LUC (24-50,53) met ainsi fin à son évangile :
Il les conduisit jusque vers Béthanie, et,
ayant levé les mains, il les bénit.
Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé
au ciel.
Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem
avec une grande joie; et ils étaient continuellement dans le temple, louant
et bénissant Dieu.
Sur le chemin ils sont deux à rencontrer Jésus ressuscité, mais ils ne le
reconnaîtront pas. Ils s´unissent aux onze (24-33) et la scène se passe, nous
précise Luc, à BETHANIE. N´est-ce pas là qu´habitent Marthe, Lazare et
Madeleine ? Donc il serait facile de penser qu´ils furent aussi témoins
de cette Ascension.
12 - 1 ( Judas) + 2 = 13…et Jésus !
MARC (16-19 ;20)
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut
enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.
Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec
eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.
Si Marie Madeleine était avec eux, il est logique de penser qu´elle aussi
prêcha la bonne nouvelle à toute la
création. ! (16-15)
Et puisqu´ « Elle alla en
porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et
pleuraient. » (16-10) Il faut croire qu´elle était parmi eux,
bien qu´ils ne la crurent pas.
(16-12) Jésus aussi apparaît à « deux d´entre eux » deux disciples,
qui courent rejoindre les autres, mais on ne crut pas plus en leur
témoignage.
(16-14) « Enfin,
il (Jésus) apparut aux ONZE, pendant qu'ils étaient à table… » Est-elle encore là ? Sûrement puisque sa
légende rapporte ses faits et miracles, elle baptise, elle guérit et ressuscite une femme,
puisqu´il leur dit :
Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas
sera condamné.
Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom,
ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;
ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, ils ne leur
feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades,
seront guéris ( 16-18 ) Ce dernier verset
est appliqué dans la légende de saint Jean.
Ces miracles accompagneront ceux qui ont cru ! C´est une condition ! Car, dans l´ensemble, ils semblent
bien incrédules. Enfin avec l´ Ascension « ils s'en allèrent prêcher partout » et faire des miracles.
Remarquez qu´il n´est jamais question de la Vierge.
Quelques ascensions :
Andrea
Mantegna pourtant représente la vierge sous son
fils et le jeune Jean porte son livre, le reste sont tous des hommes qui regardent
tous vers le haut. La tunique de la
femme est rouge, le rouge est la couleur de la vierge comme celle de
Madeleine ( Voir Prostitution Sacrée ) ou même de Jean, ce qui n´est pas le cas ici.
Les Riches
heures du Duc de Berry : là il y a plusieurs
femmes et les regards vont vers Jésus.
Giotto : Une jeune et belle
femme se détache du reste, mais il semble bien en avoir une autre à droite
L´icône du haut : Treize personnages avec deux anges, tous regardent
vers le haut sauf la femme sous le Christ qui nous regarde.
Pietro Perugino :
Marie Madeleine de Pérugin - Cliques
1- Ascension de
Jésus par les couleurs des vêtements il doit s´agir de la
vierge sous son fils. Ici Pierre porte sa clef, qu´une
seule clef, alors que Paul est aussi représenté avec son épée et ses écrits.
Jean à droite porte son évangile. Le sol clair est fleuri. On y voit des pâquerettes,
symboles de la vierge Marie ( 40 jours après Pâques.) Il y a aussi plus d´une
femme. Des treize personnages du bas, seul un, placé à gauche, pose son
regard vers nous. Treize, mais Paul ne devrait pas se trouver là, d´ailleurs
son regard est absent de la scène.
A comparer avec le suivant :
2- Assomption de
la Vierge : Ici aussi il y a une femme sous le
personnage qui s´élève, son geste est inversé par rapport à celui de la
Vierge ainsi que la couleur de leurs habits. S´agit-il de Marie
Madeleine ? Jean est calqué sur le précédent. Tous regardent la Vierge
sauf un, le même personnage que pour l´Ascension. D´ailleurs ils ne sont plus
que 12. Le sol est foncé.
L´Assomption et non Ascension est tirée d´un récit apocryphe, le Livre de
Jean sur la mort de Marie. Fêtée le 15 août, ancien jour de Venus, qui
précède celui dédié à son époux, le boiteux Vulcain, qui se transformera,
avec le christianisme, en saint ROCH.
3- Madone en
Gloire avec saints. On reconnaît saint
Michel, archange à côté de sainte Catherine (roue), le vieux est Jean puisque
l´aigle est derrière lui…alors qui est cette femme en habit noir qui tient
une plume et un livre ? Son visage est un calque de la Vierge, celle-ci
la regarde et elle à son tour tourne le sien, mais pas directement vers nous.
Elle ressemble à sa Marie Madeleine, qui porte son nom brodé sur
son habit. Couverte de fourrures, mais sans bijoux elle pose à la manière
d´une Joconde.
Benvenuto Tisi dit
il Garofalo :
Il Garofalo 1510-20 : l´Assomption- Cliques
La multiplication des pains ( au second plan
Marie Madeleine distribuant la nourriture portant les couleurs de st Jean )
Ce personnage se retrouve sur les Noces de Canan juste en face du Christ avec
le « jumeau» de ce dernier, mais là les couleurs changent.
Il Garofalo était ami de Raphaël, pour distinguer ses œuvres de
celui-ci, il peignait un œillet sur ses toiles ce qui lui valu son surnom.
Sur son Ascension du Christ ils sont à nouveaux douze ! Là il n´y a plus
que des apôtres, Judas s´étant pendu, qui le remplace ?
Les personnages :
A part Jésus qui monte aux cieux, comme indique son geste, il y a deux
personnages qui indifférents à cette Ascension, semblent se regarder. Tous
deux, placés de chaque côtés de la scène, portent un livre. Celui enrobé de
rouge montre son genou d´Initié posé sur une pierre angulaire. Tandis que
nous prendrions celui de notre gauche pour Jésus s´il n´était pas déjà représenté,
regardant vers le bas.
Celui à la cape jaune regarde celui en rouge, qui semble indifférent à ce qui
arrive autour de lui, bien que la scène semble assez mouvementée.
Le doigt accusateur, du personnage à la cape bleue, coupe le décor en
deux : un schisme, une séparation, un choix à faire ? Comme semble
signaler le barbu, à l´air jovial placé auprès du porteur du livre en habit
blanc et capé d´or.
Derrière lui un chauve, au regard peu tranquillisant. Tandis qu´on tourne
carrément le dos à l´éphèbe, et qu´un doigt signale une sortie de scène.
Le ventre de celui qui se tient à gauche de la scène, est très prononcé, mais
pas très masculin, malgré sa belle barbe, d´ailleurs son habit forme une
espèce de seins tombants. Pourtant le Garofalo est un excellent artiste ! Le ventre de l´autre
porteur de livre est assez prononcé aussi.
Celui de Gauche : Blanc + Jaune = 9 + 4 = 13 => La Mort du Tarot !
Celui de Droite : Blanc + Rouge + Vert = 9 + 2 + 5 = 16 => La Maison
de Dieu ! Voyez que ce sont les mêmes couleurs employées pour sa Marie Madeleine
Le paysage :
Derrière le groupe de gauche nous pouvons
entrevoir les restes d´un temple, puis le paysage devient lointain et bleu,
nous apercevons un clocher.
Du côté opposé : une montagne verdoyante et un château.
Qui sont ces deux personnages ?
On nous répondra que l´Ephèbe est le « disciple bien aimé », « celui que Jésus
aimait » pour certains Jean pour d´autres Marie
Madeleine, puisque le
masculin l´emporte sur le féminin, ce disciple peut être une femme, ses
traits ici sont trop délicats même pour un très beau jeune homme.
S´il s´agit de la Madeleine portant son évangile ( voir le Pérugin
) le pied sur son Apocalypse ou une simple
pierre angulaire, car remarquons que le personnage derrière celui-ci pose
aussi son pied dur un objet identique.
La ressemblance avec Jésus, du personnage à notre gauche, est trop
frappante, ne pourrait-il pas s´agire de Thomas Jude, dit Didyme, le Jumeau
ou saint Jacques, son frère, tous deux représentés avec un livre, épître ou
apocryphe.
Marc 6-3 : «
N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le
frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? et ses sœurs ne sont-elles
pas ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute »
Saint Thomas Jude Didyme :
Caravage
L´incrédulité de Thomas
Thomas signifie en araméen jumeau tout comme
son surnom Didyme en grecque.
« Thomas, appelé Didyme, l'un des
douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui
dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je
ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans
la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai
point. Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la
maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées,
se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Puis
il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ;
avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas
incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon
Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux
ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20, 24-29).
Thomas symbolise le doute. Il est représenté avec la lance
qui fut l’instrument de
sa mise à mort et une équerre
d’architecte, puisqu´il construit
un palais pour un roi. Mais aussi avec ses écrits, l´apocryphe Actes
de Thomas ou son un recueil de « Paroles Secrètes » de Jésus
c´est à dire son Evangile agnostique. On lui attribue aussi l´ Évangile
de Thomas l’israélite, qui est un récit de l’enfance de Jésus, et l’Apocalypse
de Thomas sur la fin des temps.
Le Livre de Thomas l’athlète précise : « Le Sauveur, frère de Thomas, lui a
dit… Écoute ; je te révélerai ce à quoi tu penses dans ton
cœur : Comment l’on dit que tu es véritablement mon jumeau et mon
compagnon…; comment l‘on t‘appelle mon frère » , ce qui, dans une perspective
gnostique, en fait le « parfait initié »
Ne dit-on pas qu´un jumeau ressent les joies les peines les souffrances de
l´autre ? Le doute de Thomas est donc à méditer.
Saint
Jacques le Mineur ou Jacques le Juste, Frère de Jésus.
Il Garofalo, St Jacques
La tradition dit de lui qu´il fut le premier évêque ou patriarche
de Jérusalem, donc un personnage important de l’Église primitive. Il était
fortement ancré dans le judaïsme de son temps et restait fidèle à la loi de
Moïse.
Le principe de la non-circoncision des païens convertis, défendu par Pierre
et Paul, finit par s'imposer, au Concile de Jérusalem qu'il présida, vers
l´ans 48; ce qui aboutit à la séparation définitive du christianisme et du
judaïsme.
Il est l’auteur de l’Épître de Jacques inclus dans le Nouveau
Testament.
Le Proto-évangile de Jacques qui relate des faits antérieurs aux récits des Évangiles
canoniques, livre qui exerça une profonde influence sur la liturgie romaine,
ceci comprenant l’établissement de la fête de la Présentation de Marie au
Temple, le 22 novembre.
Paul écrit à son sujet : « ... Jacques, Cephas, et Jean, qui apparaissaient comme des
piliers... »
Revenons à l´œuvre de Garofalo :
Pierre c´est à dire Cephas à l´air
dépassé par les évènements, un pilier effondré.
Le personnage dans l´ombre serait Paul, qui nous avons vu est souvent
représenté plus symboliquement que chronologiquement, il marque le schisme à
venir entre le christianisme et le judaïsme.
Les piliers restants : Jacques ( ou Thomas le constructeur ) et Jean (ou Marie
Madeleine )
Jean ou Marie Madeleine qui partirent et Jacques qui resta et ne serait-ce
pas les ruines du temple que l´on voit derrière lui ? Car il ne reste
rien de ce judéo-christianisme.
Rappelons la fin de l´évangile de Jean, ( 12-15 et suite ),
quand Jésus pose trois fois la même question : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? » Il doute de ses sentiments et cela attriste Pierre puis au
verset 18 il lui annonce « En vérité,
en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même,
et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains,
et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. »
Cephas prend cela comme un pronostique de longue vie, mais ne
faut-il pas y voir la manipulation dont il fut objet de la part de
Paul ? Pierre est un craintif qui renia trois fois Jésus. Ce passage
aussi démontre la jalousie qu´il ressent envers « le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper,
s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est
celui qui te livre? »
L´Eglise Romaine se trouve construite sur le soi-disant tombeau de saint
Pierre, mais elle est pauline.
Une histoire de famille, les desposyni
Apres la lapidation de Jacques, victime du sanhédrin, Simon lui succéda à
la tête de l´ Eglise de Jérusalem. Ce dernier, qui serait un autre frère de
Jésus, fut également crucifié.
Il semble que cette place fut héréditaire comme celle des prêtres du Temple
de Jérusalem.
Les Desposyni (du grec desposunos,
"du" ou "qui concerne le Seigneur") désigne les proches
parents de Jésus de Nazareth.
Les desposyni commencent à perdre leur influence avec la conquête de Jérusalem
par Hadrien, en l´ans 135, qui interdit aux juifs d'entrer à Jérusalem,
laissant donc la ville sainte aux évêques grecs.
Sextus Julius Africanus (180-250), originaire d'Emmaüs en Palestine, est le
premier chroniqueur byzantin à avoir établi une histoire chronologique du
christianisme. Il fut prêtre à Alexandrie et protégé de l'empereur romain
Sévère Alexandre.
Il écrivit un ouvrage en
cinq volumes Chronographiai en rassemblant la chronologie égyptienne,
la mythologie grecque et l'histoire juive, allant des origines du monde à
l'année 22 de notre ère chrétienne. Elle a été fort consultée par les
historiens de l'Église. C'est une des sources principales d'Eusèbe, et, plus
tard, de Jean d'Antioche.
Il fut le premier à fixer la naissance de Jésus le 25 décembre.
D´après Eusèbe (Histoire ecclésiastique 7,14) citant Sextus, quelques personnes soigneuses gardèrent
pour elles leurs propres généalogies, soit, en se souvenant des noms, soit en
en prenant des copies et se glorifièrent d’avoir sauvé la mémoire de leur
noblesse. Les Desposyni se sont répandus mais, dit-il, avaient compilé leur
généalogie d’après le Livre des Jours, (Chroniques) autant qu’ils l’avaient
pu.
Puis le père irlandais Malachi Brendan Martin 1921-1999, docteur en langue
sémitique, en archéologie et Histoire orientale, qui accomplit certaines
missions délicates pour le cardinal Augustin Bea, dont il était le secrétaire
privé, et les papes Jean XXIII et Paul VI, relevé en 1964 par ce dernier de
ses vœux de pauvreté et d'obéissance à sa propre demande, il déménage à
New-York et devient un auteur international.
Il écrit dans sa La saga des Papes : Déclin et chute de l'Église
romaine : " En 318 une délégation de desposyni, dirigée par
Joses (petit-fils de Jude, frère du seigneur) se rendit à Rome pour réclamer
à Sylvestre Ier que l'Eglise soit rétablie à Jérusalem au lieu de Rome. Il
réclame que l'on renomme de véritables désposyni à la tête des églises de
Jérusalem, Antioche, Ephèse et Alexandrie à la place des évêques grecs. Mais
aussi que soit rétablie la dîme vers Jérusalem et le calendrier des jours
saints."
"Sylvestre rejeta leur demande et affirma que dorénavant l'église
était installée à Rome et il insista pour qu'ils acceptent les évêques grecs
pour les diriger."
"Par son adaptation, Sylvester, appuyé par Constantin, avait décidé que
le message de Jésus devait être formulé en termes Occidentaux par des esprits
Occidentaux sur un modèle impérial"
"... Ce fût le dernier dialogue connu avec les églises gardant le
Sabbat en orient, dirigée par des disciples qui descendaient des parents de
Jésus le Messie. "
Le Schisme sur un Souper à Emmaüs
de Carpaccio de 1513
Le souper d´Emmaüs attribué à Carpaccio
Juste avant l´Ascension, Jésus ressuscité apparaît à deux de ces disciples qui
se dirigeaient à Jérusalem. L´un d´eux l´invite à souper chez lui à Emmaüs.
Ce ne sera qu´en bénissant le pain que ces deux là le reconnaîtront.
Hendrick Jansz ter Brugghen (or Terbrugghen)
Et sur les tableaux on voit trois personnes à table avec des serveurs et des
bambins pour mettre en évidence la familiarité du lieu.
Le Nain
Ce n´est pas le cas chez Carpaccio, ce n´est donc pas ce que voulut exprimer
l´artiste, mais plutôt les différentes tendances suivies par le
christianisme :
la romaine, la grecque, la syrienne
et la copte ou les églises de Jérusalem, Antioche, Ephèse et Alexandrie.
Si l´Ascension eut lieu 40 jours après la Pâques, la Pentecôte, nom qui en grec signifie « cinquantième
jour », est une fête chrétienne
qui commémore la descente du
Saint-Esprit. Cet évènement fut aussi annoncé lors de la dernière Cène. Donc
il y a 51 jours !
40…50….51…qu´arriva-t-il après cette descente de l´esprit saint ? Que
naquirent les différentes tendances chrétiennes.
Il Garofalo Allégorie du Nouveau et Ancien
Testament
La Pentecôte ou la descente de
l´Esprit Saint
Pentecôte des « Petites Heures» du Duc
de Berry
La Pentecôte c´est la naissance des églises chrétiennes. A
partir de ce jour les élus se dispersent et iront prêcher.
Donc il est intéressant de voir si on incluait Marie Madeleine, puisque nous
avons vu qu´il est logique de penser qu´elle était présente à Béthanie lors
de l´Ascension, et que juste après Luc nous dit (24-52,53) :
Pour eux, après l'avoir adoré, ils
retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; et ils étaient continuellement
dans le temple, louant et bénissant Dieu
L´évangile de Jean est le seul à
évoquer l'annonce de l'envoi de l´Esprit Saint, par le Père durant la Cène. (Jn, 15, 16) :
Je vous ai dit ces choses tandis que je
demeurais auprès de vous ; le Paraclet, ( consolateur) l'Esprit Saint
que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera
ressouvenir de tout ce que je vous ai dit.
Actes 2-2,4
Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous
ensembles dans le même lieu.
Tout à
coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit
toute la maison où ils étaient assis.
Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les
unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux.
Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à
parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.
C´est alors qu´accourent les hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel ( 2-5) et les croyant ivres Pierre sort en leur défense ( Ac
2-14) Alors Pierre, se présentant avec les
ONZE, éleva la voix, et voyez ce qu´il
dit : ( Ac 2-16-17)
Mais c'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël:
Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit
sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens
auront des visions, Et vos vieillards auront des songes.
Les femmes sont incluses !
Anonyme 1 et 2
Quelques
Pentecôte :
Les « Petites Heures» du Duc de Berry : Ils sont bien ONZE et une femme, la vierge ? Elle porte
une cape rouge feu, alors que Jean face à elle est habillé de rose !
Nous avons puisque cette couleur rouge pour une femme est signe de prostitution
sacrée alors que la même couleur portée par un homme est signe d´une vie dédiée à Dieu,
enfin tout comme les premières. D´ailleurs les « Noces de Canaan »
des « Grandes Heures du Duc de Berry » représente une mariée en
rouge et la vierge Marie, « la servante de Dieu » en tunique de la
même couleur recouverte d´une cape bleue. ( Voir sur le chapitre Prostitution
Sacrée )
Anonyme 1 : Ils sont DOUZE avec DEUX femmes en habits écarlates. Ce dessin
est basé sur l´Evangile de Matthieu
28.1 Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie
de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre
Jésus leur apparaît et elles se jettent à ses pieds, le reconnaissant
tout de suite !
28-10 : Alors Jésus leur dit: Ne craignez pas; allez dire à mes frères
de se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront.
28-16, 20 : Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que
Jésus leur avait désignée.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui. Mais quelques-uns
eurent des doutes.
Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a
été donné dans le ciel et sur la terre.
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant
au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,
et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.
Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
Les deux femmes sont avec eux et ne
doutent pas !
Comparez avec l´anonyme 2 qui est plus
conforme avec l´église de Rome. Là Ils sont TREIZE et une seule femme qui semble
bien être la vierge. Pourtant la mère de Jésus n´est JAMAIS citée à la fin
d´aucun évangile.
Rappelons-nous les paroles de son fils : Marc 6-4 Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa
patrie, parmi ses parents, et dans sa maison.
Giotto : Il semble bien y avoir au moins une femme entre ces DOUZE (
2 Pentecôte de Giotto )
Champaigne : Ils sont si nombreux
à recevoir l´Esprit Saint ! La figure centrale est une femme en tunique
roue et cape bleue, et puis quatre autres femmes derrière elle. Jean est
assis prés d´elle. Tous les hommes paniquent. Sur une autre
Pentecôte de Champaigne aussi avec une femme centrale et quatre autres au côté de Jean,
tous six sont tranquilles. Bizarrement cette femme au beau milieu regarde
vers le bas, ne s´étonnant pas de recevoir ce don ou cette consolation (
Paraclet ), reprend le geste de la Marie
Madeleine de Champaigne.
François-Edouard
Picot : Même couleur pour
Marie et Jean que chez Champaigne. Même geste que la femme qui rappelle
d´avantage celui de la vierge sur les Annonciations « Je suis la servante… ”, comme celui de Marie
Madeleine. Remarquez l´homme qui se tient debout à côté de la femme, ce
rouquin capé de carmin.
Enfin ce dernier commandé pour le Saint Sulpice de Paris
Pentecôte de Charles Le Brun, commandé pour la chapelle du
Séminaire SAINT-SULPICE par Jean-Jacques Olier.
Ce tableau se trouve actuellement à la Chapelle de la Maison sulpicienne de
6, Rue du Regard à Paris
La Pentecôte juive ou Chavouot
Bouts : « Pessa´h »
ou Pâque juive dont le nom signifie « Il passa par-dessus »
Ce jour était déjà célébré pas les juifs, d´ailleurs c´est pour cela que
les disciples se trouvaient au Temple quand l´Esprit Saint descendit sur eux.
Fête agricole
Cette fête est l'héritière d'une fête païenne la fête des Moissons, ou fête des
Semaines chez les Hébreux.
Dans l'Ancien Israël, la récolte du nouveau grain durait sept semaines. Elle
commençait avec la récolte de l'orge au cours de la Pâque ou Pessa´h et
terminait avec celle du froment à Chavouot.
Les Israélites, hommes et femmes, apportent au sanctuaire les prémices de la
récolte du froment.
Elle est ainsi souvent connue sous le nom de "fête des
Semaines" ou encore de « pentecôte » juive, puisqu´elle durait
7 semaines donc 49 jours de travail et puis la fête donc 50 jours.
En effet, le terme de racine grecque, "pentecôte", correspond aux
50 jours de Pessa'h à Chavouot.
Chavouot et Pentecôte
Si le Chavouot commémore le souvenir du don de la Torah et des Dix
Commandements aux Israélites arrivés au Mont Sinaï, la fête chrétienne de la
Pentecôte, célèbre la descente de l'Esprit Saint.
A l'origine, les proto-Chrétiens, qui reçurent l'Esprit Saint le jour de la
Pentecôte, constituaient les 'premiers fruits' de la rédemption payée par la
crucifixion de Jésus.
Le Chavouot tombait le dimanche et pour nous c´est un lundi donc 50+1 !
Si pour célébrer le Passe´h, fête qui avait lieu sous le signe zodiacale du Bélier, on mange
l´Agneau de Pâque. Pour celle de Chavouot qui tombe sous le signe du Taureau
,c´est le veau de la Pentecôte (en France depuis 1990)
La symbolique du Douze
Le
Symbole :
Les Douze sont institués par Jésus pour être un signe particulier pour
Israël, ils représentent le peuple nouveau tel qu'il sera rassemblé par Dieu
à la fin des temps (Mt 19,28) ; le chiffre douze évoquant les douze
tribus d'Israël, mais aussi la totalité et l'intégrité du peuple. Il renvoie
donc au fait que Jésus a reçu pour mission de rassembler la totalité du
peuple et de le mener à son accomplissement.
Qui sont-ils ?
Les trois listes des Douze : Sauf Jean, les autres évangiles
donnent une liste des components de ce groupe de douze personnes.
D´après les Actes, Pierre propose une assemblée les jours suivants à
l'Ascension, pour choisir qui prendrait la place laissée vacante par le
traître Judas. Un tirage au sort choisit, parmi les disciples, Mathias dont
le nom qui signifie " cadeau de dieu "
Ce prénom est très changeant : la version syriaque l'appelle
"Tolmai" (Barthélemy, à ne pas confondre avec l´autre
Barthélemy) Mathias est parfois
appelé "Nathanael", "Zacchaeus" ou "Barnabé".
Donc Judas fut remplacé mais on ne sait trop par qui !
Définition
Apôtre vient du Grec apostolos qui désigne l'accomplissement
d'une mission, il traduit l'hébreu shaliah, avec le sens d'
« envoyé plénipotentiaire »
« Le premier sens du mot apôtre, ou du moins celui qui est le plus
anciennement attesté dans le Nouveau Testament, désigne le témoin de la
Résurrection de Jésus »
Donc comme témoin de la Résurrection, Marie Madeleine est un apôtre !
D´ailleurs c´est le témoins par excellence puisqu´elle est omniprésente.
12 apôtres comme les 12 tribus d´Israël ! Mais Jacob qui fut nommé
Israël enfanta 12 fils et au moins une fille, Dina dont la mère fut Lia
(Gen34). Mais dans cette société une femme ne comptait pas, pas plus que sa
descendance ! Donc il est compréhensible que Madeleine, bien que
possédant un merveilleux curriculum
ne soit pas admise dans ce symbolique mais machiste DOUZE.
Fut-elle la TREIZIÈME ? Ou la PREMIÈRE ? Sans pour cela adhérer au
Douze ? Je préfère le terme employé par Jacques de
la Voragine :
« et il ( Jésus) la fit l'apôtre des
apôtres. »
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