboles de
pureté, animaux de Vènus.
Antonello da Messina
Crucifixión Juan de Flandes. 1510 Museo Nacional del Prado
Seule Maie de Magdala reste sous la croix, à cheval il doigt s´agire de
Joseph d´Arimathie. Il y a trois crânes.
Le pot de baume est fermé , mais un neoud orne la ceinture de Madeleine,
richement vêtue.
Alors qui se tient à droite de la
croix ?
HUGO VAN DER GOES (Tríptico
Portinari )
Hugo van der Goes, 1476-1478
(Galería Uffizi, Florence )
L’œuvre a été commandée pour l'église Sant'Egidio de l'hôpital Santa
Maria Nuova à Florence par le banquier italien Tommaso Portinari, travaillant
pour les Médicis, un descendant de Folco Portinari, le fondateur de cet
établissement en 1288.
La datation du triptyque est déterminée par l'âge des trois premiers enfants du
couple, Margherita, Antonio et Pigello, nés entre 1471 et 1474, représentés
sur les deux panneaux latéraux et par l'absence du quatrième, né en 1476.
Ce triptyque fermé représente l´Annonciation. Normalement la Vierge est
peinte sur le côté droit du panneau selon notre regard. Ici ce simple fait
est INVERSÉ ! Une mise en garde ?
Le panneau central est une représentation de l'Adoration des
bergers. Dans une étable en plein air, l’enfant Jésus n’est pas couché dans
un berceau mais il repose à même le sol, sur un faisceau de rayons dorés. Ce
thème iconographique provient du succès d’un ouvrage de dévotion de la fin du
XIVe siècle,
intitulé Revelationes coelestes
(« Célestes révélations »), qui raconte le récit de sa naissance
vue en vision par Sainte Brigitte de Suède, lors d’une prière dans la grotte
de la Nativité, au mois de juin 1372. Autour de l’Enfant, neuf ( ce
qui vient du Haut ) anges agenouillés, Joseph, la Vierge et trois bergers
participent à cette adoration.
Une gerbe d’épis de blé qui représente Bethléem dont le nom signifie «
Maison du Pain » et deux vases, l´un de céramique blanche à dessins
bleus correspondant à la Vierge contenant des lys rouges (2=>
charnelle ), des iris blancs ( => 9, ce qui vient du Haut ) et bleus
( => 6 ce qui va vers le haut ), l’autre de cristal
correspondant à l´Enfant avec des œillets et des ancolies, tandis que le sol
est jonché de violettes. ( pour le symbolisme des fleurs, déjà traité sur ce site voir et pour l´ancolie
voir.
Au fond à droite arrivent les bergers, peints de façon très réaliste,. Sur le
paysage hivernal du triptyque, partie centrale, de petites scènes se complémentent,
annonciation aux pâtres et les sages femmes Zelomi et Salomé cheminant toutes
deux vers la Maison du Roi David allusion à la généalogie de Jésus.
Mais restons sur le panneau central,
la Vierge est toute habillée en bleu et ses longs cheveux sont lachés, comme
les jeunes filles non mariées ! Le Bleu est la couleur du ciel étant en
gématrie équivalent au chiffre 6 : la Graine du Bas qui va vers le Haut.
La spiritualité de celle-ci vu que l´Enfant est sur le sol.
Un autre détail reteint nos regards, il y a devant de saint Joseph une
CHAUSSURE SOLITAIRE, alors que l´on voit sous ses habits la pointe de
l´autre, en symbolique catholique :
« Rêver de sandales représente le fait d'être aimé de Dieu, peu
importe le fait que vous soyez un peu égoïste ou égaré dans votre vie.
Rêver de
perdre une chaussure, au sens biblique n'est pas bon signe. Ce rêve peut
éventuellement indiquer une manipulation par des forces spirituelles
diaboliques, dans le but de déstabiliser votre mariage ou votre relation. Ce
rêve peut être un signe de manipulation de la relation. On croit que cela
peut être le résultat de malédictions maléfiques présentes dans votre vie.
Rêver de
perdre ses chaussures n'est pas un
bon signe, ce qui peut indiquer des problèmes dans votre mariage et votre
relation. Ce rêve pourrait vous rappeler de sauvegarder votre relation d’un
désastre.
Ce rêve peut
aussi indiquer la pauvreté et la honte.
Si vous rêviez
de NE VOIR QU'UNE CHAUSSURE et que l'autre manquait, un tel rêve n'est pas
bon signe. Ce rêve pourrait indiquer la perte de direction et de sens de
votre vie.
Cela peut
aussi être un signe, indiquant des problèmes de mariage ou de
relation. » ( Voir
)
La famille Portinari est représentée sur les panneaux latéraux. Le panneau de
gauche est consacré aux hommes : Tommaso Portinari, agenouillé et ses
deux fils, dans la même position derrière leur père, y figurent et sont, à l’exception
de Pigello, le plus jeune des fils, sous la protection de leur saint patron
respectif. De taille beaucoup plus grande par rapport aux donateurs, saint
Thomas tient la lance, l’instrument qui rappelle son incrédulité, et saint
Antoine avec clochette, bâton en
forme de TAU et un rosaire. Il sera le saint Patron de l´hîtal où fut destiné
le tableau pour le maître d´autel.
À l’arrière-plan de ce panneau, sur un sentier rocheux, Joseph et Marie
enceinte, se rendent à Bethléem, pour le recensement.
Le panneau de droite est consacré aux femmes avec la représentation de
l’épouse de Tommaso, Maria di Francesco Baroncelli et de leur fille
Margherita. Comme pour le panneau de gauche, elles sont agenouillées et sous
la protection de leur sainte patronne, Marie-Madeleine pour la femme Marie (
de Magdala ?) avec le pot d’onguent et Marguerite d'Antioche, avec le
livre ouvert, une CROIX, dont le pied est posé sur le dragon. À
l’arrière-plan, sur leur monture et somptueusement vêtus, les trois rois
mages viennent adorer le nouveau-né.
Il existe alors un INVERSEMENT entre les personnages agenouillés et leurs
saintes patronnes.
Madeleine
devrait se trouver derrière l´épouse de Thomas et non de sa fille Marguerite
( Perle
). Pourquoi une telle INVERSION ?
Regardons donc Marie Madeleine. Sainte Marguerite regarde le baume ou la
jeune fille à travers lui ( formant une ligne droite ). Marie Madeleine
regarde la mère. Ce qui forme une croisé comme la croix de sainte Marguerite. Notre Marie Madeleine porte ses cheveux
bien peignés en chignon, symbole des femmes mariées ! Au contraire que
sainte Marguerite. Elle porte une cape noire sur une robe bien blanche ornée
richement d´ or qu´elle soulève et qui semble cacher quelque chose, comme abritant
du froid un nourrisson. On est un 25
décembre et on oublie que Jésus naquit en plein désert où il fait quand même
froid la nuit, de là l´âne et le bœuf ( à part leurs symbolismes ). Est ce la
quatrième enfant du couple dont le triptyque porte le nom ? Il n´était
pas encore né !
Voyons le Blanc, couleur au moyen-âge de deuil , est en gématrie équivalent
au 9, c´est à dire la Graine du Haut qui descend au Bas ! Un autre Portinari mais mort auquel on mis
le nom de Marie. Où l´Enfant de Marie Madeleine ? A vous de juger.
Cet enfant est protégé du froid ou des regards, l´Enfant devant la Vierge est
posé nu sur le sol .... Marie Madeleine est sur le panneau des Rois Mages...
)
LE SYMBOLISME DE LA CROIX
Quand Marie
Madeleine ne se tient pas du côté droit de la croix, elle l´entoure de ses
bras, se baignant du sang du supplicié.
Nous avons déjà vu le symbolisme de la Croix lors de l´étude des Cathédrales,
Livres en Pierres.
« Le
vertical, le divin, principe masculin traverse l´horizontal, le passif, le
matériel, l´humain, principe féminin. Qu´ y a-t-il à
l´intersection ? »
Souvent on y représente un Cœur, un Cygne ou Pélican, un Graal, une Fontaine
de Vie ou la Rose du Secret.
Pour en savoir plus visitez le site de Gauth, REGNABIT qui
bien que graphique exprime très bien cette idée .
La Rose du Secret ….
Dessins de Jan Semmel
LE SECRET DE MARIE MADELEINE ou
CELLES QUI S´EMPARÈRENT DES SECRETS DES DIEUX
LES NŒUDS A LA CEINTURES
Madeleine tenant sa jarre ouverte avec de jolis nœuds à la ceintures.
Madeleine est associée à Eve, la mère de l´humanité, mais aussi
à Pandore.
Pandore, celle « qui a tous les dons » est la première femme dans
la mythologie grecque. Elle fut comme Lilith, dans la Bible juive, façonnée
avec de l´argile. Elle est associée à sa « boîte de Pandore », en
fait il s´agit souvent d´une jarre ou d´une urne.
Elle épousa le titan Epiméthée c´est à dire un des douze ou quatorze enfants
de Ouranos, le Ciel et de Gaïa , la Terre, et lui donna une fille Pyrrha,
qu´on maria à Deucalion. Tous deux survécurent au Déluge et repeuplèrent la
terre en jetant les « os de leur grande-mère, Gaia », c´est à dire
des pierres.
Gaïa, fécondée par le sang d'Ouranos, jeté dans la mer, aurait engendré les
Érinyes, les Méliades et les Géants, ces derniers si présents dans la
mythologie mérovingienne.
Donc symboliquement le sang de Jésus coulant le long de la croix put
féconder Marie Madeleine, la femme
n´est-elle pas un récipient symbolisé par le Graal. La semence de l´homme ne découle-t-elle pas de son sang, porteur
d´ADN ?
La jarre ou pithos de Pandore
contenait le fruit du travail humain, le fruit de la terre, symbolique de la
condition humaine. Par la suite, ce sera la femme qui l'ouvrira et s'y
servira, pour nourrir la famille.
Madeleine est souvent dessinée tenant un livre fermé ou ouvert mais toujours
avec sa jarre, qui rarement révèle son contenu.
Comme Eve, Pandore fut avertie par Dieu, avant de commettre son irrémédiable
erreur. Erreur qui plongera l'humanité dans une vie faite de maux et de
douleurs.
Toutefois, la version biblique semble peut-être plus indulgente envers
la femme, qui y est poussée par le serpent tentateur, et qui ne porte pas la
faute seule, puisque le fruit est partagé avec Adam. Enfin ceci n´est que
théorie, puisque dans la pratique Eve est la grande coupable. Coupable de
distinguer le Bien du Mal, de devenir l´un d´Eux, les Elohim, les Dieux de
A.T.
Eve c´est la pécheresse c´est ainsi que l´Eglise voyait toute femme. Il ne
faut donc pas s´étonnait que peu de dames adhérèrent à ce catholicisme, qui
comme modèle de femme prend Marie, la vierge conçue sans péché, donc objectif
impossible à atteindre. Elles prenaient
bien le voile mais que pour échapper à un mariage non désiré.
Rome fut obligée à changer sa tactique et prit Marie Madeleine comme
exemple. Elle qui était déjà très populaire parmi le peuple, remplaçant
la déesse des sources d´où jaillit l´eau qui fertilise la terre. Madeleine
devient alors la Pécheresse Repentie
et pardonnée.
Les interprétations monothéistes (judéo-chrétien, islamique), représentant la
femme comme la source de tous les maux.
Au contraire, la mentalité polythéiste elle, voit Pandore comme celle qui
donna à l'homme l'opportunité de s'améliorer dans les épreuves et
l'adversité, ce que les monothéistes appellent les maux ! Elle
lui donna aussi la force d'affronter ces épreuves avec l'espérance (l'espoir),
puisque celle-ci resta dans la boîte.
Tandis que dans la philosophie païenne, Pandore n'est pas source du mal, elle
est source de la force, de la dignité et de la beauté; puisque sans adversité
nous ne pouvons nous améliorer.
Jean Cousin, Eve Prima Pandore, de 1550 (Musée du Louvre,
Paris)
(Avec les attributs de Marie Madeleine, Eve et
Pandore, celles qui s´emparèrent des secrets de(s)Dieu(x))
Et je me demande si Jésus, d´après l´Eglise, lava la faute
d´Adam et par là celle des hommes,
Marie Madeleine par ses larmes ne
lava-t-elle pas celle d´Eve ?
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CRANACH, LE JEUNE
Christ et la Femme Adultère.
A comparez d´abord avec ceux de Cranach le Vieux , ( 2 ) , ( 3 ) sur
lesquels Jésus saisit la femme par le poignet tandis qu´ici il la prend par la main.
La tête d´elle semble s´appuyer sur l´épaule de Jésus. Madeleine est souvent
associée à cette femme, cette pécheresse sauvée.
Regardez son ventre arrondi, qui contrairement à une mode en vogue à cette
époque ressemble bien plus à celui d´une femme en ceinte.
« Taille étroite et très cambrée, accentuée par le coussin de
plume que l'on pose sous la ceinture, seins menus, hauts et en globes, bouche
petite, yeux bridés, teint blanc et diaphane, sourcils et cheveux épilés pour
rendre le front haut et bombé. » La mode de la
première moitié du XVº. S. qui
faisait de drôles de silhouettes, donc attention à ne pas s´y laisser
prendre.
ENGEBRECHTSZ CORNELIS
Les Adieux de Jésus à sa Mère
Jésus
prend congé de sa famille. Sur le côté droit on voit Jérusalem qui n´est pas très loin donc il pourrait
s´agire de Béthanie, puisqu´il fallait s´y rendre pour célébrer la Pâques
juive. Une femme prie, l´autre pleure, seule celle habillée de rouge semble
tranquille. Les regards de deux disciples se dirigent vers elle, habitée de rouge
et le blond semble même lui adressait la parole. Ses mains unies par ses
doigts entrelacés encerclent son gros ventre. Son état est de Bonne Espérance
sans aucun doute ! Il ne peut s´agire que de Marie Madeleine puisque
voyez que ce même artiste la dessine auprès de Jean Baptiste sur un autre
tableau.
Marie Madeleine porte sa jarre
ouverte en signe de secret dévoilé, découvert.
On dirait un avant et un après la mort de Jésus
Madeleine avant l´adieu
Madeleine et Jean le Baptiste ( son pot de baume est ouvert )
LE GESTE DES MAINS DE MARIE
MADELEINE
Madeleine de Hans Memling
Ce
geste, plus ou moins joli, plus ou moins parlant se retrouve sur bon nombre
d´œuvres, voyons quelques exemples :
Maître de
Budapeste : Marie
Madeleine ouvre ses bras, aux doigts entrelacés comme si elle berçait un
petit, tout en le regardant. Elle est placée du côté gauche de Jésus, dont la
tête penche avec la même inclinaison, vers Jean et la Vierge. Seul ce dernier
regarde la croix.
Van der
Weyden : Marie semble aussi tenir un bébé,
mais ses mains qui se rejoignent sont cachées par sa cape blanche.
Van der
Weyden :
Sur son fameux retable Déposition, sa Marie Madeleine reprend le geste
de Maître de Budapest, les paumes vers le Christ
Duccio Di
Buoninsegna : Ici c´est Jean qui entrelace les
doigts mais les paumes vers le bas, alors que la femme croise ses poignets.
Jean van
Eyck : Marie Madeleine, rouquine par ses
couleurs vert et rouge est à genoux,
doigts croisés et paumes vers le haut, vers le Christ, que l´on transperce
d´une lance, il est presque nu sous ce voile si transparent. Deux
des femmes portent également le rouge, la première ne croise que ses
mains l´une sur l´autre, tandis que la seconde pose sa main sur son ventre
pendant qu´elle se mouche. Une troisième en noir entrelace ses doigts sur son
abdomen, comme les vieilles qui reposent.
Andrea Da
Firenze ( Voir haut de page ) Jean et Marie croisent leurs doigts
mais les expressions sont très différentes. Les doigts de Jean semblent se
croiser vers l´intérieur.
Albert Durer: Sur sa gravure des Lamentations au N Inversé,
Madeleine, enfin la dame à la coiffe
différente croise les doigts, ses bras sont arqués. Mais il y a une autre
bizarrerie sur cette œuvre entre deux femmes, cinq en total, le corps de
Jésus est placé sous la robe d´une dame orante. Celle qui se tient debout
derrière Madeleine semble portait un enfant qu´elle embrasserait sur le
front.
Correggio :
Voyez cette magnifique Madeleine, ses doigts se croisent de
façon peu commune pourtant la peinture est très réaliste. Ici cette rouquine
aux longs cheveux est mise en parallèle avec la position du crucifié déjà au
sol. Comme en parallèle sont représentés le corps de Marie la Mère et celui
de son fils sur le Weyden
du Prado qui appartenu à Philippe II.
Le langage des
mains : L´homme a toujours fait une distinction
entre la main gauche et la droite, afin de désigner des activités ou des
trajets d´initiation, sinon opposés, du moins complémentaires.
Main droite de miséricorde ( Dieu de l´Alliance -Arche), main gauche de
rigueur ( Dieu des Armées)
Droite Magie Blanche, Gauche Magie Noire : les deux Voix !
Méditation intérieure, harmonie / délivrance par l´arrachement, rupture,
désintégration des contraires, libération radicale de l´esprit où se révèle
l´Unité Primordiale.
Dans la maçonnerie la chaîne des frères est constituée par des mains
croisées.
Les mains cachées sous le manches sont un signe de respect envers les rois
envers Dieu , comme Moise qui cacha les siennes pour recevoir les Tables de
la Loi.
Alors que le Coran dit : « En invoquant
Dieu, montres-lui l'intérieur de tes mains et non l'extérieur ; lorsque tu
auras fini , passes les deux mains sur ton visage. »
Gauche
c´est le côté féminin, la beauté, droite le masculin : Homme /
Femme ; action/passivité
Les mains serrées sont la marque de la fidélité et de l´union.
Le geste de Marie de Magdala ne peut être plus clair, sinon
voyait qui dirige la mise à tombeau de Jésus Christ chez Badalocchio Sisto,
alors que les autres femmes sont avachies.
Regardez cette pierre angulaire, mise juste devant le sépulcre en pierre…ne
rappelle-t-elle pas celle de Poussin
avec ses trois bergers et la…Dame
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RESURRECTION DE LAZARE
Jan Cornelisz, Triptyque fermé de la famille
Micault
D´un côté Jésus de l´autre Marthe et Marie ( et un lézard )
Seul Jean (XI) parle de la résurrection de
Lazare, ce fait peu ordinaire et
miraculeux. Pourquoi les autres évangélistes ne soulignent pas ce
prodige ? Jean précise bien qu´ils étaient présents et qu´ils n´étaient
pas les seuls : « beaucoup de
Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de
leur frère » (XI-19) Alors ?
Cette omission laisse penser qu´il s´agit en fait d´une initiation, ou d´un
simple montage pour éviter les lapidations et être reconnu : « les Juifs tout récemment cherchaient à te
lapider » (Jean. : XI-8)
Jésus aussi réagit différemment avec Marthe qu´avec Marie :
(XI-20-22) : Chaque fois que Marthe lui parle, il la reprend même si celle-ci
l´appelle « Seigneur, Christ et Fils de Dieu. »
Par contre avec Marie, il s´émeut et pleure !
XI-33 : Jésus, la voyant pleurer, elle
et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout
ému
XI-35 : Jésus pleura.
Il savait que Lazare était mort, il savait
qu´il allait le ressusciter, pourquoi pleure-t-il ? C´est très humain
comme réaction, ce n´est pas à cause de Lazare, mais par sympathie envers les
larmes de la femme, Marie.
Marie se tenait assise à la maison, elle n´en sortira que lorsque Marthe revient « Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit
: Le maître est ici, et il te demande.» Secrètement c´est à dire à l´oreille ou à part à cause de la
foule qui remplit la demeure…Lazare est connu, ce n´est pas le pauvre lépreux
dont parle Luc, sinon sa mort n´aurait pas attiré tant de monde. Dès que Marie eut
entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.
Quand une femme mariée de cette époque prenait le deuil, elle devait rester à
la maison ne sortant qu´avec l´autorisation de son époux. Est-ce bien ce qui
c´est passé avec cet épisode de la résurrection de Lazare ? Marie serait-elle restée à la maison par
tradition alors que de nombreux juifs étaient venus les consoler de la mort
de son frère ? La bonne hôtesse c´est Marthe, et non Madeleine. Marthe
qui se plaint à Jésus de la négligence de sa sœur envers ses devoirs de
maîtresse de maison.
Marie Madeleine est omniprésente sur les tableaux qui traitent ce
thème :
Albert van
Ouwater :
1455 ; Froment Nicolas
1461 ; Jan Cornelisz vers 1530 Triptyque de la famille Micault ouvert * et fermé; (
remarquez les mains, celles de Lazare et celles de Jésus qui forment un M et
puis cet enfant qui traverse le tableau) ; puis Léon Bonnat
vers 1857.
*Le fond de la partie de droite représente Segovia.
BETHANIE, LA MAISON D´ANNE
Quentin
MASSYS 1507- Cliques
C´est bien la famille d´Anne qui est
représentée ici, avec sa fille Marie et le petit Jésus. De chaque côté nous
avons Marie Jacobée et Marie Salomé avec leurs respectifs maris et enfants.
Non il ne s´agit pas de Marie Madeleine et de Marthe ! Sinon voyez ce Pérugin qui prit bien soin d´inscrire les
prénoms des treize personnages, sur
les auréoles. De gauche à droite nous lisons :
Joseph et le petit Joseph d´Arimathéa, Marie de Clopas avec Jacques le
Mineur dans ses bras, Anne, sur le
trône avec Marie et l´Enfant, Simon et
Jude Thadeus , Marie Salomé
avec Jean le Baptiste dans ses bras, Jacques le Majeur et enfin
Joachim.
Sous le trône la signature de l´artiste : PETRVS DE CHASTRO PLEBIS
PINXIT.
C´est la façon traditionnelle qui veut que les frères de Jésus nommés dans
les évangiles soient ses cousins. Ce qui n´empêche pas la contradiction !
Voyons ce qu´on nous dit d´elles.
Marie Salomé et Marie Jacobée ou
Clopas :
Marie - Jacobée était la fille de Sainte Anne (la mère de la
Vierge Marie) et de Clopas (frère de Joseph), l'épouse d'Alphée et la mère de
Jacques d'Alphée (Jacques le Mineur), de Joseph Barsabas ("saint
Joseph") et peut-être de Simon le Zélote et de Jude.
Marie Salomé quant à elle serait la femme de Zébédée et la mère des apôtres
Jacques de Zébédée dit le Majeur et Jean. Elle serait peut-être la sœur de
Marie, la mère du Christ, car fille de Sainte Anne. Donc Salomé, et Marie
Jacobée sont les demies - sœurs de Marie, filles de Sainte Anne et
Saint Joachim et mère du Christ.
Joseph est donc aussi l´oncle de la vierge Marie !
Elles font partie des femmes qui embarquèrent avec Marie madeleine, Marthe, Lazare et leurs amis sur le bateau qui les déposa en
Camargue, dans un endroit désertique. Ils y dressèrent un pauvre autel de
terre pour remercier le Seigneur de les avoir menés à bon port et là une source
d'eau douce se mit à couler. Les saintes Jacobée et Salomé décidèrent d´y
rester alors que les autres partirent évangéliser la région. A leur mort,
elles furent inhumées près de la source, dans l'oratoire.
Plus tard on construisit une église, Sainte Marie de la Barque, sur leurs
tombeaux d´après le testament de saint Césaire d'Arles (Vº et VIºs.). Ce
temple devient très tôt un lieu de pèlerinage.
En 1448 le Roi René demanda et obtint du Pape l'autorisation de mener des
fouilles officielles. On retrouva leurs corps qui exhalaient une merveilleuse
odeur et, à leurs côtés étaient inhumées trois têtes de petits enfants que la
tradition considère comme étant celles de trois saints Innocents, plus une
tête d'adulte. On retrouva aussi, près des corps, une belle pièce de marbre
que l'on peut voir aujourd'hui dans un pilier de l'église et qui a toujours
été considérée comme l' « oreiller des saintes », vénéré à ce
titre : un Béthel
Il s´agit du bon roi René d´Anjou qui est nommé sur la liste des Grands Maîtres
du Prieuré de Sion que l´on attribue à Pierre Plantard de Saint Clair. Ce
titre de GM serait retombé sur sa fille Yolande de Bar
Sainte Anne par Maître d´Enéide fin de 1500
La vie
de sainte Anne fut inspirée par celle d'Hannah mère du prophète Samuel de
l'Ancien Testament.
Il n´y a que plusieurs Évangiles apocryphes : « le protévangile
de Jacques et le Pseudo –Mathieu » qui en parlent. La Bible
n´en faisant aucune mention !
Après un mariage de vingt ans sans enfants avec Joachim, Anne enfanta
Marie. Selon la tradition, ils avaient fait un vœu et menèrent Marie
lorsqu'elle avait trois ans au temple à Jérusalem pour qu'elle y fût éduquée.
C´est l´histoire de la femme stérile, d´ailleurs regardez le battant gauche
du triptyque de Quentin MASSYS ( plus haut ) Joachim est averti par un
ange : sa femme va avoir un enfant !
Joachim est décrit comme un homme riche et pieux qui donne
régulièrement aux pauvres et au temple. Cependant, sa femme étant stérile, le
Grand-Prêtre rejette Joachim et son sacrifice, l'infertilité de son épouse
ayant été interprétée comme un signe de mécontentement divin.
L'histoire de Joachim et d'Anne apparaît dans l'Évangile apocryphe de Jacques
et fut inclus dans la légende dorée.
Ils sont très représentés dans l'art chrétien même si le Concile de Trente
(1542) a limité la représentation des Évangiles apocryphes.
La fête de saint Joachim était auparavant célébrée le 16 août , jour de la
saint ROCH qui remplaça Vulcain.
Alors quand eurent lieu les autres mariages d´Anne avant où après
Joachim ? Sûrement après, car comment peut on qualifier une femme de
stérile si elle a déjà enfanté deux filles avec deux autres époux !
De toute façon l´église n´est jamais conséquente et semble rafistoler les
familles à son goût. Si la stérilité était vue comme un signe de
mécontentement divin, alors que dire des hommes comptant la trentaine
d´années qui se refusent au mariage ? Ne contredisent-ils pas le premier
commandement du Créateur : Soyez féconds, multipliez,
remplissez la terre (Gen 1-28) ?
ROUGE HEREDITAIRE ou LIGNE ROUGE
Gerolamo dai Libri 1510-1518 et Masaccio 1424
Les
tuniques rouges …héréditaires ?
Sainte Anne est représentée habillée de rouge :
Le Maître de
Moulins (Jean Hey) ; Le Maître de
Liesborn ; anonyme
hollandais
Puis c´est le tour à sa fille Marie, la Vierge :
Agnolo di
Cosimo di Mariano Tori ( Il Bronzino) ; Rembrandt ; Raphaël ; Jacopo Negretti
(Palma il Vecchio) avec Marie
Madeleine qui ne porte qu´une jupe rouge.
Et puis Marie Madeleine….
Ceci rappelle la trinité matriarcale… ce rouge marquerait la fécondité de la
femme.
Jésus est souvent à Béthanie, où de nombreux évènements importants ont lieu,
c´est là qu´habitent Lazare, Marthe et Marie…oui , mais c´est aussi la maison
de sa grande-mère Annie…
N´est-ce pas à Béthanie où il reçoit l´onction ? N´est-ce pas de Béthanie
qu´il part pour son entrée triomphale à Jérusalem, après avoir pris congé de
sa famille ?
( D´après Cornelis de sa
mère, la Vierge )
N´est-ce pas là qu´il habite, avec sa famille ?
MARIE MADELEINE, LA PROPHETE
C´est aussi à Béthanie qu´eut lieu l´onction d´après trois des
évangélistes, sauf chez Luc
Madeleine se rendant chez Simon le Pharisien de Dante Rossetti
|
Luc : VII ,
36-50 :
L´onction effectuée par une pécheresse sans
nom se déroule chez Simon le Pharisien. Pourtant juste deux lignes plus loin Luc nous dit : Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons… sortis non
expulsés ! Parle-t-il de la même femme ? Pécheresse, ou
possédée ? ou simplement mère de sept diablotins ?
Jean XI,2 :
C'était cette Marie qui oignit de parfum le
Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère
Lazare qui était malade. Il parle de Marie de Béthanie, et d´une onction antérieure
puisque celle qu´il décrit au chapitre suivant, n´aura lieu que six jours
avant Pâque :
XII,1 : Six jours avant la
Pâque, Jésus arriva à Béthanie durant un souper
XII,3 Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand
prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses
cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum.
XII,7 Mais Jésus dit:
Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
Marc XIV : deux jours avant la pâque …
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison
de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle
tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix;
et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus.
XIV-8-10 : Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps
pour la sépulture.
Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera
prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme
ce qu'elle a fait.
Judas Iscariot, l'un des douze, alla vers les principaux
sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus.
Matthieu XXVI –7-14: Ce n´est qu´un calque du
passage de Marc ou vise et versa. Ils donnent l´impression que cette femme
anonyme versa un parfum de mort sur Jésus. Il semble que cet acte soit la
goutte qui comble le vase de Judas qui se décide pour la trahison. Mais
pourquoi ?
Revenons à Luc
pour avoir une réponse : Luc commence son évangile avec l´histoire de
Zacharie, qui réalise une offrande de parfum au Temple donc à Dieu. C´est là
qu´un ange lui apporte la bonne nouvelle, celle de la naissance d´un fils
d´une femme stérile ! ( Luc I,11)
Nombres est plein d´offrandes dans une coupe d'or de dix sicles,
pleine de parfum, que l´on pose sur l´autel des parfums, pour apaiser la Déité.
Les parfums les plus chers lui sont réservés, comme celui du Nard !
Donc Marie par son onction faite à Béthanie, déclare la divinité de Jésus.
Ceci est intolérable pour Judas, plus terre à terre, trésorier du groupe, la
bourse lors de la cène était le montant pour le payement au temple et non aux
pauvres, ni l´argent de sa trahision. Donc est-ce que le prix du parfum
sortit de l´argent commun ? ou simplement il préféra que ces monnaies
rentrent dans la bourse communautaire? De quel droit s´offense-t-il, si la
femme ne faisait pas partie du groupe ?
MARIE MADELEINE ET JEAN LE BAPTISTE
Hans Memling
Nous avons vu que Jean parle de deux onctions, toutes deux réalisées par
Marie de Béthanie, mais la première eut lieu chez Simon le pharisien.
Celui-ci invita Jésus à sa table, pour le connaître en personne. Les
pharisiens attendaient le Messie, le Oint, mot qui en grec se dit Christ.
Jésus était-il le Christ ? Pour cette raison, un examen préliminaire
Simon n´offrira aucun signe de bienvenue à Jésus, il ne lui lavera pas les
pieds, ni l´embrassera en arrivant, c´est Marie qui réparera l´offense.
Peut-on parler ici d´onction ?
Puisqu´elle s´effectue sur les pieds.
C´est aussi les pieds qui sont sujets à onction à Béthanie dans le récit de
Jean, tandis que pour Marc et Matthieu, elle s´effectue sur la tête.
Seuls les prêtes et les rois étaient oints sur la tête, mais avec de l´huile
d´olive. A la manière du prophète Samuel sur le
roi David (1 Sm XVI , 13) ou du prêtre Sadoq sur le roi Salomon (1 R I, 39). L´onction de Marie est à la fois
royale et sacerdotale et fait de Jésus, le Oint, le Christ, mais aussi un
Dieu, puisqu´elle emploie du Nard, donc messianisme divin.
Ainsi, par ce geste,
qui proclame tout à la fois la divinité et la royauté de Jésus, Marie est
devenue prophète, au même rang que Jean le Baptiste. L'un et l'autre sont
prophètes. L'un et l'autre désignent et intronisent le Messie « Agneau
de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Comme Jean le Baptiste est le prophète qui introduit Jésus dans sa vie
publique, Marie, par l'onction, six jours avant la Pâque, est la prophétesse
qui introduit Jésus dans sa Passion.
Les artistes ont bien compris
cela et nous le transmettent par leur art. Pour cette raison Marie Madeleine est mise en parallèle avec Jean le
Baptiste entourant une Madone avec enfant, une Trinité ou la croix
templière comme celle de Tomar à Santa
Maria del Olivo ( Portugal ), ou celle que l´on pouvait voir avant à la Vera Cruz de
Segovia
( Espagne ). Jean l´Evangéliste est remplacé par le Baptiste. Le
symbolisme était plus important à cette époque que le réalisme.
Nous avons déjà vu
au second chapitre ce joli ENGEBRECHTSZ
Cornelis où Madeleine accompagnée par Jean Baptiste, semble être son
égale. Ils sont bien tristes, lui montrant le sol, tandis qu´elle semble
vouloir remplire son récipient de ses cendres.
Il y a aussi Cima da
Conegliano ; MANTEGNA Andrea ; Neroccio de'
Landi ; Giuliano di
Piero di Simone Bugiardini et les deux magnifiques Memling
du haut.
Confondant Marie de Magdala ou de Béthanie avec la prostitué,
Marie l´Egyptienne : la Trinité de Botticelli et Filippino Lippi.
ONCTION ET ÂNON FONT UN ROI !
Hippolyte Flandrin
Cette
onction avait déjà été annoncée par les Rois Mages de saint Matthieu. Les
Mages d’Orient lui offrent de l’or, en hommage à sa royauté ; de
l’encens, en hommage à sa divinité et de la myrrhe, pour annoncer sa
mort puisqu´on usait ce parfum pour embaumer le corps des défunts.
De toutes les
prophéties qui annoncent l´entrée d´un messie à Jérusalem Jésus choisit celle
de Zacharie qui disait : “ Réjouis-toi grandement, ô fille de
Sion ; pousse des cris de joie, ô fille de Jérusalem. Voici, ton roi vient à
toi. Il est juste et apporte le salut. Il vient humblement monté sur un âne,
sur un ânon, le petit d'une ânesse. ”
Un roi belliqueux serait entré dans une ville monté sur un
cheval ; un roi en mission pacifique et amicale entrait toujours monté sur un
âne.
Jésus appela Pierre et Jean pour aller à Bethphagé, un village voisin situé à
une courte distance au nord-ouest de Béthanie. Il leur dit : “
Allez à Béthphagé et, lorsque vous arriverez au croisement des routes, vous
trouverez le petit d'une ânesse attaché là. Détachez l'ânon et ramenez-le. Si
quelqu'un vous demande pourquoi vous faites cela, dites simplement : Le
Maître en a besoin. ” Là
Jésus agit comme le propriétaire de ces terres.
AVANT L´ONCTION, LES EPIS DE BLÉ
Il y a aussi le passage des épis de blé ou Jésus agit comme roi,
descendant de David et comme prêtre. Ce passage du livre de Luc est repris
par le Codex Bezae et fait partie de l´énigme de Rennes-Le-Château, par le
petit parchemin, lequel une fois déchiffré donnerait le message
suivant :
« A DAGOBERT II ROI ET A SION EST CE TRESOR ET IL EST LA
MORT »
Luc VI : .1-4
Il arriva, un jour de sabbat appelé second-premier, que Jésus
traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les
mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.
Quelques pharisiens leur dirent: Pourquoi faites-vous ce qu'il
n'est pas permis de faire pendant le sabbat?
Jésus leur répondit: N'avez-vous pas lu ce que fit David,
lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui; comment il entra dans
la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea, et en donna à
ceux qui étaient avec lui, bien qu'il ne soit permis qu'aux sacrificateurs de
les manger?
Les prémices du blé étaient réservées aux prêtres, avant
qu'elles ne soient offertes au jour de la Pentecôte; elles ne devaient pas
même être touchées des simples Israélites. Pour cela les pharisiens crient au
sacrilège ! ( Lv :XXI-XXII et suivant)
Luc poursuit son récit en racontant
le piège tendu par ces pharisiens, un autre jour de sabbat, que
Jésus entra dans la synagogue, et qu'il enseignait. Il
s´agit de l´épisode d´un homme dont la main droite était
sèche. Même les miracles sont interdits ce jour !
Ce n´est qu´après qu´il choisira ses 12 apôtres.
C´est bien comme roi qu´il fut supplicié. Mais un Roi a besoin d´une Reine…
QUARTON ENGUERRAND
Vierge
à l’enfant entourée d’anges accompagnée de saint Jean-Baptiste et des
prophètes Jérémie et Isaïe. Dit "Diptyque Altenburg"
|
Si vous avez suivi
jusqu´ici les pas de Marie Madeleine dans l´Art, je vous propose
d´observer ce diptyque attribué à Quarton. Cet artiste avait comme mécène, le
roi René d´Anjou qui régnait sur la Provence.
Vierge accompagnée d´enfant… oui mais aussi accompagnée d´un prophète, comme
l´est aussi Jean le Baptiste.
Ce rouge
habille souvent la vierge comme nous avons constaté, mais aussi semble être
un attribut héréditaire. C´est le signe de la fertilité. Alors que la cape du
Baptiste est le signe du sacerdoce.
Les deux personnages sont tristes et ne regardent pas l´enfant. Jean signale
le ciel, pas l´agneau. Cet animal entre dans le bois et un tronc
« traverse » son ventre.
Le livre de Jean est bien fermé. Marie offre une couronne fleurie à l´enfant
mais dans son autre main elle porte des fleurs, l´une enchâssée dans l´autre,
ce qui rappelle la magnifique vierge de Joos van Clève qui
tient une fleur de la
passion dans un œillet, tandis que l´enfant préfère les
rouges cerises. Nous avons déjà vu les œuvres particulières de cet artiste
dans le chapitre dédié à la Prostitution Sacrée.
Tout cela signalerait cette femme comme étant Marie, oui mais la
prophète, en âge fertile, après le sacrifice de l´agneau, d´ailleurs sa cape
est noire et sa mine est tout chagrin malgré ce gros bébé à ses côtés. Elle
annonça la Passion et c´est bien la fleur de ce même nom qu´elle tient dans
ses mains. Il semble que ces deux panneaux firent partie d´un triptyque que
représentait le retable perdu ? On pense qu´un Christ crucifié !
UN TRÔNE POUR
MARIE MADELEINE
Retable Requin
Marie qui
tient l´Enfant entourée de donneurs et de Saint Jacques et Saint Maxime. La
longue chevelure rousse de cette Madone rappelle trop Marie Madeleine.
Saint Maxime
confirmerait-il l´ identité de cette dame ? Puisque la légende
provençale nous dit qu´il accompagna cette sainte femme.
Le livre fermé tenu par saint Jacques, nous pousse à allez plus loin. Les
deux hommes portent la couleur du sacerdoce, mais sous forme de cape. Cette
cape pour la dame est noire fourrée d´Hermine, fourrure réservée à la
royauté.
Le col et la croix de saint Maxime, en forme de T, dessinent une
clef Ankh.
Ce saint Maxime n´est que le portrait du Bon Roi Renée, qui entre ses nombreux
titres possède celui de roi de Jérusalem, héritage de sa tante Jeanne II,
reine de Naples. D´ailleurs le blason
d´Aix-en-Provence conserve la croix de Jérusalem.
Nous avons déjà rencontré ce roi qui retrouva les tombeaux de Marie Salomé et
Marie Jacobée.
C´est lui aussi qui commanda à Nicolas Froment le retable du Buisson Ardent (
Voir au bas ) où il figure du côté gauche avec Marie Madeleine, Saint Antoine
et Saint Michel Archange, tandis que sa femme est accompagnée de saint Jean,
sainte Catherine et saint Maxime.
Saint Jacques, on retrouve ses coquilles sur le collier des portraits du roi René, Grand
Maître supposé du Prieuré de Sion. En échange il créa l´Ordre du Croisant,
LOZ, L'ambition de cet ordre était de se placer à un niveau de
prestige comparable à celui de la Toison d'Or fondée
par Philippe le Bon. Le Sforza, son
grand ami appartenait aussi à cet ordre.
Mais René hérita aussi de l´Ordre du Nœud ou Ordre du Saint Esprit au Droit
Désir : Au droit désir. Institué en 1352 par Louis d'Anjou, dit de
Tarente, roi de Naples
L´enfant tient une belle pomme « Golden », fruit d´Eve ( Voir plus
bas le retable de maître Jacomart )
On explique sa
présence ainsi : « La pomme est une allusion à Marie, la
nouvelle Eve, qui a reçu le corps du Sauveur comme auparavant, la chair du
fruit défendu. »
Mais cette Marie ne peut être que
Marie de Magdala, comme nous avons déjà vu, celle que l´Eglise donne
comme exemple du pécher pardonné. C´est la REDEMPTRICE ! Et non Marie la
Vierge née sans tâche.
Le petit enfant porte deux croix sur son tablier l´une sur la gorge, plexus
du Verbe et l´autre sur son plexus solaire, son cœur. Les inscriptions de son col sont en
caractères arabes, allusion à l´Ordre du Croisant ? Le tablier est
déchiré…(Table y est rompue ?)
Ces deux croix alignées ne seraient-elles pas une référence à la Croix de
Loraine , appelée d´abord croix d’Anjou ? Elle
figurait dans la symbolique des ducs d’Anjou devenus ducs de Lorraine à
partir de 1431.
Triptyque de Nicolas Froment Le
Buisson Ardent
Cette œuvre n´est plus visible à la cathédrale d´Aix depuis 20
ans !
C'est une Madone à l'enfant qui apparaît à Moïse dans le buisson ardent, et
un ange, sorte de synthèse entre les thèmes de l'annonciation et du buisson
ardent
Allusion au REJETON ARDENT ? qui se dit plantard…
L´enfant tient un miroir ou Mère et Fils se reflètent
Est-ce le
miroir de Marie Madeleine ?
Cette croix double est la forme d'un assemblage de reliques de
la vraie croix en bois noirci. Ces reliques se trouvaient à Byzance au début
du XIIIº s., puis passèrent de Manuel
Comnène à Germain (mort en 1219), patriarche latin de Constantinople, puis à
Thomas, évêque de Hiérapetra, en Crète. Celui-ci vendit les reliques à Jean
d'Alluye, qui les vendit lui-même à l'abbaye de la Boissière en Anjou.
Pendant la Guerre de Cent Ans, elles furent par sécurité placées aux Jacobins
d'Angers. On parla à l'époque de croix d'Anjou. Ces reliques furent
particulièrement vénérées par les ducs d'Anjou, depuis Louis Ier qui le fit
broder sur sa bannière. Ces reliques sont conservées depuis 1790 dans un
couvent de Baugé (Maine-et-Loire).
D'autre part, cette croix fut le premier emblème des rois de Hongrie, et
figure sur leur premières armoiries et les monnaies hongroises à partir de
Béla III. Par mariage, le royaume de Hongrie passe à la maison
d'Anjou-Sicile, et l'on voit le roi Louis Ier de Hongrie porter la croix
double sur ses armoiries. Louis Ier avait désigné comme successeur un cousin
Charles III, qui fut assassiné. Jeanne II de Naples, la fille de Charles III,
désigna comme héritier René Ier d'Anjou. Aujourd'hui cette croix figure non
seulement sur les armes de Hongrie mais aussi sur celles de Slovaquie et sur son
drapeau.
Cette croix souligne le Titre donné à Jésus pour la crucifixion :
« Jésus de Nazareth, roi des Juifs » , INRI.
Une sainte portant deux flèches,
offre des pommes, symboles sexuels, à l´Enfant
Notre Dame des Anges et de l´Eucharistie
à Segorbe ( Espagne) est
oeuvre de Jacomart XVºs.
Notre Dame à tunique rouge est couronnée
Petite parenthèse pour le prénom de l´artiste : il y
a deux étymologies pour Enguerrand -1- l'épée du malheur – 2- L´ange corbeau
LE COURONNEMENT DE MARIE
Le Père et le
Fils couronne Marie, la Rouquine. Le Père et le Fils ont le même Âge, ils ne
font qu´un qui est à la fois père et fils. Seul le saint Esprit se distingue
dans cette trinité. Tout homme est un fils qui deviendra père à son tour. Ou
faut-il entendre par Trinité : Père, Mère et Esprit?
Le rouge est la couleur dominante. Il semble que Marie Madeleine soit
représentée sur le côté de la Scène : à droite, deuxième rang vers le
haut, le groupe des quatre femmes l´une d´elles porte un flacon, mais ce ne
sont pas les couleurs de Marie Madeleine. Dernière elle il y a une femme
drapée de rouge avec tunique noire, mais sans baume. Lorsque l´on élargit l´image on
s´aperçoit qu´il ne s´agit pas de Madeleine.
Souvent Père et Fils couronnent Marie, mais il n´en est pas toujours ainsi.
Raphaël
Couronnement de Marie anonyme
catalan de 1200 ; Cape
rouge pour Marie, tunique écarlate pour Jésus, qui sont seuls. Couleurs
inversées des habits. Remarquez la forme phallique du genou droit du Christ
Giotto 1334 Les
mains de Maries sont croisées comme tenant un bébé.
Gaddi Agnolo vers
1370 reprend Giotto, mais ici les deux personnages portent une couronne.
Celui de 1396 qui
lui est attribué ressemble d´avantage à celui de Giotto.
1400 anonyme
espagnol Marie a une longue chevelure rousse
dorée, le revers de sa cape est rouge.
Gentile da
Fabriano 1420 les fleurs de la tunique de Jésus et
celles du fond comptent cinq pétales, symbole de l´homme ! Perfection masculine
, tandis que les fleurs sur la cape de la reine en ont sept , perfection féminine. Ces fleurs sont accompagnées
de couronnes. Le 7 accompagne Marie Madeleine : 7 démons, 7 fois par
jour elle était portée par les anges, les 7 dormants d´Ephèse.
Fra Angelico ( 1-2-3 ) 1435-40.
Sur le nº2, celui qui se trouve au Louvre, Marie Madeleine est bien au pied
des escaliers tenant son baume juste au centre de la scène. Sur le nº3 deux
personnages se tournent vers nous, à droite Marie Madeleine en rouge et baume
en main de l´autre côté saint Maxime !
Jacobello Del
Fiore 1438 On
dirait un gâteau nuptial !
Fra Lippi 1447,un
angelot apporte une fiole à saint Jean Baptiste !
Au pied du couronnement nous avons les saints Maxime, Marthe, Lazare,
Sidoine, puis les Maries Jacobé et Salomé avec deux bambins, seul un personnage
nous tourne le dos, il ne manque plus que la « servante » :
Sara.
La robe de Marie est rouge, comme celle de l´annonciation sur le mur.
Francesco Di
Giorgio Martini 1473 – Détail La
couronnée est habillée comme une mariée, sa diadème est noire comme l´auréole
du Christ
Au pied de la scène on dirait Jean tenant une flèche à la manière d´un
Sébastien, la vierge est à son côté. L´épée de sainte Catherine vise le dos
de la Vierge, Douloureuse en cape noire. Pourtant à notre gauche et nous
regardant une femme tient un flacon, sa robe est blanche et sa cape noire,
elle porte une couronne ! De l´autre côté une femme en rose cache des
roses dans son « tablier »…ROSALINE ?
Ghirlandaio,
Domenico 1486, accompagné de quelques femmes
tristes, seul saint Gérôme nous regarde. Regardons à notre tour ce retable,
au bas figure Jésus sortant du tombeau avec Marie et Jean de chaque côté.
Marie en habit rouge…comme la Dame couronnée.
Botticelli 1488, mais celui qui la couronne
porte la couronne papale. Tous deux habillent une tunique rouge. Saint Maxime
bénit en montrant Marie couronnée.
Anonyme
1490 Marie avec son enfant, deux anges la couronnent. Remarquez sa chevelure
rousse à peine voilée et le fruit vermillon de l´enfant.
Ce tableau rappelle la merveilleuse Madone du
Chancelier Rolin de Jan Van Eyck en cape
rouge de 1435.
Anonyme
1500-1515 la trinité masculine couronne la triade féminine, la
femme du centre porte le rouge, âge de fertilité, celle de droite le noir,
son temps est passé, la plus jeune celle de notre gauche porte des habits
plus clairs, plus lumineux. Cet acte a pour témoins les patriarches
bibliques.
Voyez cette une jolie
Madeleine en Extase à qui deux anges apportent une couronne ( œuvre anonyme
).
Le Roi Mort
Livre d´Heure de René d´Anjou, illustration d´ Enguerrand Quarton
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